Rappels sur le mycosis fongoide

Le mycosis fongoïde (MF) fait partie de la famille des lymphomes cutanés à cellules T ou Cutaneous T-Cell Lymphoma communément appelé CTCL. Dans ce groupe, il est classé parmi les lymphomes cutanés à cellules T épidermotropes . Le MF fut décrit pour la première fois en 1806, par Alibert, cette appellation vient du fait que les lésions tumorales sont semblables à des pousses de champignons.

L’objectif de ce travail est de décrire le mode de présentation clinique et histologique du MF.

Il s’agit d’une maladie très rare, mais le MF avec le syndrome de Sézary sont les CTCL les plus fréquemment rencontrés. En dépit de sa rareté, c’est une maladie qui mérite d’être connue par les cliniciens car :
– elle a un aspect clinique particulièrement intéressant, pouvant simuler des dermatoses bénignes qui rend le diagnostic difficile, surtout au stade de début, même histologiquement. Ainsi, sa méconnaissance par le patient et le corps médical peut retarder la prise en charge du patient ;
– elle existe bel et bien dans notre pays et la méconnaissance de la maladie est préjudiciable pour les patients, car l’évolution à long terme peut-être grave.

RAPPELS SUR LE MYCOSIS FONGOIDE

Définition

Le mycosis fongoïde (MF) est un lymphome cutané épidermotrope à cellules T. Il s’agit d’une prolifération du tissu lymphoïde à point de départ primitivement cutané sans envahissement ganglionnaire, médullaire, viscéral dans les six premiers mois suivant le diagnostic. Histologiquement, des infiltrats contenant des lymphocytes T envahissent le derme superficiel et pénètrent secondairement dans l’épiderme. Cette migration des lymphocytes du derme vers l’épiderme, définit le caractère épi-dermotrope du lymphome .

Intérêts

Le mycosis fongoïde est une maladie très rare, mais c’est le lymphome cutané le plus fréquent, avec le syndrome de Sézary. Des études Hollandaises parlaient de 44% des lymphomes cutanés et 2,2% de tous les lymphomes (3). L’incidence du MF est presque la même que ce soit en Europe ou aux EtatsUnis. En France, elle était de 3 nouveaux cas par an par million d’habitants et aux EtatsUnis, de 4,5 nouveaux cas par an par million d’habitants entre 1991 et1992. Cette incidence avait connu une croissance d’après les études américaines, passant de 1,9 nouveaux cas en 1973 à 4,2 nouveaux cas par million d’habitants par an en 1984. De 1983 à 1992, cette incidence était stable (1) (3) (4) (5). L’âge de début de la maladie est estimé entre 40 à 60 ans. Généralement, elle touche les sujets d’un âge avancé vers la cinquantaine, mais des cas de MF retrouvés chez l’enfant ont été également rapportés (1) (4) (5) (6). Les études sur le sex-ratio s’accordent à dire qu’il y a une prédominance masculine d’environ 2/1. Comme le confirment des études israéliennes où la fréquence du MF est de 7,7 cas par million d’habitants par an pour l’homme et de 3,5 cas par million d’habitants par an pour la femme. D’autres études affirment que le MF est une maladie qui touche aussi bien l’homme que la femme sans nette prédominance .

Selon la race, les Noirs seraient beaucoup plus sujets à développer le MF que d’autres, avec un rapport de 1,6/1 (7). Le MF est une maladie de diagnostic difficile, tant sur le plan clinique que sur le plan histologique surtout au stade de début. L’évolution de la maladie peut s’étendre sur plusieurs années mais sans traitement, elle peut-être grave, incommodante, inesthétique et même potentiellement mortelle du fait de la possibilité de sa transformation en lymphome à grandes cellules à CD 30+ ou CD30- .

Notion de biologie lymphocytaire

Les lymphocytes T ou cellules T, sont issus du thymus et responsables des réponses adaptives cellulaires ayant des fonctions cellulaires effectrices de type T auxiliaire ou T cytotoxique. Ils participent à l’immunité cellulaire .

Ces derniers acquièrent leur maturation dans le thymus et deviennent ainsi capables de reconnaître de manière spécifique, un antigène du non-soi. Ceci grâce à un récepteur T spécifique pour l’antigène. La rencontre de l’antigène spécifique avec le récepteur induira d’une part une prolifération clonale et d’autre part un réarrangement au niveau des gènes codant pour ce récepteur T. Ce récepteur est fait de deux parties, la première est constante C et la seconde est variable V, responsable de la spécificité antigénique. Il est constitué de deux chaînes : alpha et bêta liées par des ponts disulfures et un hétérodimère gamma-delta impliqué dans la reconnaissance d’antigènes étrangers (virus ou cellules tumorales) au niveau de l’épithélium et en particulier, de l’épiderme .

Les lymphocytes T, au cours de leur passage dans le thymus, acquièrent des propriétés fonctionnelles telles que la fonction : cytotoxique, suppressive… ; l’acquisition de ces fonctions est corrélée à une expression membranaire d’antigènes de différenciation des lymphocytes T. Les antigènes permettent de regrouper les lymphocytes T en classe de différenciation ou CD. Le phénotypage des populations lymphocytaires est rendu possible par la mise en évidence de ces antigènes de surface, qui diffèrent selon le stade de maturation des lymphocytes, et selon leur fonction. Les lymphocytes matures expriment les antigènes CD2, CD3 et CD5. Les lymphocytes T auxiliaires expriment l’antigène CD4 et les lymphocytes T cytotoxiques, l’antigène CD8. La majorité des lymphocytes T cutanés expriment un phénotype de lymphocytes T auxiliaires de type « mémoire » : CD2, CD3, CD4, CD5, CD45RO, TCR alpha-bêta .

Les études sur le système immunitaire cutané ont conduit à l’élaboration d’un concept, le skin associated lymphoid tissue ou SALT qui est dû à l’affinité particulière des lymphocytes T pour la peau. La migration des lymphocytes vers l’épiderme est le résultat de l’interaction qui existe entre ces lymphocytes T et les cytokines qui sont en grande partie secrétées par les kératinocytes. Ces cytokines sont représentées par les IL 3, 6 et 8 et le TNF ou le GM-CSF ; l’IL-7 est un puissant facteur de croissance des cellules tumorales. Quant aux lymphocytes T présents au niveau de la peau, ils expriment à leur surface un antigène : le CLA ou cutaneous lymphocyte antigen, qui joue un rôle important dans le tropisme cutané particulier de ces lymphocytes .

La migration des lymphocytes dans la peau passe par deux mécanismes, le premier, est l’adhésion des lymphocytes aux veinules postcapillaires dermiques, ceci grâce aux molécules d’adhésion, appelées : addressines (telles que les ICAM: integrine cellular adhesion molecules). Les lymphocytes se lient à ces molécules par l’intermédiaire de ligands dont le CLA. Après cette adhésion, les lymphocytes migrent dans l’épiderme à travers les cellules endothéliales. Puis arrivés dans l’épiderme les lymphocytes adhèrent aux kératinocytes .

Les lymphomes cutanés proviennent de ces lymphocytes à tropisme cutané. Le développement de ces lymphomes se fait en général de façon très lente, car d’une part, la prolifération dépend des facteurs de croissance et d’autre part elle dépend également de la réponse immunitaire qui inhibe leur prolifération par l’activité cytotoxique antitumorale des lymphocytes présents dans les infiltrats lymphocytaires .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LE MYCOSIS FONGOIDE
1) Introduction
1.1) Définition
1.2) Intérêts
2) Notions de biologie lymphocytaire
3) Signes
3.1) Type de description
3.1.1) Clinique
3.1.2) Examens paracliniques
A- Biopsie cutanée
A.1- Histologie cutanée en microscopie optique
A.2- Immunophénotypage
A.3- Génotypage
B- Etude du sang périphérique
B.1- Numération formule sanguine
B.2- Immunophénotypage et génotypage
C- Biopsie ganglionnaire
C.1- Histologie ganglionnaire
C.2- Immunophénotypage et génotypage
D- Bilan d’extension
E- Autres examens
3.2) Formes cliniques
3.2.1) Formes symptomatiques
A- Formes cliniques du MF simulant d’autres dermatoses
B- Forme érythrodermique
C- Forme à tumeur d’emblée
D- Forme associée à une mucinose folliculaire
E- Formes pagétoïdes
3.2.2) Formes évolutives
A- Forme débutante du MF
B- Syndrome de Sézary
C- Formes avec atteinte ganglionnaire et/ou viscérale
D- Formes compliquées
4) Diagnostic
4.1) Diagnostic positif
4.2) Diagnostic différentiel
4.3) Diagnostic étiologique
4.4) Diagnostic évolutif
5) Traitement
5.1) Buts
5.2) Moyens
5.3) Indications
5.4) Résultats
5.5) Surveillance
DEUXIEME PARTIE – MATERIELS ET METHODES
1) Cadre d’étude
2) Méthodologie
3) Critères d’inclusion et d’exclusion
4) Nos observations
4.1) Observation n°01
4.2) Observation n°02
TROISIEME PARTIE – DISCUSSIONS
1) Sur le plan épidémiologique
1.1) Age
1.2) Sexe
1.3) Facteurs de risque et causes probables
2) Sur le plan clinique
2.1) Circonstances de découverte
2.2) Manifestations cliniques
2.2.1) Le premier stade du MF
2.2.2) Le second stade du MF
2.2.3) Le stade tumoral
3) Sur le plan paraclinique
3.1) Histologie cutanée
3.2) Numération formule sanguine
3.3) LDH
3.4) Myélogramme
4) Sur le plan thérapeutique
5) Sur le plan évolutif
QUATRIEME PARTIE – SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *