Rappels sur le cancer broncho-pulmonaire
Définition
Les cancers broncho-pulmonaires sont réellement des cancers bronchiques. Les seuls cancers véritablement développés à partir du tissu pulmonaire sont le cancer broncho-alvéolaire (primitif) et les cancers secondaires [45]. Le cancer broncho pulmonaire primitif est le plus fréquent dans le monde parmi les cancers bronchiques; ce sont des proliférations cellulaires malignes développées aux dépends des structures de la muqueuse de l’arbre bronchique et/ou de l’épithélium alvéolaire. On distingue deux catégories de cancer broncho-pulmonaire primitif en fonction de la taille de leurs cellules.
– Les cancers dits « non à petites cellules » regroupent des tumeurs épidermoïdes, les adénocarcinomes et les cancers indifférenciés à grandes cellules
– Les cancers à petites cellules sont des cancers à haut potentiel métastatique.
Le cancer broncho-pulmonaire secondaire est lié à la métastase d’autres cancers [45].
Epidémiologie
Type de cancers
Les cancers dits « non à petites cellules » constituent 90% des cancers bronchopulmonaires : ce sont les tumeurs épidermoïdes 35%, les adénocarcinomes 40% et les cancers indifférenciés à grandes cellules 15%. Les cancers à petites cellules constituent 10% des cancers broncho-pulmonaires [45].
Incidence
Son incidence était en 2008 estimée à 1,61millions de nouveaux cas par an dans le monde. Si on se place en Europe, l’incidence du cancer broncho-pulmonaire est au troisième rang derrière le cancer colorectal et celui du sein, avec 391000 cas soit 12,2 % du total des cancers en 2010[24 ;25].
Prévalence
En France, le cancer broncho-pulmonaire a été responsable de 26624 décès en2005 pour 30651 nouveaux cas [9], les hommes représentaient 78% des nouveaux cas. C’est en 1987 que la mortalité par cancer bronchique primitif est passée au premier rang chez la femme, dépassant ainsi celle liée au cancer du sein aux Etats-Unis [80].
En Afrique, quelques études ont été réalisées. Ben Ahmed et khourouch [10] avaient trouvé 1,8%. En Algérie, au Gabon N’guembry et al [61]1987 avaient trouvé 4,4% de cancer broncho-pulmonaire. Enfin, au Sénégal en 2008, Agodokpessi [43] avait retrouvé une proportion hospitalière de 3% sur une période de 1an dans 3 structures hospitalière. En 2013, Kharbouch [43] avait trouvé une prévalence hospitalière de 19,6%.
● Age
L’âge moyen de survenue d’un cancer bronchique est de 64 ans chez la femme et 65ans chez l’homme, mais de plus en plus il est noté chez des personnes de moins de 50ans en raison d’un tabagisme intense débuté à l’adolescence [67;37].
Mortalité
Le cancer broncho-pulmonaire est de longue date la première cause de mortalité par cancer, à la fois dans les pays développés et dans les pays en voie de développement [67].Il reste la première cause de mortalité avec un total de 342000 décès en 2010, soit 19,9% du total de décès par cancer dans le monde [2 4 ; 25].
Facteurs de risques
Malgré les progrès qui ont permis de mieux comprendre les mécanismes des cancers, les causes du cancer broncho pulmonaire ne sont actuellement pas connues. Néanmoins plusieurs facteurs sont incriminés dans sa survenue.[67; 38].
Aspects diagnostiques
Circonstances de découverte
Le plus souvent, le cancer broncho-pulmonaire est évoqué devant la présence ou la persistance de symptômes respiratoires, en particulier chez un fumeur ou chez un ancien fumeur [43, 46].
– la toux : Classiquement sèche et quinteuse, rebelle au traitement, de survenue récente. Elle amène rarement des patients à consulter car considérée comme banale ou due au tabagisme.
– l’expectoration : l’apparition d’une expectoration purulente avec ou sans fièvre peut être due à une infection en amont d’une sténose ou à une nécrose tumorale.
– l’hémoptysie : même minime a toujours une valeur d’alarme. Habituellement récidivante et capricieuse, elle pousse le sujet à consulter c’est une urgence médicale.
– La douleur thoracique : c’est une douleur intense, à type de coup de poignard. De siège variable, elle est fixe et tenace, elle peut témoigner d’un envahissement pariétal ou d’une pleurésie satellite de la tumeur.
– la dyspnée est rarement révélatrice en cas d’obstruction d’un gros tronc, elle peut s’associer à un « wheezing » et un sifflement localisé.
– Les infections récidivantes dans un même territoire
– Une découverte fortuite .
Lors d’un bilan d’imagerie réalisé pour une autre indication, certains cancers bronchiques asymptomatiques, notamment ceux se présentant comme un nodule solitaire en plein parenchyme sont decouverts.
Signes en rapport avec l’extension locorégionale du cancer
➤ Extension médiastinale
– Le syndrôme de la veine cave supérieure : en rapport avec l’engainement ou la compression de la veine cave supérieure par la tumeur ou par une adénopathie latéro-trachéale droite . Il associe des céphalées, une cyanose de la face, un œdème en pèlerine, une turgescence des jugulaires, une circulation collatérale thoracique antérieure
– La dysphagie : due à une compression œsophagienne par la tumeur ou par une adénopathie
– La dysphonie : compression du nerf récurrent gauche par une ADP aortopulmonaire ou par la tumeur.
– La dyspnée, le cornage, le wheezing dus à la compression ou à l’envahissement de la trachée.
– Le Hoquet ou paralysie phrénique, élévation d’un hémidiaphragme : compression du nerf phrénique.
– La névralgies intercostales : par compression ou envahissement des nerfs intercostaux
– La tamponnade, une arythmie récente : atteinte péricardique voire myocardique. [46, 43].
➤ Extension pariétale
– Les douleurs pariétales thoraciques sont fixes, insomniantes, elles évoqueront l’envahissement de la paroi par la tumeur (plèvre, muscle, os).
– Le syndrome de Pancoast-Tobias : Il associe des douleurs scapulaires puis des douleurs de type radiculaire C8 – D1 irradiant au 5e doigt,
– Le syndrome de Claude Bernard Horner homolatéral par lésions des fibres sympathiques médullaires au niveau de C8 et D1 avec myosis, enophtalmie, un blépharospasme et une anhydrose palpébrale. Il s’y associe une hypersudation et des phénomènes vaso-moteurs au niveau d’un hémithorax atteint.
Ces signes sont liés au développement d’un cancer de l’apex envahissant le plexus brachial, le ganglion stellaire sympathique et détruisant les deux premiers arcs costaux.
– Epanchements pleuraux, ils sont généralement secondaires à l’envahissement de la plèvre viscérale (exsudatifs, récidivants, séro hématiques), mais parfois ils sont simplement liés à une atélectasie dans ce dernier cas, ils sont peu abondants et de type transsudatif [46, 43].
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I.) Rappels sur le cancer broncho-pulmonaire
I-1-Définition
I-2-Epidémiologie
I-3-Aspects diagnostics
I-3-1Circonstances de découverte
I-3-2 Signes en rapport avec l’extension locorégionale du cancer
I-3-3 Signes en rapport avec les métastases à distance
I-3-4 Syndrome paranéoplasique
I-3-5 Examen clinique
I-3-6 Examen para-clinique
I-4-Aspects thérapeutiques
II) Enjeux psychiques du cancer
II-1-Histoire et représentation socioculturelle du cancer
II-2-Terrain
II-3-Etiopathogénie des troubles psychiques liés au cancer
II-4-Vécu psychologique lié au cancer
II-4-1 Les troubles psychiques liés au vécu de l’annonce
II-4-1-1 Mécanismes de défenses
II-4-1-2 Troubles Anxieux
II-4-1-3 Réaction psychotique aiguë
II -5 Les troubles liés au vécu de la maladie
II-5-1 L’enjeu psychosocial
II-5-2 Le cancéreux, son entourage, et ses possibilités de réadaptation
II-5-3 Le niveau socio- économique
II-5-4 Crises existentielles
II-5-5 Dépression et cancer
II-5-6 Cancer et suicide
II-5-7 Rémission et cancer
III) Prise en charge psychiatrique du cancer
III-1 Principes du traitement
III-2 Moyens
DEUXIEME PARTIE
I) Matériels et méthodes
I-1-Cadre d’étude
I-2 Le parcours des patients
I-3-Critères de sélection des malades
1-3-1 Critères d’inclusion
I-3-2 Critères d’exclusion
I-4-Type d’étude et période d’étude
I-5-Patients et méthode
I-6-Difficultés et limites
II) Résultats
III) La synthèse des commentaires
III-1-Réaction psychologique à l’annonce du cancer
III-1-1 Chez le patient
III-1-2 Chez le médecin
III-2-Le vécu de la maladie
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES