Rappels sur les radicaux libres et les antioxydants

Lโ€™usage des plantes en mรฉdecine est trรจs ancien. Les plantes mรฉdicinales font partie de lโ€™histoire de tous les continents surtout en milieu rural faute dโ€™alternative ou par choix. Le savoir concernant les plantes sโ€™est organisรฉ, documentรฉ et a รฉtรฉ transmis de gรฉnรฉration en gรฉnรฉration (Delaveau, 1982). Au Sรฉnรฉgal comme un peu partout en Afrique, la majoritรฉ de la population a recours aux plantes mรฉdicinales pour se soigner, souvent en mรชme temps que les services de la mรฉdecine moderne (Muthu et al., 2006). On trouve ainsi de nombreux produits dans les pharmacopรฉes, chez les herboristes dans les marchรฉs, dans la rue, ou encore ร  la source, ร  savoir dans les villages de lโ€™intรฉrieur du Sรฉnรฉgal.

Les plantes mรฉdicinales sont utilisรฉes entiรจres ou en partie (feuille, tige, racine, รฉcorce, fruit,โ€ฆ) dans des prรฉparations galรฉniques diverses. Or le prรฉlรจvement inconsidรฉrรฉ de ces organes, notamment les racines, peut entrainer la mort de la plante. Dโ€™aprรจs Karou et al. (2005), plus de 25% des mรฉdicaments prescrits dans les pays dรฉveloppรฉs dรฉrivent directement ou indirectement des plantes. Cependant les plantes, en tant que sources de mรฉdicaments, sont sous exploitรฉes surtout dans le domaine de la microbiologie mรฉdicale (Kirby, 1996). Dans le cadre de la valorisation de la mรฉdecine traditionnelle, il y a eu un intรฉrรชt croissant ces derniรจres dรฉcennies dans lโ€™รฉtude des plantes mรฉdicinales et leurs utilisations traditionnelles dans diffรฉrentes rรฉgions du monde. Aujourdโ€™hui, selon lโ€™Organisation Mondiale de la Santรฉ (OMS), prรจs de 80% des populations dรฉpendent de la mรฉdecine traditionnelle pour des soins de santรฉ primaire (Arbonnier, 2002). Les principales difficultรฉs qui accompagnent le traitement des maladies par les mรฉdicaments conventionnels sont : leur inaccessibilitรฉ en particulier ร  cause de leur coรปt รฉlevรฉ, la rรฉsistance progressive de lโ€™agent pathogรจne vis-ร -vis des substances actives et la manifestation dโ€™effets secondaires sรฉvรจres voire mรชme toxiques dans certains cas. Lโ€™utilisation de molรฉcules naturelles pour remรฉdier au phรฉnomรจne dโ€™oxydation et ses consรฉquences sur la santรฉ ont fait lโ€™objet de plusieurs recherches. Lโ€™oxydation fait partie dโ€™une rรฉaction dโ€™oxydo-rรฉduction qui peut produire des radicaux libres. En effet, les radicaux libres (RL) induisent des dommages et des lรฉsions sur lโ€™ADN, les protรฉines cellulaires essentiellement, et les lipides membranaires. Ces actions sโ€™expliquent par la prรฉsence dโ€™รฉlectron(s) cรฉlibataire(s) trรจs rรฉactif(s) sur une de leurs orbitales, susceptibles de sโ€™apparier aux รฉlectrons des composรฉs environnants. Bien que les rรฉactions dโ€™oxydation soient nรฉcessaires ร  la vie, elles peuvent รชtre destructrices. Ainsi les plantes et les animaux utilisent et produisent de nombreux antioxydants pour se protรฉger. Une dรฉficience ou une absence de production dโ€™enzymes antioxydantes entraรฎne un stress oxydatif pouvant endommager ou dรฉtruire les cellules (Bjelakovic et al., 2008). Le stress oxydant est la principale cause initiale de plusieurs maladies (Mates et Sanchez-Jimenez, 2000). Cโ€™est le facteur potentialisant lโ€™apparition des maladies plurifactorielles telles que le diabรจte, la maladie dโ€™Alzheimer, les rhumatismes et les maladies cardiovasculaires (Sergeant et al., 1998). Vues la diversitรฉ et la gravitรฉ des maladies quโ€™induit le stress oxydant, plusieurs รฉquipes de chercheurs se sont investies dans la recherche de nouveaux antioxydants en vue de lutter contre ses effets nocifs et ses pathologies associรฉes. On considรจre aujourdโ€™hui que les antioxydants vรฉgรฉtaux sont dโ€™importants agents protecteurs de notre santรฉ. Cโ€™est lร  oรน rรฉside tout lโ€™intรฉrรชt de notre รฉtude qui porte sur la recherche de lโ€™activitรฉ antioxydante de quatre plantes de la flore sรฉnรฉgalaise : Mangiferaย  indica et Sclerocarya birrea (Anacardiaceae), Jatropha curcas et Jatropha gossypifolia (Euphorbiaceae).

Rappels sur les Radicaux Libresย 

Dรฉfinition dโ€™un radical libre (RL)ย 

Un radical libre se dรฉfinit comme tout atome ou molรฉcule, neutre ou ionisรฉe, comportant au moins un รฉlectron cรฉlibataire dans une orbitale externe. Tendant ร  revenir trรจs rapidement ร  un รฉtat stable, le radical libre est trรจs rรฉactif : ce nโ€™est quโ€™un intermรฉdiaire de rรฉaction chimique. Cet รฉtat se symbolise par un point en haut et ร  droite (exemple du radical hydroxyle: OHโ€ข).

Parmi toutes les espรจces radicalaires susceptibles de se former dans les cellules, il convient de distinguer un ensemble restreint de composรฉs radicalaires qui jouent un rรดle particulier en physiologie et que nous appelons radicaux libres primaires qui dรฉrivent directement de lโ€™oxygรจne. Les autres radicaux libres, dits radicaux secondaires (radical peroxyle : ROOโ€ข ; radical alkoxyle : ROโ€ข), se forment par rรฉaction de ces radicaux primaires sur les composรฉs biochimiques de la cellule (Novelli, 1997). Lโ€™ensemble des radicaux libres primaires est souvent appelรฉ โ€Ÿespรจces rรฉactives de lโ€™oxygรจneโ€ (ERO). Cette appellation nโ€™est pas restrictive. Elle inclut les radicaux libres de lโ€™oxygรจne proprement dit (radical superoxyde : O2โ€ข ; radical hydroxyle : OHโ€ข ; monoxyde dโ€™azote : NOโ€ข), mais aussi certains dรฉrivรฉs oxygรฉnรฉs rรฉactifs non radicalaires dont la toxicitรฉ est importante (lโ€™oxygรจne singulet : 1 O2 ; peroxyde dโ€™hydrogรจne : H2O2) (Dacosta et al., 2003 ; Favier, 2003).

Toxicitรฉ des radicaux libresย 

Les effets destructeurs des radicaux libres au niveau cellulaire sโ€™expliquent par la prรฉsence dโ€™รฉlectron(s) cรฉlibataire(s) trรจs rรฉactif(s) sur une de leurs orbitales, susceptible(s) de sโ€™apparier aux รฉlectrons des composรฉs environnants. Ces composรฉs, ainsi spoliรฉs, deviennent ร  leur tour des radicaux et amorcent des rรฉactions en chaรฎne. Les molรฉcules cibles sont :
โ€“ les protรฉines ;
โ€“ les acides nuclรฉiques ;
โ€“ les acides gras polyinsaturรฉs, en particulier ceux des membranes cellulaires et des lipoprotรฉines (Logani et Davies, 1980).

Action sur les protรฉinesย 

Les protรฉines cellulaires sont une cible idรฉale de lโ€™attaque radicalaire qui se situe ร  diffรฉrents niveaux. Les groupements sulfhydryles, prรฉsents dans de nombreux enzymes, subissent, sous lโ€™action des RL, une dรฉshydrogรฉnation avec crรฉation de ponts disulfures et inactivation de ces enzymes (Chio et Tappel, 1969 ; Logani et Davies, 1980). On peut aussi rencontrer des cas dโ€™activation enzymatique, lors de lโ€™inactivation dโ€™un inhibiteur spรฉcifique.
โ€“ Les protรฉines de structure sont dรฉpolymรฉrisรฉes (acide hyaluronique) sous lโ€™action des RL ou polymรฉrisรฉes de faรงon anarchique. Ainsi, le collagรจne est dรฉgradรฉ avec une malformation des fibres et une fragilisation des vaisseaux sanguins (Halliwell et Gutteridge, 1989).
โ€“ Les acides aminรฉs peuvent รชtre modifiรฉs. Par exemple, lโ€™action de lโ€™oxygรจne singulet sur la mรฉthionine donne la mรฉthionine sulfoxyde .

Le radical hydroxyde rรฉagit avec la phรฉnylalanine (PHE) et donne lโ€™orthotyrosine (o โ€“ TYR) ou le para- Tyrosine (p โ€“ TYR).

Action sur les acides nuclรฉiques

Les acides nuclรฉiques sont particuliรจrement sensibles ร  lโ€™action des RL qui crรฉent des sites radicalaires au sein de la molรฉcule et peuvent ainsi induire des effets mutagรจnes ou lโ€™arrรชt des rรฉplications (Logani et Davies, 1980). La toxicitรฉ des carcinogรจnes et des radiations ionisantes est, entre autres, due ร  lโ€™action des radicaux libres au niveau de lโ€™ADN cellulaire. Outre cette action directe sur lโ€™ADN, les radicaux libres altรจrent la synthรจse et la transcription de lโ€™ARN (Hoff et Oโ€™neil, 1991). Cette attaque provoque une baisse de concentration intracellulaire de la coenzyme NAD+ , secondaire ร  son clivage par lโ€™enzyme poly (ADP-ribose)-synthรฉtase, avec transfert de lโ€™ADPribose sur la protรฉine nuclรฉaire.

Action sur les lipides

Cette action se fait au niveau des acides gras polyinsaturรฉs des phospholipides et dรฉtermine la lipidopรฉroxydation des membranes et des lipoprotรฉines, en particulier les lipoprotรฉines de faible densitรฉ (LDL). La nature des acides gras polyinsaturรฉs issus de notre alimentation, contribue dans une large mesure ร  modifier les รฉquilibres en induisant lโ€™action peroxydante des neutrophiles dans les cellules endothรฉliales. Cette augmentation de lโ€™activitรฉ des neutrophiles, provoque des dommages au niveau des tissus correspondants. Il a รฉtรฉ largement dรฉmontrรฉ, que lโ€™acide arachidonique, principal acide gras des phospholipides des membranes cellulaires est facilement peroxydรฉ donnant lieu ร  une variรฉtรฉ de substances comme les prostaglandines, les leucotriรจnes, les lipoxines et des molรฉcules de faible poids molรฉculaire. Ces substances diffusant dans le sang sont nuisibles pour la santรฉ car provoquant des processus inflammatoires (Morelle et al., 1998).

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
CHAPITRE I: RAPPELS SUR LES RADICAUX LIBRES ET LES ANTIOXYDANTS
I.1. Rappels sur les radicaux libres
I.1.1. Dรฉfinition dโ€™un radical libre
I.1.2. Toxicitรฉ des radicaux libres
I.1.2.1. Action sur les protรฉines
I.1.2.2. Action sur les acides nuclรฉiques
I.1.2.3. Action sur les lipides
I.2. Les antioxydants
I.2.1. Dรฉfinition dโ€™un antioxydant
I.2.2. Systรจmes de protection contre les radicaux libres
I.2.2.1. Les moyens de dรฉfense endogรจnes
I.2.2.1.1. Les systรจmes enzymatiques
I.2.2.1.2. Les systรจmes non enzymatiques
I.2.2.2. Les moyens de dรฉfense exogรจnes
CHAPITRE II: METHODES Dโ€™ETUDE DE Lโ€™ACTIVITE ANTIOXYDANTE
II.1. Test TEAC (Trolox Equivalent Antioxydant Capacity) ou test ABTS+ Decolorization Assay
II.2. Test DPPH (1,1-diphenyl-2-picrylhydrazyl)
II.3. Test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity)
CHAPITRE III: PRESENTATION DES PLANTES ETUDIEES
III.1. Les Anacardiaceae
III.1.1. Mangifera indica Linn
III.1.1.1. Nomenclature
III.1.1.2. Description botanique
III.1.1.3. Rรฉpartition gรฉographique
III.1.1.4. Etudes rรฉalisรฉes sur la chimie
III.1.1.5. Etudes rรฉalisรฉes sur la pharmacologie
III.1.1.6. Emplois
III.1.2. Sclerocarya birrea (A. Rich) Hochst
III.1.2.1. Nomenclature
III.1.2.2. Description botanique
III.1.2.3. Rรฉpartition gรฉographique
III.1.2.4. Etudes rรฉalisรฉes sur la chimie
III.1.2.5. Etudes rรฉalisรฉes sur la pharmacologie
III.1.2.6. Emplois
III.2. Les Euphorbiaceae
III.2.1. Jatropha curcas Linn
III.2.1.1. Nomenclature
III.2.1.2. Description botanique
III.2.1.3. Rรฉpartition gรฉographique
III.2.1.4. Etudes rรฉalisรฉes sur la chimie
III.2.1.5. Etudes rรฉalisรฉes sur la pharmacologie
III.2.1.6. Emplois
III.2.2. Jatropha gossypifolia Linn
III.2.2.1. Nomenclature
III.2.2.2. Description botanique
III.2.2.3. Rรฉpartition gรฉographique
III.2.2.4. Etudes rรฉalisรฉes sur la chimie
III.2.2.5. Etudes rรฉalisรฉes sur la pharmacologie
III.2.2.6. Emplois
CONCLUSION

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