Le diabète est un état hyperglycémique chronique lié à une carence absolue ou relative en insuline, en rapport avec des facteurs génétiques et/ou environnementaux agissant souvent de concert[2]. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique que l’on comptait trente millions (30 000 000) de diabétiques dans le monde en 1985, cent soixante onze millions (171 000 00) en 2000 et que ce chiffre passera à trois cent soixante six millions (366 000 000) en 2030 si rien n’est fait [12]. Vu la progression rapide de ces affections, des programmes pour une stratégie adaptée de lutte doivent être mis en place. Ceci nécessite une bonne connaissance épidémiologique, clinique, para clinique et étiologique de ces affections, d’où l’intérêt d’un registre. Le registre est un recueil continu et systématique de données nominatives intéressant un ou plusieurs évènements de santé déterminés à l’avance dans une population géographiquement définie. Il est constitué à des fins de recherche épidémiologique et de santé publique, par une équipe ayant les compétences appropriées[51].
Les registres offrent deux types de renseignements[51]:
– des données épidémiologiques sur la pathologie considérée ;
– des données scientifiques sur l’impact de telle ou telle approche thérapeutique sur le pronostic de cette pathologie. Les registres sont aussi des acteurs de la recherche, d’évaluation et de planification.
Selon les données de l’Association Internationale des Registres du Cancer (IACR), sur plus de quatre cent (400) registres de population dans le monde, l’Afrique comptait trois registres validés en 1979, onze (11) registres validés en 1986, vingt six (26) registres validés en 1996 et quarante sept (47) registres validés en 2006. Au Sénégal le registre du cancer qui a été créé, était à l’arrèt mais les traveaux de mise en place d’un nouveau registre ont repris depuis le premier octobre 2013.
Il existe dans le monde des registres du diabète. En Europe le Registre Belge du Diabète (RBD) créé en 1989 devient ces dernières années un instrument internationalement reconnu[8]. Au Magreb, il y’a le registre du diabète de type 1 chez les enfants en Tunisie[16]. Au Sénégal, nous avons un centre antidiabétique de référence, des études sur le diabète ont été réalisées mais restent partielles et hospitalières d’où le manque réel d’informations fiables. Jusqu’ici le registre du diabète n’a vu le jour au Sénégal, c’est ainsi qu’il a été décidé de mener une étude préliminaire à l’élaboration d’un registre du diabète au Sénégal à l’hôpital de Pikine.
RAPPEL SUR LE REGISTRE
DEFINITION ET HISTORIQUE
Définition
Le registre est un recueil continu et systématique de données nominatives intéressant un ou plusieurs évènements de santé déterminés à l’avance dans une population géographiquement définie. Il est constitué à des fins de recherche épidémiologique et de santé publique, par une équipe ayant les compétences appropriées . On doit distinguer:
Le registre hospitalier
Les registres dont l’objectif se limite à enregistrer les cas de pathologies (diabète) observés dans un hôpital ou un groupe d’hôpitaux, indépendamment d’une zone géographique bien définie, sont appelés « registres hospitaliers ».
Le registre de population
Les registres ayant pour objectif d’enregistrer des informations concernant tous les cas de diabète survenus dans une population bien définie, généralement toutes les personnes résidant sur un territoire ou dans une région bien délimitée, sont appelés « registres de population ».
Le registre général
Un registre général est un registre pouvant être aussi bien hospitalier que de population mais qui enregistre tous les cas de diabète dans la zone couverte (hôpital ou population).
Le registre spécialisé
Un registre spécialisé est un registre pouvant être aussi bien hospitalier que population mais qui n’enregistre les cas de diabète que pour un type ou un groupe d’âge particulier dans la zone couverte (hôpital ou population).
Les registres de croisement de données
Il s’agit de registres appartenant à l’une des catégories mentionnées ci-dessus et utilisant le procédé de croisement des données déjà codées et saisies sur un support informatique.
Historique
En Europe les premiers registres ont été créés dans les années trente (30). En 1989, le registre Belge du diabète a été créé[8]. Selon les données de l’Association Internationale des Registres du Cancer (IACR), sur plus de quatre cent (400) registres de population dans le monde, l’Afrique comptait trois registres validés en 1979, 11 registres validés en 1986, vingt six (26) registres validés en 1996 et quarante sept (47) registres validés en 2006[22]. Au Sénégal, le registre du cancer qui a été créé était à l’arrêt mais depuis le premier octobre 2013 un nouveau registre est entrain d’être mis en place. Pour le diabète beaucoup d’études sur le diabète ont été réalisées mais jusqu’ici le registre du diabète n’a vu le jour. En France en 1997, vingt huit (28) registres ont obtenu un avis favorable du comité national des registre (C N R): Cancer(15), cardiopathie ischémique(3), malformation congénitale(4), Accident vasculaire cérébral (AVC) (1), Diabète Insulinodépendant (DID)(1), Grossesse Extra Utérine (GEU)(1), handicaps de l’enfant(1), maladie inflammatoire du tube digistif(2)[7 ].
Pendant les dernières années, le registre s’est developpé pour devenir un instrument important et internationalement reconnu ayant pour but à long terme de dévoiler une politique de santé d’avenir en matière de maladie, axée sur la prédiction et la prévention de la maladie et de ses complications[24].
OBJECTIFS
Les registres offrent deux types de renseignements:
– d’une part des données épidémiologiques sur la pathologie considérée;
– d’autre part des données scientifiques sur l’impact de telle ou telle approche thérapeutique sur le pronostic de cette pathologie[51].
Le registre du diabète joue un role central à tous les niveaux de la lutte contre le diabète, non seulement pour la population couverte par le registre mais aussi pour les populations auxquelles les résultats peuvent ètre appliqués. Le recueil, l’enregistrement et l’analyse systématique des données recueillies au cours de la vie des patients atteints de diabète permettent l’analyse et l’interprétation des caractéristiques épidémiologiques, cliniques, évolutifs et thérapeutiques du diabète[22]. Le registre de diabète contribue à la recherche principalement en apportant des données récentes sur l’incidence des divers types de diabète et sur les variations d’incidence en fonction de l’age, du sexe, de la zone de résidence…[22].
RAPPEL SUR LE DIABETE
DEFINITION ET HISTORIQUE
Définition
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS), le diabète se définit comme un état d’hyperglycémie permanente avec une glycémie à jeun supérieure ou égale à 1,26 g/l (7mmol/l) à deux reprises au moins ou une glycémie aléatoire supérieure ou égale à 2 g/l (11mmol/l) à n’importe quel moment de la journée, lesquelles sont associées à des symptômes fonctionnels (polyurie, polydipsie, polyphagie, amaigrissement) [2]. Cet état d’hyperglycémie est lié a un déficit absolu ou relatif en insuline et relève de facteurs génétiques et /ou environnementaux agissant souvent de concert [2].
Historique
Le diabète est une maladie connue depuis l’antiquité égyptienne et grécoromaine. Etymologiquement diabète vient du grec « dia baïno » qui signifie passer au travers [26]. Ce n’est qu’en 1674 que Thomas Willis découvrit la teneur sucrée de l’urine. L’origine pancréatique fut révélée en 1889 par Oskar Minkowski et Joseph Von Mering [26]. Langherans décrivit la fonction sécrétoire des ilots pancréatiques en 1869 reprise ensuite par Gustave Edouard Laguesse en 1893 et Bernard Naunyn en 1898. Enfin ce sont Fréderic Grant Banting et Charles Herbert Best qui découvrirent l’insuline en 1921 .
CLASSIFICATION
La classification nosologique du diabète publiée en 1997 par un groupe d’experts sous la responsabilité de l’Association Américaine du Diabète (ADA) remplace celle élaborée en 1979 par le National Diabètes Data Group et entérinée par l’OMS. Cette nouvelle classification qui répartit le diabète selon la pathogénie en 4 types, est reportée au tableau I. Pour cette raison les notions d’insulinodépendant et de non insulinodépendant en corrélation avec le traitement ne sont plus utilisées au profit de diabète de type1 et de diabète de type 2.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LE DIABETE ET LES REGISTRES
A. RAPPEL SUR LE REGISTRE
1. DEFINITION ET HISTORIQUE
1.1. Définition
1.2. Historique
2. OBJECTIFS
3. METHODE DE CONFECTION
B. RAPPEL SUR LE DIABETE
1. DEFINITION ET HISTORIQUE
1.1. Définition
1.2. Historique
2. CLASSIFICATION
3. EPIDEMIOLOGIE
3.1. Prévalence dans le monde
3.2. En Afrique
3.3. Au Sénégal
4. PHYSIOPATHOLOGIE
4.1. Rôle de l’insuline et implications de son déficit
4.2. Le diabète de type 1 (DT1)
4.2.1. Prédisposition génétique au diabète type 1
4.2.2. Mécanisme d’auto immunité
4.2.3. Les facteurs extérieurs et d’environnement
4.3. Diabète de type 2
4.3.1. La prédisposition génétique au DT2
4.3.2. Altération de l’insulinosécrétion et de l’insulinosensibilité
4.3.3. Facteurs de risque du diabète de type 2
5. DIAGNOSTIC
5.1. Les circonstances de découverte
5.2. Critères diagnostiques
6. COMPLICATIONS
6.1. Complications non dégénératives
6.1.1. Les complications métaboliques
6.1.1.1. L’acidocétose
6.1.1.2. L’Etat hyperosmolaire du diabétique
6.1.1.3. L’acidose lactique non spécifique du diabète
6.1.1.4. L’hypoglycémie (très souvent iatrogénique)
6.1.2. Complications infectieuses
6.2. Complications dégénératives
6.2.1. Micro angiopathie
6.2.1.1. La rétinopathie diabétique
6.2.1.2. La néphropathie diabétique
6.2.1.3. La neuropathie diabétique
6.2.1.4. La cardiomyopathie diabétique
6.2.2. Macro angiopathie
6.2.2.1. L’accident vasculaire cérébral (AVC)
6.2.2.2. La coronaropathie
6.2.2.3. L’artériopathie chronique des membres inferieurs
6.2.2.4. L’hypertension artérielle du diabétique
6.2.3. Le pied diabétique
7. PRISE EN CHARGE DU PATIENT DIABETIQUE
7.1. Buts de la prise en charge
7.2. Moyens
7.2.1. Mesures hygiéno-diététiques
7.2.2. L’activité physique
7.2.3. Les antidiabétiques oraux
7.2.4. L’insulinothérapie
7.3. Indications
7.4. Surveillance du diabétique
8. PREVENTION
DEUXIEME PARTIE : NOTRE CONTRIBUTION
1. OBJECTIFS
1.1. Objectif général
1.2. Objectifs spécifiques
2. METHODOLOGIE
2.1. Cadre d’étude
2.2. Patients et méthodes
2.2.1. Type d’étude
2.2.2. Population d’étude
2.2.3. Critères d’inclusion
2.2.4. Critères de non inclusion
2.2.5. Stratégie et source de collecte
2.2.6. Analyse statique des données
3. RESULTATS
3.1. Analyse de complétude des différentes variables de recueil
3.2. Présentation des données
3.2.1. Données sociodémographiques
3.2.1.1. Le sexe
3.2.1.2. L’âge
3.2.1.3. Lieu de résidence
3.2.2. Données anthropométriques
3.2.2.1. Indice de masse corporelle(IMC)
3.3. Profil du diabète
3.3.1. Prévalence du diabète selon le type et le sexe
3.3.2. Prévalence du diabète selon le type et l’âge
3.4. Antécédents
3.4.1. Antécédents familiaux de diabète
3.4.2. Antécédents personnels de diabète
3.4.3. Antécédents personnels d’HTA
3.4.4. Antécédents d’AVC et d’IDM
3.4.5. Autres facteurs de risque(FDR)
3.4.6. Antécédents chirurgicaux
3.5. Durée d’évolution du diabète et complications du diabète
3.5.1. Durée d’évolution
3.5.2. Complications du diabète
3.5.2.1. Complications micro angiopathiques
3.5.2.2. Pied diabétique
3.5.2.3. Pied diabétique
3.5.3. Fréquence des complications selon la durée d’évolution du diabète
3.5.3.1. Complications microangiopathiques
3.5.3.2. Complications macro angiopathiques
3.5.3.3. Pied diabétique
3.6. Prise en charge thérapeutique
3.6.1. Niveau de prise en charge
3.6.2. Les différents types de traitement médicamenteux du diabète
3.6.3. Suivi
3.6.3.1. Niveau de contrôle glycémique
3.6.3.2. Décès et cause du décès
3.7. Fiche d’enregistrement du diabète proposée
Discussion
CONCLUSION