La relation entre l’environnement et la santé humaine est un sujet qui parait évident et d’actualité. Selon l’OMS l’environnement est “l’ensemble des éléments naturels et artificiels au sein duquel se déroule la vie humaine”, la santé est “un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité”. Ceci nous conduit à retenir que la qualité de l’environnement concerne l’air, l’eau, le sol, les activités humaines, et porte principalement sur les pollutions, les nuisances, les processus industriels et agricoles, les rejets, les déchets, les rayonnements, les lieux de travail, de domicile, les loisirs, le transport [31]. La qualité de la santé concerne plus particulièrement les polluants atmosphériques autant particulaires que gazeux, Un nombre élevé d’études démontre qu’ils affectent la santé de l’homme, et en particulier sa santé respiratoire [93]. L’homme “consomme” en moyenne 14 000 litres d’air chaque jour. En cas d’activité intense en atmosphère polluée, l’augmentation de cette consommation accroît l’exposition aux contaminants [33]. Au cours des dernières décennies, plus de 100 000 nouveaux composés chimiques ont été introduits dans l’environnement intérieur et extérieur, Les changements de la composition de l’air se manifestent notamment par une augmentation des teneurs en gaz à effet de serre tels que le gaz carbonique ou le méthane, et génèrent principalement un risque de modifications indésirables du climat de la planète [93]. Les différentes perturbations observées constituent incontestablement un gène pour l’Homme et son milieu de vie. Lorsque la teneur en polluant est très élevée, certaines maladies peuvent survenir. En effet la pollution exerce divers effets, comme l’exacerbation de l’asthme, l’augmentation de la susceptibilité aux affections et de la sensibilité aux allergènes [2]. Il peut en résulter une augmentation du recours aux médicaments, du nombre de visites au cabinet du médecin et à la salle d’urgence, du nombre d’hospitalisations et même de décès prématurés. On note que quelques études épidémiologiques conduites dans différents pays industrialisés ont démontré une forte association entre le niveau des émissions liées au trafic des véhicules à moteur et l’augmentation des symptômes d’asthme ou de rhinite allergique .
RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE
L’appareil comporte schématiquement deux parties. La première constituée par les voies aériennes uniquement destinées à la conduction de l’air et la seconde, le parenchyme pulmonaire, qui est une vaste surface d’échange entre l’air et le sang, essentiellement représenté par les alvéoles pulmonaires [60].
Anatomie de l’appareil respiratoire
Les voies aériennes
Elles comportent les fosses nasales, le nasopharynx et le larynx qui sont extrathoraciques. En revanche, la trachée et les bronches se situent dans la cage thoracique [60].
La trachée
C’est un tuyau élastique, long de 10 à 12cm qui fait suite au larynx et se termine au niveau de la bifurcation trachéale en regard de la 5ème vertèbre dorsale. Sa structure fibrocartilagineuse assure et maintient le passage de l’air. Les parois antérieures et latérales ont la forme d’un fer à cheval et comportent16 à 20 anneaux cartilagineux. La paroi membraneuse postérieure est constituée d’un tissu conjonctivo-musculaire qui unit les extrémités des cartilages. A sa partie terminale, la trachée se divise en deux bronches principales, la bronche souche droite et la bronche souche gauche [60].
Les bronches souches
La bronche souche droite est destinée au poumon droit. Elle continue à peu près le trajet de la trachée. Ceci explique la facilité anatomique de pénétration d’une sonde d’aspiration. Cette bronche souche va par la suite se diviser en bronches lobaires puis segmentaires [60].
La bronche souche gauche est destinée au poumon gauche, sa direction est plus horizontale que son homologue droit. Elle donne naissance également à des bronches lobaires puis segmentaires. A l’intérieur des poumons, la division bronchique se poursuit pour donner naissance en périphérie aux bronchioles lobulaires, bronchioles terminales, bronchioles respiratoires, canaux et sacs alvéolaires [60].
Le parenchyme pulmonaire
Les poumons
Les poumons sont au nombre de deux. Le poumon droit est plus volumineux que le poumon gauche. Chacun est logé dans l’hémi-thorax correspondant. Ils sont séparés par le médiastin. Les poumons sont recouverts d’une plèvre. Ils comprennent trois faces :
– La face costale, en contact avec le gril costal ;
– La face médiastinale ou interne, qui regarde le cœur et les gros vaisseaux. A ce niveau on trouve le hile pulmonaire où passent les réseaux artériels, veineux et nerveux destinés au poumon ;
– La face diaphragmatique ou inférieure qui repose sur le diaphragme répondant ainsi aux organes de l’abdomen. L’apex ou sommet du poumon, dépasse l’orifice supérieur du thorax et se situe au-dessus de la clavicule [60].
Les rapports anatomiques
C’est par l’intermédiaire de la plèvre et du fascia endothoracique que les poumons sont en rapport avec les structures avoisinantes.
● Les rapports externes
La face externe ou costale du poumon est en connexion avec le gril costal, les espaces et les muscles intercostaux, l’omoplate, la clavicule, le flanc de la colonne vertébrale, le bord latéral du sternum, la tête humérale.
● La face médiastinale ou interne
Cette face est en rapport avec les différents éléments du médiastin, en l’occurrence le hile, par lequel le pédicule pulmonaire avec ses éléments vasculonerveux pénètre dans le parenchyme pulmonaire. En avant et en dessous du hile se trouve le cœur, le péricarde, la veine cave supérieure droite et la partie ascendante de la crosse de l’aorte à gauche. Au-dessus du hile se trouve le thymus ou ses vestiges, la partie horizontale de la crosse aortique à gauche, et les troncs brachiocéphaliques à droite. En arrière, on trouve l’œsophage, le canal thoracique, l’aorte thoracique descendante, la veine azygos et la chaîne sympathique latéro-vertébrale [60].
● Le sommet
L’apex du poumon fait saillie au-dessous de l’orifice supérieur du thorax. Il présente deux faces, l’une interne et l’autre externe. C’est par l’intermédiaire du dôme pleural que le sommet présente des rapports avec les organes de base du cou. La face interne répond à droite du tronc brachiocéphalique veineux et artériel, à l’artère sous clavière, au nerf pneumogastrique, au nerf récurrent droit, à l’œsophage et à la trachée. A gauche, la face interne répond à la carotide primitive, au nerf pneumogastrique, au canal thoracique, à l’artère sous Clavière, au tronc brachiocéphalique veineux, à l’œsophage et à la trachée. La face interne est en connexion avec la veine et l’artère sous Clavière, le scalène, les troncs inferieures du plexus brachial [60].
● Les rapports inférieurs
La base des poumons repose sur la convexité du diaphragme. La face inférieure du poumon est donc en rapport à droite avec la face supérieure du foie, le pôle supérieur du rein droit surmonté de la surrénale. A gauche le poumon est en rapport avec l’angle colique, la rate, la grosse tubérosité gastrique, le lobe gauche du foie [60].
Physiologie de l’appareil respiratoire
La ventilation
La mécanique ventilatoire
La ventilation a pour but de renouveler l’air alvéolaire. La circulation de l’air dans les voies aériennes se fait par mobilisation des volumes de la cage thoracique sous l’effet des variations de pressions. De façon générale :
● A l’inspiration, la contraction des muscles inspiratoires entraine une diminution de la pression alvéolaire, ce qui conduit à un appel d’air à la bouche.
● A l’expiration c’est l’inverse, on observe une augmentation de la pression alvéolaire et un rejet de l’air.
● A l’état normal il existe une position d’équilibre dite de repos, elle se situe entre une force élastique pulmonaire qui s’exerce dans le sens d’une rétraction et des forces thoraciques qui tendent vers une expansion pulmonaire. La compliance pulmonaire traduit cette capacité du poumon à se laisser distendre. On l’évalue avec le rapport de la variation de volume sur la variation de pression [60].
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Table des matières
INTRODUCTION
REVUE DE LA LITTERATURE
I-RAPPELS ANATOMO-PHYSIOLOGIQUES DE L’APPAREIL RESPIRATOIRE
I.1 Anatomie de l’appareil respiratoire
I.1.1 Les voies aériennes
I.1.2 Le parenchyme pulmonaire
I.2. Physiologie de l’appareil respiratoire
I.2.1. La ventilation
I.2.2. L’hématose
II-LES EFFETS DE LA POLLUTION SUR L’APPAREIL RESPIRATOIRE
II.1. Définition de l’atmosphère, de la pollution et de polluant
II.2. L’inhalation et l’effet allergique des polluants
II.3. Cas de quelques pathologies respiratoires
II.3.1 Asthme
II.3.2 la broncho-pneumopathie chronique obstructive
II.3.3. la rhinite allergique
II.4. Les types de polluant et leurs effets induits
II.4.1. Le dioxyde de soufre (SO2)
II.4.2. Le monoxyde de carbone (CO)
II.4.3. Les composés organiques
II.4.4 Les oxydes d’azote (NOx) : le NO2
II.4.5 L’ozone (O3)
II.4.6 Les poussières
II.4.7 La biomasse
II.5. Effet de l’environnement sur l’appareil respiratoire : Etat actuel de la question
III. RAPPEL SUR LES PRATIQUES DE LA SPIROMETRIE
III.1. Définition
III.2. Historique
III.3. Principes généraux de la spirométrie
III.3.1. Procédure d’enregistrement
III.3.2. Analyse des données spirométriques
III.4. Les paramètres respiratoires mesurés par la spirométrie
III.4.1. Les volumes et capacités pulmonaires
III.4.2. Les débits pulmonaires
III.5. Les syndromes en spirométrie
III.5.1. Le syndrome restrictif
III.5.2. Le syndrome obstructif
III.5.3. Le syndrome mixte
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. CADRE GENERAL D’ETUDE
II. TYPE ET PERIODE DE L’ETUDE
III. MATERIELS ET METHODES
III.1 Matériels
III.1.1 Population
III.1.2 Equipment utilisé
III.2 Méthodes
III.3 Analyses statistiques
IV. RESULTATS
IV.1 Variables anthropométriques
IV.1.1. Age
IV.1.2. Sexe
IV.1.3. Poids, taille, IMC
IV.2 Tabagisme
IV.3. Exposition à la biomasse
IV.4. Etat atmosphérique
IV.5 Les affections respiratoires
IV.5.1.Antécédents
IV.5.2. Examen clinique
IV.6. Les explorations fonctionnelles respiratoires
IV.6.1.Les résultats de la spirométrie
IV.6.2. Corrélation des résultats de la spirométrie et le sexe
IV.6.3. Répartition des résultats de la spirométrie en fonction de l’âge
IV.6.4. Corrélation des résultats de la spirométrie et le tabagisme
IV.6.5. Corrélation des résultats de la spirométrie et la biomasse
V. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
V.1. Variables anthropométriques
V.2. Le tabagisme
V.3. Notion d’exposition à la biomasse
V.4. Les conditions atmosphériques
V.5. La prévalence des pathologies respiratoires
V.6. Les explorations fonctionnelles respiratoires
CONCLUSION