Rappels bibliographiques sur les fièvres aigues

Dans le but d’accélérer le processus de contrôle du paludisme au niveau des pays où la maladie est encore endémique, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a récemment recommandé la mise à échelle des interventions à efficacité prouvée [44, 45, 47]. Beaucoup d’efforts ont ainsi été consentis par les pays au Sud du Sahara pour réduire l’ampleur du paludisme et atteindre la phase de pré-élimination de l’endémie palustre[51].Il en résulte une baisse significative de l’incidence du paludisme au niveau de beaucoup de pays Africains[30].Malgré la baisse de l’incidence du paludisme notifiée par beaucoup de pays Africains, les affections fébriles demeurent encore prévalentes, particulièrement en milieu rural[26]. Au Sénégal, une étude récente réalisée au niveau de la zone du Sud-Est du pays (zone où la prévalence du paludisme est la plus élevée), a montré un pourcentage de positivité du test de diagnostic rapide (TDR) du paludisme au cours des épisodes de fièvre chez les enfants de moins de 10 ans de l’ordre de 24 % ; de ce fait, environ 75% des causes d’épisodes fébriles survenant en milieu rural, ne sont pas parfaitement documentés du fait de la rareté ou de l’inexistence d’outils diagnostics adaptés[35]. Les TDR du paludisme constituent des outils fiables, permettant d’optimiser le diagnostic et la prise en charge du paludisme. Cependant, du fait de l’inexistence de tests comparables pour la plupart des maladies d’origine bactérienne et/ou virale, beaucoup d’affections fébriles sont encore sous diagnostiquées[26]. En conséquence, la prise en charge de beaucoup d’affections fébriles non palustres se base sur une approche syndromique utilisant principalement les directives de la PCIME (Prise en Charge Integrée des Maladies de l’Enfance)[52]. Au Sénégal, les patients présentant un TDR du paludisme positif, recoivent habituellement un antipaludique, tandis que ceux pour qui le résultat du TDR se révèle négatif, pourraient recevoir un antibiotique à large spectre (Amoxicilline) en plus d’un traitement antipyrétique[39]. Cette situation pourrait cependant conduire à une utilisation abusive des antibiotiques mais aussi à l’apparition de résistances aux antibiotiques et à une mauvaise prise en charge des maladies fébriles. Une meilleure connaissance de l’épidémiologie des affections fébriles non palustres, pourrait permettre d ‘améliorer la qualité de leur prise charge. C’est ainsi qu’un systéme de surveillance des affections fébriles a été initié au niveau de l’observatoire démographique de Keur Socé, au niveau de la zone centre du Sénégal, dans le but de mieux documenter le profil épidémiologique des affections fébriles en zone rurale, au Sénégal.

Rappels bibliographiques sur les fièvres aigues 

GENERALITES

Définition 
La fièvre est définie comme une température centrale anormalement élevée, supérieure à 37,5°C le matin et 37,8 °C le soir. Le terme de fièvre est classiquement utilisé en cas de température supérieure ou égale à 38 °C (38,3 °C le soir) ; tandis que le terme fébricule est parfois utilisé pour les températures supérieures à 37,5 °C mais inférieures à 38 °C. La fièvre est habituellement considérée comme aigue lorsqu’elle évolue depuis moins de 5 jours ; il s’agit d’une situation d’urgence. On définit par ailleurs, les fièvres prolongées ou persistantes, comme étant des fièvres évoluant depuis plus de 20 jours. Les fièvres de durée intermédiaire (5 à 20 jours) selon les cas, rejoignent l’une ou l’autre de ces deux conditions définies.

Physiopathologie 
La fièvre est liée à un dérèglement du centre thermorégulateur hypothalamique qui s’équilibre à un niveau plus élevé que normalement. Ce dérèglement est induit par des substances circulantes, dites pyrogènes. Le dérèglement induit est associé à une production accrue, locale de prostaglandines (notamment E2) au niveau des tissus péri-ventriculaires de la région hypothalamique. Cette modification du niveau d’équilibration de l’horloge hypothalamique se traduit par une modification de l’équilibre des mécanismes responsables de la déperdition de chaleur au niveau des tissus périphériques (transpiration, vasodilatation) et de la production de chaleur dans d’autres tissus comme le foie et les muscles (frissons). Les pyrogènes exogènes sont principalement représentés par les produits bactériens, notamment les toxines : endotoxines (lipopolysaccharide de la paroi des bactéries à gram négatif) ou exotoxines des bactéries à gram positif. Ces pyrogènes exogènes interagissent avec les cellules du système immunitaire, notamment les monocytes, les macrophages, mais aussi les polynucléaires, les lymphocytes et d’autres cellules endothéliales, gliales, mésangiales. Elles provoquent la libération, par ces cellules de pyrogènes endogènes actifs au niveau hypothalamique : interleukine 1 (IL-1) avant tout, mais aussi TNF, interférons (IFN), ligands du récepteur gp130 (IL-6, IL-11).

DEMARCHE DIAGNOSTIC DEVANT UNE FIEVRE AIGUE INFECTIEUSE 

Une fièvre aigue doit être considérée comme une urgence jusqu’à preuve du contraire, car elle peut révéler une infection bactérienne, virale ou parasitaire pouvant s’aggraver en quelques heures, et parfois conduire au décès.

Interrogatoire

Il Précise :
• Les caractéristiques de la fièvre : date d’apparition, mode de début, allure de la courbe thermique.
• Le terrain : profession du patient, mode de vie, antécédents, vaccination, notion de séjour en zone d’endémie palustre (ou exposition aux piqures de moustiques), notion de contact avec des animaux…
• Les signes généraux et fonctionnels associés : frissons, sueurs, céphalées, myalgies, arthralgies, signes fonctionnels viscéraux (respiratoires, urinaires, digestifs, neurologiques…).
• Les traitements initialement reçus.

Examen clinique et paraclinique
Un examen clinique complet devra être réalisé. A ce stade, le dosage de la C-Réactive Protéine (CRP) et/ou de la procalcitonine peut être utile pour distinguer infections bactériennes et virales.

En cas de suspicion d’infection bactérienne
En cas de suspicion d’infection bactérienne grave, tout doit être fait pour identifier la bactérie responsable. Une antibiothérapie est débutée dés que les prélèvements à visée diagnostique sont effectués. La fièvre, d’autant qu’elle s’accompagne de frissons et d’une altération de l’état général, peut traduire la présence d’une bactériémie, avec ou sans foyer bactérien pouvant être:
• Cardiovasculaire ;
• Urinaire ;
• Génital ;
• Neuroméningé ;
• Cutanée : éruption cutanée ;
• Sous cutané : cellulite, abcès ;
• Ganglionnaire ;
• Osseux ou ostéo-articulaire.

En cas de suspicion d’infection virale 

L’hypothèse d’une infection virale est habituellement évoquée devant une fièvre aigue isolée et sera étayée au mieux sur la base des données cliniques, des données d’interrogatoire, la notion d’épidémie (cas similaire au niveau de l’entourage du patient ou dans la région) et de contage. Dans les formes les plus symptomatiques, la distinction entre infection bactérienne et virale peut s’appuyer sur la numération de la formule sanguine, le dosage de la CRP et/ou de la procalcitonine. Divers virus peuvent être en cause :
• virus respiratoire : Myxovirus influenzae, ou para influenzae, Virus Respiratoire Syncitial (VRS) ;…
• virus intestinaux : norivirus, calicivirus, rotavirus…
• arbovirus : dengue, chikungunya
• autres : Adénovirus, Herpes Simplex Virus (HSV), Varicelle Zona Virus (VZV), rougeole, oreillons…

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTIF
OBJECTIF GENERAL
OBJECTIFS SPECIFIQUES
RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES SUR LES FIEVRES AIGUES
I. GENERALITES
1. DEFINITION
2. PHYSIOPATHOLOGIE
II. DEMARCHE DIAGNOSTIC DEVANT UNE FIEVRE AIGUE INFECTIEUSE
1.INTERROGATOIRE
2. EXAMEN CLINIQUE ET PARACLINIQUE
3.EN CAS DE SUSPICION D’INFECTION BACTERIENNE
4. EN CAS DE SUSPICION D’INFECTION VIRALE
III. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE D’UNE FIEVRE AIGUE
1. INFECTIONS LOCALISEES
1.1 INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES
1.2 DIARRHEES INFECTIEUSES AIGUËS
1.3LES INFECTIONS URO-GENITALES
1.4LES INFECTIONS CUTANEES, SOUS CUTANEES ET OSTEO-ARTICULAIRES
1.5 LES MENINGITES
2. LES BACTERIEMIES
2.1 GENERALITES
2.2ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
2.3ASPECTS CLINIQUES
2.4PRINCIPALES ETIOLOGIES DES BACTERIEMIES
2.5 ASPECTS THERAPEUTIQUES
TRAVAIL DE TERRAIN
METHODOLOGIE
1. CADRE D’ETUDE
2. TYPE D’ETUDE
3. POPULATION D’ETUDE
3.1 CRITERES D’INCLUSION
3.2 CRITERES DE NON INCLUSION
4. TAILLE D’ECHANTILLON ET PLAN D’ECHANTILLONNAGE
5. COLLECTE DE DONNEES
5.1 OUTILS DE COLLECTE
5.2 VARIABLES COLLECTEES
5.3 ORGANISATION DE LA COLLECTE
6. SAISIE, ANALYSE ET GESTION DES DONNEES
RESULTATS
1. CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA POPULATION D’ETUDE
1.1AGE
1.2SEXE
1.3STATUT VACCINAL
1.4NOTION DE TARE FAMILIALE CONNUE
1.5NOTION DE MALADIE CHRONIQUE CONNUE
1.6UTILISATION DE MOUSTIQUAIRE
2. DONNEES CLINIQUES DES PATIENTS A L’ADMISSION
2.1SIGNES FONCTIONNELS
2.2SIGNES GENERAUX
2.3SIGNES D’EXAMEN
2.4SIGNES BIOLOGIQUES
3. PRINCIPAUX DIAGNOSTICS
3.1INFECTION RESPIRATOIRE AIGUE
3.2SYNDROME GRIPPAL
3.3INFECTIONS ORL
3.4INFECTIONS GENITO-URINAIRES
3.5GASTRO-ENTERITES AIGUES
3.6 BACTERIEMIES
3.7 MENINGITES BACTERIENNES
3.8ARTHRITE
3.9INFECTION DES PARTIES MOLLES
3.10BORRELIOSE
3.11PALUDISME
4. FREQUENCE DES INFECTIONS EN FONCTION DU SEXE DES PATIENTS
5. FREQUENCE DES DIAGNOSTICS EN FONCTION DE LA PERIODE D’ETUDE
6. FREQUENCE DES DIAGNOSTICS EN FONCTION DE LA CATEGORIE D’AGE
7. CAS PARTICULIER DES INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES
7.1 FREQUENCE SELON LA PERIODE D’ETUDE
7.2 FREQUENCE DES INFECTIONS RESPIRATOIRES SELON LA CATEGORIE D’AGE
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *