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RESULTATS DE L’ENQUETE ETHNOBOTANIQUE
OBJECTIF DE L’ETUDE
Cette étude a pour objectif de faire un inventaire des plantes de la pharmacopée sénégalaise utilisées à des fins cosmétologiques. Pour cela, différent quartiers de la ville de Dakar ont été visités. Il s’agit de : Gueule tapée, Fann-hock, Médina, Mermoz, Dieuppeul, Sacré-cœur, Bourguiba, Baobabs, Castor, Sandaga, Yoff, Liberté 6, N’gor, Ouest- foire, Nord-foire, Fass, Colobane ; les banlieues comme Cambèrène, Parcelles assainies, Thiaroye, pikine.
METHODOLOGIE
Echantillonnage
Il s’agit d’une enquête ethnobotanique qui a été réalisée sur une période allant du 02 Avril au 14 Mai 2012.
Population d’étude
Nos enquêtes ont été menées auprès d’une population de 100 personnes dont 17 tradipraticiens que nous avons rencontrés dans les zones d’études sur la base d’informations fournies par la population et les encadreurs. Nous avons interrogé les tradipraticiens, nous avons été aussi dans les foyers où les entretiens se faisaient à domicile, et dans les lieux de travail et parfois dans la rue.
Critères d’inclusion
Pour les tradipraticiens :
-être tradipraticien
-être présent au moment de notre passage
-accepter de répondre au questionnaire
Pour les foyers et les gens de la rue:
-connaître au moins une plante utilisée à une fin cosmétologique
-avoir accepté de répondre au questionnaire après un consentement libre et éclairé
-être présent au moment de l’enquête
Instrument de collecte des données
L’enquête ethnobotanique ne demande pas un matériel particulier. Il s’agit d’un questionnaire composé de quatre parties (voir annexe) :
-Une première partie où nous avons inscrit les paramètres permettant l’identification des informateurs à savoir : nom, prénom tous deux étant facultatifs, sexe, âge, adresse, profession ;
-Une deuxième partie pour identifier les plantes utilisées et comprenant : le nom local de la plante, le binôme latin et la famille à laquelle appartient la plante, ainsi que la partie utilisée ;
-Une troisième partie où sont mentionnées : la zone d’application, l’effet recherché, le mode de préparation, le mode d’emploi, et éventuellement, les précautions concernant la préparation et l’emploi des plantes citées ;
-Une quatrième partie pour connaître comment se fait l’approvisionnement en ces différentes plantes et l’état de la ressource dans le cas de la récolte directe de la plante dans la nature.
Traitement des données
Pour le traitement des données, nous avons utilisé la méthode des fréquences de citations. Les réponses obtenues pour chaque rubrique des questionnaires sont décomptées et les pourcentages calculés.
Difficultés rencontrées
La difficulté majeure est la grande réticence des tradipraticiens qui ont du mal à révéler leur savoir -faire et certains foyers qui ne sont pas du tout coopératifs; à cela s’ajoute la barrière de la langue bien qu’au cours de l’enquête nous nous sommes fait accompagner d’un interprète.
RESULTATS
Répartition des informateurs
Répartition des informateurs selon l’âge et le sexe
Les personnes ayant répondu à notre questionnaire ont majoritairement un âge compris entre 40 et 65 ans et constitue une population relativement âgée. Cette tranche d’âge représente 57% de notre échantillon. Vient ensuite la tranche d’âge de 25 à 39 ans représentant la population jeune avec un pourcentage de 32%. Les personnes ayant plus de 65ans ne représentant que 11%. Il est à noter que les personnes ayant répondu à notre questionnaire sont majoritairement des femmes avec un pourcentage de 64% contre 36% pour le sexe masculin. Le tableau III nous montre cette répartition.
Approvisionnement en plantes
La plupart des plantes citées sont retrouvées au marché.
Azadirachta indica; Carica papaya; Citrus limonum et Aloe vera sont les plantes qui sont récoltées dans la nature selon les informateurs. En effet parmi 46 personnes qui ont cité Citrus limonum; seule 12 d’entre elles se procurent la plante au marché soit 26,08% ; 73,9% le récoltent dans la nature ; 33,4% de personnes jugent la ressource moyenne et les 67,6% la jugent abondante.
Pour Carica papaya, cité par 13 personnes, seulement 23,07% la récoltent dans la nature et trouvent la ressource rare.
Quant à Aloe vera; cité par 42 personnes ; 27,2% d’entre elles s’approvisionnent au marché ; les 73,8% restantes font la récolte dans la nature et selon 51,6% des personnes, la ressource est moyenne tandis que dans 50,4% des cas elle serait abondante.
En ce qui concerne Azadirachta indica; cité par 13 personnes la récolte se fait exclusivement dans la nature et est abondante.
Il faut noter que parmi les informateurs seuls les tradipraticiens se procurent les plantes par achat chez les récolteurs.
DISCUSSION
Caractéristiques socio- professionnels de la population d’étude Selon l’âge et le sexe
L’enquête sur la contribution à la connaissance des plantes de la pharmacopée sénégalaise à visée cosmétologique a été effectuée auprès de 100 personnes rencontrées dans différents quartiers et banlieues de Dakar.
L’échantillon se caractérise par sa prédominance féminine avec 66% de femmes Cette tendance a été renversée chez (TOURE 2011), qui dans son étude ethnobotanique sur la stérilité en milieu Sérère, a obtenu un résultat de 12% de femmes dans son échantillon. Ce contraste pourrait s’expliquer par la spécificité de notre sujet puisque les femmes sont beaucoup plus intéressées par ce domaine entièrement consacrée à la beauté.
Les personnes interrogées au cours de l’enquête ont un âge majoritairement compris entre 40 et 65 ans, cette tranche d’âge représente 57% de notre échantillon. Il s’agit donc de personnes d’âge mûr. De tels résultats pourraient s’expliquer par le fait que ces personnes aient plus d’expérience concernant la connaissance des plantes, ce serait donc eux qui détiendraient en majorité le savoir sur les plantes. Des résultats similaires ont été observés chez (GUEYE 2008), (CISS 2006) et (MBENGUE 2007) qui ont travaillé respectivement dans le domaine de l’ethnobotanique à Dakar, Kaolack et à Thiès et qui sont respectivement parvenus aux taux de 50,2% ; 58,9%et 64,96% de personnes ayant entre 40 et 60ans.
Selon la profession
Les résultats obtenus indiquent également une majorité de non-fonctionnaires (commerçants, ménagères, artisans, tradipraticiens étudiants) à savoir 76%. (GUEYE 2008) a obtenu 79,63% de fonctionnaires dans son échantillon. On pourrait, expliquer ce résultat, par le fait que les bureaux des fonctionnaires ne soient pas souvent accessibles aux heures où les enquêtes ont été menées puisqu’elles coïncident avec les heures de travail des fonctionnaires.
Propriétés cosmétologiques des plantes citées en fonctions des parties utilisées.
Durant notre enquête, 22 espèces de plantes appartenant à 15 familles ont été répertoriées. Les plus citées étaient Butyrospermum parkii (Karité) avec 16.86% des citations, Citrus limonum (limon) avec 14.36% des citations, Aloé vera dans 13% des cas et Lawsonia inermis dans 8.75% des cas.
Les fréquences de citation de ces plantes sont probablement dues à la multiplicité de leur rôle en cosmétologie et à leurs propriétés cosmétologiques intéressantes. C’est le cas de Butyrospermum parkii dont le beurre provenant de la noix possède selon la plupart des gens des vertus adoucissantes, embellissantes et nourrissantes ; de Citrus limonum avec de nombreuses des propriétés (anti acné, déodorant, clarifiant) qui lui sont conférées par la pulpe du fruit. C’est aussi le cas de l’Aloe vera dont le gel provenant de la feuille possède des propriétés antipelliculaire anti acné…etc.
Les parties utilisées, les effets recherchés et les zones d’application des plantes recensées
Dans la plupart des cas, ce sont les fruits, les feuilles les graines ou noix des plantes citées qui sont les plus utilisés. Quant aux zones d’application celles qui ont été le plus mentionnées sont le visage, le corps, les cheveux. Les effets les plus cités sont en général : adoucissant, embellissant (corps), purifiant, gommant, anti-acné, démaquillant (visage) ; nourrissant, antipelliculaire (cheveux) ; colorant (ongles et cheveux).
En se basant sur ces données on pourrait dire que ces parties des plantes sont plus utilisées parce qu’elles pourraient être celles où sont concentrées diverses molécules actives responsables des principales propriétés cosmétologiques recherchées sur les principales zones citées. Ces dernières étant les plus citées au cours de l’enquête, on pourrait dire qu’elles sont plus entretenues.
Il faut noter que pour chaque plante citée, nos informateurs pour la plupart connaissaient les procédés d’obtention et d’utilisation. Ainsi le mode de préparation, d’emploi et les propriétés (adoucissantes, embellissantes, nourrissantes) de Butyrospermum parkii ont beaucoup été mentionnés par les informateurs conformément à certains écrits (ELIAS M. et col, 2004); (37).
Il en est de même pour Citrus limonum dont les propriétés anti sébum, purifiantes, anti acné et durcisseur (ongles) ; conférées par le jus de fruit selon les personnes interrogées sont confirmées par (FREDERIQUE J. 2009 et MEIDINGER W. 2009).
Quant à Aloe vera, ses propriétés antirides, purifiantes, cicatrisantes, antipelliculaires provenant, de la feuille (gel) d’après les informateurs sont aussi confirmées par (MARTIN N. 2011).
Lawsonia inermis possède selon les informateurs, des propriétés colorantes (ongles, cheveux, paumes) qui dérivent des feuilles séchées (CARTWRIGHT-JONES C. 2006 et VONDER HEYDEN M. 1961) apportent la confirmation.
Les preuves des vertus purifiantes et gommantes des masques faits de purées de tomate, de concombre ou de pommes de terre citées par les personnes interrogées sont apportées par (NARDO P. 2008).
Mode de préparation et mode d’emploi
Les modes de préparation et d’emploi cités au cours de l’enquête sont multiples et très diversifiés. On constate pour une même plante plusieurs façons de la préparer ou de l’utiliser en fonction de l’effet recherché et de la zone d’application. Cela pourrait se justifier par le fait que les plantes soient utilisées de façon brute sans aucun procédé galénique pour harmoniser les préparations.
Approvisionnement en plantes
Comme l’indiquent les résultats de l’enquête, la plupart des personnes interrogées s’approvisionnent au marché et on pourrait expliquer cela par le fait que ses plantes exigent un relief, un sol, une région, une saison bien spécifiques et des soins particuliers pour pousser. Ce qui fait qu’elles ne sont pas un peu partout ; mais plutôt au marché après qu’elles soient récoltées et vendus aux commerçants. Parfois, les parties utilisées dans la plante nécessitent des transformations pour être employées : c’est le cas de Butyrospermum parkii où c’est le beurre obtenu par un procédé mécanique et commercialisé au marché qui est utilisé.
Azadirachta indica; Carica papaya; Citrus limonum et Aloé vera sont les plantes qui sont récoltées dans la nature selon les informateurs. Cela s’explique par le fait que certaines de ces plantes font également partie de l’alimentation des populations notamment Carica papaya et Citrus limonum et sont ainsi facilement retrouvées dans les jardins ou potagers des maisons.
Aloe vera se retrouve dans la nature parcequ’il a beaucoup d’autres vertus thérapeutiques en dehors de ses propriétés cosmétologiques.
En ce qui concerne Azadirachta indica; cité par 13 personnes la récolte se fait exclusivement dans la nature et la réserve est abondante. Cela s’explique par le fait que cette plante pousse un peu partout, elle est donc très accessible puisqu’elle sert aussi à donner de l’ombre de par sa taille.
Il faut noter l’approvisionnement par achat direct chez les récolteurs n’a été mentionné au cours de l’enquête que par les tradipraticiens. Ce qui pousse à penser que de par leur catégorie professionnelle, les tradipraticiens sont plus en contact avec les plantes directement dans la nature.
RAPPELS ANATOMO- PHYSIOLOGIQUES SUR LA PEAU ET SES ANNEXES
La peau : miroir
Dans un dialogue entre deux personnes, l’individu veut être entendu, alors qu’il est surtout aussi vu et observé. L’aspect externe de tout être affiche ce qui se passe en lui. Le médecin verra un symptôme d’anémie, d’ictère, de déshydratation etc… (GOETZ P. 2007).
L’homme de la rue verra chez l’autre qu’il est soigné de sa personne ou non, qu’il prend des couleurs en parlant, qu’il a un aspect viril ou féminin. Il remarquera que l’autre prend peu de temps pour son hygiène corporelle, ou aussi une absence d’envie de se mettre en valeur. Le médecin sait bien interpréter chez une femme une diminution de son effort de maquillage comme un trouble du psychisme, souvent un état dépressif (GOETZ P. 2007). Inconsciemment chaque individu, par son aspect extérieur est en communication avec les autres ; dans son aspect, il transmet un message et si son aspect est modifié contre son gré il peut être frustré quant à ce mode de communication inconscient qui trahit sa réelle personnalité. Sous nos latitudes, les vêtements souvent dissimulent une partie du corps, et le visage comme la chevelure sera un moyen d’expression très important. L’un s’évertuera à faire disparaître une modification de son aspect, l’autre cherchera à souligner ses rides selon qu’il leur attribue une valeur spécifique (GOETZ P. 2007).
Définition
La peau, barrière entre le milieu intérieur et extérieur est un tissu souple, lisse, résistant, extensible ou encore imperméable. Cette enveloppe vivante qui se renouvelle constamment nous protège des rayons ultraviolets, des micro-organismes mais aussi des chocs avec une surface de près de deux mètres carrés. Elle doit sa souplesse et sa résistance aux couches tissulaires superposées qui la constituent (RIVOAL F. et col, 1995).
Les différentes couches de la peau et leur constitution
L’épiderme qui est la couche externe (0,1mm d’épaisseur en moyenne) est stratifié, elle assure l’imperméabilité de la peau et sa résistance, il se renouvelle toutes les quatre semaines environ par l’élimination de cellules mortes superficielles. Sur sa face profonde, au niveau de la jonction dermo-épidermique, les cellules basales (stratum germinatum) régénèrent continuellement le tissu épithélial kératinisé. En quelques semaines, ces jeunes cellules migrent à la surface, s’aplatissent, se kératinisent. Elles s’entourent d’un film lipidique puis dépérissent. La dernière étape est celle du dessèchement de la couche superficielle (stratum corneum) qui élimine les cellules mortes par desquamation. La couche supra basale de l’épiderme (stratum granulosum) constitue le corps muqueux de Malpighi qui contient, inégalement réparties, les cellules mélanocytaires (cellules pigmentaires) responsables de la carnation et de notre défense face au soleil. On trouve également les cellules de Langherans, véritable sentinelles de notre immunité. Elles sont à l’origine des défenses immunitaires et donc de l’eczéma de contact.
Le derme : couche épaisse et charpente de la peau, adhérant fortement à l’épiderme, par l’intermédiaire de la membrane basale (couche de collagène spécialisé) est un tissu conjonctif assurant à la fois les fonctions de cohésion et de nutrition de la peau. Il contient le tissu fibrillaire protéique, le bulbe des poils, les glandes sébacées et sudorales. Ces dernières secrètent le sébum indispensable à la lubrification de la peau et à sa protection contre de nombreuses bactéries. Le derme est pourvu d’un important réseau de terminaisons nerveuses et d’une riche vascularisation lymphatique et sanguine. C’est dans cette zone que s’étend le réseau fibreux macromoléculaire de la peau, tissu constitué de collagène d’élastines et de glycoprotéines.
L’hypoderme : zone sous- cutanée, est un tissu graisseux constitué d’adipocytes (cellules graisseuses), c’est un matelas protecteur, isolant thermique et réservoir énergétique (lipides, acides gras).
D’une épaisseur de moins de cinq millimètres, le derme et l’épiderme contiennent les molécules naturelles de la protection (kératines), de la couleur (mélanine) et de la nutrition (polyglucosides, lipides et vitamines) (HUMBERT PH. et col, 2009) ; RIVOAL F. et col, 1995).
Les types de peau
Ces trois couchent peuvent varier d’un individu à un autre et définissent ainsi les différents types de peaux qui existent. Ainsi, nous distinguons :
La peau normale: c’est la peau de l’enfant avant la puberté, elle est rare chez l’adulte.
La peau sèche : terne, squameuse, source de tiraillement, d’inconfort, de prurit. Elle peut être d’origine génétique (eczéma atypique, ichtyose) ou acquise (manque d’eau, agressions externes, manque de sébum et de sueur dans le cas de la vieillesse).
La peau grasse: elle est épaisse, grasse et luisante avec des pores dilatés, des comédons.
La peau mixte: la plus fréquente, c’est un mélange de tout, elle est grasse au milieu et sèche sur les côtés (VAN LANDUYT H. 2008).
Il faut noter que ces différents types de peau (peaux grasses, sèches ou sales) ne constituent pas des pathologies de la peau et peuvent être bien supportées par l’individu. Cependant, il arrive qu’une personne, en marge d’une consultation médicale, parle de ce que psychologiquement il a du mal à supporter, par exemple d’une peau disgracieuse.
Il y aura une demande à laquelle un médecin devrait pouvoir répondre, car il y a demande explicite de soins. L’acné est une dermatose le plus souvent due à un trouble de l’imprégnation hormonale qui survient autour de l’adolescence. Son importance, ses éventuelles surinfections, ses destructions du derme la font classer dans la dermatologie. Les séquelles de l’acné, souvent inesthétiques, sortent de la dermatologie et s’inscrivent dans la cosmétologie. La peau sèche et le vieillissement cutané ne sont pas du domaine du pathologique, tant qu’ils ne sont pas accompagnés de prurit ; ils ne sont souvent qu’un signe d’une certaine déshydratation et il est tout à fait possible de vieillir sainement avec une telle peau, sèche, flétrie et ridée. Cependant leur aspect peut être mal vécu (GOETZ P. 2007).
Chaque type de peau va réagir différemment et devra bénéficier de soins différents.
La peau peut varier avec les saisons, l’âge, les traitements hormonaux…. Les produits cosmétiques devront donc être formulés pour chaque type de peau et correspondre à ses besoins car il existe des différences histo-physiologiques entres les divers types de peau qui devront être pris en compte. Ainsi pour les peaux noires on définit une unité histo- physiologique de base des peaux négroïdes rassemblant les caractéristiques de ces peaux (ALEXIS N. 1999 ; ANTONOT N. et col, 2003).
Au niveau de l’épiderme, la couche cornée, principal facteur influençant la pénétration du cosmétique est plus sensible à l’humidité, elle est plus dense, plus compacte, moins épaisse et contient plus de couches (SCHLOSSMAN M. L. 1995). La peau noire présente une perméabilité sélective à certaines molécules que n’a pas la peau blanche, la fonction de barrière en ce qui concerne la perte en eau est plus efficace dans la peau blanche, la peau noire est sensible à la déshydratation épidermique, à une desquamation abondante du stratum corneum et donne un aspect grisâtre ou cendreux à la peau (AUJIMAUD E-D. 1994 ; SCHLOSSMAN M. L. 1995) ; (52). La peau noire est plus acide. Les mélanosomes sont plus gros plus dispersés et plus en grande quantité chez les peaux noires, ils ne sont pas dégradés et arrivent intacts dans la couche cornée : ceci explique une photo-protection plus efficace. La réponse à l’irritation ou l’inflammation se traduit par un érythème sur une peau claire et une hyperpigmentation sur une peau foncée ; d’ailleurs les dyschromies se classent parmi les premiers états inesthétiques dont se plaignent les personnes à peau noire STEPHENS T. J. et col, (1994).
Au niveau du derme, bien qu’une peau noire ait une sécrétion séborrhéique comparable à celle d’une peau blanche, la peau noire a un aspect brillant. Les vaisseaux sanguins et lymphatiques d’une peau noire sont plus nombreux et dilatés.il faut donc pour les peaux noires par exemple des produits non comédogènes sans huile et faciles à appliquer (fonds de teint à teintes intenses profondes et lumineuses) et des produits hydratants (lait de corps, crèmes…) (RICOUR C. 1998).
Les annexes de la peau
Elles sont toutes d’origine épidermique mais sont situées dans le derme et l’hypoderme. Ce sont : Les ongles
Les ongles sont constitués de plaques dures kératinisées de la couche cornée et de la couche claire. Ces plaques recouvrent les extrémités des doigts et des orteils et ont une racine enfoncée sous un repli de la peau, siège de leur accroissement constant de la racine au bord libre.
Les cheveux et poils
Ils ont leur bulbe dans la partie profonde du derme. Le cheveu est formé d’une part par une tige pilaire constituée de la cuticule faite de cellules aplaties et du cortex constitué de fibres de kératine ; et aussi d’une racine implantée dans le cuir chevelu parcourue par les nerfs et vaisseaux.
Les glandes sébacées
En général annexées aux poils et de taille inversement proportionnelle à celle du poil, ce sont des glandes exocrines tubuloalvéolaires dont la portion sécrétrice est située dans le derme. Elles produisent le sébum sous la dépendance des androgènes.
Les glandes sudoripares
Elles sécrètent la sueur et comportent deux structures différentes :
– les glandes sudoripares apocrines : elles ne sont présentes que dans certaines parties du corps (creux axillaire, pubis, scrotum..) et sont toujours annexées à un follicule pilo-sébacé. La portion sécrétrice siège dans l’hypoderme et le produit de sécrétion est opaque, gras et alcalin.
-les glandes sudoripares eccrines : elles sont réparties sur toute la surface de la peau et élaborent la sueur qui est un liquide aqueux incolore et salé dont le rôle est fondamental dans la thermorégulation GERARD J.1994 ; MOREL P. 2001 ; RENE T. 1997) ; (49).
Les cosmétiques sont des préparations qui doivent agir en surface, donc au niveau du stratum corneum ; pour que cette couche fonctionne au mieux, il faut:
-Une bonne intégrité de la membrane cellulaire, c’est-à-dire la présence de lipides.
-Des NMF (Natural Moisturizing Factor : ensemble des substances situées dans les cellules du stratum corneum et qui lui permet de retenir l’eau) pour fixer l’eau à l’intérieur des cellules.
-De l’eau pour compenser les pertes.
-Des lipides pour limiter les départs d’eau et la pénétration de substances nocives. Les produits cosmétiques sont donc des hydro lipides (RIVOAL F. et col, 1995) ; (38).
REGLEMENTATION SPECIFIQUE AUX PRODUITS COSMETIQUES
L’enjeu des cosmétiques consiste à préserver les fonctions naturelles de la peau, à assurer son hygiène et à la protéger des agressions. Par conséquent certaines substances soupçonnées d’être cancérigènes ou allergisantes ou toxiques ne doivent pas être contenues dans les produits cosmétiques ; elles y sont donc interdites : il s’agit des parabènes, dérivés mercuriels, hydroquinone qui est mutagène et carcinogène, sels d’aluminium….etc. Bien qu’il soit difficile d’attribuer un risque à une substance car il faut prendre en compte le taux de passage de la barrière cutanée, l’effet de bioaccumulation (capacité à s’accumuler dans les tissus vivants) et l’effet cocktail (interactions des substances les unes avec les autres). Les cosmétiques doivent donc faire l’objet de réglementation spécifique et stricte pour la sécurité des consommateurs (EXLEY C. 2007 ; HARVEY PW et col, 2004) ;(53).
Les conditions de commercialisation d’un produit cosmétique
La commercialisation d’un produit cosmétique est soumise aux obligations suivantes :
Dans le cas d’une fabrication locale :
-Une demande préalable à l’autorité compétente en vue d’obtenir l’autorisation d’ouverture d’un établissement de fabrication, de conditionnement
et de commercialisation des produits cosmétiques, -Un dossier technique comprenant (entre autres) l’évaluation de la sécurité pour la santé humaine et le respect des Bonnes Pratiques de Fabrication et de Laboratoire.
Dans le cadre d’une importation :
-Une autorisation d’ouverture de l’établissement de fabrication du pays d’origine ; une autorisation d’importation spécifiant les produits autorisés ; -Un dossier technique comprenant (entre autres) l’évaluation de la sécurité pour la santé humaine et un certificat/attestation des Bonnes Pratiques de Fabrication et de Laboratoire (38, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48).
Contenu du dossier de demande d’homologation d’un produit cosmétique
Ce dossier doit être rédigé dans la langue officielle du pays et déposé en trois exemplaires (deux en copie dure et un en format électronique). Il comporte d’une part:
-Une demande adressée à l’autorité compétente, précisant : la nature de la demande, le nom du laboratoire fabricant, l’adresse des sites de fabrication, de conditionnement ou d’importation, le nom, le dosage, la forme et la présentation du produit.
-Une copie légalisée de l’extrait du registre de commerce,
-l’attestation de prix,
-une copie de la quittance de paiement,
-des échantillons du modèle vente.
D’autre part, un dossier technique contenant :
-l’autorisation d’ouverture de l’établissement de fabrication, de conditionnement ou d’importation, délivrée par l’autorité compétente;
-la formule qualitative et quantitative du produit. En ce qui concerne les compositions parfumantes et les parfums, ces informations sont limitées au nom et au numéro de code de la composition et à l’identité du fournisseur.
-Les spécifications physico-chimiques des matières premières et du produit fini ;
-les spécifications microbiologiques des matières premières et du produit fini;
-les critères de pureté et de contrôle microbiologique des produits cosmétiques ;
-la méthode de fabrication, conformément aux bonnes pratiques de fabrication ;
-l’évaluation de la sécurité pour la santé humaine du produit fini, exécutée conformément aux principes de bonnes pratiques de laboratoire (à cet effet, le fabricant prend en considération le profil toxicologique général des ingrédients, leur structure chimique et leur niveau d’exposition) ;
-les noms et adresses des personnes qualifiées responsables (Ces personnes doivent être compétentes dans les domaines de la pharmacie, de la toxicologie et de la dermatologie et de la cosmétologie);
-les données existantes en matière d’effets indésirables pour la santé humaine, provoqués par le produit cosmétique suite à son utilisation ;
-les preuves de l’effet revendiqué par le produit cosmétique, lorsque la nature de l’effet ou du produit le justifie.
NB : Les fabricants doivent se conformer aux règles de bonnes pratiques de fabrication (38, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE GENERALITES SUR LA COSMETOLOGIE
I. GENERALITES SUR LA COSMETOLOGIE
1. DEFINITION ET HISTORIQUE
1.1. Définition d`un produit cosmétique
1.2. Composition d`un produit cosmétique
1.3. Formulation d`un produit cosmétique à base de plantes
2. CLASSIFICATION DES PRODUITS COSMETIQUES
II. LES INGREDIENTS COSMETIQUES
III. RAPPELS ANATOMO- PHYSIOLOGIQUES SUR LA PEAU ET SES ANNEXES
1. LA PEAU : MIROIR
2. DEFINITION
3. LES DIFFERENTES COUCHES DE LA PEAU ET LEUR CONSTITUTION
4. LES TYPES DE PEAU
5. LES ANNEXES DE LA PEAU
IV. REGLEMENTATION SPECIFIQUE AUX PRODUITS COSMETIQUES
IV.1. LES CONDITIONS DE COMMERCIALISATION D’UN PRODUIT COSMETIQUE
IV.1.1. Contenu du dossier de demande d’homologation d’un produit cosmétique
IV.1.2. Contenu du dossier de demande de renouvellement d’un produit cosmétique
IV.1.3. Contenu du dossier pour une variation majeure
IV.2. RESPECT DES BONNES PRATIQUES DE FABRICATION
IV.2.1. L’étiquetage des produits cosmétiques
IV.2.2. Les établissements de fabrication de produits cosmétiques
DEUXIEME PARTIE : RESULTATS DE L’ENQUETE ETHNOBOTANIQUE
I. OBJECTIF DE L’ETUDE
II. METHODOLOGIE
II.1. ECHANTILLONNAGE
II.1.1. Population d’étude
II.1.2. Critères d’inclusion
II.2. INSTRUMENT DE COLLECTE DES DONNEES
II.3. TRAITEMENT DES DONNEES
II.4. DIFFICULTES RENCONTREES
III. RESULTATS
III.1. REPARTITION DES INFORMATEURS
III.1.1. Répartition des informateurs selon l’âge et le sexe
III.1.2. Répartition selon la profession
III.2. PLANTES PROPOSEES PAR LES INFORMATEURS
III.3. LES PARTIES UTILISEES, LES EFFETS RECHERCHES ET LES ZONES D’APPLICATION DES PLANTES RECENSEES
III.4. MODE DE PREPARATION ET MODE D’EMPLOI
III.5. APPROVISIONNEMENT EN PLANTES
IV. DISCUSSION
IV.1. CARACTERISTIQUES SOCIO- PROFESSIONNELS DE LA POPULATION D’ETUDE
IV.1.1. Selon l’âge et le sexe
IV.1.2. Selon la profession
IV.2. PROPRIETES COSMETOLOGIQUES DES PLANTES CITEES EN FONCTIONS DES PARTIES UTILISEES
IV.2.1. Les parties utilisées, les effets recherchés et les zones d’application des plantes recensées
IV.2.2. Mode de préparation et mode d’emploi
IV.2.3. Approvisionnement en plantes
V. CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
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