Rappels et generalites sur les ist/sida

Les infections sexuellement transmissibles ou IST figurent parmi les problèmes majeurs de santé publique à Madagascar du fait de leur fréquence et de leur impact socioéconomique. D’après les données du Ministère de la santé, la blennorragie et la syphilis présentent une prévalence respective de 450 et de 350p. 100.000 habitants (1). Le Laboratoire National de Référence ou LNR rapporte un taux de positivité au test du Tréponema Pallidum Haemagglutination Assay (TPHA) de 8 à 35p. 100 chez les femmes enceintes. Ce taux varie entre 30 et 35p. 100 chez les donneurs de sang. (2) L’infection au VIH, elle aussi, existe dans le pays. Elle touche toutes les régions y compris les localités les plus reculées même si sa prévalence est encore faible. Elle semble se trouver au début d’une phase de croissance exponentielle. En 2003, 54 cas de sida ont été détectés. L’infection affecte surtout les personnes jeunes entre 15 et 40 ans. Sa transmission s’effectue essentiellement par la voie sexuelle. Madagascar présente plusieurs des facteurs susceptibles de précipiter l’infection vers l’état d’hyperendémicité. Parmi ces facteurs, les principaux sont la haute prévalence des IST classiques, la paupérisation, la combinaison de la liberté sexuelle avec le caractère tabou de la sexualité. (3) Le souci de prévenir l’explosion et l’évolution naturelle de l’infection au VIH a amené les autorités nationales à redoubler les efforts dans la lutte contre les IST et le sida. « Les infections sexuellement transmissibles dans le district sanitaire de Maroantsetra » est une étude qui a pour objectif d’évaluer l’évolution de la lutte contre l’IST/SIDA de 2001 à 2002 dans la région de Maroantsetra.

RAPPELS ET GENERALITES SUR LES IST/SIDA 

LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES OU IST

Les infections sexuellement transmissibles ou IST portaient récemment encore la dénomination de « Maladies Sexuellement Transmissibles » ou MST. Elles sont dues à des agents pathogènes bactériens, viraux, à des parasites et champignons responsables des maladies qui vont passer en revue ci-après.

Les maladies dues aux IST 

Les IST d’origine bactérienne 

Syphilis vénérienne

i). Epidémiologie
La syphilis vénérienne est due à Tréponema pallidum (bactérie). Cosmopolite, elle est particulièrement répandue sous les tropiques notamment dans les grandes villes et le long des axes routiers ou ferroviaires.
ii). Symptomatologie
Le chancre génital ou anal apparaît environ 3 semaines après le contage. Il s’agit cliniquement d’une exulcération superficielle unique, indolore, propre, à bords nets, reposant sur une base indurée, accompagnée d’adénopathies inguinales fermes, indolores. En pratique seul le caractère induré de l’exulcération évoque le diagnostic de syphilis. Les chancres atypiques ou mixtes sont de diagnostic difficile. Les lésions cutanéomuqueuses de la phase secondaire sont polymorphes. Les syphilides papuleuses, les plaques muqueuses sont évocatrices mais d’autres aspects sont trompeurs. L’atteinte méningée existe dans environ un tiers des syphilis précoces ; les accidents tertiaires sont fréquents : cutanés, osseux et surtout cardio-vasculaires et neurologiques. La syphilis congénitale existe mais semble, en Afrique du moins, relativement rare.
iii). Diagnostic
Le diagnostic peut être fait par l’examen microscopique direct sur fond noir ou la lecture de frottis colorés par la méthode de vago en visualisant les tréponèmes, mais ceci suppose un appareillage approprié et des techniciens expérimentés. Les tests spécifiques (immunofluorescence indirecte ou IFI, test d’hémagglutination passive ou indirecte, TPHA) ne permettent pas de différencier la syphilis vénérienne des tréponématoses endémiques. En dehors des premiers jours du chancre, un TPHA négatif élimine une syphilis.
iv). Traitement
❖ Dans les syphilis récentes (syphilis primo-secondaire ou latente de moins d’un an) il suffit d’effectuer deux injections de 2.400.000 UI de Benzathine Pénicilline G (Extencilline*).
❖ En cas d’allergie à la Pénicilline, on prescrit une cure de 15 jours de cyclines (Tetracycline* 2g/j).
❖ Dans les syphilis tardives sans atteinte neurologique (syphilis tertiaire ou latente de plus d’un an), on conseille de faire trois injections de la même dose de benzathine pénicilline à une semaine d’intervalle.
❖ Dans les syphilis « latentes », purement sérologiques, une cure de benzathine pénicilline est justifiée si on n’a pas la notion d’un traitement antérieur.

Chlamydioses

Certains sérotypes de chlamydia trachomatis sont responsables d’atteintes urogénitales (sérotypes D à K) et du lymphogranulome vénérien (sérotypes L1, L2, L3).

Chlamydioses urogénitales et néonatales

Cosmopolites, leur fréquence dans les pays en développement n’est pas bien connue. Les formes asymptomatiques, fréquentes, contribuent à la dissémination de l’infection.

• Chez l’homme
Chlamydia trachomatis est responsable de la majorité des urétrites non gonococciques et post-gonococciques, d’épididymites, de prostatites et chez les sujets porteurs de l’antigène HLA-B 27 de syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter.

• Chez la femme
L’infection est souvent silencieuse. Elle se complique à bas bruit de salpingite chronique, cause majeure de stérilité et de grossesse extra-utérine. Une périhépatite à type de cholécystite lithiasique est possible.

• Chez le nouveau-né
Chlamydia trachomatis est responsable de conjonctivites à inclusions bénignes et de pneumopathies sévères (contamination lors de l’accouchement).

• Le diagnostic est délicat : la mise en évidence des inclusions intracellulaires dans les prélèvements urétraux, cervicaux, oculaires, pharyngés n’est ni spécifique, ni sensible. L’isolement de chlamydia trachomatis sur culture de tissu donne d’excellents résultats mais nécessite un laboratoire bien équipé.

• Le traitement
Le traitement repose sur les cyclines : 2g de tétracycline par jour pendant 7 à 21 jours selon l’existence de complications. Chez la femme enceinte ou le nouveau-né, on préfère l’érythromycine .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS ET GENERALITES SUR LES IST/SIDA
1. LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES OU IST
1.1. Les maladies dues aux IST
1.1.1. Les IST d’origine bactérienne
1.1.1.1. Syphilis vénérienne
1.1.1.2. La gonococcie
1.1.1.3. Chlamydioses
1.1.1.4. Chancre mou ou chancrelle
1.1.1.5. Granulome inguinal ou donovanose
1.1.1.6. Autres bactérioses
1.1.2. Les IST d’origine virale
1.1.2.1. Herpès génital
1.1.2.2. L’infection à cytomégalovirus (CMV)
1.1.2.3. Hépatites virales
1.1.2.4. Infection par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH)
1.1.2.5. Infection à Human Papilloma Virus (HPV)
1.1.3. Parasitoses et mycoses
1.1.3.1. Trichomonase
1.1.3.2. Autres protozooses
1.1.3.3. Ectoparasites
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE EPIDEMIOLOGIQUE DES IST ET EVALUATION DES ACTIVITES DE LUTTE AU BSD DE MAROANTSETRA
1. CADRE D’ETUDE
1.1. district sanitaire de Maroantsetra
1.1.1. Situation géographique
1.1.2. L’activité agricole
1.2. Organisation et infrastructure
1.2.1. Organisation
1.2.2. Infrastructure sanitaire
1.3. Le personnel du district sanitaire
2. METHODOLOGIE
2.1. Méthode d’étude
2.2. Les paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Les formations sanitaires publiques et privées du district de santé de Maroantsetra
3.2. Accessibilité géographique des communes
3.3. Activités de lutte contre les IST/SIDA en 2001
3.4. Activités de lutte contre les IST/SIDA en 2002
3.5. Situation de la lutte contre les IST/SIDA
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. Infrastructure sanitaire et niveau d’équipement
1.2. Les autres ressources du district sanitaire
1.3. L’accessibilité géographique
1.4. Le nombre de cas d’IST dépistés et traités
1.6. Des cas d’IST dépisté et traités selon les tranches d’âge
1.6. Selon le sexe
2. SUGGESTIONS
2.1. Le renforcement des ressources du service de santé de district de Maroantsetra
2.1.1. Les ressources humaines
2.1.2. Le matériel et les équipements
2.1.3. Les infrastructures
2.2. Mise en œuvre d’un programme adapté d’IEC
2.2.1. Objectif
2.2.2. Stratégies
2.3. Amélioration de la disponibilités des médicaments
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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