La population mondiale s’accroit de 1 700 000 par semaine, elle a atteint 7,2milliards de personnes en 2014 et elle pourrait augmenter de plus de 2 milliards d’ici 2050 [1]. Selon un rapport concis du Département des Affaires Economiques et Social des nations unies (DAES), 54% vivent en Asie et 33% en Afrique. Le développement économique est lié à la croissance démographique et le planning familial permet aux couples d’anticiper le nombre d’enfants désirés et d’espacer les naissances. Il permet aux populations d’atteindre le nombre souhaité d’enfants et de déterminer quel sera l’espacement des naissances, tout en améliorant la santé de la mère, et en réduisant le risque de mortalité infantile [2]. La prévalence de l’utilisation des contraceptions a augmenté dans le monde. En 1990, elle a été chiffrée à 57 % [3] et actuellement elle est estimée à 63%. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le taux de mortalité maternelle reste élevé, il est de 16/100 000 naissances vivantes dans les pays développés, il n’a diminué que de 2,6% par an de 1990 à 2013 [4]. Le planning familial fait partie des moyens pour réduire ce taux de mortalité maternelle et il permet également de limiter le nombre d’avortements responsables de nombreuses complications qui mettent en jeu le pronostic obstétrical et vital des femmes. En effet, il a été enregistré 80 millions de grossesses non désirées dans le monde entrainant 45 millions d’avortements et 70000 décès [5]. La population Africaine compte plus de 15% de la population mondiale [6]. Le taux de mortalité maternelle y reste encore élevé, il est estimé à 230/ 100 000 naissances d’après l’OMS. Certains sont liés à des avortements illégaux, en Afrique on compte 7 décès pour 1000 avortements [7]. Si la prévalence contraceptive n’a cessé d’augmenter dans les pays développés, en Afrique subsaharienne, selon les données disponibles, 48 pays possèdent encore un niveau de prévalence inférieur à 20% [8]. D’ailleurs la prévalence contraceptive n’a augmenté que de 0,6% par an en Afrique de l’Ouest et de 1,2% par an en Afrique de l’Est .
DEFINITION
Selon l’OMS le planning familial se définit par l’ensemble de moyens utilisés par les femmes et les hommes pour éviter une grossesse non désirée, pour mieux planifier ou espacer les naissances.
HISTORIQUE
Dans le monde
De tout temps, les hommes et les femmes ont essayé de contrôler leur fertilité. Même le plus ancien ouvrage de médecine écrit 2000 ans avant Jésus Christ en Egypte :le « Kahun Papyrus » a déjà traité la contraception et décrit des contraceptifs à base de levain [5]. Divers moyens ont été imaginés dans le monde comme l’introduction de miel dans le vagin, l’application de pommade à base d’excrément de crocodile en Egypte, le badigeonnage d’huile de cèdre, badigeonnage d’onguent de plomb, badigeonnage d’encens mélangé à l’huile d’olive en Grèce, une méthode chinoise recommandant d’avaler des têtards vivants au printemps, une douche froide après l’acte, supposée tuer le sperme à l’époque romaine… Au début de l’ère chrétienne, contraception et avortement, considérés tous deux comme anticonceptionnels ont été interdits. Cependant, certaines méthodes ont quand même été utilisées comme le coït interrompu ou les préservatifs à fabrication folklorique. Mais l’origine de la contraception se situerait dans l’antiquité Romaine, surtout II siècles après Jésus Christ grâce au médecin Soranos d’Ephèse qui a démontré la différence entre l’avortement qui tue le fœtus et la contraception qui prévient la conception. En 1564, le chirurgien Gabriel Fallopio a inventé un fourreau en lin à la mesure du gland imbibé de décoctions d’herbes astringentes appelé condom venant du latin condere qui signifie protéger. Il a été fabriqué en boyau animal jusqu’au XVIIe siècle et en 1839, le premier préservatif en caoutchouc a été découvert par Charles Goodyear et n’a été mis sur le marché qu’en 1870. A partir de 1677, découverte des spermatozoïdes par Anton Van Leeuwenhoek. Beaucoup de substances ont été utilisées dans le monde comme contraception locale :
gomme arabique, alun de potassium, sulfate de quinine, éponge imprégnée de cognac, le saule (papier de soie appliqué sur la muqueuse vaginale en extrême orient). Comme ces méthodes ont provoqué beaucoup d’effets secondaires, les chercheurs ont cherché des produits moins dangereux. De ce fait, grâce aux recherches du Pr Gustav Gunther les spermicides ont été commercialisés en 1906.
La concordance entre la courbe thermale matinale et l’ovulation a été découverte par le Néerlandais Théodore Van de Velde en 1904.
En 1920, le concept du planning familial est né aux Etats Unis, par l’isolation de l’œstrone par Edgar Allen et Edward Doisy.
En 1929, le Japonais Ogino Kiusaku a proposé la méthode consistant à s’abstenir entre le 12è et le 16è jour précédant le début des règles.
Les premiers DIU ont été inventés en 1846 ; le DIU au cuivre n’est apparu qu’en 1970 et le DIU hormonal en 1975.
La pilule a été découverte en 1960 aux Etats Unis. Elle a été autorisée en France dans un but contraceptif en 1967, et remboursée en 1974.
En 1968, l’ONU a reconnu à travers la déclaration des droits de l’homme des nations unies que « Les couples ont le droit fondamental de décider librement et en toute responsabilité du nombre d’enfants qu’ils veulent avoir et du moment de leur naissance ».
L’implant a reçu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) en France en 2000, le patch contraceptif et l’anneau vaginal en 2004 .
A Madagascar
Madagascar, ancienne colonie française, a suivi la loi française du 17 Avril 1920 interdisant la contraception et l’avortement. Après la création de l’’International Planned Parenthood Federation (IPPF) en 1952 à Londres, Evelyne Sullerot et Marie-Andrée Weill-Hallé ont fondé en 1956 la Maternité heureuse devenue Mouvement Français pour le Planning Familial « MFPF ». Elles n’ont obtenu gain de cause qu’en 1965 et la pilule fut délivrée aux françaises. En 1967, l’ONG FISA ou Fianakaviana Sambatra (littéralement « familles heureuses », association membre de l’IPPF, a été créée à Madagascar. Elle s’occupe de la santé de la reproduction et du planning familial.
En 1987 le secteur public s’est ouvert à son tour à la planification familiale. Et les sites de planification familiale se sont multipliés, 752 sites ont été comptés en 1998 [11]. En Mai 1996, une Politique Nationale de Santé (PNS) a été définie, (décret d’application n° 98/145 du 12 Février) qui stipule que la protection et la promotion de la santé doivent être axées sur la santé du couple mère-enfant, la santé génésique, y compris la planification familiale et la santé reproductive des adolescents et des hommes. En septembre 2000, Madagascar avec 191 pays, a souscrit aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) pour réduire la pauvreté persistante, et le fait de réduire les demandes non satisfaites en PF est un des moyens de réaliser certains objectifs des OMD [10]. En Décembre 2004, une conférence nationale pour la nouvelle stratégie de la PF a eu lieu à Madagascar. Cette dernière a servi à l’élaboration d’un programme de mise en œuvre pour la PF pour la période 2005-2009. En 2007, avec le Madagascar Action Plan (MAP) l’engagement du gouvernement pour le PF s’est fortifié : Engagement 5 défi 4 « mettre en œuvre une stratégie efficace de planning familial ». En Septembre 2014, Madagascar a adopté le Carmma (Campagne d’accélération de la réductionde la mortalité maternelle), initiative de l’union africaine ayant pour objectif de réduire le taux de mortalité maternelle qui est de 478/100000 naissances vivantes à 368/100000 naissances vivantes d’ici 2019.
RAPPELS SUR LES METHODES CONTRACEPTIVES
La contraception hormonale combinée
Ces méthodes contiennent à la fois des œstrogènes et un progestatif.
Les contraceptifs oraux combinés
La pilule contient deux hormones un œstrogène et un progestatif. Elles peuvent être monophasiques, bi phasiques (la quantité de progestatifs augmente au cours de la seconde moitié du cycle) ou tri phasiques (La quantité d’œstrogène est fixe ou variable, alors que la quantité de progestatifs augmente en trois phases égales). Elle empêche la libération des ovocytes des ovules, par la suppression de la sécrétion des gonadotrophines. Elle réduit le cancer de l’endomètre et des ovaires, prévient les troubles du cycle, prévient l’ostéopénie post ménopausique, réduit le risque de fibrome utérin. Cependant, elle possède quelques contre-indications.
➤ Contres indications absolues (selon l’OMS 2004) :
● Cinq à six semaines après l’accouchement si la patiente allaite.
● Fumeuse de plus de 35ans et plus de 15 cigarettes par jour
● Hypertension artérielle :PAS supérieure à 15mmHg et PAD supérieure à 10mmHg
● Antécédent de thrombo-embolie veineuse
● Antécédent d’AVC
● Thrombophilie connue
● Cardiopathie ischémique
● Migraine avec symptôme neurologique
● Cancer du sein
● Diabète avec neuropathie, néphropathie ou rétinopathie
● Hépatite virale en cours
● Tumeur hépatique
➤ Contre indications relatives :
● Fumeuses de plus de 35 ans (< 15 cigarettes/jour)
● Hypertension artérielle maîtrisée,
● Hypertension artérielle (PA systolique 150-159 mm Hg,
● PA diastolique 90-99 mm Hg),
● Migraines (chez les femmes de plus de 35 ans),
● Légère cirrhose,
● Antécédent de cholestase associée à l’utilisation des COC
● Utilisatrice de médicaments pouvant entraver le métabolisme des COC .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Rappels
I. DEFINITION
II. HISTORIQUE
II.1.Dans le monde
II.2.A Madagascar
III.RAPPELS SUR LES METHODES CONTRACEPTIVES
III.1.La contraception hormonale combinée
III.1.1.Les contraceptifs oraux combinés
III.1.2.Le timbre contraceptif
III.1.3.L’anneau vaginal contraceptif
III.1.4.Contraceptifs injectables combinés
III.2.Contraceptifs à progestatif seul
III.2.1.La pilule progestative
III.2.2.Implants
III.2.3.Contraceptifs injectables à progestatif seul
III.3.Dispositif intra utérin
III.4.Les méthodes barrières
III.4.1.Le préservatif masculin
III.4.2.Préservatif féminin
III.4.3.La cape cervicale
III.4.4.Les spermicides
III.5.Méthodes irréversibles
II.5.1.Stérilisation masculine (vasectomie)
II.5.2.Stérilisation féminine (méthode histoire et nouveautés)
III.6.Contraceptions d’urgence
III.7.Méthodes naturelles
III.7.1.Méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée(MAMA)
III.7.2Abstinence périodique ou méthodes des jours fixes
III.7.3.Méthode de la température basale
III.7.4.Méthode des deux jours
III.7.5.Retrait ou coït interrompu
IV.EFFETS BENEFIQUES
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1.Cadre de l’étude
I.2.Type d’étude
I.3.Période de l’étude
I.4.Durée de l’étude
I.5.Population d’étude
I.6.Echantillonnage
I.7.Paramètres étudiés
I.8.Mode de collecte de données
I.9.Mode de saisie des données
I.10.Considération éthique
I.11.Limite de l’étude
II. RESULTATS
II.1.L’âge des femmes
II.2.La pratique de la contraception dans les deux secteurs
II.3.Situation matrimoniale des femmes
II.4.Le niveau d’étude des femmes
II.5.La profession des femmes
II.6.La profession des conjoints des femmes
II.7. La raison de pratique de la planification familiale
II.8.La raison du non pratique du planning familial
II.9.Le nombre de méthodes contraceptives connues des femmes
II.10. Les rumeurs sur le planning familial
II.11. Le temps mis pour aller au CSB
II.12. La religion des femmes dans les deux secteurs
II.13.La méthode contraceptive utilisée
II.14. Le lieu fréquenté pour le PF
II.15. La raison de fréquentation des CSB
II.16.Raison de fréquentation des autres centres
II.17. L’appréciation de l’accueil au CSB
II.18.Le consentement de l’époux
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
I .DISCUSSION
I.1.Répartition des femmes selon l’âge
I.2.Répartition des femmes selon la pratique de PF
I.3.Répartition des femmes selon la situation matrimoniale
I.4.Répartition des femmes selon le niveau d’instruction
I.5.Répartition des femmes selon la profession
I.6.Répartition des femmes selon la profession du conjoint
I.7.Répartition des femmes selon la raison de pratique de la planification familiale
I.8.Répartition des femmes selon la raison du non pratique de planning familial
I.9.Répartition des femmes selon le nombre de méthodes connu
I.10.Répartition des femmes selon les rumeurs sur le planning familial
I.11.Répartition des femmes selon le temps mis pour aller au CSB
I.12.Répartition des femmes selon la religion
I.13.Répartition des femmes selon la méthode contraceptive utilisée
I.14.Répartition des femmes selon le lieu fréquenté pour le PF
I.15.Répartition des femmes selon la raison de fréquentation des CSBII
I.16.Répartition des femmes selon la raison de fréquentation des autres centres
I.17.Répartition des femmes selon l’appréciation de l’accueil aux CSB
I.18.Répartition des femmes selon le consentement du mari
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE