LA SANTร BUCCOFDENTAIRE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE LA MALADIE DE PARKINSON:REVUE SYSTรMATIQUE DE LA LITTรRATURE
CONTEXTE
Comme nous avons pu le rappeler dans la premiรจre partie de ce travail, la maladie de Parkinson est, aprรจs la maladie dโAlzheimer, lโaffection neurodรฉgรฉnรฉrative la plus frรฉquente dans le monde. Une part non nรฉgligeable de la population des plus de 65 ans est affectรฉe par cette maladie. Une constante progression est observรฉe avec le vieillissement de la population.
Cette maladie est caractรฉrisรฉe par ses tremblements, sa lenteur de mouvements, sa rigiditรฉ musculaire et son instabilitรฉ posturale.
Ces symptรดmes ont des effets nรฉgatifs sur les patients, sur leur qualitรฉ de vie, ce qui entraรฎne souvent une rรฉduction des activitรฉs de la vie quotidienne, y compris la possibilitรฉ d’effectuer une hygiรจne corporelle et orale efficace.
Nous pouvons alors supposer que cela peut conduire ร des difficultรฉs de maintien de la santรฉ bucco-dentaire.
Dans la deuxiรจme partie de ce travail, nous avons notรฉ que la santรฉ bucco-dentaire est un objectif de santรฉ publique actuel et quโil y a des inรฉgalitรฉs au sein des diffรฉrentes populations (13โ17,21). De plus, ร ce jour, peu dโรฉtudes ont รฉtรฉ publiรฉes sur la santรฉ bucco-dentaire des patients atteints de la maladie de Parkinson.
Il est donc intรฉressant de rรฉaliser une revue systรฉmatique de la littรฉrature afin dโรฉvaluer si les patients atteints de la maladie de Parkinson sont plus sujets aux maladies bucco-dentaires que la population gรฉnรฉrale.
OBJECTIFS
Les objectifs sont :
Dรฉcrire lโinfluence de la maladie de Parkinson sur la santรฉ bucco-dentaire en รฉvaluant la prรฉvalence des pathologies bucco-dentaires les plus frรฉquentes, ร savoir les maladies carieuses et parodontales, chez les patients parkinsoniens et dโen dรฉduire ou non de l’intรฉrรชt d’une prise en charge bucco-dentaire spรฉcifique de ces patients.
Qualitรฉ des รฉtudes incluses
Dix รฉtudes sont des รฉtudes comparatives type cas/tรฉmoins, de Grade C, avec un faible niveau de preuve scientifique (niveau 3) : Persson et al. (34), Fukayo et al. (36), Nakayama et al. (37), Schwarz et al. (38), Einarsdรณttir et al. (39), Hanaoka et al. (40), Bakke et al. (41), Mรผller et al. (42), Cicciรน et al. (43) et Pradeep et al.
Lโรฉtude de Anastassiadou et al. (35) est une sรฉrie de cas, aussi de Grade C avec un faible niveau de preuve scientifique (niveau 4) (Annexe 10). C.)Synthรจse)des)rรฉsultats)des)รฉtudes)
Les enquรชtes รฉpidรฉmiologiques incluses donnent des rรฉsultats controversรฉs(Tableau 3) :
โข Persson et al. (34) expliquent que les patients atteints de la maladie de Parkinson ont moins de dents absentes dues aux caries et une prรฉvalence de caries significativement infรฉrieure que les tรฉmoins dโรขge semblable (p<0,05). Il nโy a pas de diffรฉrence significative pour le taux de sรฉcrรฉtion salivaire (p=0,06) avec une diminution du flux salivaire quand lโhypokinรฉsie des patients parkinsoniens sโaggrave et que les difficultรฉs dโhygiรจne sont plutรดt liรฉes ร la gravitรฉ de lโhypokinรฉsie (p<0,01) quโaux tremblements.
โข Fukayo et al. (36) vont dans le mรชme sens avec un CAOD significativement plus faible (p=0,000) que les tรฉmoins, ne notent pas de diffรฉrence significative pour le flux (p= 0,708) et le pH salivaire (p= 0,075) et observent une frรฉquence de brossages significativement plus importante avec de meilleures habitudes diรฉtรฉtiques que chez les tรฉmoins.
โข A lโinverse, Anastassiadou et al. (35) montrent des problรจmes bucco-dentaires aggravรฉs par une perte importante des dents due aux caries.
โข Lโรฉtude de Nakayama et al. (37) au Japon rapporte que le nombre de patients dรฉpourvus de leurs dents est plus รฉlevรฉ pour les patients atteints de la maladie de Parkinson que pour les contrรดles, elle indique que les premiers ont aussi plus de chance dโavoir des caries et des parodontites. On note plus dโinflammation gingivale avec plus dโinconfort prothรฉtique, une moins bonne hygiรจne et plus de problรจmes avec lโalimentation mais quโil y a un suivi dโun dentiste dans les deux groupes.
โข Schwarz et al. (38) dรฉcrivent que les moyennes des indices CPITN des parkinsoniens sont significativement plus importantes que celles des tรฉmoins (p<0,05).
โข Einarsdรณttir et al. (39) rapportent quโen Islande, les parkinsoniens ont plus de dents absentes, plus de caries, avec un CAOD et CAOF plus importants, le nombre de bactรฉries cariogรจnes dans la salive est significativement plus รฉlevรฉ que dans le groupe contrรดle cependant ils ne consomment pas plus de sucre.
Ils ont plus de plaque dentaire, plus de poches profondes et une moins bonne santรฉ parodontale que les tรฉmoins. Le flux salivaire est comparable entre les deux groupes. Ils ne se brossent pas moins souvent les dents que le deuxiรจme groupe et sont suivis rรฉguliรจrement par un dentiste.
โข Hanaoka et al. (40) expliquent que les frรฉquences des caries non traitรฉes, des dents absentes et de la maladie parodontale sont plus รฉlevรฉes (avec plus de poches parodontales pathologiques que les tรฉmoins) chez les patients avec la maladie de Parkinson que ceux des groupes des contrรดles et des AVC. La parodontite pourrait รชtre un facteur de risque des AVC, toutefois, lโรฉtude constate que les patients atteints de la maladie de Parkinson ont perdu encore plus de dents que les patients AVC.
La frรฉquence des malades avec des caries non traitรฉes est รฉlevรฉe surtout ร partir du stade 2 de Hoehn et Yahr par rapport aux deux autres groupes, elle est supรฉrieure chez les patients parkinsoniens avec une frรฉquence de plus de 40%, significativement plus รฉlevรฉe que chez le groupe contrรดle avec 8,1% et chez le groupe AVC avec 9,8%.
Cela tend ร augmenter chez les patients qui ont un faible score au MMSE. On peut suggรฉrer que la carie est une complication frรฉquente chez les patients atteints de la maladie de Parkinson et est facilitรฉe par les troubles moteurs et cognitifs.
โข Pour Bakke et al. (41), lโhygiรจne buccale et la santรฉ bucco-dentaire se dรฉgradent au stade modรฉrรฉ de la maladie de Parkinson, et sโaltรจrent davantage avec la gravitรฉ de la maladie.
โข Mรผller et al. (42) expliquent aussi une moins bonne santรฉ bucco-dentaire des
parkinsoniens avec plus de dents cariรฉes. On observe des rรฉcessions gingivales, des saignements gingivaux, des problรจmes parodontaux et des mobilitรฉs plus importants, une frรฉquence de brossage et un flux salivaire infรฉrieurs ainsi quโune frรฉquence de visites moins importante chez le dentisteย par rapport au groupe contrรดle.
โข Les rรฉsultats de Cicciรน et al. (43) montrent que les frรฉquences des dents absentes et des maladies parodontales sont significativement plus รฉlevรฉes dans le groupe de patients atteints de la maladie de Parkinson alors qu’il n’y a pas de diffรฉrence significative entre les pourcentages de dents cariรฉes non traitรฉes des deux groupes.
Les auteurs montrent que le maintien d’une bonne hygiรจne buccale est fondamental pour les patients atteints de maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson. Les rรฉsultats ont montrรฉ que la maladie parodontale est frรฉquente chez les patients atteints de la maladie de Parkinson du fait de la difficultรฉ dโรฉliminer la plaque ร cause des dรฉficiences motrices et cognitives.
โข Pradeep et al. (44) montrent que la majoritรฉ des sujets de chaque groupe se brosse au moins une fois par jour les dents avec du dentifrice et change de brosse ร dents dans les six mois, que les bains de bouches et le fil dentaire sont peu utilisรฉs et que les malades et les tรฉmoins vont peu chez le dentiste.
Ils dรฉcrivent que la profondeur des poches, la perte dโattache, lโindice gingival, lโindice de plaque et le pourcentage de site de saignement clinique sont plus importants chez les patients parkinsoniens et augmentent avec la sรฉvรฉritรฉ de la maladie.
Dans les stades sรฉvรจres de la maladie de Parkinson, ces valeurs sont trรจs รฉlevรฉes, 6,17ยฑ1,04 pour les profondeurs de poche et 6,74ยฑ1,09 pour le niveau de perte dโattache clinique. Les valeurs de l’indice gingival et de lโindice de plaque sont รฉgalement significativement augmentรฉes dรจs le stade 1 de Hoehn et Yahr. Le pourcentage de sites de saignement passe de 20,4% dans le groupe tรฉmoin ร 70,9% au stade 5 de Hoehn et Yahr de la maladie de Parkinson et commence ร se dรฉtรฉriorer au stade prรฉcoce. Mรชme dans le stade 1 de Hoehn et Yahr, tous les paramรจtres รฉvaluรฉs montrent une importante diffรฉrence avec les sujets tรฉmoins.
La maladie parodontale sโaggrave donc avec la sรฉvรฉritรฉ de la maladie de Parkinson ainsi que tous les paramรจtres et indices cliniques parodontaux รฉvaluรฉs.
DISCUSSION
Mรฉthodologie
Les dix รฉtudes comparatives cas/tรฉmoins (รฉtudes contrรดlรฉes) et la prรฉsentation de cas (รฉtude non contrรดlรฉe) sans randomisation sont dโun niveau de preuve faible. Les populations de chaque รฉtude ont รฉtรฉ sรฉlectionnรฉes avec un fort risque de biais (Tableau 4). Persson et al. (34) et Fukayo et al. (36) qui sont en contradiction avec les autres auteurs รฉtudient des populations de patients parkinsoniens beaucoup plus faibles que celles de leur groupe contrรดle. Persson et al. (34) donnent peu de prรฉcision sur la rรฉpartition de la population tรฉmoin.
Ce biais peut donc induire des rรฉsultats erronรฉs et expliquer leurs conclusions opposรฉes aux autres auteurs.
Pourtant, chez Fukayo et al. (36) les patients sont plus รขgรฉs que les tรฉmoins. On aurait pu supposer que les rรฉsultats de son รฉtude iraient dans le sens dโune meilleure santรฉ bucco-dentaire chez les tรฉmoins.
Le groupe contrรดle est composรฉ de patients consultant rรฉguliรจrement la clinique dentaire et les patients souffrant de la maladie de Parkinson aux stades 1 ร 3 de Hoehn et Yahr. Le fait que la population parkinsonienne soit composรฉe de patients atteints de faibles troubles moteurs et/ou cognitifs, et que leurs contrรดles soient des patients ayant besoin de visites chez le dentiste, peut expliquer la diffรฉrence de conclusions.
Chez Nakayama et al. (37), la population malade est plus รขgรฉe que la population du groupe contrรดle pouvant ainsi expliquer le fait que les patients atteints de la maladie de Parkinson aient une moins bonne santรฉ bucco-dentaire.
Dans lโรฉtude de Mรผller et al. (42), les malades sont plus jeunes que les tรฉmoins et les rรฉsultats montrent aussi que les patients atteints de la maladie de Parkinson ont une moins bonne santรฉ bucco-dentaire (p=0,004).
Dans cette รฉtude le groupe contrรดle a รฉtรฉ recrutรฉ ร partir d’une cohorte de personnes qui avaient consultรฉ un mรฉdecin gรฉnรฉraliste pour une visite de contrรดle. Ils peuvent ne pas รชtre reprรฉsentatifs du comportement de la population gรฉnรฉrale. Les patients Parkinsoniens รฉtaient hospitalisรฉs, cette population nโest donc pas reprรฉsentative de la population atteinte de la maladie de Parkinson.
La rรฉpartition intergroupe des รขges dโEinarsdรณttir et al. (39) (68,7% des parkinsoniens et 65,5% de la population tรฉmoin ont moins de 70 ans) et Schwarz et al. (38) sont comparables.
Il nโy a pas de diffรฉrence significative dans lโรฉtude de Pradeep et al. (44) (p=0,162) entre les deux groupes au niveau de lโรขge ni dans lโรฉtude dโHanaoka et al. (40) avec les deux groupes tรฉmoins (p=0,362 et p=0,365).
Pour les รฉtudes de Bakke et al. (41) et Cicciรน et al. (43), ces derniers annoncent des groupes comparables. Le facteur รขge a un intรฉrรชt car la prรฉvalence de perte dโattache, de rรฉcessions gingivales, de tartre et de saignement gingival est plus importante chez les personnes รขgรฉes (21). De plus chez les personnes รขgรฉes la prรฉvalence de caries radiculaires serait en augmentation en raison du maintien prolongรฉ des dents sur lโarcade (19) et chez les plus de 75 ans on trouve des taux de 60% de caries radiculaires (18,45).
Le facteur sexe a peu dโintรฉrรชt pour lโรฉvaluation parodontale car les maladies parodontales chroniques de lโadulte atteindraient autant dโhomme que de femmes (46). Au niveau de la prรฉvalence des caries, un รฉcart entre les deux sexes du aux influences biologiques et culturelles, aux comportements alimentaires et aux variations gรฉnรฉtiques dรฉsavantage les femmes. Cependant Il y a un manque certain de preuve de la diffรฉrences entre les sexes et le dรฉveloppement des caries dentaires.
Rรฉsultats
Les rรฉsultats des รฉtudes les plus rรฉcentes tendent vers les mรชmes conclusions, cโest-ร -dire vers une dรฉtรฉrioration de la santรฉ bucco-dentaire des patients atteints de la maladie de Parkinson par rapport aux tรฉmoins.
Pour Mรผller et al. (42), la maladie parodontale et les caries augmentent au cours de la progression de la maladie de Parkinson, de mรชme dans lโรฉtude de Pradeep et al. (44), la maladie parodontale semble s’aggraver avec la progression de Hoehn et Yahr, ce qui indique que la pathologie parodontale chez les sujets atteints de la maladie de Parkinson augmente ร mesure que la dรฉficience motrice progresse. Le brossage est signalรฉ comme รฉtant crucial pour la prรฉvention de la progression de la maladie parodontale.
La capacitรฉ de garder les dents propres est importante pour l’hygiรจne buccale. Une prรฉvalence importante de pathologies parodontales et caries chez les patients de la maladie d’Alzheimer ont รฉtรฉ รฉgalement rapportรฉs, ce qui suggรจre que la dรฉficience cognitive peut entraรฎner une santรฉ buccale pauvre (50,51). Bien que, dans lโรฉtude de Pradeep et al. (44), la majoritรฉ des sujets brossent leurs dents au moins une fois par jour, la pathologie parodontale est beaucoup plus faible dans le groupe contrรดle. Cela pourrait รชtre dรป ร la diminution de la capacitรฉ des sujets atteints de la maladie de Parkinson ร nettoyer les dents efficacement en raison de leurs perturbations dans les mouvements fins de la main (51,52). Le nettoyage rรฉgulier des dents de ces patients peut รชtre affectรฉ par les dysfonctionnements moteurs et cognitifs comme les tremblements, lโakinรฉsie, la rigiditรฉ musculaire, ou la dรฉmence.
L’apathie, la dรฉpression, la dรฉmence et lโoubli sont des facteurs qui peuvent influer sur la capacitรฉ des patients ร remarquer leurs problรจmes dentaires.
Merchant remarque aussi que l’augmentation de l’activitรฉ physique diminue le risque de la maladie parodontale.
Une hygiรจne buccale altรฉrรฉe est alors liรฉe ร une dextรฉritรฉ manuelle affaiblie ainsi que des problรจmes cognitifs, dโapathie, de dรฉpression et de fluctuations comportementales
Les troubles de la marche, causรฉs par l’akinรฉsie et une instabilitรฉ posturale, peuvent empรชcher les visites chez le dentiste pour maintenir une bonne santรฉ buccodentaire. Un suivi rรฉgulier par un dentiste pour s’assurer que les patients sont en mesure de maintenir une bonne hygiรจne bucco-dentaire semblerait รชtre un complรฉment judicieux au traitement.
Cependant dans ces deux รฉtudes (42,44), les pathologies se dรฉveloppent ร partir du dรฉbut des stades de Hoehn et Yahr. Par consรฉquent, les dรฉficiences motrices et cognitives ne peuvent pas rendre compte de tous les facteurs qui conduisent ร une mauvaise hygiรจne buccale chez les sujets avec la maladie de Parkinson.
Cโest aussi le cas de lโรฉtude dโHanaoka et al. (40) oรน les frรฉquences des caries et des maladies parodontales รฉtaient รฉlevรฉes mรชme ร un stade prรฉcoce de la maladie.
Ce nโest donc pas seulement la faute dโune incapacitรฉ fonctionnelle dans leurs activitรฉs quotidiennes.
Plusieurs facteurs pouvant intervenir sur la santรฉ bucco-dentaire chez ces malades restent ร dรฉterminer.
La dysphagie, les difficultรฉs de mastication, les dyskinรฉsies buccales, lโhypersialorrhรฉe, la xรฉrostomie et les mรฉdicaments anti-parkinsoniens peuvent รฉgalement affecter l’hygiรจne bucco-dentaire en perturbant les mรฉcanismes dโautonettoyage de la bouche (29).
Les prรฉvalences supรฉrieures ร celles de la population gรฉnรฉrale de xรฉrostomie, et de sensation de brรปlure interviennent dans le maintien de la santรฉ bucco-dentaire.
Les modifications du pH, de la composition de la salive, de lโรฉmail interviennent sur la reminรฉralisation dentaire pouvant provoquer des problรจmes dentaires.
Les patients atteints de la maladie de Parkinson sont ร surveiller. Aussi, certains symptรดmes et traitements peuvent perturber lโรฉquilibre bucco-dentaire. Ainsi les maladies carieuses et parodontales peuvent se dรฉvelopper et augmenter la prรฉvalence de dents perdues, interfรฉrant sur la mastication et diminuant les capacitรฉs d’auto-alimentation des patients parkinsoniens (59). En raison dโune dysphagie et dโune mauvaise hygiรจne buccale, ces patients ont aussi un risque รฉlevรฉ de pneumonie par aspiration qui peut parfois conduire au dรฉcรจs.
Chez Cicciรน et al. (43), les rรฉsultats similaires de caries non traitรฉes des deux groupes peuvent รชtre dus ร l’alimentation en sucre que les personnes รขgรฉes prรฉfรจrent consommer (62,63).
La nutrition est un dรฉterminant important de la santรฉ des patients รขgรฉs. Au cours des derniรจres annรฉes, la nutrition a รฉtรฉ รฉvaluรฉe comme facteur important dans lโapparition de cancers, de maladies cardiaques et dans la dรฉmence chez les personnes รขgรฉes de plus de soixante-cinq ans. Par consรฉquent, des repas frรฉquents et en-cas sont proposรฉs par les mรฉdecins et diรฉtรฉticiens. Dans de nombreux cas, les collations sont riches en sucre, molles et collantes, ce qui favorise la formation de plaques dentaire. Un rรฉgime sucrรฉ augmente รฉgalement de maniรจre significative le risque de caries et les parodontopathies.
Des boissons vitaminรฉes comme substitut de collations pourraient aider au maintien dโune bonne nutrition et de diminuer les caries et les facteurs de prรฉdisposition aux maladies parodontales (43).
Afin dโaugmenter le nombre de visites et la motivation des patients, il existe de nombreuses procรฉdures expliquant lโutilitรฉ de visites tรดt le matin, lorsque la qualitรฉ de l’attention est plus รฉlevรฉe et la coopรฉration du patient est ร son meilleur niveau, des contrรดles de routine plus frรฉquents. Ces procรฉdures sont essentielles pour la prรฉvention des caries et des maladies parodontales chez ces patients.
Les cliniciens doivent expliquer aux patients ayant des dรฉficiences cognitives, les mรฉthodes dโun bon brossage des dents et dโutilisation de fil dentaire afin dโรฉliminer efficacement la plaque dentaire.
Les traitements pluridisciplinaires reprรฉsentent le meilleur choix. Des stratรฉgies thรฉrapeutiques sรปres pourraient รชtre mises en place entre dentistes et mรฉdecins du patient pour identifier toute nรฉcessitรฉ de modifier ou non les pratiques classiques de traitement (66).
Par consรฉquent, la dentisterie prรฉventive pourrait รชtre l’aspect le plus important des soins dentaires pour les patients atteints de maladie de Parkinson. Il est important de reconnaรฎtre les limites de ces patients et de leurs dentistes dans l’exรฉcution des soins bucco-dentaires. Les patients devraient recevoir des soins bucco-dentaires dans un cadre appropriรฉ oรน les dentistes seraient en รฉtroite coopรฉration avec les neurologistes.
Les rรฉsultats nโapparaissent quโau travers dโรฉtudes comparatives cas/tรฉmoins et sรฉrie de cas et donc de faible valeur scientifique.
Toutes les รฉtudes publiรฉes prรฉsentent des biais et ne peuvent donc pas รชtre considรฉrรฉes comme formelles.
Les rรฉsultats des รฉtudes sont contradictoires, nรฉanmoins, les รฉtudes rรฉcentes tendraient ร conclure que la maladie de Parkinson influence lโapparition de la maladie carieuse et des maladies parodontales. La maladie de Parkinson devrait รชtre incluse dans la liste de facteurs de risque perturbant l’hygiรจne buccodentaire et augmentant les pathologies carieuses et parodontales.
Une rรฉcente รฉtude (68) compare 53 351 personnes de plus de 40 ans prรฉsentant une parodontite chronique avec 266 755 tรฉmoins sans parodontite chronique tirรฉs au hasard.
Lโobjectif รฉtait de montrer l’association entre la parodontite chronique et la maladie de Parkinson.
Chaque sujet a รฉtรฉ suivi individuellement sur une pรฉriode de 5 ans.
Les rรฉsultats ont alors montrรฉ une incidence plus importante de parkinsonisme chez des patients atteints dโune parodontite chronique que chez les sujets nโayant pas de parodontite chronique.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PARTIE I: RAPPELS SUR LA MALADIE DE PARKINSON
1)รPIDEMIOLOGIE
2)MANIFESTATIONS CLINIQUES DE LA MALADIE DE PARKINSON
A.Les trois symptรดmes principaux
B.Les autres signes
3)CRITรRES DIAGNOSTIQUES
4)รCHELLES DโรVALUATION CLINIQUE DE LA MALADIE DE PARKINSON
A.Lโรฉchelle UPDRS Unified Parkinsonโs Disease Rating Scale
B.Lโรฉchelle MDS=UPDRS Movement Disorder Society=Sponsored Revision of the Unified
Parkinsonโs Disease Rating Scale
C.Le NonMotor Symptoms Questionnaire for Parkinson Disease PD NMSQuest
D.La NonMotor Symptoms Scale for Parkinson Disease NMSS
E.Le MMSE(Mini=Mental State Examination
5 LE TRAITEMENT DE LA MALADIE DE PARKINSON
CONCLUSION
PARTIE II: CRITรRES ET MOYENS DโรVALUATION DE LA SANTร BUCCOF DENTAIRE
1.รVALUATION DE LA MALADIE CARIEUSE
A. Dรฉfinitions et gรฉnรฉralitรฉs
B.Les facteurs de risque
C.Les indices รฉpidรฉmiologiques de cariologie
D.La dรฉtection des lรฉsions carieuses
2)รVALUATIONS DES MALADIES INFLAMMATOIRES GINGIVALES ET PARODONTALES
A.Dรฉfinitions et gรฉnรฉralitรฉs
B.Le parodonte sain
C.Le parodonte pathologique
D.Les facteurs de risque
E.!Les!critรจres!dโรฉvaluations!des!maladies!parodontales
PARTIE III: LA SANTร BUCCOFDENTAIRE CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE LA
MALADIE DE PARKINSON:REVUE SYSTรMATIQUE DE LA LITTรRATURE
1)CONTEXTE
2)OBJECTIFS
3)MATรRIEL ET MรTHODES
A.Critรจres dโinclusion
B.Mรฉthodes de recherche des รฉtudes
C.Collecte des donnรฉes et analyse
4)RรSULTATS
A.Description des รฉtudes
B.Qualitรฉ des รฉtudes incluses
C.Synthรจse des rรฉsultats des รฉtudes
5)DISCUSSION
A.Mรฉthodologie
B.Rรฉsultats
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE
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