Système de production
Type d’élevage
Deux types d’élevage ont été décrits dans des zones de production porcine :
i- L’élevage traditionnel où les porcs restent en divagation pendant toute la journée. La nuit ils sont parqués dans des cases ou dans la maison de l’éleveur ;
ii- L’élevage amélioré qui est représenté par l’élevage fermé. Les porcs sont en claustration permanente dans des cases munies de murs en bois ou en brique.
Ces deux types d’élevage ont été décrits dans trois zones de production porcine à savoir la commune d’Arivonimamo, la région de Marovoay et celle du lac Alaotra .
Type de production
Au sein de ces différents types d’élevage se distinguent les élevages naisseurs, engraisseurs et naisseur-engraisseurs:
i- Les naisseurs font uniquement du naissage de porcelets (futurs porcs à l’engrais et futurs reproducteurs) ;
ii- Les engraisseurs produisent des porcs engraissés destinés à la consommation ;
iii- Les naisseur-engraisseurs pratiquent en même temps l’activité de naisseur et d’engraisseur.
Parmi les naisseurs et les naisseur-engraisseurs, certains éleveurs pratiquent l’activité de verratier. Ces derniers utilisent leur verrat pour la saillie de truies d’autres éleveurs [20-22].
Conduite d’élevage
i- Bâtiments
Les bâtiments d’élevage sont à l’image des types d’élevage rencontrés. Dans l’élevage traditionnel, les porcs sont en divagation. La nuit ils sont mis soit dans des cases en bois ou en terre battue munie de toiture en matières végétales, soit dans une pièce de l’habitation de l’éleveur [20-22]. L’élevage amélioré dispose de bâtiments diversifiés pour les animaux: murs en bois, en terre battue ou en brique (parfois cimentés), sol cimenté et toiture en matières végétales ou en tôle. Dans des productions plus intensives, les porcs sont élevés dans des bâtiments en dur avec un sol et des murs cimentés et une toiture en tôle [20-22].
ii- Race
Les races de porcs rencontrées sont les races exotiques (Large White ou Landrace) et locales (kisoa gasy). Au sein des élevages, il existe également des croisements entre les races exotiques et locales, ou entre les races exotiques ellesmêmes [20 22].
Méthodes de reproduction
Le mode de reproduction le plus répandu est la monte naturelle. Dans ce cas, deux schémas peuvent se rencontrer :
i- Soit l’éleveur possède son propre verrat et fait saillir ses truies avec ce dernier ;
ii- Soit il a recours au verrat d’un autre élevage.
L’insémination artificielle se pratique également mais très rarement [20-22].
Alimentation
Dans l’élevage traditionnel, les porcs sont nourris essentiellement avec du son de riz. Des compléments sont apportés tels que les déchets de cuisine, de la verdure (fourrage, feuilles de manioc, feuilles de tarot…) ou encore des légumes (cuits ou crus). Parfois l’éleveur incorpore des sources de protéines (tourteaux, poissons séchés…) et de vitamines dans l’aliment. Dans l’élevage amélioré, les éleveurs distribuent de la provende formulée par eux-mêmes ou fabriquée industriellement. Tous les produits sont disponibles aux niveaux des marchés locaux aussi bien les matières premières que les provendes préfabriquées [20-22].
Commercialisation
Les acteurs de la commercialisation sont représentés par les éleveurs et les bouchers au niveau local, et par les collecteurs au niveau régional. Les intermédiaires assurent parfois les échanges entre ces différents acteurs. Les marchés de porcs vivants, souvent situés à proximité des villes ou des villages, représentent le lieu privilégié d’achats et de ventes d’animaux. L’acheminement des porcs se fait le plus souvent à pied. Les animaux destinés à la vente concernent aussi bien les porcs à l’engrais que les reproducteurs (cochette, truie, verrat). Les échanges se font également entre éleveurs, soit directement entre eux soit par l’intermédiaire d’une tierce personne. Le boucher local s’approvisionne directement dans les élevages. L’abattage des porcs se fait soit dans l’exploitation elle-même soit au niveau des aires d’abattage. Les collecteurs assurent les échanges entre les régions et collecte des porcs jusque dans les villages les plus reculés. Le circuit de commercialisation se fait au rythme des variations saisonnières. Outre, le pouvoir d’achat de l’éleveur, les achats comme les ventes sont régis par certaines périodes comme les périodes de fête ou les périodes de soudure des matières premières pour l’aliment [20-22].
Rappel théorique sur la parvovirose porcine
La parvovirose porcine est une maladie virale hautement contagieuse et pathogène caractérisée par des troubles de la reproduction dans les exploitations porcines : naisseurs, naisseur-engraisseurs [23, 24]. La maladie se développe rapidement, chez les truies qui sont exposées au virus par voie oro-nasale, à n’importe quel moment de la première moitié de la gestation. Par la suite, les porcelets sont en général infectés par voie transplacentaire avant qu’ils deviennent immunocompétents. Chez les truies non gestantes, l’infection ne donne pas des symptômes définitifs évidents et la perte économique n’est pas significative [25]. Les aspects classiques de la parvovirose porcine sont plus marqués chez les jeunes animaux reproducteurs. Les études effectuées ont indiqué l’allure enzootique de cette maladie dans la plupart des troupeaux infectés testés [26]. La présence ubiquitaire du Parvovirus porcin (PPV), virus responsable de cette maladie, rend la population porcine largement immunisée [27, 28]. La trace de l’infection laissée par le PPV est facilement vérifiée par la surveillance sérologique des troupeaux [29].
Répartition géographique
Le PPV étant ubiquitaire, tous les continents sont touchés par la maladie notamment en Europe et en Asie .
Importance économique
L’infection associée au PPV entraine des pertes économiques énormes dans le monde [24, 32]. Le PPV est la cause infectieuse majeure qui provoque l’augmentation de taux des échecs de la reproduction dans les élevages porcins [33]. Les pertes sont très remarquables au niveau du naissage porcin. Elles sont liées aux symptômes apparus chez les truies et les porcelets infectés par leurs mères durant la gestation : momifications fœtales et mortalités embryonnaires, mortinatalités, avortements, prolongation de la durée de gestation, infertilité, porcelets très faibles à la naissance [34].
Etiologie
L’agent causal responsable de la parvovirose porcine est le PPV. Le PPV vient du mot latin « parvus » qui signifie « petit » [35]. L’espèce Porcine parvovirus appartient à la famille de Parvoviridae, classifié dans le genre Parvovirus. La capside virale est non enveloppée avec un diamètre d’environ 25 nm, de symétrie icosaèdrale et composée de 60 copies de protéines structurales .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Généralité sur la filière porcine à Madagascar
I.1. Place de l’élevage porcin dans le secteur élevage
I.2. Répartition du cheptel
I.3. Zone de production
I.4. Système de production
I.4.1. Type d’élevage
I.4.2. Type de production
I.4.3. Conduite d’élevage
I.4.4. Méthodes de reproduction
I.4.5. Alimentation
I.5. Commercialisation
II. Rappel théorique sur la parvovirose porcine
II.1. Répartition géographique
II.2. Importance économique
II.3. Etiologie
II.4. Propriétés biophysique et biochimiques
II.5. Epidémiologie
II.5.1. Caractère immunologique de l’infection
II.5.2. Espèces affectées et facteurs de réceptivité
II.5.3. Sources de contamination
II.5.4. Voies de contamination
II.5.5. Facteurs de risque de la maladie
II.6. Signes cliniques
II.7. Pathogénie
II.8. Lésions
II.9. Diagnostic
I.1.1. Diagnostic clinique
I.1.2. Diagnostic de laboratoire
II.10. Dispositif général de lutte
DEUXIEME PARTIE : METHODE ET RESULTATS
I. METHODE
I.1. Zone d’étude
I.1.1. Délimitation et situation géographique
I.1.2. Climat
I.1.3. Secteur agricole
I.2. Type d’étude
I.3. Période et durée d’étude
I.4. Population d’étude
I.4.1. Critères d’inclusion pour les élevages
I.4.2. Critères d’inclusion pour les porcs
I.4.3. Critères d’exclusion pour les porcs
I.5. Taille de l’échantillon
I.6. Mode d’échantillonnage
I.7. Collecte des données
I.7.1. Prélèvement biologique
I.7.2. Enquête
I.7.3. Analyse sérologique
I.8. Traitement et analyse des données
I.8.1. Paramètres à étudier
I.8.2. Stockage et manipulation des données
I.8.3. Modélisation statistique
I.9. Considération éthique
II. RESULTATS
II.1. Description de l’échantillon
II.2. Présentation des élevages
II.2.1. Type d’exploitations
II.2.2. Effectif des animaux
II.2.3. Structure et hygiène générales des exploitations
II.2.4. Biosécurité de l’exploitation
II.2.5. Gestion de la reproduction
II.2.6. Promiscuité des animaux d’élevage avec des animaux en provenance d’Ambilobe
II.3. Séroprévalence du PPV
II.3.1. Prévalence au niveau élevage
II.3.2. Séroprévalence du PPV au niveau animal
II.3.3. Séroprévalence du PPV en élevage associé à des signes cliniques
II.4. Facteurs de risque
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES