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Boรฎtes quantiques auto-assemblรฉes รฉpitaxiรฉes par MOCVD
Le troisiรจme type dโรฉchantillons, dรฉcrit dans cette section, consiste en des boรฎtes quantiques auto-assemblรฉes dโInAs dont la croissance est rรฉalisรฉe sur le mรชme type de substrats en V que ceux utilisรฉs pour la croissance des boรฎtes quantiques des รฉchantillons A. Ce nouveau type dโรฉchantillons prรฉsente, ร priori, trois avantages. Premiรจrement, la forme du substrat permet la fabrication de guides dโonde unidimensionnels. Deuxiรจmement, nous montrerons que la faible densitรฉ de boรฎtes quantiques est compatible avec la rรฉalisation dโexpรฉriences de micro-luminescence sur boรฎte unique. Et, troisiรจmement, nous espรฉrons tirer parti dโun effet de couplage dโondes รฉvanescentes ร lโinterface guide/air [87] pour augmenter lโefficacitรฉ dโextraction de la luminescence par rapport aux deux types dโรฉchantillons dรฉcrits prรฉcรฉdemment. Sa structure est identique ร celle des รฉchantillons de type A avant lโรฉlimination des puits quantiques [001] par gravure chimique. Une couche dโInAs, ร partir de laquelle les boรฎtes quantiques se forment au dessus dโune couche de mouillage selon le mode de croissance Stranski-Krastanov dรฉcrit dans la section 2.3.1, est insรฉrรฉe dans une couche de GaAs.
La figure (2.16) reprรฉsente un schรฉma de la structure de lโรฉchantillon et une image, obtenue par microscopie รฉlectronique en transmission, de la coupe transversale de lโรฉchantillon. Sur cette image, nous observons que lโรฉpaisseur totale des deux couches de Al0.30GaAs entre lesquelles se situent la couche de mouillage et les boรฎtes quantiques est typiquement de 0.6 ฮผm, lโรฉpaisseur de chacune des deux couches de Al0.60GaAs est de 0.7 ฮผm et la largeur de la surface plane [001] est de 0.5 ฮผm.
Nous pouvons voir, sur les deux images de microscopie รฉlectronique prรฉsentรฉes sur la figure (2.17), les boรฎtes quantiques qui se sont formรฉes avant dโรชtre encapsulรฉes par une fine couche de GaAs. Les deux rรฉgions de lโรฉchantillon qui nous intรฉressent sont le fond des V (image (a)) et la surface plane [001] (image (b)). Dans le premier cas, les boรฎtes quantiques sont parfaitement alignรฉes dans le fond du V. La densitรฉ de boรฎtes est alors trรจs faible : entre 5 et 10 boรฎtes par micron. Sur les plans [001], la densitรฉ de boรฎtes est environ trois fois plus รฉlevรฉe, mais encore compatible avec des expรฉriences sur boรฎte unique.
Propriรฉtรฉs optiques des guides dโonde
Cet รฉchantillon contient deux types de guide dโonde : un guide au fond du V et un autre formรฉ par les facettes cristallographiques [001]. Les modes propres de ces deux guides calculรฉ dans les รฉchantillons A (voir figure (2.5b)) et le mode propre du second ressemble fortement ร celui dโun guide dโonde unidimensionnel de section rectangulaire. De plus, la polarisation du laser, orientรฉe selon lโaxe Y, nโest presque pas modifiรฉe pendant la propagation de la lumiรจre dans chacun de ces guides dโonde.
Extraction de la luminescence Boรฎtes quantiques sur la facette [001]
Il a รฉtรฉ prouvรฉ expรฉrimentalement [87] que lโefficacitรฉ dโextraction de la luminescence dโun puits quantique de GaAs รฉpitaxiรฉ sur la facette cristallographique [001] de la structureย schรฉmatisรฉe sur la figure (2.16) รฉtait de lโordre de 50%, valeur 20 fois plus grande que celle attendue pour un puits quantique identique รฉpitaxiรฉ sur un substrat complรจtement plat.
La simulation FDTD de la figure (2.19), reprรฉsentant lโamplitude du champ รฉlectrique รฉmis par un dipรดle localisรฉ au centre de la surface [001] dans la couche de Al0.30GaAs montre essentiellement deux choses. Premiรจrement, lโamplitude maximale du champ calculรฉe dans lโair juste au-dessus de la surface de lโรฉchantillon ร la verticale du dipรดle est trois fois plus grande que celle calculรฉe sur la figure (2.14) dans le cas dโun substrat complรจtement plat. Deuxiรจmement, lโangle dโรฉmission de la lumiรจre est environ 30หdans le cas dโun substrat en V alors que dans le cas dโun substrat plat, il est plutรดt de 150ห. Par consรฉquent, la luminescence รฉmise dans le premier cas est entiรจrement collectรฉe par lโobjectif de collection dโouverture numรฉrique 0.5 alors que seulement 60% de la luminescence peut รชtre collectรฉe dans le second cas.
Ces deux propriรฉtรฉs (directionnalitรฉ de lโรฉmission et grande efficacitรฉ dโextraction) sont attribuรฉes au couplage entre les deux ondes รฉlectromagnรฉtiques รฉvanescentes localisรฉes ร lโinterface AlGaAs/air des facettes [111], qui se transforment en une onde progressive se propageant dans la direction orthogonale ร la surface horizontale [001].
Cryogรฉnie
Le cryostat est lโรฉlรฉment central du montage expรฉrimental, toutes les expรฉriences รฉtant rรฉalisรฉes ร basses tempรฉratures. Il doit permettre ร la lumiรจre dโatteindre les deux facettes clivรฉes des รฉchantillons qui constituent lโentrรฉe et la sortie des guides dโonde. De plus, la luminescence extraite des guides dโonde par lโinterface gaine/air doit pouvoir รชtre collectรฉe par la surface de lโรฉchantillon. Ces trois accรจs optiques, schรฉmatisรฉs sur la figure (3.3), imposent de placer lโรฉchantillon dans une cuve en verre. Pour satisfaire cette contrainte expรฉrimentale, un cryostat ร bain dโhรฉlium est plus adaptรฉ quโun cryostat ร flux continu dโhรฉlium.
Comme le montre le schรฉma de principe (3.2), le cryostat que nous utilisons est constituรฉ, en partant du centre, dโun vase ร hรฉlium liquide dont la tempรฉrature est 4.2 K. Un vase ร azote liquide ร la tempรฉrature de 77 K entoure le vase ร hรฉlium central, ces deux vases รฉtant isolรฉs thermiquement par une chambre ร vide secondaire qui isole รฉgalement le vase ร azote de lโenceinte extรฉrieure ร tempรฉrature ambiante. Afin que lโรฉchantillon soit placรฉ dans une cuve en verre, le porte-รฉchantillon est vissรฉ directement sur le fond dโun doigt froid. Ce dernier, qui prolonge le vase ร hรฉlium dans sa partie infรฉrieure et contient lui-mรชme de lโhรฉlium liquide, est de forme cylindrique de 10 cm de hauteur et 1 cm de diamรจtre. Le faible encombrement du doigt froid permet dโinsรฉrer son extrรฉmitรฉ dans une cuve en verre parallรฉlรฉpipรฉdique de 5 cm de hauteur et 1.6 cm de largeur.
Entre le doigt froid et la cuve en verre, une garde ร azote en cuivre, prolongement du vase ร azote, permet de protรฉger le doigt froid et une partie du porte-รฉchantillon du rayonnement thermique provenant de lโextรฉrieur. Ce dispositif maintient la tempรฉrature de lโรฉchantillon la plus basse possible par simple contact thermique avec le doigt froid.
La tempรฉrature du porte-รฉchantillon la plus basse atteinte par ce systรจme de refroidissement est de 8 K. Deux rรฉsistances Allen-Bradley fixรฉes ร lโintรฉrieur du porte-รฉchantillon permettent dโaugmenter et de contrรดler sa tempรฉrature sur une gamme allant de 8 K ร 80 K en prรฉsence dโhรฉlium liquide et jusquโร la tempรฉrature ambiante en prรฉsence uniquement dโazote. Une premiรจre rรฉsistance chauffe le porte-รฉchantillon quand une tension de quelques volts est appliquรฉe ร ses bornes et une seconde permet de contrรดler la tempรฉrature de lโรฉchantillon via la mesure de sa rรฉsistance, calibrรฉe en fonction de la tempรฉrature. Un paramรจtre crucial pour un cryostat utilisรฉ dans des expรฉriences de micro-luminescence est sa stabilitรฉ. Lโenregistrement de la luminescence provenant dโune boรฎte quantique unique peut nรฉcessiter des temps dโacquisition de plusieurs dizaines de minutes. Ces contraintes expรฉrimentales demandent dโassurer une stabilitรฉ de lโordre de quelques centaines de nanomรจtres pendant des temps dโacquisition de typiquement 30 minutes. Le cryostat que nous utilisons a donc รฉtรฉ conรงu pour empรชcher la dรฉrive continue du positionnement vertical du porte-รฉchantillon qui a pour origine la dilatation thermique de lโacier inoxydable constituant le vase ร hรฉlium. Au fur et ร mesure que lโhรฉlium sโรฉvapore, le vase ร hรฉlium se dilate. Ce dernier รฉtant fixรฉ rigidement par le haut dans les cryostats ร bain dโhรฉlium classiques, la dilatation du vase se fait vers le bas entraรฎnant avec lui le porte-รฉchantillon positionnรฉ ร lโextrรฉmitรฉ du vase. Dans le cryostat utilisรฉ, la dilatation se fait, au contraire, vers le haut du cryostat en laissant la position de lโรฉchantillon inchangรฉe.
Le fond du vase ร hรฉlium repose sur trois piliers, dits stabilisateurs, fixรฉs rigidement sur le fond de lโenceinte extรฉrieure, ne subissant pas de dilatation thermique puisquโelle reste ร tempรฉrature ambiante. De plus, trois vis latรฉrales calent le doigt froid et le stabilisent latรฉralement. Ces stabilisateurs sont de faibles longueurs et se dilatent donc peu.
Le matรฉriau qui les constitue a รฉtรฉ spรฉcialement choisi afin de rรฉduire au maximum letransfert de chaleur de lโextรฉrieur vers le vase ร hรฉlium via ces stabilisateurs. Par ailleurs, afin de permettre la dilatation du vase vers le haut, une fixation souple le relie au col du cryostat autorisant un dรฉbattement vertical maximal de lโordre du centimรจtre.
ย Source laser
Laser Titane-Saphir impulsionnel
Lโรฉtude de la dynamique dโun systรจme quantique nรฉcessite une excitation lumineuse impulsionnelle pour effectuer des expรฉriences de contrรดle cohรฉrent permettant de mesurer des temps de vie et des temps de cohรฉrence. Le laser utilisรฉ est un laser Titane-Saphir (TiSa) ร blocage de modes pouvant รชtre montรฉ en rรฉgime dโimpulsions picosecondes ou femtosecondes, cadencรฉ ร 82 MHz. Cโest un modรจle Tsunami de Spectra-Physics, pompรฉ par un laser solide Nd : Y V O4, lui-mรชme doublรฉ intra-cavitรฉ par un cristal de LBO qui produit un faisceau de longueur dโonde 532 nm et dont la puissance peut atteindre 10 W. Le jeu de miroirs choisi permet, grรขce ร un filtre de Lyot, dโaccorder la longueur dโonde dโรฉmission du laser Titane-Saphir entre 695 nm et 1000 nm, gamme de longueurs dโonde compatible avec lโexcitation rรฉsonnante des boรฎtes quantiques de GaAs (autour de 750 nm) et dโInAs (autour de 930 nm). Pour ces deux longueurs dโonde dโรฉmission, les
puissances moyennes ร la sortie du laser, pour une puissance de pompe de 9 W, sont de 2 W ร 750 nm et 1.5 W ร 930 nm. On notera que la polarisation de la lumiรจre รฉmise est linรฉaire, orientรฉe selon un axe vertical.
Les caractรฉristiques temporelle et spectrale des impulsions picosecondes dรฉlivrรฉes par le Titane-Saphir sont discutรฉes dans le paragraphe suivant.
Largeurs temporelle et spectrale dโune impulsion
Pour remonter ร la largeur temporelle des impulsions dรฉlivrรฉes par le laser TiSa, on mesure la fonction dโautocorrรฉlation dโordre 2, S2, dโune impulsion. Par dรฉfinition, nous avons : S2(ฯ ) = Z +โ โโ dt I(t).I(t โ ฯ ) (3.1).
La figure (3.4) schรฉmatise le principe de fonctionnement dโun autocorrรฉlateur en intensitรฉ, exploitant un effet non-linรฉaire de gรฉnรฉration de seconde harmonique. Lโimpulsion entre dans un interfรฉromรจtre de Michelson possรฉdant un bras fixe et un bras mobile effectuant des allers-retours autour de la position de diffรฉrence de marche nulle. En sortie de lโinterfรฉromรจtre, les deux impulsions provenant des deux bras sont donc sรฉparรฉes par un dรฉlai ฮด et traversent un cristal doubleur de frรฉquence. Le signal de sortie, ร la frรฉquence double de la frรฉquence du signal dโentrรฉe, est directement lโautocorrรฉlation de lโimpulsion dโentrรฉe, qui est mesurรฉe par un photomultiplicateur.
La figure (3.5) montre le rรฉsultat de lโautocorrรฉlation dโune impulsion de longueur dโonde centrale 750 nm. Afin de remonter ร la largeur temporelle ร mi-hauteur de lโimpulsion, nous devons connaitre la forme de lโenveloppe de lโimpulsion laser. En supposant que cette enveloppe sโรฉcrit : E(t) = sech 2.64 t ฯ (3.2) oรน ฯ est la largeur totale ร mi-hauteur, alors la largeur de la fonction dโautocorrรฉlation en intensitรฉ est directement รฉgale ร la largeur de lโenveloppe du champ รฉlectrique ฯ . Pour cette longueur dโonde, nous trouvons une largeur de 1.2 ps pour lโenveloppe du champ รฉlectrique.
Par ailleurs, la figure (3.6) montre un spectre du laser Titane-Saphir en rรฉgime im pulsionnel, dans lequel les modes longitudinaux de la cavitรฉ sont verrouillรฉs en phase.
La largeur spectrale des impulsions est mesurรฉe en supposant une forme sรฉcante hyperbolique carrรฉe, sech2, pour la densitรฉ spectrale. Cette forme est cohรฉrente avec le choix dโune enveloppe temporelle de forme sรฉcante hyperbolique pour le champ รฉlectrique de lโimpulsion, la transformรฉe de Fourier dโune fonction sรฉcante hyperbolique de largeur ฯ รฉtant une fonction sรฉcante hyperbolique de largeur ฯ = 4.4/ฯ . Lโajustement numรฉrique donne une largeur pour lโintensitรฉ de ฮป = 0.72 nm, ce qui correspond ร une largeur de 1.07 nm = 5.6 rad/ps pour le champ รฉlectrique. Lโinรฉgalitรฉ de Fourier est donc presque saturรฉe รฉtant donnรฉ quโon trouve thรฉoriquement une largeur spectrale de 4.4 rad/ps pour une impulsion de durรฉe 1 ps.
Nous terminons cette partie sur le laser par une justification du choix de travailler avec des impulsions picosecondes plutรดt que femtosecondes.
Impulsions picosecondes vs. impulsions femtosecondes
Aussi bien les expรฉriences de mesure de temps de vie utilisant la streak camera que les expรฉriences de contrรดle cohรฉrent nรฉcessitent lโutilisation dโexcitation impulsionnelle.Dans le premier cas, lโimpulsion doit รชtre beaucoup plus courte que le temps de dรฉcroissance de la luminescence, soit le temps de vie T1. Dans le second, nous verrons dans le cinquiรจme chapitre que les expรฉriences de contrรดle cohรฉrent sont plus facilement interprรฉtables lorsque le temps dโinteraction de lโimpulsion avec le systรจme ร deux niveaux est beaucoup plus petit que les constantes de temps caractรฉristiques du systรจme, soient le temps de vie T1 et le temps de cohรฉrence T2. On en dรฉduit que la borne supรฉrieure pour la durรฉe ฯ de lโimpulsion doit รชtre infรฉrieure au temps le plus court entre T1 et T2, soit : ฯ << min(T1, T2) (3.3)
Les temps de cohรฉrence les plus petits mesurรฉs sont de lโordre de 30 ps. Des impulsions picosecondes, et a fortiori des impulsions femtosecondes, vรฉrifient la condition (3.3). La raison portant notre choix sur des impulsions picosecondes provient du fait que, ร รฉnergie par impulsion รฉgale, des impulsions femtosecondes excitent un plus grand nombre de boรฎtes quantiques que des impulsions picosecondes. En effet, nous dรฉmontrerons, dans le cinquiรจme chapitre, quโune impulsion ฯ de durรฉe 1 ps excite toutes les boรฎtes dont les transitions se font ร des รฉnergies appartenant ร une plage de 500 ฮผeV alors quโune impulsion de durรฉe 100 fs excite les boรฎtes sur une plage de 5 meV. Nous insistons dโores et dรฉjร sur le fait que, en rรฉgime de couplage fort pour lequel la pรฉriode de Rabi, TR, est plus courte que le temps de cohรฉrence de la transition, la largeur spectrale sur laquelle une boรฎte quantique peut absorber un photon dรฉsaccordรฉ de lโรฉnergie de la transition nโest pas lโinverse du temps de cohรฉrence, T2, comme en rรฉgime de couplage faible pour
lequel lโabsorption est faible devant lโรฉmission spontanรฉe [89]. En couplage fort, cette largeur, ฮณfort, augmente avec la puissance de lโexcitation. Cela ne viole pas les inรฉgalitรฉs de Heisenberg sur la conservation de lโรฉnergie. En effet, un systรจme ร deux niveaux en couplage fort avec la lumiรจre voit la population de son niveau excitรฉ subir des oscillations de Rabi en fonction du temps dont la pulsation, R, est proportionnelle ร lโamplitude, E0, du champ รฉlectrique incident. Pour cette discussion, nous admettons lโexistence des oscillations de Rabi que nous dรฉmontrons dans le quatriรจme chapitre. Le systรจme ร deux niveaux reste donc dans lโรฉtat excitรฉ en moyenne pendant une demi-pรฉriode TR/2 puis se dรฉsexcite. Lโinรฉgalitรฉ de Heisenberg en couplage fort nous dit que : TR 2 ฮณfort โ 1 (3.4).
Imagerie de la surface de lโรฉchantillon
Nous exposons le montage dโimagerie permettant dโobserver, soit les facettes clivรฉes de lโรฉchantillon, soit sa surface gravรฉe. Ce montage est nรฉcessaire, dโune part, pour faire coรฏncider le spot dโexcitation avec lโentrรฉe dโun guide sur la facette clivรฉe et, dโautre part, pour sรฉlectionner la zone dโobservation des boรฎtes quantiques en translatant lโobjectif (O3) de collection.
Le principe, schรฉmatisรฉ sur la figure (3.9), est simplement dโรฉclairer avec une lampe blanche la surface ou la facette de lโรฉchantillon ร travers lโobjectif de microscope. Le faisceau doit รชtre divergent ร lโentrรฉe de lโobjectif afin dโรฉclairer uniformรฉment lโรฉchantillon sur lโensemble du champ vu par lโobjectif. Lโimage de la surface, ou de la facette, est rรฉflรฉchie par lโรฉchantillon et sort de lโobjectif de microscope en faisceau parallรจle, dont une partie est rรฉflรฉchie par une lame semi-rรฉflรฉchissante et envoyรฉe sur une camรฉra CCD de type webcam. Plusieurs images obtenues de cette maniรจre ont permis de montrer la surface des รฉchantillons (voir le deuxiรจme chapitre). Cela permet aussi de se reprรฉsenter le champ total vu par lโobjectif (O3) de collection de la luminescence, typiquement un disque de 50 ฮผm de diamรจtre.
La micro-photoluminescence consistant ร observer la luminescence รฉmise par un objet de taille submicromรจtrique, la section suivante expose les techniques expรฉrimentales permettant de sรฉlectionner spatialement la luminescence de ces objets.
Sรฉlection spatiale de la luminescence
La luminescence est collectรฉe depuis la surface gravรฉe de lโรฉchantillon par un objectif de microscope (O3) dโouverture numรฉrique NA3 de 0.6, de distance focale 4 mm et de distance frontale 7 mm.
Le champ total de cet objectif de collection, couvrant une zone de lโรฉchantillon de 50 ฮผm de diamรจtre, est beaucoup trop grand pour permettre dโisoler un nombre suffisamment petit de boรฎtes quantiques pour rรฉsoudre les raies homogรจnes individuelles de la luminescence de ces boรฎtes. Cette configuration expรฉrimentale ne permet dโobtenir que des spectres de macro-luminescence. Afin de diminuer le champ de lโobjectif (O3), pour sรฉlectionner spatialement une quantitรฉ moins grande de boรฎtes quantiques, il existe deux mรฉthodes. La premiรจre consiste ร graver des masques ร la surface de lโรฉchantillon. Cela est rรฉalisรฉ par dรฉpรดt dโune fine couche dโaluminium de 100 nm dโรฉpaisseur sur la surface de lโรฉchantillon, des trous de quelques centaines de nanomรจtres de diamรจtre sont ensuite percรฉs par gravure chimique. Une variante de cette technique consiste ร retirer, par attaque chimique, les boรฎtes quantiques partout sauf en dehors de certains ilots appelรฉs mรฉsas, รฉgalement de tailles submicromรจtriques.
La seconde mรฉthode, celle que nous utilisons, ne fait intervenir que des รฉlรฉments optiques et ne nรฉcessite pas de gravure chimique supplรฉmentaire qui pourrait dรฉtรฉriorer les guides dโonde et accroรฎtre la diffusion parasite vers lโextรฉrieur du guide de la lumiรจre guidรฉe. Cette mรฉthode consiste ร faire une image intermรฉdiaire agrandie du champ de lโobjectif de collection (O3) et dโen sรฉlectionner une partie avec un trou de diamรจtre calibrรฉ.
Ce trou est ensuite imagรฉ sur la fente dโentrรฉe dโun spectromรจtre. Le systรจme confocal utilisรฉ pour sรฉlectionner une petite zone du champ de lโobjectif est schรฉmatisรฉ sur la figure (3.10). Il est composรฉ de deux lentilles identiques (L2) et (L3) de focales fL2 = fL3 de 200 mm, placรฉes ร une distance 2fL2 lโune de lโautre et dโun trou de 50 ฮผm de diamรจtre placรฉ dans le plan focal image (objet) de la premiรจre (seconde) lentille. Le schรฉma du systรจme confocal est montrรฉ sur la figure (3.10a). Le grandissement, ฮณconf , du systรจme optique composรฉ de lโobjectif (O3) et de la lentille (L2) avec lโobjet placรฉ dans le plan focal objet de lโobjectif est donnรฉ, dโaprรจs la formule (3.8), par le rapport des distances focales suivant : ฮณconf = fL2 fO3 = 200 4 = 50 (3.11)
Si bien quโun trou de 50 ฮผm de diamรจtre intercepte une zone de lโimage intermรฉdiaire qui correspond ร un disque de diamรจtre 1 ฮผm sur lโรฉchantillon. La zone de lโรฉchantillon sรฉlectionnรฉe par le trou est indiquรฉe par un cercle sur lโimage (3.10b). La lentille (L3) permet de collimater le faisceau de luminescence issu du trou du systรจme confocal. Enfin, la lentille (L4) devant le spectromรจtre forme lโimage du trou sur la fente dโentrรฉe du spectromรจtre.
La luminescence sรฉlectionnรฉe par le filtre confocal est envoyรฉe sur les appareils de dรฉtection permettant de mesurer lโintensitรฉ de la luminescence et sa dรฉcroissance temporelle.
Spectromรจtre et camรฉra CCD
Aprรจs la sรฉlection spatiale rรฉalisรฉe par le systรจme confocal, la luminescence est focalisรฉe sur la fente dโentrรฉe dโun spectromรจtre avec la lentille (L4). Le spectromรจtre utilisรฉ est un Triax 550 de chez Jobin & Yvon de distance focale 550 mm. La distance focale fL4 de la lentille (L4), รฉgale ร 80 mm, a รฉtรฉ choisie en fonction de la taille des rรฉseaux, la focale du spectromรจtre et du diamรจtre du faisceau de luminescence, de maniรจre ร couvrir la totalitรฉ du rรฉseau afin dโoptimiser la rรฉsolution spectrale du systรจme de dรฉtection.
Les spectres ont รฉtรฉ essentiellement obtenus avec un rรฉseau de 1200 traits/mm, blasรฉ dans le rouge. La luminescence diffractรฉe est dรฉtectรฉe, dans le plan focal image du spectromรจtre,par une camรฉra CCD en silicium de marque Jobin & Yvon, refroidie ร lโazote liquide, de dimensions 1980 ร 800 pixels mesurant chacun 12 ฮผm.
La rรฉsolution spectrale du systรจme de dรฉtection, composรฉ du rรฉseau de 1200 traits/mm et de la camรฉra CCD, est de 50 ฮผeV. La figure (3.11) montre deux raies typiques de boรฎtes quantiques enregistrรฉes avec ce systรจme. La largeur des raies nous donne la rรฉsolution spectrale รฉtant donnรฉ que le spectre des boรฎtes quantiques รฉtudiรฉes est plus fin que lโรฉcart spectral entre deux pixels, qui est de 37 ฮผeV. Lโajustement lorentzien (courbes rouges) nous donne une largeur ร mi-hauteur de 50 ฮผeV, valeur retenue pour la rรฉsolution spectrale.
Enfin, la rรฉponse du systรจme de dรฉtection, en particulier du rรฉseau, dรฉpend de la polarisation de la lumiรจre. Lโรฉtude de lโintensitรฉ de la micro-luminescence en fonction de la polarisation nรฉcessite de sโaffranchir de cette dรฉpendance sur toute la chaine de dรฉtection depuis lโobjectif de collection (O3) jusquโร la camรฉra CCD. Dans ce but, un rotateur de polarisation et un polariseur sont placรฉs juste derriรจre lโobjectif (O3). Le polariseur, placรฉ aprรจs le rotateur de polarisation, est orientรฉ pour transmettre la lumiรจre polarisรฉe horizon80 talement, cette derniรจre รฉtant dรฉtectรฉe plus efficacement que la polarisation verticale par lโensemble de la chaine de dรฉtection. Le rotateur de polarisation permet de faire tourner globalement la polarisation de la lumiรจre dโun angle contrรดlable par lโexpรฉrimentateur.
Le couple constituรฉ par le rotateur et le polariseur permet donc lโacquisition de spectres en fonction de la polarisation de la luminescence en sโaffranchissant de la rรฉponse de la chaรฎne de dรฉtection.
Mesure de la cohรฉrence quantique
Deux mรฉthodes gรฉnรฉrales tirant parti de la luminescence permettent de mesurer le temps de cohรฉrence dโun systรจme quantique.
La premiรจre mรฉthode consiste ร mesurer le temps de cohรฉrence des photons รฉmis par le systรจme รฉtudiรฉ en remarquant que les propriรฉtรฉs de cohรฉrence du dipรดle รฉmetteur sont intรฉgralement transmises aux photons รฉmis. Lโidรฉe est donc de mesurer la largeur spectrale de la raie dโรฉmission de la luminescence. Lโutilisation unique du spectromรจtre ne permet pas dโatteindre ce but dans le cas de largeurs de raies plus petites que sa rรฉsolution, soit environ 50 ฮผeV. Deux techniques permettent dโaller au-delร de la rรฉsolution du spectromรจtre : la spectroscopie par transformรฉe de Fourier et le filtrage spectrale avec une cavitรฉ Fabry-Pรฉrot. La spectroscopie par transformรฉe de Fourier consiste ร rรฉaliser lโautocorrรฉlation en amplitude de la luminescence avec un interfรฉromรจtre de Michelson. Dans ce cas, lโinformation recherchรฉe est contenue dans lโenveloppe des interfรฉrences obtenues en faisant varier la diffรฉrence de marche entre les deux bras de lโinterfรฉromรจtre.
Nous avons prรฉfรฉrรฉ utiliser un interfรฉromรจtre de Fabry-Pรฉrot, en tant que filtre spectral accordable en frรฉquence. Dans ce cas, un balayage en frรฉquence permet de reconstituer point par point la raie de luminescence.
La seconde mรฉthode gรฉnรฉrale consiste ร sonder directement le dipรดle et non pas les photons รฉmis par le dipรดle. Cette technique, appelรฉe contrรดle cohรฉrent, prรฉsente lโavantage de manipuler directement le systรจme ร รฉtudier et, comme nous le dรฉcrirons dans le cinquiรจme chapitre, permet un plus grand nombres dโexpรฉriences. Dans cette technique, lโexcitation doit รชtre absolument rรฉsonnante avec la transition ร manipuler. Lโidรฉe gรฉnรฉrale est dโexciter le systรจme avec deux impulsions dont on contrรดle trรจs prรฉcisรฉment le dรฉlai. Dans le cinquiรจme chapitre, nous montrons comment la dรฉpendance de lโintensitรฉ de la luminescence en fonction du dรฉlai permet de remonter au temps de cohรฉrence de la source.
Nous allons dรฉtailler ces deux mรฉthodes que nous avons utilisรฉes. Le contrรดle cohรฉrent nous a permis de mesurer des temps de cohรฉrence sous excitation rรฉsonnante qui sont prรฉsentรฉs dans le cinquiรจme chapitre. Lโinterfรฉromรจtre de Fabry-Pรฉrot, mis en place rรฉcemment, va nous permettre de rรฉsoudre le splitting dโรฉchange, ฮด1, des boรฎtes quantiques et de connaitre les directions des รฉtats propres X et Y. Les premiers rรฉsultats sont prรฉsentรฉs dans le quatriรจme chapitre.
Rรฉsolution du splitting dโรฉchange avec lโinterfรฉromรจtre de Fabry-Pรฉrot
Lโinterfรฉromรจtre de Fabry-Pรฉrot, utilisรฉ en tant que filtre interfรฉrentiel accordable en frรฉquence, est insรฉrรฉ sur le trajet de la luminescence devant le spectromรจtre. La bande passante du filtre รฉtant beaucoup plus รฉtroite que la rรฉsolution du spectromรจtre, cโest elle qui impose la rรฉsolution spectrale du dispositif de dรฉtection.
Nous commenรงons par rappeler la rรฉponse de lโinterfรฉromรจtre lorsque le champ incident est constituรฉ par une onde plane monochromatique. Ensuite, nous utiliserons ces rรฉsultats pour comprendre le rรดle de lโinterfรฉromรจtre lorsque le champ incident est constituรฉ par un train dโondes dont la durรฉe est fixรฉe par le temps de cohรฉrence T2 de la source.
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Table des matiรจres
1 Boรฎtes quantiques semi-conductricesย
1.1 Prรฉsentation
1.1.1 Fluctuations dโinterface de GaAs sur AlGaAs
1.1.2 Boรฎtes quantiques auto-organisรฉes dโInAs sur GaAs
1.2 Structure รฉlectronique des boรฎtes quantiques
1.2.1 Rappels de la structure de bandes du semi-conducteur massif
1.2.2 Boรฎtes quantiques
1.2.2.a Calcul des fonctions dโonde en premiรจre quantification
1.2.2.b Traitement de lโinteraction coulombienne en seconde quantification
1.2.3 Transitions optiques
1.3 Structure fine de la paire รฉlectron-trou dans une boรฎte quantique asymรฉtrique
1.4 Mesure du temps de vie
1.4.1 Principe des mesures
1.4.2 Excitation rรฉsonnante
1.4.3 Excitation non rรฉsonnante
2 รchantillons pour lโoptique guidรฉeย
2.1 Enjeux de lโoptique guidรฉe
2.2 Boรฎtes quantiques issues de fluctuations dโinterfaces
2.2.1 Structure
2.2.2 Propriรฉtรฉs optiques du guide dโonde
2.2.3 Extraction de la luminescence
2.3 Boรฎtes quantiques auto-assemblรฉes รฉpitaxiรฉes par MBE
2.3.1 Structure
2.3.2 Propriรฉtรฉs optiques du guide dโonde
2.3.3 Extraction de la luminescence
2.4 Boรฎtes quantiques auto-assemblรฉes รฉpitaxiรฉes par MOCVD
2.4.1 Structure
2.4.2 Propriรฉtรฉs optiques des guides dโonde
2.4.3 Extraction de la luminescence
4 SOMMAIRE
3 Montage expรฉrimentalย
3.1 Schรฉma gรฉnรฉral du montage
3.2 Cryogรฉnie
3.3 Source laser
3.4 Microscopie
3.4.1 รlargisseur de faisceau
3.4.2 Imagerie de la surface de lโรฉchantillon
3.5 Sรฉlection spatiale de la luminescence
3.6 Spectroscopie et dรฉtection
3.6.1 Spectromรจtre et camรฉra CCD
3.6.2 Streak Camera
3.7 Mesure de la cohรฉrence quantique
3.7.1 Rรฉsolution du splitting dโรฉchange avec lโinterfรฉromรจtre de Fabry-Pรฉrot
3.7.1.a Champ monochromatique
3.7.1.b Trains dโondes
3.7.2 Interfรฉromรจtre de Michelson pour le contrรดle cohรฉrent
3.7.2.a Schรฉma gรฉnรฉral du montage
3.7.2.b Dรฉdoublement dโune impulsion
3.7.2.c Contrรดle de la diffรฉrence de phase des deux impulsions
3.7.2.d Stabilitรฉ de lโinterfรฉromรจtre
4 Interaction lumiรจre-matiรจre : oscillations de Rabiย
4.1 Description de lโinteraction
4.1.1 Couplage lumiรจre-matiรจre
4.1.2 Opรฉrateur moment dipolaire
4.1.2.a Forme de lโopรฉrateur
4.1.2.b Moyenne quantique
4.1.2.c รcart-type
4.1.3 Systรจme isolรฉ
4.1.3.a รquation de Schrรถdinger du systรจme ร deux niveaux
4.1.3.b Opรฉrateur densitรฉ
4.1.4 Systรจme en interaction avec son environnement
4.1.5 Interprรฉtation des temps de relaxation
4.1.6 รquations de Bloch optiques
4.1.6.a Utilisation de la matrice densitรฉ et des รฉquations de Bloch optiques
4.1.6.b Les trois approximations
4.1.6.c รnoncรฉ des รฉquations
4.2 Excitation continue
4.2.1 Solutions des รฉquations de Bloch optiques
4.2.2 Fluorescence de rรฉsonance dโun รฉmetteur unique
4.3 Excitation impulsionnelle
4.3.1 Lien entre les oscillations de Rabi en fonction du temps et de la puissance
4.3.1.a Rรฉsolution de lโรฉquation de Schrรถdinger en rรฉgime dโexcitation pulsรฉe
4.3.1.b รvolution de la population sous une impulsion sรฉcante hyperbolique
4.3.1.c Oscillations de Rabi en fonction de lโaire de lโimpulsion
4.4 Rรฉsultats expรฉrimentaux
4.4.1 รchantillon A
4.4.1.a Oscillations de Rabi
4.4.1.b Calcul du moment dipolaire de la transition fondamentale
4.4.2 รchantillon B
4.4.2.a Oscillations de Rabi
4.4.2.b Oscillations de Rabi et laser contra-polarisรฉs
5 Contrรดle cohรฉrentย
5.1 Objectif dโune expรฉrience de contrรดle cohรฉrent
5.1.1 Manipulation dโun รฉtat
5.1.2 Mesure des constantes de relaxation
5.2 Dรฉcohรฉrence : lien entre reprรฉsentation en kets et matrice densitรฉ
5.3 Interaction du systรจme ร 2 niveaux avec 2 impulsions successives
5.3.1 Dรฉfinitions
5.3.1.a Dรฉphasage entre deux impulsions
5.3.1.b Aires des impulsions
5.3.2 Dynamique du systรจme
5.3.2.a Dรฉcoupage en 4 รฉtapes
5.3.2.b Rรฉsolution des รฉquations de Bloch gouvernant lโรฉvolution lors de lโรฉtape no 3
5.4 Mesure du temps de cohรฉrence
5.4.1 Principe de la mesure
5.4.2 Rรฉsultats expรฉrimentaux
5.4.2.a รchantillon A
5.4.2.b รchantillon B
5.5 Mesure du temps de vie
5.5.1 Principe de la mesure
5.5.2 Rรฉsultats expรฉrimentaux
5.5.2.a รchantillon A
5.5.2.b รchantillon B
5.6 Processus de dรฉcohรฉrence
5.6.1 Relaxation de lโรฉnergie
5.6.2 Dรฉphasage pur
5.6.3 Bilan des rรฉsultats
5.7 Effets du detuning
5.7.1 Influence du detuning sur la mesure du temps de cohรฉrence
5.7.1.a Considรฉrations physiques
5.7.1.b Influence du dรฉlai
5.7.1.c Influence du dรฉphasage
5.7.1.d Consรฉquence sur les mesures du temps de cohรฉrence
5.7.2 Influence du detuning sur la mesure du temps de vie
5.7.2.a Franges de Ramsey avec deux impulsions ฯ
5.7.2.b Consรฉquence sur les mesures du temps de vie
Conclusionย
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