Description des antigรจnes de structure
La capsule : elle est constituรฉe dโacide hyaluronique ; cโest un facteur de virulence qui permet ร la bactรฉrie dโรฉchapper ร la phagocytose. Des souches mucoรฏdes, riches en acide hyaluronique sont associรฉes ร la virulence et au risque rhumatogรจne. [1, 2]
La protรฉine T : elle est situรฉe ร la surface de la bactรฉrie, elle permet la fixation de la bactรฉrie aux cellules รฉpithรฉliales de lโoropharynx. La protรฉine M : elle est lโรฉlรฉment de virulence le plus important du GrAS, les streptocoques riches en protรฉine M rรฉsistent ร la phagocytose et possรจdent un pouvoir invasif plus important. [2] Cette protรฉine est le support des sรฉrotypes, qui sont au nombre de 80 ; on a dรฉcrit des sรฉrotypes rhumatogรจnes et dโautres nรฉphritogรจnes. [3, 4] La technique classique de typage de la protรฉine M reste la mรฉthode de rรฉfรฉrence bien que prรจs de 60% de ces protรฉines soient non typables. [14] Les anticorps dirigรฉs contre la protรฉine M sont protecteurs contre une rรฉinfection par une souche exprimant la mรชme spรฉcificitรฉ antigรฉnique. Le retard dโapparition de ces anticorps limite leur intรฉrรชt dans le diagnostic dโune infection aiguรซ ร GrAS.
Le polysaccharide : appelรฉ aussi carbohydrate, il a รฉtรฉ un support antigรฉnique important de la classification de R. Lancefield en 1934, qui a permis de dรฉterminer 19 groupes de streptocoques, dont les groupes A, C et G sont impliquรฉs dans lโangine. Les diffรฉrents groupes de streptocoques se diffรฉrencient par la spรฉcificitรฉ de leur polysaccharide A ร lโexception des streptocoques du groupe D chez lesquels lโantigรจne de groupe est dรฉfini par lโacide tรฉichoรฏques pariรฉtal. Certains dรฉpourvus de polyosides (carbohydrate) spรฉcifiques sont dits non groupables, ils se diffรฉrencient par des critรจres biochimiques. Les anticorps anti-polysaccharides A sont produits aprรจs des infections pharyngรฉes et cutanรฉes rรฉpรฉtรฉes ร GrAS. Le taux de ces anticorps est รฉlevรฉ au cours du RAA et de la GNA (Glomรฉrulonรฉphrite aiguรซ). Ils atteignent un pic maximum trois semaines aprรจs une pharyngite puis diminuent progressivement entre 6 et 12 mois. Si le patient prรฉsente une cardiopathie valvulaire rhumatismale, telle quโune insuffisance mitrale, ils persistent alors pendant plusieurs annรฉes. [15] La prรฉsence dโune lรฉsion valvulaire est associรฉe ร la libรฉration de glycoprotรฉines ร partir des valves altรฉrรฉes. Ces glycoprotรฉines ont une communautรฉ antigรฉnique avec le polysaccharide A. [4] Ces anticorps anti-polysaccharides A persistent avec un taux รฉlevรฉ dans le sรฉrum de ces patients. Le dosage des anti-polysaccharides A (APSA) fait appel ร une technique immuno-enzymatique assez lourde. En plus sa rรฉalisation nรฉcessite la production de lโantigรจne polysaccharide qui est longue et coรปteuse ce qui rend le dosage des APSA non rรฉalisable en routine. Au dรฉbut des annรฉes 90 comme un marqueur prometteur pour le diagnostic diffรฉrentiel des cardiopathies rhumatismales, le dosage des APSA a vu son intรฉrรชt diagnostic relรฉguรฉ au second plan car de nombreux travaux ont montrรฉ ses limites du fait quโil ne permettait de lโidentifier quโaprรจs des dosages sรฉriques รฉtalรฉs sur plusieurs annรฉes.
Lโรฉpidรฉmiologie du GrAS a subi une รฉvolution dans les pays dรฉveloppรฉs oรน les infections invasives telles que la fasciite nรฉcrosante, le ยซsyndrome de choc toxiqueยป et les septicรฉmies sont de plus en plus frรฉquentes. [17] Dans les pays en voie de dรฉveloppement le RAA et la GNA demeurent un rรฉel problรจme de santรฉ publique. [18] Influence des sรฉrotypes de la protรฉine M sur lโincidence de la maladie : La virulence du GrAS est liรฉe dโune part ร lโhyper production de la capsule et dโautre part aux sรฉrotypes de la protรฉine M. Aux USA, le sรฉrotype M1 est lโun des sรฉrotypes le plus prรฉvalant qui a รฉtรฉ isolรฉ chez des patients qui faisaient une infection sรฉvรจre. [19] Les types M1, 3, 5, 6, 14, 18, 19 et 24 sont souvent responsables de cas de RAA; les sรฉrotypes M1, 4, 12 sont impliquรฉs dans la GNA au dรฉcours dโune angine et les sรฉrotypes M49, 55, 57 et 60 au cours dโune infection cutanรฉe. [2] La distribution des sรฉrotypes est variable selon les rรฉgions gรฉographiques. Le M18 a รฉtรฉ ร lโorigine dโรฉpidรฉmies de RAA au cours de la deuxiรจme moitiรฉ des annรฉes 80 aux USA. [4] Depuis cette รฉpoque des flambรฉs รฉpidรฉmiques de RAA en รฎlots ont รฉtรฉ dรฉcrites dans des populations peu ou mal immunisรฉes contre le sรฉrotypes M18. [20] En Angleterre le sรฉrotype M18 est rarement ร lโorigine du RAA et le sรฉrotype M49 est rarement retrouvรฉ au cours dโune GNA. [21]
Une limite au sรฉrotype M est constituรฉe par le taux รฉlevรฉ de protรฉine M non sรฉrotypable dans les pays oรน le GrAS est endรฉmique notamment en Thaรฏlande, en Malaisie, et en Australie du Nord. Dans cette rรฉgion, 60% des GrAS isolรฉs ร partir des cas dโimpรฉtigo retrouvรฉs dans les communautรฉs aborigรจnes sont non typables. [14] En Algรฉrie, deux รฉtudes sรฉro-รฉpidรฉmiologiques ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes ร Alger en 1993/94 et en 1996/97. La premiรจre qui concernait 1141 sujets prรฉsentant une infection pharyngรฉe a montrรฉ que le sรฉrotype M1, reconnu comme hautement virulent, reprรฉsentait 6,6% des GrAS circulants alors que le sรฉrotype M18 รฉtait absent. Au cours de la deuxiรจme รฉtude faite sur 361 sujets sains qui avaient des manifestations cliniques รฉvocatrices dโinfection streptococcique rรฉcente ou tardive, on a retrouvรฉ une nette augmentation des profils T ร tropisme infectieux cutanรฉ. Ces profils T sont reprรฉsentรฉs par T8, T2, T22, alors que le sรฉrotype M1 nโa pas รฉtรฉ isolรฉ.
Traitement du RAA : Il doit รชtre curatif et prophylactique. Traitement curatif de la crise : Il associe le repos au lit, lโantibiothรฉrapie et les anti-inflammatoires. Le repos au lit est indispensable et le mouvement est autorisรฉ progressivement c’est-ร -dire ร partir de 3 semaines. En cas dโatteinte cardiaque, il est strict et maintenu pendant 3 mois. Les antibiotiques : La pรฉnicilline est le meilleur antibiotique contre le streptocoque. Elle est donnรฉe ร forte dose les 10 premiers jours en intraveineux ร la dose 1 ร 2 millions UI/24 heures. Elle est poursuivie ensuite pour empรชcher les rechutes et les rรฉcidives. Les anti-inflammatoires : la corticothรฉrapie est prescrite ร la dose de 2 ร 2,5 mg/kg/24 heures pendant 4 semaines. Si lโexamen clinique et la vitesse de sรฉdimentation (VS) sont redevenus normaux depuis au moins une semaine, la posologie est lentement diminuรฉe. Cette diminution sโรฉtale sur 2 semaines, pour diminuer le risque de rebond ร lโarrรชt de la corticothรฉrapie. A ce stade du traitement, la surveillance ne doit pas รชtre relรขchรฉe afin de dรฉpister une nouvelle poussรฉe รฉventuelle. On procรฉdera alors au traitement dโune รฉventuelle dรฉfaillance cardiaque initiale. Traitement prophylactique : La prophylaxie antimicrobienne continue pour รฉviter les rechutes.
Elle consiste ร lโadministration continue de pรฉnicilline retard (Benzathine pรฉnicilline) toutes les 2 ร 3 semaines en IM (Inta- Musculaire) (600.000 UI chez lโenfant et 1.200.000 UI chez lโadolescent), ou des prises orales quotidiennes de pรฉnicilline V (Phรฉnoxy-mรฉthyl pรฉnicilline). Ce traitement doit รชtre poursuivie pendant au moins 5 ans et de toute faรงon couvrir la pรฉriode pubertaire. Il est recommandรฉ de traiter les adultes jeunes particuliรจrement exposรฉs : service militaire, enseignants. Eradication des foyers infectieux streptococciques : Cette รฉradication comporte lโamygdalectomie, les soins dentaires et le traitement des sinusites. En cas de persistance de streptocoque bรชta hรฉmolytique dans la gorge, il faut procรฉder ร une recherche dans lโentourage. La prรฉvention de la premiรจre attaque constitue en fait la vรฉritable prophylaxie du RAA. Elle consiste ร traiter toutes les angines et les pharyngites de lโenfant de plus de 3 ans par la pรฉnicilline orale (Phรฉnoxy-mรฉthyl pรฉnicilline) pendant 10 jours.
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Table des matiรจres
1. Introduction
2. Objectifs
2. 1. Objectif gรฉnรฉral
2. 2. Objectifs spรฉcifiques
3. Gรฉnรฉralitรฉs
3. 1. Rappel sur les streptocoques
3. 1. 1. Morphologie et classification
3. 1. 2. Habitat
3. 1. 3. Pouvoir pathogรจne
3. 1. 4. Isolement
3. 1. 5. Identification
3. 2. Streptococcus pyogenes
3. 2. 1. Dรฉfinition
3. 2. 2. Historique
3. 2. 3. Caractรจres morphologiques et culturaux du streptocoque A
3. 2. 4. Caractรจres antigรฉniques
3. 2. 5. Epidรฉmiologie
3. 2. 6. Identification gรฉnรฉtique des streptocoques
3. 2. 7. Point sur la fabrication dโun vaccin
3. 2. 8. Pathogรฉnie
a. Angine
b. Complications
4. Mรฉthodologie
4. 1. Cadre dโรฉtude
4. 1. 1. Prรฉsentation du Centre pour le Dรฉveloppement des Vaccins (CVD)- Mali
4. 1. 2. Laboratoire de recherche
4. 1. 3. Les sites de prรฉlรจvement
4. 2. Type dโรฉtude
4. 3. Pรฉriode dโรฉtude
4. 4. Population dโรฉtude
4. 4. 1. Critรจres dโinclusion
4. 4. 2. Critรจres de non inclusion
4. 5. Echantillonnage
4. 6. Prรฉlรจvement
4. 7. Technique dโidentification
4. 7. 1. Matรฉriels et rรฉactifs
4. 7. 2. Identification du GrAS
4. 7. 3. Test dโagglutination anti-A
4. 7. 4. Catalase
4. 7. 5. PYR test
4. 7. 6. Coloration de Gram
4. 8. Extraction de lโADN, Rรฉaction de PCR pour rechercher le gรจne emm
4. 8. 1. Procรฉdure dโextraction de lโADN
4. 8. 2. PCR (Polymerase Chain Reaction
a. Introduction
Cycles de la PCR
c. Technique de la PCR
Migration sur gel
e. Purification du produit de PCR
f. Prรฉparation du sรฉquenรงage
g. Principe
5. Ethique et protection des sujets humains
5. 1. Comitรฉ dโEthique Institutionnel
5. 2. Consentement รฉclairรฉ
5. 3. Compensation
5. 4. Traitement des enfants
6. Rรฉsultats
6. 1. Rรฉsultats sociodรฉmographiques
6. 2. Rรฉsultats analytiques
7. Commentaires et Discutions
7. 1. Mรฉthodologie
7. 2. Difficultรฉs et limites de lโรฉtude
7. 3. Caractรฉristiques sociodรฉmographiques
7. 4. Rรฉsultats de biologie molรฉculaire
8. Conclusions
9. Recommandations
10. Rรฉfรฉrences
11. Rรฉsumรฉ
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