Rappel sur les principales causes de mortalité de l’enfant
Dans la période néonatale
Les infections néonatales
L’infection néonatale c’est l’ensemble des manifestations cliniques et biologiques en rapport avec une infection soit bactérienne, virale où parasitaire chez le nouveau-né dans la période néonatale. Il s’agit d’une urgence extrême, nécessitant une prise en charge rapide et efficace, car elle est la première cause de décès dans les pays sous-développés (1/3 des 4 millions de décès néonataux par an) [24].
On recherche une infection chez le nouveau-né dans des cas variés : infection urinaire, vaginale ou respiratoire chez la mère, fièvre en fin de grossesse, rupture de la poche des eaux plus de 12 heures avant l’expulsion, liquide amniotique teinté, etc. L’état de l’enfant peut être normal ou déjà inquiétant : teint gris, pâleur, ictère précoce ou prolongé, œdèmes, hypothermie ou fièvre, augmentation du volume du foie et de la rate, éruption cutanée, difficultés respiratoires, refus de boire, vomissements, perte de poids, geignements, troubles neurologiques… En pratique, tout nouveau-né qui va mal est suspect d’infection jusqu’à preuve du contraire. L’enfant doit être transféré dans un service de néonatalogie où différents examens seront pratiqués : prises de sang avec NFS , CRP , radiographie des poumons, prélèvements bactériologiques, etc.
Le traitement repose principalement sur les antibiotiques par voie intraveineuse et les soins infirmiers.
Asphyxie périnatale
Elle se définit comme étant une perturbation grave de l’homéostasie fœtale due à un trouble de l’oxygénation fœtale. C’est donc un état pathologique consécutif à des agressions diverses et qui fait suite à l’hypoxie. Elle est dite aigue en raison de sa durée réduite au cours du travail. Elle peut être attendue (grossesse à risque élevé, prématurité), redoutée (dystocie mécanique ou dynamique) ou découverte fortuitement (liquide amniotique teinté). Elle peut être transitoire et ne pas avoir de conséquences graves. Le Diagnostic est effectué dans les 48h après la naissance sur la base de critères.
Critères d’asphyxie intrapartum
● Evénement obstétrical accompagné d’une altération brusque du rythme cardiaque fœtal.
● Score d’Apgar restant bas (< 4) à 5 min ou plus.
● Acidose métabolique mesurée au cordon ou dans la première heure de vie.
Elle peut aboutir à la mort fœtale in utéro, à la détresse cardio-respiratoire ou à des lésions laissant des séquelles. [18] La souffrance fœtale chronique (SFC), de caractère progressif, survient au cours des deux derniers trimestres de la grossesse. Elle affecte la vitalité, la croissance et la maturation du fœtus in utéro. Toute souffrance fœtale chronique peut devenir subaigüe et/ou se terminer brusquement par une souffrance aigue ou une mort fœtale in utéro. L’évolution redoutée est l’encéphalopathie avec plusieurs degrés d’atteinte :
● encéphalopathie mineure : résolution complète en moins de 48 h ; pronostic identique à une population de référence sans encéphalopathie ;
● encéphalopathie modérée : vigilance altérée, mouvements anormaux, troubles du tonus axial et périphérique, convulsions fréquentes ;
● encéphalopathie sévère : 100% de décès ou de séquelles graves.
Afin de pouvoir détecter sa survenue de façon précoce il est nécessaire de réaliser certains examens complémentaires notamment l’EEG et l’IRM. La prise en charge consiste essentiellement en une neuroprotection, une restauration et une maintien des fonctions vitales mais aussi d’éviter les troubles métaboliques et hémodynamiques .
La prématurité
Le terme prématuré désigne un nouveau-né dont l’âge gestationnel est inférieur à 37 SA comptées à partir du premier jour des dernières règles.
Quelques notions à définir :
– Prématurité < 37 SA.
– Grande prématurité <33 SA
– Très grande prématurité < 29 SA
– Prématurissime entre 23 et 24 SA.
C’est un véritable fléau social du fait de la mortalité néonatale élevée (plus 1,1 millions de décès néonatals annuelle en rapport avec les complications de la prématurité). Sa fréquence est d’environ 15millions de naissance prématurés par an dans le monde [17]. Les principales causes en sont les grossesses multiples, les infections ; il peut s’agir d’infections génito-urinaires (streptocoque B, Escherichia coli) ou généralisées (grippe, rubéole, toxoplasmose, listériose), les anomalies utéroplacentaires : béance cervico-isthmique, malformation utérine, insuffisance placentaire, placenta praevia, hydramnios. l’hypertension artérielle (HTA) maternelle et la toxémie gravidique ou prééclampsie, le retard de croissance intra-utérin (RCIU), le diabète, les allo immunisations Rhésus, le placenta prævia hémorragique et l’hématome rétroplacentaire, la souffrance fœtale aiguë etc.… Le traitement repose essentiellement sur les soins de développement en évitant les complications pour l’essentiel liées à l’immaturité des grands systèmes de l’enfant.
Ces complications peuvent être : Métaboliques, Vasculaires cérébrales Hémodynamiques, Respiratoires Hépatiques Digestives Osseuses, Immunologiques, Sensoriels. [47] La prévention reste l’élément principal de lutte.
Le retard de croissance intra utérin (rciu)/ hypotrophie
La définition du RCIU est arbitraire. Le plus souvent, le diagnostic est porté chez un nouveau-né dont le poids de naissance est inférieur ou égal au dixième percentile pour l’âge gestationnel sur les courbes de référence (courbes de Leroy et Lefort). Ces courbes permettent devant un nouveau-né prématuré et donc de petit poids, de savoir s’il est hypotrophe (trop petit pour le terme). Le diagnostic de RCIU est possible en période anténatale grâce à la biométrie échographique du fœtus. Cette définition implique la détermination de l’âge gestationnel et la connaissance des caractéristiques biométriques d’un fœtus pour un âge donné. L’aspect du nouveau-né permet de distinguer l’hypotrophie dysharmonieuse, avec atteinte élective du PN, due à une malnutrition sévère au cours des dernières semaines de grossesse, et l’hypotrophie harmonieuse, avec atteinte du poids de naissance, de la taille de naissance et du périmètre crânien, due à une souffrance fœtale précoce, intense et prolongée. Le bilan étiologique comporte la recherche de causes maternelles générales à savoir l’HTA et les infections ; ou locales comme le malformations utérines ou fibrome, les causes ovulaires comme les grossesses multiples, les malformations, les anomalies génétiques et les facteurs favorisants notamment nutritionnels. Cependant, près de 30 % des RCIU sont idiopathiques.
La prévalence du petit poids de naissance est très élevée dans les pays en voie de développement, où il représente l’une des principales causes de morbidité et de mortalité chez le nouveau-né.
En dehors de la periode neonatale
Pneumonies aigues
La pneumonie est une inflammation du parenchyme pulmonaire due à une infection respiratoire caractérisée par une lésion homogène d’alvéolite fibrinoleucocytaire et déterminant un syndrome radio clinique de condensation lobaire ou segmentaire. Les pneumonies sont causées par des virus ou des bactéries. Leur cause spécifique ne peut généralement pas être déterminée uniquement sur la base des signes cliniques ou de l’aspect observé à la radiographie thoracique. Les pneumonies sont classées en deux catégories : pneumonies graves et pneumonies simple (quand elles ne sont pas graves) ; la prise en charge est basée sur cette classification.
En cas de pneumopathie bactérienne : après un rhume banal apparaissent une élévation brutale de la température (fièvre à 40°, frissons et risque de convulsion fébrile), des vomissements, une agitation, des grognements expiratoires, une toux modérée, une augmentation du rythme respiratoire. L’auscultation pulmonaire retrouve des râles crépitants (bruit de froissement). La radiographie du thorax représente l’examen clé en cas de suspicion de pneumopathie. On retrouve une opacité bien limité d’un seul lobe pulmonaire caractéristique du pneumocoque. Les mycoplasmes sont responsables d’opacités des 2 poumons. Les examens biologiques ont une valeur d’orientation : en cas de pneumopathie bactérienne à pneumocoque : la numération formule sanguine retrouve une augmentation du nombre de globules blancs notamment les polynucléaires neutrophiles. Toutes les infections pulmonaires exposent au risque de dilatation des bronches (maladie respiratoire chronique invalidante) en cas de traitement insuffisant. D’autres complications sont retrouvés : épanchement pleural et empyème, abcès du poumon, pneumothorax etc.… [33] l’évolution sous traitement est simple, la fièvre disparaissant en 24/48 heures et les signes radiologiques en 3 semaines Le traitement nécessite en général :
● Repos ;
● Traitement antipyrétique (pour lutter contre la fièvre) ;
● Antibiotiques
● Oxygène aux lunettes ou au masque
● Kinésithérapie respiratoire.
Dans tous les cas, la surveillance de l’efficacité est indispensable : chute de la température en 48 heures et contrôle radiologique 10 jours après l’arrêt du traitement.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. GENERALITES
I.1 Définition des concepts
I.2 Epidémiologie
I.2.1 La distribution épidémiologique
I.2.1.1 Données internationales
I.2.1.2 Données nationales
I.2.2 Rappel sur les principales causes de mortalité de l’enfant
I.2.2.1 Dans la période néonatale
I.2.2.1.1 Les infections néonatales
I.2.2.1.2 Asphyxie périnatale
I.2.2.1.3 La prématurité
I.2.2.1.4 Le retard de croissance intra utérin (rciu)/ hypotrophie
I.2.2.2 En dehors de la periode neonatale
I.2.2.2.1 Pneumonies aigues
I.2.2.2.2 Le paludisme
I.2.2.2.3 Les diarrhées
I.2.2.2.4 la malnutrition aigue sévère
I.2.2.3 Les autres causes
1.2.3.2.1. Prise en charge intégrée des maladies de l’enfant (pcime)
1.2.3.2.2. Stratégies pour améliorer l’état nutritionnel
1.2.3.2.3 Le programme élargi de vaccination : pev du sénégal
1.2.3.2.4. Le programme national de lutte contre le paludisme (pnlp)
1.2.3.2.5. Le programme de lutte contre la tuberculose : PNT
1.2.3.2.6 La prévention de la transmission mère-enfant (ptme)
I. MATERIEL ET METHODE
I.1 CADRE D’ETUDE
I.1.1 Sur le plan des infrastructures
I.1.2 Sur le plan des ressources humaines
I.1.3 Organisation des soins
I.2 PATIENTS ET METHODE
I.2.1 Type d’étude
I.2.2 Critères d’inclusion
I.2.3 Les critères de non inclusion
I.2.4 Les paramètre étudies
I.2.5 Collecte des données
I.2.6 SAISIE ET ANNALYSE DES DONNEES
II. RESULTATS
II.1 MORTALITÉ
II.1.1 La fréquence hospitalière
II.1.2.1 Répartition des décès en fonction de l’année
II.1.2.2 La répartition des décès selon le sexe des enfants
II.1.2.3 La répartition des décès selon l’âge
II.1.2.4 La répartition des décès selon le mode d’hospitalisation des enfants
II.1.2.5 La répartition des décès selon la durée d’hospitalisation des enfants
II.1.2.6 La répartition des décès selon le jour de survenue du décès
II.1.1 La répartition des décès selon l’heure de survenue du décès
II.1.2.7 La répartition des décès selon le mois de survenue du décès
II.1.2.8 Les pathologies ayant conduit au décès
II.1.2.8.1Pour les nouveau nés
II.1.2.8.2 Pour nourrissons âgés de plus de 28 j à 1 an
II.1.2.8.3 Pour les enfants âgés de plus de 1an à 5 ans
II.1.2.8.4 Pour les enfants âgés de plus de 5 ans
I. MORTALITE GLOBALE
I.2 Le sexe des enfants
I.4 Le mode d’hospitalisation
I.5 La durée d’hospitalisation
I.6 Le jour de survenue du décès
I.7 L’heure de survenue du décès
I.8 Le mois de survenue du décès
I.9 Les pathologies ayant conduit au décès
I.9.1 Pour les nouveau nés
I.9.2 Pour les nourrissons de plus de 28j à 12 mois
I.9.3 Pour les enfants âgés de plus de 1an à 5ans
I.9.4 Pour les enfants âgés de plus de 5 ans
CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES