Rappels sur les soins essentiels du nouveau-né

Aujourd’hui, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’ophtalmie néonatale ou conjonctivite néonatale désigne un écoulement oculaire purulent survenant dans le mois qui suit la naissance, quelle qu’en soit la cause [50]. À l’origine, elle désignait une conjonctivite du nouveau-né causée par une infection à Neisseria gonorrhœae[50]. Au Canada et aux Etats-Unis, Neisseria gonorrhœae représente moins de 1 % des cas déclarés d’ophtalmie néonatale, tandis que ceux causés par le Chlamydia trachomatis oscillent entre 2% et 40%[50]. Plusieurs facteurs favorisent les conjonctivites néonatales dont une infection maternelle du tractus génital non traitée, les traumatismes obstétricaux lors de l’accouchement, la rupture précoce des membranes ou un travail prolongé [22,51]. Si dans les pays développés, le taux d’ophtalmie provoqué par ces deux pathogènes transmis sexuellement a baissé depuis 20 ans, grâce à une diminution de la prévalence de ces infections au sein de la population générale et à l’implantation généralisée d’un dépistage prénatal, dans  les pays en développement leur prévalence reste élevée. En Afrique, selon l’OMS la prévalence des infections sexuellement transmissibles (IST) reste élevée estimée entre 3 et 22% avec la transmission de la mère infectée à l’enfant, en l’absence de mesures préventives à la naissance. Cette transmission est très importante estimée entre 30 à 50%[7]. Au Sénégal selon l’EDS V, la prévalence déclarée d’IST et/ou des symptômes associés à la présence d’IST est estimée entre 2 et 12%[3]. Par ailleurs il faut noter que des bactéries non transmises sexuellement, comme les staphylocoques, les streptocoques, les Haemophilus ainsi que d’autres espèces bactériennes à Gram négatif, sont retrouvés dans 30 % à 50 % des cas d’ophtalmie[50]. Dans la plupart des cas, à l’exception de l’ophtalmie néonatale à Neisseria gonorrhœae, la maladie est relativement bénigne [43]. En effet, en l’absence de mesures préventives, l’ophtalmie gonococcique se produit chez 30 % à 50 % des nourrissons exposés pendant l’accouchement (27,23) et peut progresser rapidement vers des complications graves [21].

Actuellement, une antibioprophylaxie conjonctivale néonatale est de plus en plus recommandée en cas d’antécédents et/ou de facteurs de risque d’infections sexuellement transmissibles chez les parents. Dans ces cas, il est recommandé d’instiller une goutte de collyre antiseptique ou antibiotique dans chaque œil du nouveau-né à la naissance[2].

En Afrique, l’OMS recommande d’essuyer doucement les yeux du nouveau-né à l’aide d’une compresse ou d’un tissu propre, en changeant de compresse pour chaque œil et d’appliquer un antimicrobien dans chaque œil [38, 15,32]. Au Sénégal, pour éviter l’ophtalmie néonatale, le Ministère de la Santé recommande de soigner les yeux de chaque nouveau-né avec une dose unique de médicament antibiotique ou antiseptique, dans la première heure qui suit la naissance et ce, après avoir au préalable effectué les gestes à savoir : « enlever les gants, se laver de nouveau les mains avec du savon et s’essuyer les mains avec une serviette propre[33] ».

RAPPELS SUR LES SOINS ESSENTIELS DU NOUVEAU-NE

Les soins dispensés au cours de la période néonatale sont essentiels pour garantir la bonne santé du nouveau-né. Les soins essentiels aux nouveau-nés à la naissance (SEN) constituent une stratégie globale visant à améliorer la santé des nouveau-nés par le biais d’interventions réalisées avant la conception, durant la grossesse et immédiatement après la naissance ainsi que durant la période post natale [35].

Les SEN couvrent :
• Les soins néonatals préventifs de base tels que les soins apportés avant et pendant la grossesse, les pratiques propres de l’accouchement, le maintien de la température, les soins oculaires et ombilical ainsi que l’allaitement précoce et exclusif à la demande de jour comme de nuit.
• Le dépistage précoce des problèmes ou des signes de danger (la priorité étant donnée à la sepsis et à l’asphyxie à la naissance).
• Le traitement de problèmes essentiels tels que le sepsis et l’asphyxie postnatale.
• Ils doivent être traités de manière adéquate au niveau de la structure sanitaire et de la communauté pour assurer la continuité des soins.

Les différentes composantes des SEN sont :

Maintien de la température
Il faut maintenir la température de la pièce autour de 24° C, le nouveau-né enveloppé avec du linge sec, chaud et stérile, la température de l’eau du bain entre 34° et 36°.

Lutte contre l’infection
Il faut respecter une bonne asepsie. Laver soigneusement les mains et porter une blouse stérile.

Soins du cordon
La plaie ombilicale doit être nettoyée 2 fois /jour avec un ammonium quaternaire. En Janvier 2014, l’OMS ajoute une nouvelle recommandation pour les soins du cordon ombilical: « l’application journalière de Chlorhexidine (7,1% de digluconate de Chlorhexidine en solution aqueuse ou en gel, donnant 4% de Chlorhexidine) au moignon du cordon ombilical au cours de la première semaine est recommandée pour les enfants nés à domicile dans les régions à fort taux de mortalité (plus de 30 par 1000 naissances vivantes)[53]. La persistance d’un suintement au 10e jour ou d’un bourgeon retardant la cicatrisation sont traités par l’application d’un crayon de nitrate d’argent pendant une minute, ou deux.

Soins de la bouche
Un muguet asymptomatique ou non doit être traité par de l’eau bicarbonatée à 14% appliquée avec une compresse et un antimycosique en suspension pendant 15 jours à raison de 100.000 UI/kg/jour.

Administration de vitamines
Vitamine K1 : 1 à 2 mg /kg per os ou en IM pendant 3jours
Vitamine D : 900 à 1000ui/jour pendant 3 mois Ŕ 1 an .

Mise au sein précoce
La mise au sein doit se faire dans l’heure qui suit la naissance.

Soins des yeux
Utilisation d’un collyre antiseptique ou antibiotique, actif sur la chlamydia et le gonocoque.

RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQ UES

L’œil est la partie principale de l’appareil de la vision; entièrement contenu dans l’orbite, il a la forme d’une sphère , ou plutôt d’un ovoïde à grand axe sagittal. Parce qu’il est appendu au nerf optique, on lui prête aussi le nom de bulbe oculaire (Bulbus oculi).

Situation dans l’orbite

Le pôle antérieur de l’œil est tangent à une ligne droite qui unit les rebords orbitaires supérieurs et inférieurs, mais il déborde, surtout en dehors, la ligne qui unit les rebords orbitaires internes et externes ; de cette façon il est moins bien protégé sur sa portion externe. Par ailleurs l’œil n’est pas au contact des parois de l’orbite ; il en est séparé par une distance de 6 mm en dehors et 11 mm en dedans ; il est donc beaucoup plus proche de la paroi externe[36].

Dimensions et poids

Le diamètre sagittal est de 25 mm pour l’œil normal ou emmétrope et le diamètre transversal est de 23,5 mm. Le diamètre vertical est de 23 mm. Le poids du globe oculaire est de 7 grammes, son volume est de 6,5mm3. La consistance est très ferme sur le vivant, du fait de la tension des liquides intérieurs, appréciée par la tonométrie.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. Rappels sur les soins essentiels du nouveau-né
2.1. Maintien de la température
2.2. Lutte contre l’infection
2.3. Soin du cordon
2.4. Soin de la bouche
2.5. Administration de vitamines
2.6. Mise au sein précoce
2.7. Soin des yeux
II. Rappels anatomo-physiologiques
3.1. Situation de l’œil dans l’orbite
3.2. Dimensions et poids
3.3. Anatomie descriptive
3.3.1. Le contenant
3.3.1.1. La tunique externe : la sclerocornée
3.3.1.2. La tunique moyenne : l’uvée
3.3.1.3. La tunique interne : rétine
3.3.2. Le contenu
3.3.2.1. L’humeur aqueuse
3.3.2.2. Le cristallin
3.3.2.3. Le corps vitré
3.3.3. Les annexes de l’œil
3.3.3.1. Les paupières
3.3.3.2. La conjonctive
3.3.3.3. Les muscles oculomoteurs
3.3.3.4. Les glandes et les voies lacrymales
3.3.3.5. Le nerf optique
III. Rappels cliniques
4.1Les conjonctivites bactériennes
4.1.1 Neisseria gonorrhée
4.1.1.1 Bactériologie
4.1.1.2 Habitat
4.1.1.3 Clinique de l’infection génitale à Neisseria gonorrhœæ
4.1.1.4 Risque de transmission maternofoetal
4.1.1.5 Epidémiologie
4.1.1.6 Délai d’apparition
4.1.1.7 Aspect clinique
4.1.1.8 Diagnostique
4.1.1.9 Traitement
4.1.2Chlamydia trachomatis
4.1.2.1 Bactériologie
4.1.2.2 Clinique de l’infection génitale à Chlamydia trachomatis
4.1.2.3 Risque de transmission maternofoetal
4.1.2.4 Aspect clinique de l’ophtalmie à Chlamydia trachomatis
4.1.2.5 Traitement
4.2 Les conjonctivites virales
Conjonctivites à Herpès simplex virus (H5V)
4.2.1 Risque de TMF
4.2.2 Epidémiologie
4.2.3 Délai d’apparition
4.2.4 Aspect clinique
4.2.5 Prévention
4.2.6 Traitement
4.3 Les conjonctivites chimiques
4.3.1 Etiologies
4.3.2 Délai d’apparition
4.3.3 Clinique
4.3.4 Conséquences
4.4 Diagnostic différentiel
IV. Prophylaxie des conjonctivites néonatales
5.1Historique
5.2Prophylaxie effectuée dans différents pays
5.2.1 En France
5.2.2 Aux USA
5.2.3 Au Canada
5.2.4 Au Royaume Uni
5.2.5 En Afrique
5.2.6 Les recommandations OMS 2005
5.2.7 Les recommandations de l’Afssaps 2010
CONCLUSION

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *