Le cancer du col utérin est une tumeur maligne, se développant au niveau du col utérin. Quatre vingt cinq pourcent de cas se trouvent aux dépens de l’épithélium malpighién. Dans les pays développés, l’évolution de l’incidence et de la mortalité objective une diminution nette du cancer du col utérin grâce d’une part à l’existence d’une politique de dépistage et d’autre part à un traitement déjà bien codifié. (1) Il constitue par contre un problème de santé publique dans les pays en développement comme Madagascar, où tous les facteurs de risque se trouvent accumulés et également par faute de certains moyens de dépistage et de prise en charge. (2) La radiothérapie constitue le principal traitement du cancer du col. Mais du fait du retard au diagnostic, du stade avancé auquel les patientes arrivent et de la longue panne de la radiothérapie à Madagascar, la chimiothérapie tient une place importante. La chimiothérapie utilisée seule n’a pas de visée curative. Elle améliore le contrôle loco-régional en facilitant la réalisation de la chirurgie ou en améliorant l’efficacité de la radiothérapie, agit sur la maladie micro-métastatique pour augmenter la survie sans métastases et la survie globale des patientes.
RAPPELS SUR LE CANCER DU COL UTERIN
Epidémiologie
Incidence et mortalité
Dans la plupart des pays développés, l’incidence du cancer du col utérin ne cesse de diminuer depuis 30 ans. Il représente les 2% des décès annuels aux USA en 2000, 3,8% des décès par cancer chez la femme en Europe pour un taux identique de 2% de décès annuel. (3) Dans les pays en voie de développement, il représente 80% des cas de cancer. C’est un véritable fléau car c’est aussi la première cause de décès par cancer. (4) Dans le service oncologie d’Antananarivo, seul centre spécialisé en cancérologie à Madagascar, il représente par contre la deuxième cause de morbidité par cancer chez la femme. Le cancer du col utérin s’observe à différents âges avec un pic de fréquence aux alentours de la ménopause, c’est-à dire de 40 à 55 ans. L’incidence augmente à partir de l’âge de 30 ans. L’âge moyen de découverte est de 39ans. Les âges extrêmes sont de 35 et 44 ans.
Facteurs de risque
Le risque de cancer du col de l’utérus est dominé par les maladies sexuellement transmissibles. Les facteurs de risque sont les suivants :
❖ Papillomavirus Humain : (HPV) représente le facteur de risque de loin le plus important de cancer du col utérin et est même considéré comme la cause de la maladie
❖ Le tabagisme : semble actuellement être le second facteur.
❖ L’activité sexuelle : le jeune âge au premier rapport et le nombre de partenaires sont les éléments essentiels.
❖ La contraception orale : le rôle des oestro-progestatifs est controversé, car ils augmentent le risque de cancers glandulaires.
❖ Les déficits immunitaires représentent un nouveau facteur qu’il s’agisse de transplantées rénales ou de séropositivité à VIH.
Prévention
– Le dépistage par frottis cervico-vaginal permet un diagnostic précoce de la transformation cellulaire, il est à l’origine de la diminution importante des cancers invasifs du col dans les pays développés.
– La vaccination contre HPV 16 et 18 : l’instauration de vaccin systématique des jeunes filles dès l’âge de 9 ans, en l’absence de rapports sexuels ou en cas de rapport inférieur à1 an diminue le risque.
A Madagascar le programme national de lutte contre le cancer préconise l’inspection visuelle par l’acide acétique et cryothérapie. C’est un moyen plus économique, peut être moins performant que le FCV. Son intérêt réside dans le faite que la cliente ne fait qu’une consultation pour être dépistée et traitée en cas de besoin. Les séances de dépistages sont aussi accompagnées de sensibilisation sur les facteurs de risque.
Anatomo-histologie
Le col utérin fait suite au corps de l’utérus par l’isthme, il est moins volumineux que le corps, et a une forme cylindrique. Il donne une insertion à sa partie moyenne au vagin.
Le col de l’utérus mesure environ :
– 4,5 cm de long
– 2,5 cm de large
– 2 cm d’épaisseur.
Concernant la vascularisation, le col utérin est irrigué par les artères du col et la branche de la veine hypogastrique. Il est drainé par le groupe lymphatique pré-cave, le ganglion hypogastrique, le ganglion de Leveuf et Godard, la voie iliaque externe, la voie iliaque interne, la voie pré-sacrée, le groupe ganglionnaire mésentérique inférieur, les ganglions pré sacrés, les chaînes iliaques externe, interne et moyenne. Le col utérin comporte deux parties, l’exocol et l’endocol, séparées par la zone de jonction.
– L’exocol c’est la portion du col visible à la partie haute du vagin. Il est revêtu d’un épithélium malpighien, épithélium pavimenteux stratifié, non kératinisé. Cet épithélium est identique et en continuité avec l’épithélium de revêtement du vagin. L’exocol comporte à sa partie centrale l’orifice externe.
– L’endocol ou canal endocervical relie l’orifice externe à l’isthme utérin. Il est revêtu d’un épithélium glandulaire simple mucosécrétant. Cet épithélium s’invagine dans le chorion sous jacent réalisant les glandes endocervicales.
– La zone de jonction est constituée par la zone de transition entre l’épithélium malpighien exocervical et l’épithélium glandulaire endocervical. Cette transition se fait de manière abrupte. Elle se situe à l’orifice externe. Durant la période d’activité génitale, sous l’influence de facteurs hormonaux, il y a une tendance physiologique à l’éversion de l’épithélium glandulaire. Cette zone éversée va subir une métaplasie malpighienne, c’est à dire un remplacement de l’épithélium glandulaire par un épithélium malpighien d’architecture normale.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LE CANCER DU COL UTERIN
1. Epidémiologie
2. Anatomo-histologie
3. Séméiologie histologique clinique et paraclinique
4. Rappel anatomo-pathologique
5. Bilan d’extension
6. Classification
7. Facteurs pronostiques
8. Principe thérapeutique
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
I. Objectif
II. Matériels et méthodologies
III. Nos résultats
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
I- COMMENTAIRES
II- SUGGESTIONS
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE