Rappels sur la decontamination en prothese fixee

Au début des années 80, une prise de conscience a émergé concernant les risques de disséminations virales. De nombreux protocoles de désinfection ont été développés pour prévenir la transmission de maladies infectieuses telles que l’hépatite B, la tuberculose, l’herpès et le SIDA [22, 80]. La désinfection se définit ainsi comme une opération au résultat momentané permettant d’éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d’inactiver les virus indésirables portés par des milieux inertes contaminés [76]. Lorsque le but de la désinfection est de diminuer le nombre de micro-organismes, on parle alors de décontamination. Elle permet de protéger le personnel lors de la manipulation des instruments. Elle a également pour objectif d’éviter la contamination de l’environnement [76]. En effet, les instruments et l’environnement sont des vecteurs importants de contamination croisée. Si les règles d’asepsie sont parfaitement reconnues et appliquées en chirurgie buccale, endodontie, implantologie, elles sont en revanche souvent mal connues et surtout peu ou non appliquées en prothèse [32,83]. La pratique de la prothèse donne souvent l’impression que les mesures d’asepsie ne peuvent pas être appliquées de façon rigoureuse. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation. La fabricationd’une prothèse implique la manipulation d’un certain nombre d’objets potentiellement contaminés et thermosensibles (prothèses, empreintes, boudins de cire, articulés d’occlusion, portes-empreintes etc.). Les matériaux à empreinte se comportent différemment et avec plus ou moins d’altérations, selon la nature chimique et le mode d’application du produit de désinfection [56]. Elle engage aussi plusieurs intervenants, s’effectue souvent dans des lieux différents et s’échelonne dans le temps en plusieurs étapes. Les articles échangés durant les diverses étapes de la réalisation d’une prothèsepeuvent entraîner une contamination croisée entre le cabinet et le laboratoire de prothèse, en agissant comme un réservoir [22, 83].

Aux Etats Unis, 67% des articles reçus dans un laboratoire de prothèse dentaire (empreintes, cires, prothèses) sont chargés de microorganismes d’une pathogénicité variable [83]. Et les microorganismes peuvent persister sur les empreintes 5 heures après la prise d’empreinte [92]. Les chirurgiens-dentistes et leurs personnels soignants, sont exposés à des maladies telles que l’hépatite B, la tuberculose, l’herpès et le SIDA et ce quel que soit leur pratique. Le personnel dentaire présente un risque d’exposition aux maladies infectieuses 6 à 8 fois plus élevé que pour la population générale [29, 83, 91]. La complexité de la mise en place d’un protocole de décontamination adapté et le risque d’altération inhérent au processus de décontamination ont abouti à un rejet de l’étape par la plupart des praticiens .

DISPOSITIF PROTHETIQUE FIXE 

Généralités

Du mot grec « Prothesis », la prothèse dentaire est la science et l’art de reconstruire ou de remplacer une ou plusieurs dents délabrées ou absentes par l’adjonction d’un artifice mécanique dans le but de rétablir voire d’améliorer une fonction amoindrie, nécessaire au rétablissement de l’intégrité des rapports occlusaux, satisfaisant à la fois les exigences fonctionnelles et esthétiques [95]. La prothèse fixée encore appelée prothèse conjointe est une branche de la prothèse dentaire caractérisée par la liaison permanente (assurée par l’intermédiaire d’un ciment ou d’une colle) entre l’artifice prothétique et son support dentaire ou implantaire [94]. Elle permet de remplacer en partie ou en totalité des organes dentaires dans le but de:
− restaurer, améliorer ou maintenir les fonctions assurées par les dents ;
− prévenir les détériorations organiques et fonctionnelles ;
− simuler l’apparence des organes dentaires.

La prothèse fixée est un moyen thérapeutique dont l’étendue va de la reconstitution unitaire de la dent au rétablissement de l’intégralité de l’arcade dentaire .

Types de prothèse fixée

La prothèse fixée est destinée à la reconstitution des dents délabrées ou à la substitution des dents absentes. Selon la nature de la réalisation prothétique, elle peut être classée en 2 types : la prothèse fixée unitaire et la prothèse fixée plurale.

Prothèse unitaire
La prothèse fixée unitaire permet de restaurer une dent délabrée en adaptant une couronne dentaire afin de rétablir une morphologie et une forme de contour fonctionnelle. Cette prothèse fixée peut être une couronne à recouvrement total, partiel ou avec un tenon.

Couronne à recouvrement total

C’est un élément prothétique qui couvre et entoure tout le moignon dentaire et redonne aux éléments dentaires endommagés une morphologie occlusale et une forme de contour fonctionnelles. Elle impose une préparation coronaire variable selon le type de restauration choisie [93, 95, 103]. Il existe quatre types de couronnes de recouvrement :

❖ Couronne coulée métallique (CC)
L’ensemble de la couronne est réalisée en métal. Cette solution est la moins onéreuse, mais la plus inesthétique du point de vue de la couleur [93]. La préparation coronaire de telle couronne est peu mutilante. Son indication est en général limitée aux dents postérieures [95].
❖ Couronne céramo-métallique (CCM)
Il s’agit d’une chape de métal recouverte sur toute ses faces par de la céramique. Les couronnes céramo-métalliques necessitent une eviction tissulaire importante et peuvent être utilisés indifféremment pour des couronnes sur dents antérieures ou cuspidées, ou pour des bridges [95].
❖ Couronne à incrustation vestibulaire (CIV)
C’est un compromis sur l’esthétique qui correspond à une couronne coulée possédant un élément cosmétique (en céramique) destiné à masquer le métal sur la partie vestibulaire de la dent (fig. 1).
❖ Couronne céramo-céramique (CCC)
Il s’agit d’une infrastructure en céramique recouverte par une céramique cosmétique [93] (fig. 2).
❖Couronne à tenon
Encore appelée couronne Richmond, elle représente une couronne de substitution en monobloc qui remplace la couronne dentaire en prenant appui sur la racines résiduelle à l’aide de tenon.

Couronne à recouvrement partiel
Les couronnes à recouvrement partiel ne couvrent qu’en partie la dent. Une face ou plus de la couronne clinique n’est pas recouverte [95]. En fonction des matériaux les constituant, elle peut être :
− en métal qui est scellée
− cosmétique en composite ou en céramique qui est collée.

❖Inlays, Onlays, Overlays
Ceux sont des pièces prothétiques reconstituant une partie coronaire d’une dent, restaurant ainsi des cavités de moyenne ou de grande étendue [95]. Les inlays sont des pièces qui reconstituent une portion intra-dentinaire n’intéressant pas les cuspides. Lorsque la pièce reconstitue une pointe cuspidienne, il s’agit d’onlay. Lorsque la restauration intéresse la totalité de la face occlusale, il s’agit d’overlay (fig. 3).

❖Facettes
Ces facettes sont apparues comme un moyen d’obtenir un résultat esthétique sur des dents intactes dont l’aspect des faces vestibulaires est endommagé par des défauts de couleur (fluorose, dyschromie…). Les facettes en céramique sont de fines pièces prothétiques destinées à recouvrir la face vestibulaire des dents antérieures et parfois une portion plus ou moins importante des autres faces (fig. 4).

❖Endocouronne
L’endocouronne est une préparation occlusale avec une coupe coronale de la dent au voisinage de la ligne du plus grand contour [85]. Uniquement verticale, sans réduction périphérique, elle se caractérise par une préparation de type tenonmortaise et par un trottoir cervical périphérique parallèle au plan d’occlusion (fig. 5).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LA DECONTAMINATION EN PROTHESE FIXEE
I. DISPOSITIF PROTHETIQUE FIXE
1. Généralités
2. Types de prothèse fixée
2.1. Prothèse unitaire
2.1.1. Couronne à recouvrement total
2.1.2. Couronne à recouvrement partiel
2.2. Prothèse plurale
II. DECONTAMINATION EN PROTHESE FIXEE
1. Méthodes de décontamination
1.1. Méthodes de décontamination physique
1.1.1.Ultraviolets
1.1.2.Ultrasons
1.2. Méthodes de décontamination chimique à froid
1.2.1.Immersion
1.2.2.Pulvérisation
1.2.3.Vaporisation
1.3. Traitement automatisé
2. Moyens de décontamination
2.1. Solutions de décontamination
2.2. Critères de choix
2.3. Paramètres influençant l’activité des solutions de décontamination
3. Domaines d’application
3.1. Décontamination des empreintes
3.1.1. Protocoles
3.1.2. Effets
3.1.2.1. Efficacité antimicrobienne
3.1.2.2. Stabilité dimensionnelle et état de surface
3.2. Décontamination des pièces prothétiques
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DE L’ATTITUDE ET DE LA CONNAISSANCE DES CHIRURGIENS DENTISTES CONCERNANT LA DECONTAMINATION DES EMPREINTES ET PIECES PROTHETIQUES
I. JUSTIFICATIONS ET OBJECTIFS
II. MATERIELS ET METHODES
1. Type et période d’étude
2. Cadre d’étude
3. Population d’étude
3.1. Echantillonnage
3.2. Critères d’inclusion
4. Instrument de mesure
5. Description des variables
5.1. Variables liées aux données socioprofessionnelles
5.2. Variables liées à la prévention individuelle
5.3. Variables liées à l’exercice de la prothèse
5.4. Variables liées aux procédures d’asepsie
6. Procédures de collecte des données
6.1. Pré-test
6.2. Enquête proprement dite
7. Analyse des données
8. Considérations éthiques
III. RESULTATS
1. Statistiques descriptives
1.1. Caractéristiques socioprofessionnelles
1.1.1. Genre
1.1.2. Expérience professionnelle
1.1.3. Lieu d’exercice
1.1.4. Nature de la structure
1.1.5. Effectif des dentistes
1.1.6. Effectif du personnel auxiliaire
1.2. Caractéristiques relatives à la prévention individuelle
1.2.1. Comportement des chirurgiens-dentistes face aux patients à risque
1.2.2. Statut vaccinal
1.3. Caractéristiques des variables liées à l’exercice de la prothèse
1.3.1. Pratique de la prothèse
1.3.2. Fréquence moyenne de prise d’empreintes
1.3.3. Matériaux à empreintes utilisés
1.3.4. Information transmise au technicien de laboratoire de prothèse dentaire
1.4. Caractéristiques des variables liées aux procédures d’asepsie
1.4.1. Asepsie des porte-empreintes
1.4.1.1. Pratique de la décontamination
1.4.1.2. Méthodes de décontamination
1.4.2. Asepsie des empreintes
1.4.2.1. Rinçage
1.4.2.2. Pratique de la décontamination
1.4.2.3. Méthodes de décontamination
1.4.2.4. Moyens de décontamination
1.4.2.5. Choix des solutions de décontamination
1.4.2.6. Stockage
1.4.3. Asepsie des pièces prothétiques
1.4.3.1. Pratique de la décontamination
1.4.3.2. Méthodes de décontamination
1.4.3.3. Solutions de décontamination
1.4.3.4. Stockage
1.4.4. Evaluation du niveau de connaissance sur les procédures d’asepsie
1.4.4.1. Formation sur les procédures d’asepsie
1.4.4.2. Perception des chirurgiens-dentistes sur la définition de la décontamination
2. Statistiques analytiques
2.1. Genre
2.2. Lieu d’exercice
2.3. Nature de la structure
2.4. Expérience
IV. DISCUSSION
1. Considérations méthodologiques
2. Données sociodémographiques
3. Statut vaccinal
4. Précautions pour les patients à risque
5. Communication avec le technicien de laboratoire
6. Asepsie des porte-empreintes
7. Asepsie des empreintes
8. Asepsie des pièces prothétiques
9. Niveau de connaissance sur les procédures d’asepsie en prothèse
V. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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