Le cancer du sein est une néoformation tissulaire de la glande mammaire. Il s’agit le plus souvent d’un carcinome mammaire développé aux dépens de l’épithélium des canaux galactophores et des lobules. Cependant, ce néoplasie mammaire peut se développer aux dépens de chacun des éléments constitutifs du sein. Chaque cancer du sein est différent. Il en existe plusieurs types, à des stades d’évolution variés [1]. Le cancer du sein est une affection multiforme qui peut rattacher à plusieurs spécialités aussi diverses que la gynécologie, l’endocrinologie, l’anatomo-pathologique, la chirurgie et la cancérologie pour permettre une approche pluri- disciplinaire et ainsi une appréhension globale de la prise en charge de cette maladie [2]. Le cancer du sein pose un problème majeur de santé publique tant dans les pays développés que dans les pays en voie de développement, ceci en raison de sa fréquence, de sa morbidité et de sa mortalité [3]. Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent et la principale cause de mortalité par cancer chez les femmes. Il y a plus de 1.000.000 nouveaux cas et 370.000 décès annuellement dans le monde entier [4]. L’incidence est faible avant 35 ans, puis augmente jusqu’à 80 ans. Cette augmentation est plus marquée à partir de 40 ans. En effet, il représente une affection grave et mortelle avec 15 à 20% de l’ensemble de décès par cancer et 2 à 5% de l’ensemble des décès dans les pays développés [5]. Certaines statistiques africaines affirment qu’une femme sur 15 risque de développer au cours de sa vie un cancer du sein [6]. C’est le deuxième cancer de la femme Malgache après celui du col de l’utérus [7]. Son pronostic est sévère avec 35% de survie à 5 ans. Son traitement nécessite souvent une mammectomie. La multiplicité de l’arsenal thérapeutique (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie) à un stade avancé de la maladie signe une inefficacité, d’où l’intérêt d’un diagnostic précoce offre d’une chance de guérison.
RAPPELS SUR LA GLANDE MAMMAIRE
DEVELOPPEMENT MAMMAIRE ET EMBRYOLOGIE
Le développement est identique dans les deux sexes jusqu’à la puberté.
LA PERIODE EMBRYONNAIRE
La glande mammaire est exclusivement d’origine ectodermique. Sa mise en place commence dès les premières semaines de la vie intra-utérine. En effet, vers la 5è semaine (6 à 7 mm), l’ectoblaste s’épaissit de chaque côté du tronc entre les racines des membres supérieur et inférieur pour former les bandes mammaires. Les bandes mammaires s’épaississent grâce à la participation du mésenchyme sous-jacent (les crêtes de Wolff). On parle alors de crêtes mammaires. Rapidement les crêtes régressent, laissant 5 à 7 points mammaires de chaque côté. La plupart des points mammaires régressent également. A la 8ème semaine, un seul point mammaire persiste de chaque côté, en région thoracique. Au niveau de ce point mammaire, un nodule ectoblastique plein s’enfonce dans une condensation du mésenchyme sous-jacent pour former le bourgeon mammaire primaire dont l’évolution s’arrête temporairement.
LA PERIODE FOETALE
La croissance reprend vers le 5ème mois. Le bourgeon primaire se déprime en surface (cupule mammaire) et émet en profondeur 15 à 20 bourgeons secondaires pleins. Les extrémités vont se diviser. Puis, à mi-longueur de ces cordons pleins, une lumière apparaît par destruction des cellules internes. Au cours des 8è et 9è mois, les ramifications s’étendent et les cellules externes se différencient en cellules sécrétrices et en cellules myoépithéliales.
LA PERIODE PRENATALE
A l’approche du terme, les mamelons qui sont de grosses papilles cutanées, se soulèvent par épaississement dermique. Des muscles lisses radiaires et annulaires se différencient dans les mamelons. Ils seront à l’origine du thélotisme (projection du bout des seins en avant). Après desquamation superficielle de l’épiderme, les canaux lobaires s’ouvrent. Sous l’influence des hormones maternelles et placentaires, les glandes mammaires peuvent, dans les deux sexes, présenter une activité sécrétoire qui accompagne la crise génitale du nouveau-né. Cette sécrétion est connue sous le nom de « lait de sorcière ». Chez le fœtus humain à terme, les mamelles sont identiques dans les deux sexes.
LA PERIODE POST-NATALE
Du fait de l’absence de stimulation hormonale, la glande revient au repos et y restera jusqu’à la période pré-pubertaire. Au cours de la première année, le tissu conjonctif se développe. Il apparaît du tissu adipeux et des manchons conjonctifs péri-glandulaires se différencient. Durant toute l’enfance, la glande va rester quiescente, et sa croissance sera très lente.
LA PERIODE PUBERTAIRE
❖ Chez le garçon
La puberté ne modifie pas la glande, en dehors de phénomènes d’hypertrophie transitoires. Durant tout le reste de la vie, la glande conservera un aspect proche de celui de la période pré -pubertaire.
❖ Chez la fille
On assiste, au contraire, à une croissance active sous l’influence des hormones sexuelles ovariennes. L’œstradiol entraîne une prolifération canaliculaire et le développement du tissu adipeux. Les canaux et les culs-de-sacs pénètrent le conjonctif voisin qui achève de s’organiser autour des structures épithéliales. La structure lobulée se met en place. Les tubules terminaux apparaissent parsemés de petites évaginations alvéolaires. Si une grossesse survient, une nouvelle phase de croissance amènera la glande à son stade fonctionnel qui persiste le temps de l’allaitement.
A LA MENOPAUSE
La stimulation hormonale s’arrête et la glande évolue vers une atrophie de type pré-pubertaire.
ANOMALIE
Tout au long de l’organogenèse des mamelles, on peut observer des anomalies de développement :
❖ Anomalies de nombre
Le défaut de développement entraîne une athélie (mamelon) ou une amastie (glande). En revanche, on parle de polythélie pour des mamelons surnuméraires et de polymastie pour des glandes mammaires surnuméraires.
❖ Anomalies de forme
C’est essentiellement le mamelon ombiliqué par défaut de prolifération du mésoblaste sous la cupule mammaire. L’aspect est celui de la rétraction du mamelon.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: REVUE DE LA LITTERATURE
I. RAPPELS SUR LA GLANDE MAMMAIRE
I.1 DEVELOPPEMENT MAMMAIRE ET EMBRYOLOGIE
I.2.HISTOLOGIE
I.3 ANATOMIE
I.4. VASCULARISATION ET INNERVATION
I.5.PHYSIOLOGIE
II. GENERALITES SUR LES CANCERS DU SEIN
II.1. DEFINITION
II.2 HISTOIRE NATURELLE DU CANCER DU SEIN
II.3. EPIDEMIOLOGIE DU CANCER DU SEIN
II.4. ETIOPATHOGENIE ET FACTEURS DE RISQUES
II.5. DIAGNOSTIC CLINIQUE ET PARACLINIQUE DU CANCER DU SEIN
II.6. CLASSIFICATIONS
II.7. TRAITEMENTS
II.8. PREVENTION
II.9. RESULTAT ET PRONOSTIC
II.10. EVOLUTION
DEUXIEME PARTIE: NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
I. METHODOLOGIE
II. RESULTATS
III. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
III.1. Aspects socio-démographiques
III.2. Etiopathogénie et facteur de risque
III.3. Antécédents
III.4. Examen clinique
III.5. Examens complémentaires
III.6. Aspects thérapeutiques
III.7. Evolution
SUGGESTIONS
CONCLUSION