Le syndrome de l’immunodéficience acquise (SIDA) a été décrit pour la première fois en 1981. Il s’agit de l’ensemble des manifestations cliniques et immun virologiques causées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) [38]. Ce virus a la particularité d’avoir comme cible, les lymphocytes TCD4.Le SIDA est une maladie sexuellement transmissible particulièrement grave, car il n’existe aujourd’hui aucun traitement qui permette d’éliminer totalement le virus. [36] Selon le rapport de l’ONU SIDA sur l’épidémie mondiale de SIDA 2010[46] le nombre de décès annuels liés au sida diminue régulièrement à travers le monde d’un pic de 2,1 millions [1,9 million– 2,3 millions] en 2004 à un chiffre estimé de 1,8 million [1,6 million–2,1 millions] en 2009. Cette baisse traduit la disponibilité accrue des traitements antirétroviraux car 1,2 million de personnes ont bénéficié d’un traitement antirétroviral contre le VIH pour la première fois. L’élargissement de l’accès au traitement a permis de faire reculer de 19% le nombre de décès chez les personnes vivant avec le VIH entre 2004 et 2009. [48] Au Sénégal le SIDA est encore au stade d’épidémie de type concentré avec une faible prévalence au niveau national avec 0,7% contrastant avec des prévalences élevées dans les groupes à risque que sont les professionnelles du sexe.[10] Les PS notamment celles de l’Afrique subsaharienne s’exposent directement auprès de leurs partenaires, mais ce sont leurs conditions sociales, économiques et de travail qui déterminent leurs comportements sexuels. Ces déterminants peuvent influencer plus fortement que les connaissances du risque de transmission des infections sexuellement transmissibles (IST) et du VIH. La gratuité des ARV depuis décembre 2003 et le programme « 3 by 5 » de l’OMS ont nettement amélioré l’accès aux ARV proposé par l’ISAARV (Initiative Sénégalaise d’Accès aux Antirétroviraux) depuis 1998. Les trithérapies antirétrovirales utilisées permettent une amélioration de la qualité et de la durée de vie, un ralentissement de la dégradation immunitaire ainsi qu’une diminution de la fréquence des infections opportunistes.
Rappels sur l’infection à VIH et SIDA
Définition
L’infection à VIH est une maladie infectieuse, virale, chronique due aux virus de l’immunodéficience humaine (VIH1 et VIH2), caractérisée par la diminution des moyens de défense de l’organisme. Elle est marquée par la survenue de nombreuses maladies opportunistes qui profitent de la baisse de l’immunité de l’organisme pour se développer. Le SIDA correspond au dernier stade de l’infection à VIH.
Epidémiologie
Situation globale de l’infection à VIH dans le monde
Selon les estimations de l’OMS et de l’ONUSIDA, 34 millions [31,6-35,2 millions] de personnes vivaient avec le VIH en fin 2010 dont 30,1 millions [28,4 millions–31,5 millions] d’adultes ; 16,8 millions [15,8 millions–17,6 millions] de femmes; et 3,4 millions [3,0 millions–3,8 millions] d’enfants moins de 15ans.[42,55] Cette même année, près de 2,7 millions [2,4 millions–2,9 millions] de personnes ont été infectées et 1,8 million [1,6 million– 1,9 million] sont décédées du sida, dont 250 000 [220 000–290 000] enfants de moins de 15ans. Les deux tiers des infections à VIH touchent l’Afrique subsaharienne.
En Afrique au sud du Sahara
L’Afrique sub-saharienne reste la région la plus durement touchée par le VIH. En 2010, le nombre de PVVIH était estimé à 68 % et 59% des adultes infectés étaient des femmes. Ce pourcentage est de 54% en Afrique du Nord. Les pires scores continuent d’être enregistrés en Afrique australe ; l’Afrique du Sud comptant plus de personnes vivant avec le VIH (environs 5,6 millions) que tout autre pays au monde. En Afrique sub-saharienne, la prévalence moyenne dans la population adulte était estimée à 5% en 2007, contre 5,7% en 2001. Cela représentait un total de 20,3 millions d’adultes infectés en 2007, contre 19,1 en 2001. Après l’Ouganda, pays pionnier en la matière, la prévalence a baissé sensiblement depuis peu dans de nombreux pays (Botswana, Éthiopie, Kenya, Zimbabwe, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Bénin, Rwanda, Burundi, Swaziland, Namibie, Malawi). Depuis 1998, le sida a causé au moins un million de décès par an en Afrique subsaharienne. Toutefois, ces décès diminuent régulièrement depuis cette date car l’accès aux traitements antirétroviraux gratuits s’est généralisé dans la région. En 2010, près de la moitié des décès liés au SIDA ont eu lieux en Afrique australe.
Au Sénégal
Depuis la déclaration des six premiers cas par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1986, l’épidémie du VIH/SIDA a connu une progression lente et irrégulière. En 2005, la prévalence de l’infection à VIH a été estimée à0, 7 %. L’épidémie se caractérise par sa plus forte prévalence dans certains groupes à risque notamment les travailleuses du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les usagers de drogues en intraveineuse.
➤ Chez les travailleuses du sexe
Les travailleuses du sexe constituent une cible particulière qui a été suivie régulièrement. La prévalence du VIH chez les TS est de 19,8%. Toutefois, la surveillance sentinelle montre qu’elle varie en fonction des régions : 19,4% à Dakar, 11,9% à Thiès et 29% à Ziguinchor.
➤ Chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH)
La prévalence globale du VIH est de 21,5% chez les HSH. A l’instar des travailleuses du sexe, la prévalence du VIH chez les HSH augmenterait avec l’âge : 28,5% chez les HSH ayant plus de 25 ans et 15,3% chez les moins de 25 ans.
On note par ailleurs des inégalités dans la répartition des cas entre les régions et dans l’évolution des prévalences selon les sites de surveillance. En ce qui concerne la séroprévalence par milieu de résidence, il n’y a pas de différence significative entre le milieu urbain (0,7%) et le milieu rural (0,7%). Cependant, cette faiblesse de la prévalence cache quelques disparités régionales. Les plus fortes prévalences sont observées dans les régions du sud : à Ziguinchor (2,2%) et à Kolda (2%). A l’inverse, le plus faible taux est retrouvé à Diourbel (0,1%).
Physiopathologie
Le virus
Le virus de l’immunodéficience humaine ou VIH appartient à la famille de rétrovirus et à la sous- famille des lentivirus. Il excite deux types: le VIH1 et le VIH 2. Comme tous les rétrovirus, ils sont produits par bourgeonnement à la surface des cellules infectées. En microscopie électronique, la morphologie des deux virus est similaire .
La structure du VIH comporte :
– une enveloppe virale constituée d’une double bicouche lipidique et de deux sortes de glycoprotéines : gp120 et gp41. La molécule gp41 traverse la bicouche lipidique tandis que la molécule gp120 occupe une position plus périphérique : elle joue le rôle de récepteur viral de la molécule membranaire CD4 des cellules hôtes. L’enveloppe virale dérive de la cellule hôte : il en résulte qu’elle contient quelques protéines membranaires de cette dernière, y compris des molécules du CMH.
– un coré viral ou nucléocapside, qui inclut une couche de protéines p17 et une couche plus profonde de protéines p24.
-un génome constitué de deux copies d’ARN simple brin associés à deux molécules de transcriptase inverse (p64) et à d’autres protéines enzymatiques (protéase p10 et intégrase p32).
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Table des matières
INRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
GENERALITES
1. Rappels sur l’infection à VIH et SIDA
1.1. Définition
1.2. Epidémiologie
1.2.1. Situation globale de l’infection à VIH dans le monde
1.2.2. En Afrique au sud du Sahara
1.2.3. Au Sénégal
1.3. Physiopathologie
1.3.1. Le virus
1.3.2. Le cycle de la réplication virale
1.3.2.1. Les cellules cibles du virus
1.3.2.2. Les étapes de la réplication virale
1.3.2.3. Les réponses immunes à la réplication virale
1.3.2.4. Conséquences de la réplication virale
1.4. Mode de transmission du VIH
1.4.1. Transmission sexuelle
1.4.2. Transmission par le sang et ses dérivés
1.4.3. Transmission mère-enfant(TME)
1.5 Histoire naturelle de l’infection à VIH
1.5.1 Les différents stades de l’infection à VIH
1.5.1.1 Primo-infection
1.5.1.2 Phase de séropositivité asymptomatique
1.5.1.3 Phase symptomatique
1.5.1.3.1 Manifestations mineures
1.5.1.3.2 Manifestations majeures
1.5.2 Les classifications
1.6. Diagnostic de l’infection à VIH
1.6.1. Le diagnostic indirect
1.6.1.1. Test de dépistage par la méthode ELISA
1.6.1.2. Tests rapides de dépistage
1.6.1.3. Test de confirmation: western blot
1.6.2. Le diagnostic direct : quantification du virus
1.6.2.1. Recherche de l’antigène p24
1.6.2.2. L’isolement viral
1.6.2.3. La détection de matériel génétique viral par PCR
1.6.3. Suivi biologique
1.7. Prise en charge de l’infection à VIH
1.7.1. Buts
1.7.2. Prise en charge psycho-sociale
1.7.3. Prise en charge nutritionnelle
1.7.4. Prise en charge vaccinale
1.7.5. Prise en charge médicale
1.7.5.1. La consultation initiale
1.7.5.2. Consultations ultérieures
1.7.6. Prise en charge des infections opportunistes
1.7.7. Prise en charge par les ARV
1.7.7.1. Inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse
1.7.7.2. Les inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse (INNTI)
1.7.7.3. Les inhibiteurs de la protéase(IP)
1.7.7.4. Les nouveaux médicaments antirétroviraux
1.7.8. Indications
1.7.9. Principaux protocoles thérapeutiques
1.7.9.1. Schéma de première ligne
1.7.9.2. Schéma de deuxième ligne
1.7.9.3. Les associations utilisées en deuxième intention
1.7.10. Prévention de l’infection à VIH
1.7.10.1. Mesures générales
1.7.10.2. Prévention de la transmission mère-enfant
1.7.10.3. Prise en charge des accidents d’exposition au sang ou au sexe
2. La prostitution
2.1. Définition
2.2 Epidémiologie de la prostitution dans le monde
2.3. Différents types de prostitution
2.4. Prostitution et épidémie de VIH/SIDA
2.4.1. Généralités
2.4.2. Prostitution et IST
2.4.3 Prostitution et VIH dans le monde
DEUXIEME PARTIE
1. CADRE D’ETUDE
1.1 Situation géographique
1.2 Organisation et fonctionnement
1.3 Le personnel
1 .4. Les activités
2. MATERIELS ET METHODES
2.1 Type et période d’étude
2.2 Population d’étude
2.3. Recueil de données
2.4. La saisie et l’analyse des données
3. ETUDE DESCRIPTIVE
3.1. Aspects épidémiologiques
3.1.1. Répartition de la population d’étude selon l’âge, l’origine géographique, statut matrimonial, revenus, le niveau d’étude, type d’enseignement
3.1.2. Répartition de la population d’étude selon le type de logement, type habitat, et selon la disponibilité de l’eau électricité radio et la télé
3.1.3. Répartition de la population d’étude selon la nationalité
3.1.4. Répartition de la population d’étude selon les facteurs de risque
3.1.5. Répartition de la population d’étude selon le nombre de partenaire par semaine
3.1.6. Répartition de la population d’étude selon les rapports sexuels non protégés
3.1.7. Répartition de la population d’étude selon le premier rapport sexuel
3.1.8. Répartition de la population d’étude selon la survenue de la première grossesse
3.1.9. Répartition de la population d’étude selon le recours au IVG, nombre IVG et l’utilisation des contraceptifs
3.2. Aspects cliniques
3.2.1. Antécédents
3.2.1.1 .Antécédents personnels
3.2.1.2. Antécédents familiaux
3.2.2. Les signes généraux
3.2.3. Les signes fonctionnels
3.2.4 Les signes physiques
3.3. Aspect paraclinique
4. ETUDE ANALYTIQUE
4.1Evolution de la population d’étude selon les aspects épidémiologiques
4.1.1Evolution de la population d’étude selon le niveau d’étude scolaire
4.1.2Evolution de la population d’étude selon le statut d’habitation
4.1.3Evolution de la population d’étude selon l’accès à l’électricité
4.1.4Evolution de la population d’étude selon l’accès à l’eau
4.1.5 Evolution de la population d’étude selon l’accès à la télé
4.1.6 Evolution de la population d’étude selon l’accès à la radio
4.1.7 Evolution de la population d’étude selon la possession des téléphones
4.1.8 Evolution de la population d’étude selon la consommation d’alcool
4.1.9 Evolution de la population d’étude selon la consommation du tabac
4.1.10 Evolution de la population d’étude selon la toxicomanie
4.2 Evolution de la population d’étude selon les signes cliniques
4.2.1 Evolution de la population d’étude selon l’écoulement vaginal
4.2.2 Evolution de la population d’étude selon la fièvre
4.2.3 Evolution de la population d’étude selon la dysphagie
4.2.4 Evolution de la population d’étude selon l’amaigrissement
4.2.5 Evolution de la population d’étude selon les leucorrhées
4.2.6 Evolution de la population d’étude selon les douleurs pelviennes
4.2.7 Evolution de la population d’étude selon la dyspareunie
DISCUSSION
CONCLUSION