RAPPEL SUR LES CONSIDERATIONS GENERALES DE LA SYPHILIS
EPIDEMIOLOGIE
Agent pathogène
L’agent pathogène de la syphilis est le TREPONEMA PALLIDUM découvert en 1905 par SCHUDINN et HOFTMANN.
Classifications
Les espèces de tréponème :
– Tréponème Pallidum
– Tréponème Cuniculi
– Tréponème Pertenue
– Tréponème Carateum,
appartiennent à la famille des TREPONEMATACEAE et à l’ordre des SPIROCHETECEAE. Ces quatre espèces ne se différencient que par leurs caractères de pathogénicité. Ainsi l’examen au microscope à fond noir ou sur un frottis fixé et coloré ne permet absolument pas de les distinguer.
Structure antigénique
Tréponème pallidum a une structure complexe, quatre groupes d’antigène ont été mis en évidence :
– le cardiolopide ou haptène lipidique de Wassermann : c’est un phosphatidyl-glycérol commun à tous les tréponèmes et retrouvé dans les tissus animaux. Le cœur et le foie en sont particulièrement riches. L’infection syphilitique provoque un remaniement tissulaire au niveau des lésions.Associé à des protéines du tréponème, cette haptène devient antigénique. Les anticorps correspondants sont dénommés réagines.
– un antigène protéique spécifique de groupe : Il est commun à tous les tréponèmes, pathogènes ou non, et porté par les fibrilles. Cet antigène, extrait du tréponème de Reiter, peut être utilisé en réaction de fixation du complément.
– un antigène polyosidique d’enveloppe : il est spécifique du tréponème pallidum et suscite la formation d’anticorps réagissant en immunofluorescence.
– des antigènes du tréponème. Leur nature est mal connue. Ils suscitent la formation d’anticorps très spécifiques de tréponème pallidum qui interviennent dans le test de Nelson.
L’immunité
L’infection naturelle ou expérimentale par tréponème pallidum entraîne une réaction immune à médiation, à la fois cellulaire et humorale.
– Pendant que l’infection évolue, il existe une immunité de surinfection protégeant contre une nouvelle contamination. Les anticorps élaborés ne sont pas suffisants pour éliminer les tréponèmes et d’empêcher la maladie de progresser. Un sujet traité efficacement peut à nouveau contracter la syphilis. La présence résiduelle d’anticorps ne protège pas contre une réinfection.
– Il n’existe pas de vaccin contre la syphilis.
Mode de transmission
La syphilis n’est jamais héréditaire. C’est une maladie strictement humaine à transmission vénérienne dans 90% des cas. La contamination est presque toujours directe par contact vénérien : chancres, ou avec des syphilides, secondaires, telles que les plaques muqueuses qui fourmillent de tréponèmes. Plus rarement la contamination s’effectue par les humeurs : salive, sperme, sang. Les contaminations non vénériennes sont rares : médecin, sage femme, dentiste, syphilis transfusionnelles. La contamination est presque toujours directe par contact avec la source infectieuse exceptionnellement indirecte car le tréponème est rapidement tué par la chaleur, le savon, la dessication.
CLINIQUE
SYPHILIS EVOLUTIVE
La contamination se produit lorsque le tréponème vient au contact d’une minime excoriation cutanée ou muqueuse. Le germe se multiplie activement et passe très rapidement dans les tissus de l’hôte où il se dissémine.
la syphilis primaire
Signes cliniques : Le complexe chancre ganlion
Le chancre
C’est une ulcération superficielle qui a cinq caractères séméiologiques fondamentaux :
– indolore
– bien circonscrit : exulcération superficielle, d’un diamètre de 5à 20 mm, à limites bien nettes et sans relief sur la muqueuse.
– à surface propre, lisse, rosée
– repose sur une base indurée
– unique dans 2/3 des cas
a) Evolution du chancre
Spontanément le chancre s’épidermise et se cicatrise en trois à cinq semaines, mais deux signes persistent pendant plusieurs mois, l’induration et l’adénopathie qui ont une grande valeur diagnostique en présence des premiers signes de syphilis secondaire.
b) Formes cliniques du chancre
Elles sont nombreuses, volontiers atypiques :
&- Selon l’aspect clinique
Le chancre peut être noir (punctiforme, fissuraire, confondu avec un herpès génital), géant, ulcéreux, saillant (papulo-érosif).
&- Selon le siège
Région génitale dans 90% des cas
&- Chez la femme
Le chancre est habituellement vulvaire au niveau, soit des grandes lèvres avec œdème éléphantiasique, soit des petits lèvres, souvent noir. Le chancre du vagin est rare, cependant le chancre du col utérin est fréquent.
&-Chancres extra génitaux
Ce sont des chancres buccaux (amygdales, langue).Le chancre peut siéger au niveau du sein. La localisation anale (fissuraire, douloureuse) s’accompagne d’une adénopathie inguinale. Le diagnostic est basé sur :
– l’auto inoculation du pus au malade ; dans les trente six heures apparaît une pustule riche en bacilles ;
– la recherche du bacille de Ducrey
– la réaction de fixation du complément avec la strépto bacilline.
&- Diagnostic différentiel
* Maladie de Nicolas Favre ou lymphogranulomatose vénérienne :
C’est le plus souvent le problème d’une adénopathie inguinale car le chancre d’inoculation est soit noir, soit inexistant. L’adénopathie est multi ganglionnaire adhérant aux plans profonds et superficiels qu’elle peut éroder, pour aboutir à une suppuration en pomme d’arrosoir par de multiples portes cutanéo ganglionnaires. L’agent causal est classé dans l’ordre des Rickettsiales et dans la famille des chlamydiacease, germe de petite taille, toujours intracellulaire.
* Herpès
Très fréquent. Les vésicules sont rapidement excoriées, les érosions post vésiculeuses sont caractéristiques : érosions micro polycycliques à fond blanc jaunâtre, à bords décollés, douloureuses, souple. Mais l’herpès peut être une porte d’entrée pour le tréponème.
* Gale
Les lésions du gland y sont fréquentes, souples, multiples, prurigineuses, croûteuses.
* Balanites
Ce sont des exulcérations en nappe du gland. Elles sont érythémateuses, vésiculeuses, ou suintantes. Les germes banaux, trichomonas et candida albicans s’en partagent la responsabilité.
* Maladie de Bowen et épithélioma
Les circonstances de diagnostic, l’évolution et les caractères sont particuliers, éliminant d’emblée la syphilis.
&-Le chancre mixte
Il résulte de l’association du chancre syphilitique avec le chancre mou dû à HOEMMOPHILUS DU CREGIL. Les primo infections syphilitiques sans chancre sont dues à trois causes :
– la syphilis prénatale
– la syphilis transfusionnelle : inoculée au receveur par un donneur récemment contaminé
– la syphilis décapitée par une antibiothérapie insuffisante .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPEL SUR LES CONSIDERATIONS GENERALES DE LA SYPHILIS
I- EPIDEMIOLOGIE
I-1- Agent pathogène
a) Classifications
b) Structure antigénique
I-2-L’immunité
I-3-Mode de transmission
II- CLINIQUE
II-1-Syphilis évolutive
A/ La syphilis primaire
A-1 Signes cliniques : le complexe chancre ganglion
1)-Chancres
2)- L’adénopathie satellite
3)- Signes associés
A-2 Diagnostic différentiel
1)- Chancre mou
B/ La syphilis secondaire
B-1 La syphilis secondaire précoce
B-1-1 Signes cliniques
B-1-2 Examens complémentaires
B-1-3 Diagnostic différentiel
B-2-2 Syphilides impétigineuse
B-2-3 Syphilides lichénoides
B-2-4 Syphilides psoariasiformes
B-2-5 Autres aspects
II-2 La phase de complication
A / Syphilis tertiaire
A-1 Syphilis tertiaire nerveuse
1) La méningo encéphalite diffuse ou paralysie progressive
A-2 Les lésions tertiaires cutanées et muqueuses
A-3 Les lésions osseuses tertiaires
A-4 La syphilis tertiaire cardiovasculaire
III- DIAGNOSTIC D’UNE SYPHILIS
III-1 Diagnostic direct
III-2 Diagnostic sérologique
IV- SYPHILIS ET GROSSESSE
IV-1 Physiologie
IV-2 Mode de contamination de l’enfant
IV-3 Diagnostic clinique de la syphilis et grossesse
A/ Syphilis congénitale
A-1 Syphilis fœtale
A-2 Syphilis congénitale précoce
A-3 Syphilis congénitale tardive
B/ Retentissement de la syphilis sur la grossesse
C/ Retentissement de la syphilis sur le fœtus
IV-4 Interaction VIH syphilis ou co infection syphilis et VIH
V- TRAITEMENT
V-1 Antibiotiques utilisés
V-2 La conduite pratique du traitement
V-3 Traitement de la syphilis de l’Adulte
V-4 Surveillance du traitement
V-5 Mesures préventives
DEUXIEME PARTIE : ETUDES PROPREMENT DITE
I- Objectif de l’étude
I-1 Objectif général
I-2 Objectif spécifique
II- Cadre de l’étude
II-1 Situation géo démographique du CSB II et son secteur sanitaire
II-2 Situation économique
II-3 Les services offerts au niveau du CSB II
II-4 L’organigramme du CSB II
II-5 La situation du personnel
III- Méthodologie
III-1 Type d’étude
III-2 Population d’étude
III-3 Critères d’exclusion
III-4 Technique de collecte des données
IV- Résultats et interprétation
A/ La prévalence de la syphilis chez les femmes enceintes dans le CSB
B/ Les facteurs prédisposant
C/ Les facteurs facilitateurs
D/ Les facteurs de renforcements
TROISIEME PARTIE
I- COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
II- SUGGESTIONS ET RECOMMANDATION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE