Rappels physiologiques de la chronobiologie humaine

Monde Occidental a connu la fin du 18eme siècle, un essor économique grâce au développement industriel dicté par diverses découvertes donc de la machine à vapeur. Cette révolution industrielle s’était étendue, vers l’Amérique du Nord. L’implantation de multiples industries dans les deux continents s’est intensifiée et la main d’œuvre était constituée à 80% par des hommes. Avec la création de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) / BIT (Bureau International du Travail) en 1919, qui défend les droits des travailleurs en promouvant la législation du travail et la protection sociale, les Industriels européens et américains se sont tournés vers l’Asie pour délocaliser leurs unités industrielles. Ces dernières leur fournissent en effet des produits semis finis ou finis avec un revenu plus bas.

Plus tard, les Pays en développement en général, l’Afrique en particulier, ne devraient pas restés marginalisés à cette transformation du monde industriel, où les travailleurs voyaient leurs conditions de vie améliorées en acceptant cependant des emplois sans aucune protection sociale. A la fin du 20ème siècle une autre politique de développement industriel s’est dessinée par la mise en place des « zones franches industrielles ».

CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE TRAVAIL POSTE OU TRAVAIL A HORAIRE DECALE

Définitions

Le travail posté ou travail à horaire décalé est un travail dont l’horaire est établi fréquemment ou en permanence, en dehors des heures de travail diurnes normales. Il peut s’agir d’un travail de nuit, du soir ou d’un travail dont l’horaire comporte une rotation. C’est un système d’aménagement du temps de travail dans le cadre duquel des groupes ou des équipes de travailleurs se succèdent. Chaque équipe effectuant un certain horaire ou « poste » de sorte que l’entreprise fonctionne plus longtemps que la durée normale de travail de chaque travailleur. Ce travail posté peut être continu ou semi- continu ou discontinu (1) (2) (3). Le travail posté continu est un système de travail qui permet à l’entreprise de fonctionner 24 heures sur 24 heures par jour pendant 7 jours sur 7 jours sans aucune interruption, même le jour férié ou fin de la semaine. Le travail posté semi continu est un système de temps qui permet à l’entreprise de fonctionner 24 heures sur 24 heures, mais avec interruption de fin de semaine et les jours fériés. Quant au travail posté discontinu, l’entreprise fonctionne moins de 24 heures par jour avec interruption en jour férié et en fin de la semaine. Ce système de travail posté comprend le plus souvent deux équipes. Quelque soit le type du travail posté, il peut entraîner de inconvénients sur le bien-être, la santé ou la vie sociale des travailleurs tels que la fatigue, le manque de sommeil, le manque d’affection ou la détérioration de ses relations sa famille ou son entourage…etc. Sans être un damné d’effets indésirables chez les travailleurs, le travail à horaire décalé a des avantages tels que la lutte contre le chômage, la réduction de la misère et de la pauvreté,…etc.

Rappels physiologiques de la chronobiologie humaine

La chronobiologie est le terme regroupant l’étude des phénomènes biologiques en tenant compte du facteur temps, et les activités rythmiques. Les fonctions physiologiques et mentales des êtres vivants sont harmonisées par un système d’organisation circadienne de 24 heures (7) (8). Au cours de l’évolution, l’espèce humaine est devenue essentiellement diurne, c’est-à-dire que le corps humain est réglé de façon à être actif le jour et se divertir ou se reposer la nuit. Certains mécanismes internes ou horloge interne ou horloge biologique régissent les fonctions biochimiques et physiologiques du corps pour qu’elles s’inscrivent dans une périodicité de vingt quatre heures. Ces cycles portent le nom de rythmes circadiens et s’ajustent à l’environnement en réponse à des synchroniseurs externes, tels que l’alternance journuit, les emplois du temps, les horaires de déjeuner ou de dîner (9). Lors d’une perturbation brutale de l’horaire de vie, l’harmonie est rompue entre les divers rythmes internes de l’individu. L’obligation de rester éveillé ou de dormir à des heures inhabituelles modifie profondément ces rythmes en entraînant des troubles du sommeil et de la vigilance, des malaises variés et le stress . A ce bouleversement de l’horloge interne s’ajoutent d’autres facteurs défavorisants tels que le décalage horaire, le rythme d’alimentation et les contraintes climatiques.

Rythmes circadiens endogènes 

Les rythmes diurnes de la majorité des espèces animales dépendent d’un système oscillatoire endogène, appelés rythmes circadiens ou rythmes biologiques qui est propre à chaque individu et qualifié d’oscillateur circadien, sont indépendants de l’environnement. Il est reconnu que les rythmes diurnes de nombreux paramètres physiologiques et comportementaux dépendent d’une horloge biologique qui oscille selon une période qui lui est propre. C’est le cas de la courbe de température corporelle, de la sécrétion de neurohormones, de l’organisation et de la propension au sommeil, du niveau de vigilance et d’humeur, des performances cognitives et de mémoire à court terme. Les structures neuro-anatomiques responsables de cette rythmicité circadienne, sont situées dans l’hypothalamus au dessus du chiasma optique. De la taille d’une pointe de crayon, elles sont appelées « noyaux suprachiasmatiques » .

Entraînement des rythmes circadiens 

Les rythmes circadiens endogènes ont la propriété de s’ajuster à leur environnement par un mécanisme régulateur appelé « entraînement circadien » des journées terrestres (19). Des synchroniseurs externes (ou « zeigebers » en allemand signifiant « donneurs de temps ») signalent aux noyaux suprachiasmatiques l’heure sidérale (ou raison) et permettent à l’individu d’être en phase avec son environnement. Tous les jours, ces synchroniseurs remettent nos horloges biologiques (qui accusent un léger retard par rapport aux journées terrestres) à l’heure du monde géophysique. S’il n’y avait pas ce phénomène d’ajustement et d’adaptation à l’environnement, nos horloges biologiques internes prendraient constamment un retard par rapport à l’heure locale .

Ainsi, après un mois, notre corps serait ajusté à l’heure de Chicago bien que nous soyons physiquement encore à Antananarivo. Aussi, nos journées biologiques internes diffèrent des journées terrestres, et nous connaissons depuis peu que la durée de nos journées biologiques est de 24 h.

Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE TRAVAIL POSTE OU TRAVAIL A HORAIRE DECALE
I.1. Définitions
I.2. Rappels physiologiques de la chronobiologie humaine
I.2.1. Rythmes circadiens endogènes
I.2.2. Entraînement des rythmes circadiens
I.2.3. Rôle de la lumière dans le fonctionnement de rythmes circadiens
I.2.4. Base génétique des rythmes circadiens
I.2.5. Contrôle du cycle veille- sommeil
I.3. L’impact du travail posté chez l’homme
I.3.1. Sur la santé du corps
I.3.2. Sur la santé psycho- mentale
I.3.3. L’impact du travail posté selon l’âge et le genre
I.3.4. L’impact sur la vie socio- familiale
I.3.5. L’impact du travail posté sur le rendement des travailleurs
I.3.6. Les contraintes et les charges du travail posté
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
II. Matériels et méthodes
II.1. Les buts de l’étude
II.2. Le cadre d’étude
II.3. Critères d’inclusion
II.4. Critères d’exclusion
II.5. Limites d’étude
II.6. Paramètres étudiés
II.6.1. Genre et l’âge
II.6.2. L’ancienneté à l’exercice du travail
II.6.3. L’alimentation et les habitudes toxiques
II.6.4. La connaissance de leurs droits
II.6.5. Le nombre de consultations annuelles et les plaintes
II.6.6. Les conséquences liées au travail
II.7. Méthodes d’analyse
II.8. Résultats
II.8.1. Etude descriptive
II.8.2. Etude analytique
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
III.1. Notre population d’étude
III.2. Etude analytique
III.2.1. En fonction de genre
III.2.2. En fonction de l’ancienneté
III.2.3. En fonction de nombre de jour de travail par semaine
III.2.4. Conditions de travail
III.2.5. L’horaire des repas et habitudes toxiques
III.2.6. Législation et Sécurité au travail
III.2.7. Les motifs de consultations annuelles
SUGGESTIONS
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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