Rappels sur la muqueuse buccale

Les personnes âgées constituent un groupe hétérogène dont il est difficile d’en déterminer les caractéristiques générales [8]. Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), un sujet âgé est une personne dont l’âge est supérieur ou égal à 60 ans. Il est important de signaler que les pathologies oculaires et buccales font partie des affections les plus souvent rencontrées chez le sujet âgé .L’analyse de la littérature montre la nécessité d’avoir une cavité buccale saine, chez le sujet âgé . En France, des enquêtes sur la fréquentation des structures de santé buccodentaires diminuent avec l’âge malgré un besoin important. Les répercussions de la sénescence sur les tissus buccaux et l’absence d’une bonne hygiène buccodentaire font que ce groupe d’individus est exposé à diverses lésions au niveau de la cavité buccale [79]. Les lésions de la muqueuse buccale chez la personne âgée sont la plupart du temps négligées voire même ignorées mais devraient être systématiquement recherchées du fait de leur possible répercussion sur les habitudes alimentaires avec des conséquences possibles sur l’état général [79]. Ces lésions sont fréquentes du fait de l’insuffisance de l’hygiène buccodentaire, des modifications de la salive et de la muqueuse buccale en rapport avec la sénescence, du port de prothèses défectueuses, de la polymédication, des pathologies générales sous-jacentes, de la dépendance physique, de l’état psychique et de la dénutrition [79].

De nombreuses études, sur les lésions de la muqueuse buccale chez le sujet âgé ont été réalisées dans les pays développés mais moins dans nos pays en voies de développement où ce groupe d’individus est souvent laissé à lui-même en plus du déficit en structures spécialisées [53].

C’est dans ce contexte que cette étude a été menée et qui a pour objectif d’évaluer la prévalence des lésions de la muqueuse buccale chez les personnes âgées.

GENERALITES

RAPPELS SUR LA MUQUEUSE BUCCALE 

La cavité buccale peut être divisée en deux étages :
Etage supérieur  .
Etage inférieur  .
Elle est recouverte par une muqueuse dont la spécificité dépend de la fonction assurée. De ce fait plusieurs types de muqueuses sont décrits dans la cavité buccale.

Embryologie

La muqueuse de la cavité buccale provient du revêtement interne de la région branchiale dérivant de l’endoderme. Elle recouvre les structures musculaires et osseuses de la cavité buccale et est en continuité avec la peau au niveau des lèvres et avec l’œsophage par l’intermédiaire du pharynx. Elle a un pouvoir cicatrisant remarquable, permettant une guérison très rapide et presque toujours sans cicatrice de toutes agressions [52].

Anatomie

Trois types de muqueuse buccale sont décrits selon la fonction principale exercée.

La muqueuse masticatrice 

Elle est observée au niveau de la gencive attachée et du palais dur. Elle intervient dans la compression mécanique des aliments. Au niveau du palais, l’épithélium est soit kératinisé ou parakératinisé, présente à sa base des crêtes très développées qui s’invaginent profondément dans le tissu conjonctif dense constitué de fibrocollagène où les lames élastiques amorcent une séparation entre muqueuse et sous muqueuse. Elle possède un épithélium faiblement réticulé contenant des histiocytes, des lymphocytes et des plasmocytes.

La muqueuse de recouvrement 

Elle est plus étendue, retrouvée sur les versants muqueux des lèvres, des joues, du plancher buccal, de la face ventrale de la langue et du palais mou. C’est une muqueuse avec un épithélium non kératinisé alors dépourvue de la couche granuleuse. La couche basale est faiblement sinueuse avec un chorion très vascularisé rattaché par une sous-muqueuse lâche à la musculature sous-jacente.

La muqueuse spécialisée du dos de la langue

Elle participe à la fonction gustative par l’intermédiaire des papilles qu’elle renferme. Il s’agit d’une muqueuse avec un épithélium kératinisé renfermant les bourgeons du goût.

Histologie et ultrastructure

La muqueuse buccale est formée d’un épithélium stratifié de type squameux, d’une lame basale et d’un tissu conjonctif. La jonction entre l’épithélium et le conjonctif renferme de nombreuses et profondes inter digitations épithélioconjonctives. Dans les régions des joues et des lèvres, une couche de tissu conjonctif lâche, graisseux ou glandulaire, riche en vaisseaux sanguins et en nerfs sépare la muqueuse buccale du tissu musculaire sous-jacent. Cette couche est à l’origine de la souplesse de la muqueuse buccale. L’absence de cette couche dans les régions de la gencive et du palais dur, fait que la muqueuse buccale est directement et fermement attachée au périoste.

Histologie

La muqueuse buccale présente deux caractéristiques particulières qui font sa différence avec la peau. Elle est originale avec une humidification permanente grâce à la salive et un turn-over très rapide des cellules de son épithélium en moyenne 25 jours. Elle est constituée d’un épithélium malpighien reposant sur un chorion conjonctif.

Epithélium

Il est en général plus épais que celui de la peau, et pourvu de crêtes s’invaginant profondément dans le chorion. Différentes couches sont à distinguer :
la couche basale ou germinative (stratum germinatum)
la couche squameuse(stratum spinosum)
la couche granuleuse(stratum granulosum)
la zone kératinisée (stratum corneum)
En plus des kératinocytes, l’épithélium buccal comporte des mélanocytes et des cellules dendritiques claires de Langerhans.

La lame basale 
C’est une zone fondamentale dans les échanges épithélio-conjonctifs servant d’attache aux kératinocytes Il s’agit d’une lame basale hautement organisée avec différentes couches :
la lamina densa : couche de matériel granulo-filamenteux,
la lamina lucida renfermant des glycoprotéines.

Ultrastructure

Au microscope, la lame basale présente une épaisseur de 35 à 45 nanomètres et comporte deux feuillets (lamina lucida et lamina densa). Dans des situations inflammatoires banales, cette lame basale peut se répliquer.

Les cellules épithéliales de la couche germinative sont unies à la membrane basale par des hémidesmosomes et entre elles par des desmosomes. Dans les zones où l’épithélium est kératinisé, dans la couche squameuse, une augmentation du nombre de liaisons desmosomales entre les cellules est observée. Dans la couche granuleuse, la présence dans le cytoplasme des cellules de granules de kératohyaline est notée. La couche cornée quant à elle est formée de 5 à 12 couches de cellules kératinisées aplaties en bandes opaques, avec épaississement des membranes cellulaires. Dans les zones où l’épithélium est non kératinisé, dans les couches superficielles, les cellules sont reliées les unes aux autres par du matériel amorphe formant une barrière. La dissolution de ce matériel provoque la desquamation des cellules superficielles. Par ailleurs les mélanocytes, responsables de la synthèse de la mélanine, sont retrouvées dans la couche germinative alors que les cellules de Langerhans assurent les fonctions de macrophage formant avec les kératocytes le système réticulo-épithélial.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. RAPPELS SUR LA MUQUEUSE BUCCALE
1.1. Embryologie
1.2. Anatomie
1.2.1. La muqueuse masticatrice
1.2.2. La muqueuse de recouvrement
1.2.3. La muqueuse spécialisée du dos de la langue
1.3. Fonctions
1.4. Histologie et ultrastructure
1.4.1. Histologie
1.4.1.1. Epithélium
1.4.1.2. La lame basale
1.4.1.3. Le chorion
1.4.2. Ultrastructure
2.1. Les lésions non tumorales
2.1.1. Les lésions blanches kératosiques
2.1.1.1. Leucoplasies
2.1.1.2. Kératoses réactionnelles exogènes
2.1.1.3. Le lichen plan
2.1.2. Lésions blanches non kératosiques
2.1.3. Les ulcérations de la muqueuse buccale
2.1.3.1. Ulcérations chroniques isolées
2.1.3.2. Ulcérations multiples récurrentes
2.1.4. Les stomatites
2.1.4.1. Stomatite prothétique
2.1.4.2. Stomatite urémique
2.1.4.3. La stomatite congestive alcoolo-tabagique
2.1.5. Les kystes de la muqueuse buccale
2.2. Les lésions tumorales
2.2.1. Les tumeurs bénignes
2.2.1.1. Les pseudotumeurs ou tumeurs hyperplasiques
2.2.1.2. Les tumeurs épithéliales bénignes
2.2.1.3. Les tumeurs épithéliales bénignes glandulaires
2.2.1.4. Les tumeurs conjonctives bénignes
2.2.1.5. Les tumeurs du tissu adipeux
2.2.1.6. Les tumeurs vasculaires bénignes
2.2.1.7. Tumeurs malignes de la muqueuse buccale
III. Sénescence
3.1. Répercussions des pathologies buccodentaires sur la santé
3.1.1. La nutrition
3.1.2. Risque infectieux
3.1.3. Qualité de vie
3.1.4. Athérosclérose
3.2. Répercussions du vieillissement sur la cavité buccale
3.2.1. Les tissus dentaires
3.2.2. Le parodonte
3.2.3. La muqueuse buccale
3.2.4. Les glandes salivaires
3.3. Répercutions des pathologies hormonales sur la muqueuse buccale
3.4. Les besoins en soins dentaires des personnes âgées
DEUXIEME PARTIE : Lésions de la muqueuse buccale chez les personnes âgées
I. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION
II. OBJECTIFS
2.1. Objectif Principal
2.2. Objectifs secondaires
III. METHODOLOGIE
3.1. Type et cadre d’étude
3.1.1. Type d’étude
3.1.2. Cadre d’étude
3.2. Période d’étude
3.3. Population d’étude et critères de sélection
3.3.1. Critères d’inclusion
3.3.2. Critères de non inclusion
3.4. Définitions opérationnelles des variables
3.5. Procédure et outils de collecte
3.5.1. Procédure
3.5.2. Outils de collecte
IV. ANALYSE DES DONNEES
V. RESULTATS
5.1. Statistiques descriptives
5.1.1. Population d’étude
5.1.1.1. L’âge
5.1.1.2. Le sexe
5.1.1.3. Situation matrimoniale
5.1.1.4. Zone de résidence
5.1.1.5. Profession antérieure
5.1.1.6. Ancienneté de la retraite
5.1.2. Anamnèse médicale
5.1.2.1. Etat général
5.1.2.2. Médication en cours
5.1.3. Habitudes de vie
5.1.3.1. Brossage
5.1.3.2. Tabagisme
5.1.3.3. Prise d’alcool
5.1.3.4. Prise de stimulant
5.1.4. Examen endobuccal
5.1.4.1. Indice CAO
5.1.4.2. Port de prothèse
5.1.4.3. Type de prothèse
5.1.4.4. Localisation de la prothèse
5.1.4.5. Nombre de dents prothétiques
5.1.4.6. Type de lésions de la muqueuse buccale
5.1.4.7. Localisation des lésions
5.1.4.8. Etat parodontal
5.1.5. Etat nutritionnel
5.2.2. Répartition des types de lésion selon le sexe
5.2.3. Répartition des types de lésions selon la situation matrimoniale
5.2.4. Répartition des types de lésion selon le lieu de résidence
5.2.5. Répartition des types de lésion selon l’état général
5.2.6. Répartition des types de lésion selon le brossage
5.2.7. Répartition des types de lésion selon la prise d’alcool
5.2.8. Répartition des types de lésion selon la prise de tabac
5.2.9. Répartition des types de lésion selon la Prise de stimulants
5.2.10. Répartition des types de lésion selon le port de prothèse
5.2.11. Répartition des types de lésion selon la localisation des prothèses
5.2.12. Répartition des types de lésion selon le nombre de dents remplacées
5.2.13. Répartition des types de lésion selon le type de prothèse
5.2.14. Répartition des types de lésion selon l’état parodontal
5.2.15. Répartition des types de lésions selon l’état nutritionnel
5.2.16. Répartition des types de lésions selon leur localisation
6.1. Aspects Sociodémographiques
6.2. Aspects cliniques
CONCLUSION

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