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Action sur les protรฉines
Les protรฉines cellulaires sont une cible idรฉale de lโattaque radicalaire qui se situe ร diffรฉrents niveaux. Les groupements sulfhydriles, prรฉsent dans de nombreuses membranes dโenzymes, subissent sous lโaction des RL, une dรฉshydrogรฉnation avec crรฉation de ponts disulfures et inactivation de ces enzymes (Logani et Davies, 1980).
Des cas dโactivation enzymatiques peuvent รชtre rencontrรฉs lors de lโinactivation dโun inhibiteur spรฉcifique :
โข Les protรฉines de structure sont dรฉpolymรฉrisรฉes (acide hyaluronique) sous lโaction des RL ou polymรฉrisรฉes de faรงon anarchique. Ainsi, le collagรจne est dรฉgradรฉ avec malformation des fibres et fragilisation des vaisseaux sanguins ( Halliwell et Gutteridge, 1989).
โข Les acides aminรฉs peuvent รชtre modifiรฉs. Par exemples, lโaction de lโoxygรจne singulet sur la mรฉthionine donne la mรฉthionine sulfoxyde (Halliwell et Gutteridge, 1989).
โข Le radical hydroxyle rรฉagit avec la phรฉnylalanine et donne lโortho-tyrosine ou le para- tyrosine.
Action sur les acides nuclรฉiques
Les acides nuclรฉiques sont particuliรจrement sensibles ร lโaction des RL qui crรฉent des sites radicalaires au sein de la molรฉcule et peuvent ainsi induire des effets mutagรจnes ou lโarrรชt des rรฉplications.
Outre cette action directe sur lโADN, les radicaux libres altรจrent la synthรจse et la rรฉplication de lโARN. Cette attaque provoque une baisse de concentration intracellulaire de la coenzyme NAD+, secondaire ร son clivage par lโenzyme poly (ADP-ribose) synthรฉtase, avec transfert de lโADP-ribose sur la protรฉine nuclรฉaire (Hoff et OโNeill, 1991).
Action sur les lipides
Les RL peuvent attaquer les lipides et notamment les acides gras mono et polyinsaturรฉs (AGPI) des phospholipides membranaires et sont ร lโorigine des rรฉactions de peroxydation (Morelle et al, 1998).
Il sโagit dโune succession de rรฉactions radicalaires ร lโorigine de la libรฉration de molรฉcules rรฉactives. En lโabsence dโantioxydants, la rรฉaction sโauto-entretient car les espรจces produites peuvent ร nouveau rรฉagir entre elles. Cette rรฉaction est ร lโorigine de la formation dโhydroperoxydes lipidiques. Ceux-ci sโaccumulant dans la membrane, entrainent ainsi la diminution de sa fluiditรฉ et de sa permรฉabilitรฉ. Sa fonction รฉtant complรจtement perturbรฉe, la membrane se dรฉsorganise. Si les dรฉgรขts sont trop importants, les peroxydes lipidiques peuvent aussi rรฉagir avec dโautres composรฉs cellulaires et รชtre ร lโorigine de molรฉcules trรจs toxiques. Par exemple, ils peuvent rรฉagir avec lโADN et รชtre ร lโorigine de substances mutagรจnes.
Systรจmes antioxydants
Ces systรจmes peuvent รชtre dโorigine endogรจne ou exogรจne.
Systรจmes antioxydants endogรจnes
Systรจmes enzymatiques
Superoxydes dismutase
Les superoxydes dismutases (SOD) sont des mรฉtalloprotรฉines responsables de la dismutation spontanรฉe du radical superoxyde en peroxyde dโhydrogรจne selon la rรฉaction ci- dessous. 2O2โห + 2H+ H2O2 + O2
Elles sont de trois types :
– une SOD ร cuivre et ร zinc (Cu/Zn-SOD), intercellulaire, situรฉe dans le cytoplasme et dans lโespace inter-membranaire des mitochondries ; elle exerce une action antioxydante importante dans lโespace intermรฉdiaire mitochondriale oรน il y a une accumulation importante de protons.
– une autre SOD ร cuivre et ร zinc est extracellulaire, localisรฉe principalement dans la matrice extracellulaire des tissus et ร un degrรฉ moindre dans les liquides extracellulaires des tissus (plasma, lymphe) ; elle joue un rรดle important dans la protection des surfaces cellulaires et des protรฉines de la matrice extracellulaire contre lโaction des O2โห.
– une SOD ร manganรจse (Mn-SOD) qui est situรฉe ร la fois dans la matrice et au niveau de la membrane interne de la mitochondrie.
Le peroxyde dโhydrogรจne formรฉ peut รชtre ร son tour รฉliminรฉ par deux autres enzymes : la catalase et la glutathion peroxydase (Beguel, 2012).
La catalase
La catalase est une enzyme composรฉe de quatre chaines polypeptidiques. Son site catalytique permet lโรฉlimination du peroxyde dโhydrogรจne, prรฉsent ร haute concentration.
Glutathion peroxydase
La glutathion peroxydase (GPX) est une enzyme dรฉpendante du sรฉlรฉnium qui a une forte affinitรฉ pour le peroxyde dโhydrogรจne; elle permet donc lโรฉlimination du peroxyde dโhydrogรจne, mรชme prรฉsent ร faible concentration.
Le maintien de lโactivitรฉ de la GPX nรฉcessite la rรฉgรฉnรฉration du glutathion (GSH) assurรฉe par la glutathion rรฉductase.
Systรจmes non enzymatiques
Le glutathion
Le glutathion est un tripeptide (acide glutamique-cystรฉine-glycine). Il est le thiol (-SH) majoritaire au niveau intracellulaire (lโalbumine รฉtant son รฉquivalent plasmatique) ou il est prรฉsent sous forme essentiellement rรฉduite (GSH).
Dans des conditions physiologiques, sa forme oxydรฉe(GSSG) est en concentration trรจs faible. Le rapport GSH/GSSG est considรฉrรฉ comme un excellent marqueur de la peroxydation lipidique et permet dโobjectiver lโimportance du stress.
Lors du vieillissement ou dโun exercice intense, ce rapport tend ร diminuer. Les autres propriรฉtรฉs antioxydantes du GSH sont nombreuses : cofacteur de la GPX, chรฉlateur des mรฉtaux de transition, rรฉgรฉnรฉrateur final des vitamines E et C ร partir de leur formes radicalaires (Wang, 1997).
La bilirubine
La bilirubine est un produit de la dรฉgradation de lโhรจme et rรฉsulte essentiellement du catabolisme de lโhรฉmoglobine par les cellules rรฉticulo-endothรฉliales. Composรฉ non hydrosoluble, elle se lie ร lโalbumine dans un rapport stลchiomรฉtrique 1/1, ce qui empรชche sa pรฉnรฉtration dans les tissus riches en lipides tel que le cerveau. La bilirubine est capable de piรฉger le radical peroxyde et lโoxygรจne singulet. Ainsi, elle protรจge lโalbumine et les acides gras liรฉe ร lโalbumine des attaques radicalaires.
Lโacide urique
Lโacide urique est un produit terminal majeur du mรฉtabolisme des purines chez lโhomme. Il est ร pH physiologique majoritairement ionisรฉ sous forme dโurate, un piรฉgeur puissant des radicaux libres (OHโ, ROOโ, NOOโ โฆ). Ces rรฉactions conduisent ร des espรจces radicalaires qui seront ร leur tour rรฉduites (notamment la vitamine C). Les antioxydants de lโurate in vivo peuvent รชtre apprรฉciรฉes indirectement par le fait quโun produit de rรฉaction de lโurate avec les EOA, Lโallantoรฏne, est prรฉsent ร des taux รฉlevรฉs lors dโun stress oxydant (Delattre et al., 2005).
Le coenzyme Q10
Le coenzyme Q10 appelรฉ ubiquinone en raison de son ubiquitรฉ dans les cellules, est un dรฉrivรฉ benzoquinolique avec une longue chaine latรฉrale isoprรฉnique. Cette chaine confรจre ร la molรฉcule un caractรจre lipophile qui lui permet de sโinsรฉrer dans les membranes et les lipoprotรฉines. Il joue un rรดle essentiel dans la chaine mitochondriale de transport dโรฉlectron et est un puissant inhibiteur de peroxydation lipidique, en synergie avec la vitamine E.
Les ลstrogรจnes, la mรฉlanine, la mรฉlatonine et lโacide lipoรฏque peuvent รฉgalement รชtre comptรฉs au nombre des antioxydants non enzymatiques endogรจnes (Nakamura et al.,1980).
Antioxydants exogรจnes
Vitamine C
La plupart des mammifรจres sont capables de synthรฉtiser la vitamine C au niveau du foie ou des reins. Ce nโest pas le cas de lโhomme qui doit assurer un apport journalier dโenviron 100mg via une alimentation. La vitamine C, illustrรฉe par la figure 3, est un excellent piรฉgeur des EOA (OHโ ou O2โห). Elle inhibe รฉgalement la peroxydation lipidique en rรฉgรฉnรฉrant la vitamine E ร partir de la forme radicalaire issue de sa rรฉaction avec les radicaux lipidiques. Ses fonctions sont nombreuses : contribution au bon fonctionnement du systรจme immunitaire, implication dans la synthรจse du collagรจne et des globules rouges ainsi que dans les mรฉcanismes de mรฉtabolisation du fer (Blot et al.,1993).
Extraction et fractionnement
Obtention de lโextrait
Cinquante-six grammes (56g) de poudre de feuilles de Combretum paniculatum sont portรฉes ร รฉbullition modรฉrรฉe sous reflux dans 1L dโรฉthanol ร 90ห pendant 30 minutes. Cette opรฉration est effectuรฉe ร deux reprises. Aprรจs filtration ร chaud, les extraits sont ensuite rรฉunis. Le filtrat est รฉvaporรฉ ร sec ร lโaide dโun รฉvaporateur rotatif afin dโobtenir un extrait sec รฉthanolique. Une partie de cet extrait sec est ensuite soumise ร un fractionnement liquide-liquide.
Fractionnement liquide-liquide
Le fractionnement de lโextrait รฉthanolique a รฉtรฉ rรฉalisรฉ avec des solvants de polaritรฉ croissante (chloroforme, acรฉtate dโรฉthyle et eau). Ainsi, lโextrait sec รฉthanolique est dissous dans 500ml dโeau distillรฉe. La solution aqueuse est ensuite รฉpuisรฉe trois fois de suite par 400ml de dichloromรฉthane. Les phases dichloromรฉhaniques sont rassemblรฉes puis รฉvaporรฉes ร sec pour donner la fraction dichloromรฉhanique.
La phase aqueuse est soumise de nouveau ร une extraction liquide-liquide avec de lโacรฉtate dโรฉthyle dans les mรชmes conditions que prรฉcรฉdemment. Les phases dโacรฉtate dโรฉthyle et aqueuses sont rassemblรฉes sรฉparรฉment puis รฉvaporรฉes permettant dโobtenir les fractions correspondantes.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE I : PRESENTATION DE COMBRETUM PANICULATUM VENT(COMBRETACEAE)
I.1. SYNONYMES ET DENOMINATIONS
I.1.1. Synonymes
I.1.2. Dรฉnominations particuliรจres
I.2. BOTANIQUE
I.2.1.Position taxonomique
I.2.2. Description botanique
I.3 REPARTITION GEOGRAPHIQUE
I.4. CHIMIE
I.5. PHARMACOLOGIE
I.5.1. Usages ethnopharmacologiques
I.5.2. Propriรฉtรฉs pharmacologiques
CHAPITRE II : RAPPELS SUR LES RADICAUX LIBRES ET LES ANTIOXYDANTS
II.1.Dรฉfinition
II.2. Espรจces rรฉactives de lโoxygรจne
II.2.1. Le radical superoxyde
II.2.2. Le radical hydroxyle
II.2.3. Le peroxyde dโhydrogรจne
II.3. Consรฉquences molรฉculaires du stress oxydant
II.3.1. Action sur les protรฉines
II.3.2. Action sur les acides nuclรฉiques
II.3.3. Action sur les lipides
II.4. Systรจmes antioxydants
II.4.1. Systรจmes antioxydants endogรจnes
II.4.1.1. Systรจmes enzymatiques
a. Superoxydes dismutase
b. La catalase
c. Glutathion peroxydase
II.4.1.2. Systรจmes non enzymatiques
a. Le glutathion
b. La bilirubine
c. Lโacide urique
d. Le coenzyme Q10
II.4.2. Antioxydants exogรจnes
II.4.2.1. Vitamine C
II.4.2.2. Vitamine E
II.4.2.3. Oligo-elements
a. Le sรฉlรฉnium
b. Le cuivre
c. Le zinc
II.4.2.4. Les carotรฉnoides
II.4.2.5. Les polyphenols
CHAPITRE III : PRINCIPE DE LA METHODE FRAP
DEUXIEME PARTIE ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1 Matรฉriel et rรฉactifs
I.1.1. Matรฉriel vรฉgรฉtal
I.1.2. Le matรฉriel de laboratoire
I.1.3. Les principaux rรฉactifs utilisรฉs
I.2. Mรฉthodes
I.2.1.Extraction et fractionnement
I.2.1.1. Obtention de lโextrait
I.2.1.2. Fractionnement liquide-liquide
I.2.2. Activitรฉ antioxydante par la mรฉthode FRAP
I.2.2.1 Protocole expรฉrimental
I.2.2.2. Expression des rรฉsultats et analyses statistiques
CHAPITRE II: RESULTATS
II.1. Teneur en eau
II.1 Rendements dโextraction et de fractionnement
II.2 Activitรฉ antioxydante
II.2.1. Extrait รฉthanolique
CONCLUSION
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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