L’infection par le VIH/SIDA pose un véritable problème de santé publique à l’échelle mondiale, avec un impact socio-économique considérable. [61, 49] D’après les évaluations de 2012 de l’ONUSIDA/OMS, l’Afrique subsaharienne reste la zone la plus affectée dans le monde avec 25 millions de PVVIH soit 70,8% de la charge mondiale du VIH. On estimait à 35,3 millions le nombre de personnes infectées et 1,5 million de personnes mortes de causes liées au SIDA au cours de cette même année [50]. Au Sénégal, les premiers cas de SIDA ont été déclarés à l’OMS en 1986 et la principale voie de transmission est hétérosexuelle. [55]. L’épidémie du VIH au Sénégal est de type concentré, avec une prévalence faible (0,7%) dans la population générale mais élevée chez les personnes vulnérables qui sont les professionnelles du sexe (19,8 %), les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (21,4%). Elle se caractérise aussi par une féminisation avec une prévalence de 0,4% chez les hommes et 0,9 % chez les femmes. [41] La généralisation des thérapies antirétrovirales dans le monde a transformé cette affection initialement fatale à une maladie chronique compatible avec une vie normale. En Afrique, les difficultés d’accès aux antirétroviraux initialement liées au coût élevé de ces molécules, ont été nettement réduites grâce à des initiatives nationales et internationales. Le Sénégal est le premier pays de l’Afrique subsaharienne à avoir initié un programme de dispensation gratuite de médicaments antirétroviraux (ARV). Ce programme dénommé «l’Initiative Sénégalaise d’Accès aux Antirétroviraux» (ISAARV) a été créée en 1998, avec à la clé de nombreux travaux scientifiques ayant eu un impact très positif sur la prise en charge en Afrique [31]. Il sera décentralisé en 2002 avec comme objectif de mettre sous ARV 7000 PVVIH en 2006. C’est ainsi que le nombre de sites de prises en charge est passé de 8 à 101 entre 2002 et 2010 et le nombre de PVVIH sous trithérapie de 1855 à 12249 entre 2004 et 2010 selon les données de la division de lutte contre le SIDA (DLSI) du Ministère de la Santé et de la Prévention (MSP). [41; 31] C’est ainsi que depuis 2008, l’essentiel des nouvelles inclusions se passent en dehors de Dakar du fait de l’augmentation considérable du nombre de nouveaux sites de prise en charge dans les régions. C’est dans ce contexte que le district sanitaire de BAMBEY est appelé à jouer une position de référence pour la prise en charge médicale et psychosociale des PVVIH.
EPIDEMIOLOGIE
REPARTITION MONDIALE DE L’INFECTION A VIH/SIDA
Décrite pour la première fois aux Etats unis d’Amérique il y’a une trentaine d’années, l’infection à VIH/SIDA a très vite progressé pour atteindre le reste du monde. En 2012, on estimait à 35,3 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde, soit une hausse de 17,7% depuis 2001. Cela reflète le nombre important et continu de nouvelles infections à VIH (2,3 millions en 2012) et une expansion significative de l’accès au traitement antirétroviral, qui a contribué à réduire la mortalité liée au SIDA, notamment au cours des dernières années [50]. D’après les estimations, 9,7 millions de personnes vivant dans les pays à revenus faibles et intermédiaires bénéficieraient d’une thérapie antirétrovirale, en D é c e m b r e 2012, soit une augmentation de 1,6 million par rapport à 2011. Les pays du monde ont donc parcouru près des deux tiers du chemin vers l’objectif de 2015 qui consiste à garantir à 15 millions de personnes l’accès à un traitement antirétroviral. Dans le cadre des directives 2010 de l’OMS, 61% du nombre total des personnes éligibles au traitement du VIH dans les pays à revenus faibles et intermédiaires suivaient une thérapie antirétrovirale en 2012. En incluant les (875000) personnes qui bénéficient d’une thérapie antirétrovirale dans les pays à revenus élevés, ( 10,6) millions de personnes au total étaient sous traitement en décembre 2012, deux fois plus qu’en 2009. Dans le cadre des directives 2013 de l’OMS, les 9,7 millions de personnes sous thérapie antirétrovirale dans les pays à revenus faibles et intermédiaires ne représentent que 34% des 28,6 millions de personnes éligibles à un traitement en 2013. [50].
Les progrès restent donc insuffisants pour combler le gap, le nombre de nouvelles contaminations excède toujours assez largement le nombre de personnes mises sous traitement ARV et la grande majorité des infections dues au VIH intéresse toujours les pays en développement, en particulier ceux d’Afrique subsaharienne.
En Afrique subsaharienne
L’Afrique subsaharienne reste la région la plus largement touchée par le VIH et représente 70,8 % du total des PVVIH, 69,56 % des nouvelles infections et 75% des décès dus au sida, en 2012. Bien que le nombre des nouvelles infections ait été réduit, le nombre total de personnes vivant avec le virus continue d’augmenter. La même année, ce nombre a atteint 25 millions, soit une hausse de 15,2% par rapport à l’année 2001. En Afrique subsaharienne, le nombre de femmes séropositives est plus élevé que le nombre d’hommes vivant avec le VIH et les jeunes femmes de 15 à 24 ans sont jusqu’à huit fois plus susceptibles d’être infectées par le VIH que les hommes de la même tranche d’âge. Les rapports sexuels non protégés avec des partenaires multiples demeurent le facteur de transmission du VIH le plus important dans cette région. La consommation de drogues injectables apparaît comme un facteur de plus en plus considérable dans la transmission du VIH en Afrique subsaharienne.
En Asie
L’épidémie est apparue plus récemment en Asie qu’en Afrique et seul un petit nombre de pays de la région a mis en place un système de surveillance. En Asie du Sud et du Sud-Est, elle se développe de façon explosive dans plusieurs régions, notamment en Inde, au Cambodge, au Vietnam et au Myanmar avec un nombre de PVVIH estimé à 3,9 millions (11,04%) contre (880 000) en Asie de l’est (4,5%). [65] Cependant, les épidémies du VIH semblent pour la plupart s’être stabilisées dans les pays d’Asie en 2009 avec 4,9 millions [4,5 millions–5,5 millions] le nombre de personnes vivant avec le VIH, année où la prévalence chez les adultes s’est établie à 1,3 % [0,8 %–1,4 %] et l’incidence du virus est tombée à 0,1 %. Mais ce taux a augmenté de 25 % dans les pays où la consommation de drogues injectables est le principal mode de transmission du virus tel que le Bangladesh, le Pakistan entre 2001 et 2009. Présentement, cette région continue d’afficher un niveau épidémique du VIH relativement faible, comparé au reste du monde.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR L’INFECTION A VIH/SIDA
I/ DEFINITION [20]
II/ EPIDEMIOLOGIE
1.1. En Afrique subsaharienne [50]
1.2. En Asie
1.3. En Europe Occidentale et Asie-centrale
1.4. Ampleur de l’infection à VIH au Sénégal [41, 56]
III/ PHYSIOPATHOLOGIE
1/ AGENTS PATHOGENES [7 ; 60]
2/ STRUCTURE DU VIH [39 ; 7 ; 29 ; 16 ; 13]
3.1 Les cellules- cibles
3.2. Les étapes de la réplication virale
3.2. Les conséquences de la réplication virale
4/LES REPONSES IMMUNES A LA REPLICATION VIRALE [53]
4.1. Réponses immunes humorales
4.1. Réponsesimmunes cellulaires
IV/LES MODES DE TRANSMISSION
1/LA TRANSMISSION SEXUELLE [52 ; 65]
2/LA TRANSMISSION PAR LE SANG ET SES DERIVES
3/LA TRANSMISSION MERE-ENFANT [39 ; 65 ; 23]
V/ DEPISTAGE
1/ LES METHODES INDIRECTES
1.1. Les méthodes immuno-enzymatiques de type ELISA
1.2. Les tests rapides
2/ LES METHODES DIRECTES
2.1. La détection de l’antigène du virus
2.2. La réaction de polymérisation en chaîne (PCR)
2.3. / L’isolement viral
VI/ HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION A VIH
1/ PHASE DE PRIMO-INFECTION
2/PHASE ASYMPTOMATIQUE
3/ PHASE SYMPTOMATIQUE MINEURE DE L’INFECTION A VIH
4/PHASE SYMPTOMATIQUE MAJEURE : SIDA
VII/ PRISE EN CHARGE DE L’INFCTION A VIH/SIDA
1/ LA PRISE EN CHARGE PSYCHOSOCIALE
2/LA PRISE EN CHARGE VACCINALE
3/ PRISE EN CHARGE MEDICALE
3.1 Bilan de base
3.2. Prise en charge des infections opportunistes (IO)
3.3. Traitement de l’infection à VIH par les ARV
3.1.1. Buts
3.1.2. Moyens
3.3.3/ Conduite du traitement antirétrovirale
3.3.4. Suivi
VIII/ LA PREVENTION
1/GENERALITES
2/ LA PREVENTION DE LA TRANSMISSION MERE- ENFANT
3/ LA PEC DES ACCIDENTS D’EXPOSITION AU SANG ET SES DERIVES (AES)
4/ PRISE EN CHARGE DES ACCIDENTS PAR VOIE SEXUELLE
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES
I/ CADRE D’ETUDE
1- CARACTERISTIQUES GEOGRAPHIQUES ET HYDRO-CLIMATIQUES
Données géographiques
Données hydrographiques et climatologiques
2-Données sociodémographiques
4-Données Socio-économiques
4-Données sanitaires
II/ TYPE D’ETUDE
IV. CRITERES D’INCLUSION
V. CRITERES DE NON INCLUSION
VI. RECUEIL DES DONNEES
VII. ANALYSE DES DONNEES
VIII. CONTRAINTES
IX. RESULTATS GLOBAUX
A/ ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
1. Répartition des patients selon le sexe
2. Répartition des patients selon l’âge
3. Répartition selon l’âge et le sexe
4. Répartition des patients selon l’existence ou non d’une profession
5. Répartition des patients selon le type de profession
6. Répartition des patients selon l’adresse
7. Ré partition selon le statut matrimonial
8. Répartition des patients selon leur nombre d’enfants
9. Répartition des patients selon l’année d’inclusion
10.Répartition des patients selon les facteurs de risque
A. ASPECTS CLINIQUES
1. Répartition des patients selon la circonstance de découverte
2. Répartition des patients selon les antécédents
3. Répartition des patients selon le poids à l’inclusion
4. Répartition des patients selon l’état général
5. Répartition des patients selon la symptomatologie clinique à l’inclusion
6. Répartition des patients selon le type d’infection opportuniste à l’inclusion
7. Répartition des patients selon la classification OMS
B. ASPECTS BIOLOGIQUES
1. Répartition des patients selon le profil sérologique
2. Répartition des patients selon la présence ou non de coïnfection
3. Répartition des patients selon la biologie à l’inclusion
C. ASPECTS THERAPEUTIQUES
1. Répartition des patients selon la chimioprophylaxie au cotrimoxazole lors de l’inclusion
2. Répartition des patients selon prise ou non d’un traitement ARV
3. Répartition des patients sous ARV selon le schéma thérapeutique
4. Répartition des patients sous ARV selon le régime thérapeutique
5. Répartition des patients selon la molécule utilisée
a- Répartition des patients selon le type d’INTI
6 . Répartition des patients selon le type d’INNTI
7 . Répartition des patients selon le type d’IP
D. ASPECTS EVOLUTIFS
1. Répartition des patients selon la durée du traitement
2. Répartition des patients selon l’observance
3. Evaluation de la tolérance
a. Répartition des patients selon la survenue ou non d’effets indésirables
b. Répartition des patients selon le type d’effets secondaires du traitement
4. Evaluation de l’efficacité
a . Efficacité clinique : Variation des poids semestriels des patients
b . Efficacité immunologique : Variation des taux de CD4 semestriels
5. Répartition des patients selon l’évolution terminale
X/ COMMENTAIRES
A. AU PLAN EPIDEMIOLOGIQUE
1. Selon le sexe
2. Selon l’âge
3. Selon l’adresse
4. Selon le statut matrimonial
5. Selon la profession
6. Selon le facteur de risque
B. AU PLAN CLINIQUE
1. Selon le poids à l’inclusion
2. Selon les infections opportunistes à l’inclusion
3. Selon le stade clinique à l’inclusion
C. AU PLAN PARACLINIQUE
1. Selon le profil sérologique
2. Selon le taux de CD4 à l’inclusion
3. Selon la biologie à l’inclusion
D. AUX PLANS THERAPEUTIQUE ET EVOLUTIF
1. Selon l’instauration de la chimioprophylaxie au cotrimoxazole
2. Selon le schéma thérapeutique
CONCLUSION