Rappels anatomiques de la face

La face constitue la partie antérieure et exposée de l’extrémité céphalique. On y trouve dans un espace restreint une architecture osseuse, cutanée et muqueuse complexe, et une profusion de structures fonctionnelles indispensables à la vie de relation puisqu’elle porte presque tous les organes de sens : les yeux (vue), le nez (odorat), la cavité buccale (goût) et les oreilles à la jonction entre le crâne et la face latéralement (audition), et des structures essentielles aux fonctions aéro-digestives [1, 2]. La traumatologie maxillo-faciale est fréquente puisqu’elle représente 15 à 20% des traumatismes et reste d’actualité malgré les moyens de prévention mis en œuvre dans les accidents de la circulation [3]. Or, toute altération du visage dans l’expression ou dans la perception constitue pour l’homme une perte narcissique importante, et aura un impact important sur le psychisme de l’individu [4], entraînant des troubles psychologiques graves, allant de la dépréciation de soi à la perte identitaire [5]. Ce sont les chirurgiens maxillo-faciaux et plasticiens qui ont, les premiers, relevé le retentissement psychologique des blessures de la face [5]. Historiquement, la stomatologie et la chirurgie maxillo-faciale sont des disciplines anciennes qui évoluent avec le temps [6] : Les premiers écrits concernant les affections bucco-dentaires et maxillo-faciales remontent à l’Antiquité. Qu’il s’agisse des maladies de la bouche et des dents, ou de la Chirurgie maxillo-faciale, ces pathologies sont connues, étudiées et traitées depuis 3500 ans avant Jésus Christ [6]. En Inde, la rhinopoïèse par lambeau jugal est pratiquée depuis 2500 ans avant Jésus Christ, avec lambeau frontal, par des familles de potiers [6]. De même, en Grèce, entre le IVè et le IIIè siècle avant Jésus Christ, Hippocrate montre dans ses écrits plusieurs techniques de chirurgie faciale et de réduction des luxations de l’articulation temporo-mandibulaire [6].

Du Moyen Âge à la Renaissance, la profession d’« arracheur de dents » est mentionnée. Ce sont les deux conflits mondiaux qui ont fait exploser les connaissances par l’ingéniosité nécessaire à la réparation des « gueules cassées ». Depuis les années 1950-1960, les quatre piliers constituant la chirurgie maxillofaciale se précisent et sont les témoins de la vaste étendue de son champs d’action [6] :
– la traumatologie dont les rixes et les accidents de la circulation sont les principaux pourvoyeurs ;
– l’orthognathie, portant sur l’une ou les deux mâchoires ;
– la cancérologie, aidée par les procédés sophistiqués de réparation qui permettent ainsi des exérèses-réparations audacieuses ;
– la chirurgie plastique de la face, au sein de laquelle la chirurgie esthétique est la plus médiatique ; Les infections sont courantes depuis l’antiquité à nos jours.

Dans le monde, des études sur le traumatisme maxillo-facial ont fait couler l’ancre des auteurs. De même, des études antérieures ont été faites dans notre ville, mais ce sont des études rétrospectives. Ainsi, avons-nous mené cette étude dans le Centre Hospitalier Universitaire Joseph Dieudonné RAKOTOVAO (CHU-JDR) au sein du service de Chirurgie Maxillofaciale. La présente étude a été réalisée dans le but d’inventorier toutes lésions au niveau de la face en cas de traumatisme maxillo-facial. Nos objectifs spécifiques sont de classer les lésions selon leur gravité et de déterminer les aspects lésionnels, épidémiologiques et anatomopathologiques des traumatismes de la face.

Rappels anatomiques de la face

Situation de la face 

Trois grandes régions peuvent être individualisées au niveau de la tête et du cou : le crâne, la face et le cou [7]. La face est la région du corps humain située en avant et au-dessous du crâne, partie antérieure de l’extrémité céphalique [8], limitée en bas par une ligne virtuelle réunissant la pointe de la mastoïde à l’os hyoïde et au menton et en haut par le couvre-chef [7]. La face contracte des rapports anatomiques étroits avec le crâne par l’intermédiaire de son étage antérieur [8].

Anatomie descriptive 

Les différentes régions de la face 

La face se subdivise en région superficielle et région profonde. Le visage correspond aux téguments compris entre la ligne d’implantation des cheveux (euryon) et le pli sous-mental (gnathion). Il est divisé verticalement en trois étages [9] :
– un étage supérieur frontal entre la ligne d’implantation des cheveux et le bord supérieur des sourcils et la glabelle (la ligne biophriaque) ;
– un étage moyen nasal entre la glabelle et le point sous-nasal (ligne interailaire) ;
– un étage inférieur buccal entre le point sous-nasal et le gnathion.

La face anatomique correspond aux étages moyen et inférieur du visage. La limite supérieure de la face anatomique est la suture frontonasale. La limite supérieure de la face fonctionnelle englobe les rebords supraorbitaires et la glabelle.

Ainsi, la région superficielle peut être divisée en 10 régions : région frontale, région orbitaire, région infra-orbitaire, région zygomatique, région nasale, région génienne, région orale, région mentonnière, région temporale, région parotidienne .

La face peut ainsi être divisée en trois étages horizontaux et trois secteurs verticaux .
– L’étage supérieur comprend le plafond de l’orbite, la région nasoethmoïdale et les sinus frontaux ; il marque la frontière avec l’endocrâne (fosse cérébrale antérieure).
– L’étage moyen comprend le rebord orbitaire inférieur, le plancher de l’orbite, la pyramide nasale, le malaire, le maxillaire supérieur supportant l’arcade dentaire supérieure au centre et les zygomatiques (malaires) en dehors. On rattache latéralement au massif facial les deux régions temporales.
– L’étage inférieur est représenté par la mandibule ; il est le siège de l’éruption dentaire inférieure.
– Un tiers vertical médian qui comprend le nez et le secteur incisivo-canin ainsi que la paroi médiale des orbites.
– Deux tiers verticaux latéraux droit et gauche comprenant le reste des orbites et des dents, l’angle mandibulaire et les pommettes.

Les éléments constitutifs de la face

Appareils tégumentaires 

La face est recouverte d’une peau fine et mobile. Ces téguments cutanés sont très vascularisés et cicatrisent facilement .

La peau faciale est constituée de trois couches : épiderme, derme et hypoderme. Un certain nombre de qualités lui confèrent une spécificité propre [19] :
– Sa coloration est due à la densité capillaire extrême de la région, et à l’exposition aux agents physiques : air et ultraviolets.
– Son épaisseur est minimale au niveau des paupières, moyenne au front, importante au menton. Le tissu sous-dermique est faible au pavillon de l’oreille et important à la joue.

La variabilité de ces caractéristiques est fonction de l’âge :
• Chez l’enfant, elle est fine et élastique ; elle repose sur un tissu sous-cutané important ; les cicatrices sont volontiers hypertrophiques.
• Chez l’adulte, elle est épaisse, plus ou moins grasse.
• Chez le sujet âgé, elle est fine et a perdu son élasticité ; en revanche, elle offre plus de réserve cutanée du fait de sa distension et les cicatrices sont discrètes.
– La présence de rides d’expression ou de vieillesse : les plaies perpendiculaires à ces rides sont plus visibles et peuvent nécessiter secondairement des techniques de chirurgie plastique pour être camouflées.
– Sa pilosité : cils, sourcils, barbe, ligne capillaire constituent autant de repères esthétiques.
– Les parties molles de la face sont également caractérisées par l’importance des structures nobles (nerfs sensitifs et moteurs, canaux salivaires et lacrymaux) qui les traversent.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : RAPPELS
1. Rappels anatomiques de la face
1.1. Situation de la face
1.2. Anatomie descriptive de la face
1.2.1. Les différentes régions de la face
1.2.2. Les éléments constitutifs de la face
1.3. Anatomie fonctionnelle
1.3.1. Relation mimique
1.3.2. Les différents appareils de fonction
2. Nosographie des lésions traumatiquede la face
2.1. Physiopathologie et étiologie des lésions
2.2. Anatomopathologie
2.2.1. Mécanisme des lésions
2.2.2. Les lésions traumatiques
2.3. Séméiologie des lésions
2.3.1. Signes de gravité
2.3.2. Signes cliniques
PARTIE II : METHODE ET RESULTATS
1. Matériels et méthode
2. Résultats
1.1. Epidémiologie
1.1.1. Selon l’âge
1.1.2. Selon le sexe
1.1.3. Selon la profession
1.2. Circonstance de l’accident
1.2.1. Lieu de l’accident
1.2.2. Etiologies du traumatisme
1.2.3. Notion de prise d’alcool
1.3. Signes fonctionnels
1.3.1. Douleur
1.3.2. Troubles masticatoires
1.4. Signes de gravités
1.4.1. Troubles respiratoire
1.4.2. Hémorragie
1.5. Les lésions traumatiques
1.5.1. Répartition des patients selon la présence des lésions associées
1.5.2. Les lésions traumatiques proprement dites
1.6. Résultats croisés
1.6.1. Selon l’étiologie
1.6.2. Répartition des patients selon la notion de prise d’alcool en fonction du sexe
1.6.3. Selon la notion de perte de connaissance initiale
1.6.4. Fracture des pare-chocs
PARTIE III : DISCUSSION
II. DISCUSSION
2.1. Epidémiologie
2.2. Circonstances du traumatisme
2.3. Signes fonctionnels
2.4. Signes de gravités
2.5. Les lésions traumatiques
2.6. Suggestions
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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