RAPPEL SUR LE STATUT DE LA FEMME MAURE AU SEIN DE LA COMMUNAUTE

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

DE QUELQUES IDÉES FAUSSES

Les conduites suicidaires sont à l’origine de multiples idées fausses qu’il semble important d’infirmer :
– « Parler du suicide avec un patient risque de le faire passer à l’acte » : au contraire, parler avec le sujet lui permet d’exprimer sa souffrance, ses difficultés, ses peurs. Cela lui permet de se sentir écouté, compris, voire soulagé. Le risque de passage à l’acte n’est pas majoré ;
– « Le geste suicidaire : un choix, un acte courageux, un acte de lâcheté… » : le suicide ne résulte jamais d’un choix librement consenti. Il est la conséquence d’une impasse existentielle et d’une souffrance devenue insupportable ;
– « Les patients qui parlent d’idées suicidaires ne passent jamais à l’acte et/ ou veulent juste attirer l’attention » : cette affirmation ne peut être soutenue. En effet, 70 à 80 % des patients suicidants et suicidés ont évoqué le suicide avant leur geste.

FACTEURS DE RISQUE ET POPULATIONS À RISQUE

Les facteurs de risque suicidaire sont des facteurs existants à l’échelle d’une population donnée et actuellement corrélés avec la survenue d’un suicide (10). Il ne s’agit donc pas de facteurs individuels. Ils sont en interaction les uns avec les autres et peuvent être majorés en présence d’autres facteurs décrits ci-après. Tout sujet est susceptible de présenter une certaine vulnérabilité psychique en raison d’événements antérieurs, survenus souvent au cours de l’enfance (pertes parentales précoces, carences affectives, violence, maltraitance ou sévices). Cette vulnérabilité psychique est susceptible de favoriser un passage à l’acte suicidaire sous l’influence de différents facteurs.
Le suivi de personnes exposées à des événements traumatiques a montré que ces situations peuvent permettre aux sujets de trouver des ressources méconnues (individuelles, familiales, sociales, professionnelles). Ces facteurs de protection leur permettent de se dégager de l’impact traumatogène de l’événement, de le dépasser et d’acquérir de cette douloureuse expérience des ressources supplémentaires : ceci correspond au processus de résilience. Dans une perspective pragmatique et préventive, Rihmer (32) a proposé de classer les facteurs de risque en 3 catégories, elles-mêmes reprises par la conférence de consensus consacrée à la crise suicidaire (10).
 FACTEURS DE RISQUE PRIMAIRES :
Les facteurs primaires ont une valeur d’alerte importante. Ils sont en forte interaction les uns avec les autres et peuvent être influencés fortement par les thérapeutiques. Ce sont :
– les troubles psychiatriques,
– les antécédents familiaux et personnels de suicide et tentatives de suicide,
– la communication à autrui d’une intention suicidaire,
– l’existence d’une impulsivité, facilitant le risque de passage à l’acte (tension psychique, instabilité, agitation).
 FACTEURS DE RISQUE SECONDAIRES :
Leur valeur prédictive est faible en l’absence de facteurs primaires. Ils ne sont que faiblement modifiables par les thérapeutiques. Ce sont :
– les pertes parentales précoces,
– l’isolement social : séparation, divorce, veuvage, famille très éloignée…,
– le chômage ou l’existence d’importants problèmes financiers.
 FACTEURS DE RISQUE TERTIAIRES :
Les facteurs de risque tertiaires n’ont pas de valeur prédictive en l’absence de facteurs primaires et secondaires et ne peuvent être modifiés par une thérapeutique. Ce sont :
– l’appartenance au sexe masculin,
– l’âge, en particulier l’adolescence et la sénescence,
– certaines périodes de vulnérabilité (exemple : période estivale).
Au-delà de ces trois types de facteurs possibles, il est constaté que des événements, en apparence anodins, peuvent être les déclencheurs d’un passage à l’acte (exemple : jour de congé refusé).
Ces facteurs déclenchants, qui seuls n’auraient eu aucune résonance particulière, sont à mettre en lien avec les facteurs primaires, secondaires ou tertiaires (5, 8, 14, 48).

Premier entretien avec Fatima à 2 jours de la TS.

Le 4 janvier 2017, un collègue à moi, m’a appelé pour me recommander Fatima. En disant qu’elle a fait une tentative de suicide depuis environ 24 heures.
Je l’ai reçue le lendemain dans mon bureau au service de psychiatrie du centre hospitalier de spécialités de Nouakchott.
Le 5 janvier 2017 à 13h, Fatima est entrée dans mon bureau. Elle est venue seule. Elle avait une tenue vestimentaire adaptée. Elle s’est présentée poliment. Elle était calme avec une mimique anxieuse. Elle était en meulfeu (habit mauritanien féminin) beige. Le voile couvrait soigneusement un visage sans maquillage. Sa tenue était simple, elle n’avait pas de bijoux, à part son alliance. Après un moment de silence, elle se mit en crise avec des mouvements accompagnés de cris de trois types : d’abord un rejet brusque de la tête vers l’arrière comme si elle venait de recevoir un coup frontal, le second simulait un geste de dépit quand elle pousse sa main droite ou gauche vers le haut comme pour repousser un objet situé sur sa tête à 20 cm de sa tête en parallèle avec ses épaules ; et le troisième qui représente un signe de grimace dévoilant une asymétrie de ses lèvres. Les cris étaient faits de hurlements d’intensité variable, de faibles à très forts. Les moments de pauses étaient cependant plus longs. C’était un moment difficile pour moi car j’avais peur et j’étais surpris. En effet j’étais pris au dépourvu par la brutalité de la symptomatologie qui ne m’avait pas était racontée par le collègue et du coup par une peur d’être violenté.
Après quelques petites minutes, Fatima commença à parler :
« J’en ai marre ! docteur. Je suis fatiguée. Je ne peux plus regarder les gens dans le visage. J’ai honte. Je ne sais plus quoi faire »
Depuis la TS, le mari de Fatima est resté à ses cotés : « mon mari ne va plus au travail à cause de moi malgré qu’il mérite bien ça. Il est ingrat. Il m’a beaucoup négligée. A l’époque de notre mariage, il n’avait pas un sou. J’ai beaucoup souffert avec lui mais je l’ai supporté et je l’ai soutenu pour devenir richard. Et lui, au lieu de me montrer sa gratitude et me récompenser, il a fait exactement le contraire. Il commença à courir derrière les femmes et à distribuer l’argent au gens. Et moi, il ne me donnait que les restes. »
Ma famille et la sienne, qui n’étaient d’ailleurs, qu’une seule et même famille étaient furieuses contre moi. Elles disaient que je gaspillais l’argent de mon mari et que je le manipulais. Au contraire, il n’écoutait jamais ce que je lui disais. S’il m’écoutait, il serait devenu un milliardaire. Son agence ne serait pas tombée en faillite. Il a distribué son argent aux cousins, aux amis et aux maitresses. Finalement, il était devenu endetté et les créditeurs ont failli le mettre en prison, sans l’intervention de ses oncles qui ont hypothéqué leurs maisons pour le sauver. Et moi j’ai vendu tous les perles et tout l’or que j’avais et j’ai presque tout donné a mon mari mais heureusement que j’ai gardé une petite somme avec la quelle j’ai pu ouvrir ma boulangerie qui présente aujourd’hui notre principale source financière. »
A la fin de l’entretien, je n’ai pas voulu mettre Fatima sous traitement, vu ses intentions suicidaires et par ce qu’elle était venue seule. J’avais des appréhensions pour une nouvelle tentative de suicide par moyen médicamenteux. J’ai cependant tenté de la rassurer verbalement puis émotionnellement, ensuite je lui ai donné mon numéro de téléphone, en lui promettant d’être disponible à tout moment pour venir à son aide quand elle se sentira en difficultés. Nous avons aussi exigé que le mari vienne à la prochaine consultation pour avoir un autre discours et aussi pour pouvoir faire une prescription Secure. Le rendez-vous était programmé après quatre jours. J’étais cependant rassuré par rapport à son tableau qui me semblait être une conversion hystérique.

Deuxième entretien avec Fatima à 6 jours de la TS

A 12h du matin j’entendis les cris de Fatima derrière la porte de mon bureau. C’était des cris  intenses, continus et sans répit. J’ouvris la porte, je la vis accompagnée par un homme, paniqué, qui se présenta comme étant son mari.il expliqua que ses cris ont commencé à s’intensifier de plus en plus depuis hier pour atteindre son état actuel depuis environ une heure de temps. Les cris étaient continus, le voile n’était pas bien fait sur sa tête, sa mimique était anxieuse et elle ne pouvait pas fixer son regard sur quelqu’un ou sur quelque chose.
Nous l’installions dans un lit dans mon bureau et je demandai à un infirmier de lui faire une injection intraveineuse lente de diazépam. Ce qui nous avait permis de la calmer sans la faire dormir. Quelques minutes après, elle descendit du lit et vint s’asseoir sur une chaise devant moi en présence de son mari. Elle se mit à parler de ses souffrances :
« Moi, mes souffrances avaient débuté des mon enfance. Mon père me sépara de ma mère alors que je n’avais que trois ans, il me confia à mon oncle et sa femme. Ceux-ci me traitaient très bien et je ne manquais de rien avec eux. Mais le fait d’être loin de ma mère était l’épreuve la plus dure pour moi. J’en ai souffert toute ma vie. Même après la réconciliation de mes parents et leur remariage, je restais quelques années encore dans la maison de mon oncle. Mon père ne voulait pas me retirer à mon oncle et moi je n’insistais pas pour que je retourne à la maison de mon père. En effet, j’avais des sentiments paradoxaux par rapport à cette situation. Quand je venais rendre visite à mes parents, je voyais mon père frapper violemment ma mère. Ma petite soeur me disait que mon père devenait de plus en plus agressif vis-à-vis de ma mère. Alors, je m’étais retrouvée dans cette situation d’ambivalence. Je ne voulais pas rester loin de ma mère mais je ne voulais pas non plus la voir souffrir tous les jours. Mon père était un mouvais père. Il n’était pas fidèle à ma mère. Il avait plusieurs maitresses et chaque fois que ma mère essayait de l’affronter, il devenait agressif et il la frappait devant ses enfants.
Il la menaçait de la divorcer et la priver de ses enfants.
Finalement, ma mère n’avait pas pu supporter l’enfer dans lequel elle vivait et elle choisit le divorce malgré les conséquences nuisibles pour elle et pour nous (moi, mes soeurs et frères).
Je sais que ce divorce était catastrophique pour nous mais je comprenais ma mère. Je sais qu’elle avait beaucoup souffert avec mon père et qu’elle ne pouvait plus continuer dans cette souffrance. Ce fut mon père qui était responsable de tous ce qui nous est arrivé, mes frères, mes soeurs, ma mère et moi même.
Ma mère a décidé d’aller rejoindre ses grandes soeurs aux Etats Unis et de s’y exiler afin d’être le plus loin possible de mon père.
Là bas, elle fit la connaissance d’un syrien qui finit par la marier. Ils obtinrent de ce mariage un seul garçon autiste ».
Fatima évoqua aussi sa relation avec sa belle mère :
«Ma belle mère qui était aussi ma tante paternelle était ingrate. J’avais tout essayé avec elle mais sans résultat. Je lui avais offert tous les types de cadeaux imaginables. Je cherchais les choses qu’elle adorait pour les lui offrir, mais elle ne m’avait jamais manifesté la moindre gratitude. Même pas sous forme d’un simple merci sec. Elle m’accusait d’avoir gaspillé l’argent de mon mari.
Même lorsque j’avais vendu mon or et mes perles précieuses pour aider mon mari endetté, elle ne changea pas d’avis. »
Fatima attaqua sa belle-mère devant son mari qui assistait à notre entretien et qui défendait sa mère, en disant a sa femme que sa mère était une femme merveilleuse et que c’est parce qu’elle ne la connaissait pas bien qu’elle dit ces choses sur elle. Fatima réfuta les allégations de son mari à propos de sa mère.
Ma première conviction par rapport à ma première hypothèse était bonne c’est –à – dire une conversion hystérique. J’avais conclus que la crise était théâtrale et assez pour que le mari se décide à venir. Son calme relatif après l’injection l’avait confirmé.
Nous arrêtâmes l’entretien qui avait duré une heure de temps. Je donnai des consignes au mari et je lui dis de la ramener en cas de nouvelle crise pour une injection de valium. J’expliquais à Fatima que son état était satisfaisant et je lui fixer un rendez-vous après une semaine.
Le mari revint me voir seul cette fois ci, pour me demander mon avis à propos de la maladie de sa femme. Je l’avais rassuré en lui disant que tout ira bien .
Elle n’avait pas bénéficié d’une prescription médicamenteuse.

Troisième entretien avec Fatima à 13 jours de la TS.

Fatima est venue accompagnée par son mari.
Celui-ci a pris la parole :
« Deux jours après notre dernière rencontre, ma femme a commencé a faire des crises convulsives intenses. Elle tombait par terre, faisait bouger d’une manière très forte les jambes. Il a fallu que je l’emmène aux urgences pour faire une injection intraveineuse de diazépam qui par la suite l’a calmée. En rentrant à la maison, les crises ont repris. J’ai appelé un infirmier pour lui faire une deuxième injection de diazépam à la maison. J’ai alors décidé de garder le diazépam à la maison et chaque fois qu’elle tombe en crise, j’appelle un infirmier qui vient l’injecter. »
En ce moment, Fatima prit la parole :
« Je sais que je suis possédée par un djinn. J’étais allé voir mon oncle paternel. C’est un marabout. Il m’a fait l’istikhara et Il m’a confirmé que mon corps est pénétré par un djinn.
Il a même parlé avec mon djinn pendant une séance de chasse de djinn qu’il m’a fait en présence de mon mari. La séance s’est terminée par la chasse du djinn avec un engagement écrit par ce dernier de ne plus jamais entrer dans mon corps. »
Le mari confirma ce que dit sa femme en ces termes :
« Au début de la séance de chasse de djinn que mon oncle faisait à ma femme, la voix de celle-ci avait commencé à changer. C’était comme si un homme parlait à l’intérieur d’elle. Elle faisait bouger ses lèvres et sa langue mais la voix qui sortait n’était pas la sienne. C’était terrifiant. Mon oncle m’avait expliqué que c’était son djinn qui parlait.
A la fin de la séance, mon oncle a réussi à chasser le djinn. Il l’obligea à écrire un engagement de ne plus pénétrer dans le corps de ma femme.
Apparemment, c’est elle qui avait écrit l’engagement, mais mon oncle, m’avait dit que réellement, ce n’est pas elle, c’est son djinn. »
Fatima était ralentie, sa verbalisation lente et pénible, mise sur le compte du valium, avec sans pour autant une demande d’arrêt.
Nous avons encouragé le mari à recourir au valium et aux soins à domicile. Les crises renforçaient encore une fois l’hypothèse d’une hystérie.
Durant cet entretien les mêmes cris et mouvement avaient accompagnés les séances.
Un rendez-vous d’une semaine avait été reconduit.
Son mari revenait nous revoir pour confirmer la véracité de l’histoire du djinn allant même jusqu’à imiter la voix de celui ci. Il disait être ébahi par la scène dont il a été témoin et sans cela il aurait été difficile pour lui d’y croire. Nous avons affiché notre désintérêt à propos de ces phénomènes et nous lui avions dit qu’ils pouvaient belle et bien poursuivre leur traitement avec l’oncle en question.

Quatrième entretien avec Fatima à 20 jours de la TS.

Fatima est venue accompagnée par son mari.
Elle nous a salués avec respect. Elle s’était présentée plus ouverte, plus sereine et respectueuse.
Elle a évoqué sa relation avec son père :
« Après son divorce avec ma mère, mon père nous a emmenés, moi, mes 2 soeurs et mes 2 frères en Mauritanie. Il nous a déposés dans la maison familiale où vivaient ma grand-mère, mes tantes et mes oncles paternels.
Il nous a abandonnés pour qu’il puisse se libérer pour ses lubies et ses aventures émotionnelles. Il s’est marié une vingtaine de fois et il a eu plusieurs enfants dont je ne connais pas le nombre exact. J’en connais seulement 4 garçons et 5 filles.
Il y a 2 ans, après l’expiration de ses comptes bancaires, mon père est venu s’installer dans la maison familiale à Nouakchott.
Il s’est rappelé qu’il y a laissé des enfants depuis une vingtaine d’années. Il a commencé à nous donner des conseils et à se comporter comme notre guide suprême
Et moi, puisque je ne cédais pas à ses désirs, il me qualifiait d’ingrate. Mais, tant pi. Ce n’est pas mon problème.
Ma soeur n’est pas comme moi. Elle suit les instructions de mon père. Elle ne peut pas sortir de la maison de son mari. Elle ne peut pas conduire une voiture. Elle souffre silencieusement. Mais un jour, elle va exploser. »
Fatima a évoqué également son pouvoir de voir les choses dans le futur :
« Je vois les choses qui se passeront dans le futur. Elles se réalisent comme je les ai vus. Je peux prévoir des évènements, des accidents, la mort d’une personne…etc.
Je préviens souvent mon mari, mais il ne m’écoute pas. Finalement, il voit ce que je lui ai dit se réaliser. »
L’entretien était entrecoupé par quelques cris et mouvements involontaires.
Un rendez-vous de 2 semaines a été reconduit.
Après avoir accompagné sa femme jusqu’à sa voiture, le mari de Fatima est revenu nous voir.
Il a nié complètement les dires de sa femme en affirmant qu’elle n’a jamais prédit quelque chose qui s’est réalisé plus tard.
Il nous a dit également que ses crises convulsives se sont nettement espacées. Il avait toujours eu recours au valium, grâce à une infirmière qui intervenait à domicile. Ce constat était aussi observé durant notre entretien où ils avaient été moins perceptibles.

Cinquième entretien avec Fatima à 34 jours de la TS.

Fatima est venue seule à l’entretien.
Elle était calme, souriante.
Elle était très préoccupée par l’avenir de ses enfants et par le chemin qu’ils avaient pris:
« Mes enfants sont gâtés. Je n’ai épargné aucun moyen pour qu’ils réussissent dans leurs vies et pour garantir leur avenir.
Je les ai inscrits à l’école française. Je payais 60 milles ouguiya (100 milles francs) par mois pour chacun d’eux. Mais leur niveau se détériorait d’une année à l’autre. Ils passent leur temps à se promener avec les mauvais amis. A part le plus petit, qui, heureusement, n’a pas encore pris le chemin de ses ainés.
Et ce qui m’énerve le plus, ce que mon mari ne se sent pas gêner par cette situation. Il ne se sent pas concerné par l’avenir de ses enfants. »
Elle a évoqué également le désordre qui règne dans sa vie :
« J’aime mettre de l’ordre dans ma vie. Je n’ai pas l’habitude de faire quelque chose sans le planifier. Il faut que tout soit programmé et en ordre dans ma vie.
La vie que j’imaginais vivre avec mon mari, je n’ai pas pu la réaliser. Actuellement, tout est en désordre dans ma vie. Mon mari ne m’écoute pas. L’essentiel pour lui, est que les gens disent qu’il est généreux, gentil. C’est un vantard, idiot. Et je peux le dire devant lui. Il distribue son argent aux femmes. J’ai eu vent de rumeur récemment que mon mari fréquentait une de mes cousines qui a la réputation de voler les maris des femmes. Surtout que lorsqu’on s’était rencontré dans une cérémonie, elle m’avait regardé d’une façon provocatrice et menaçante. »
Nous avons noté une diminution de la fréquence des mouvements et des cris au cours de l’entretien, ainsi que leur intensité. Pendant toute la durée, elle a crié seulement 2 à 3 fois. Avec 3 à 4 mouvements.
A la fin de l’entretien, nous l’avons rassurée en lui disant qu’elle s’est beaucoup améliorée et nous nous sommes convenus d’espacer plus encore les rendez-vous.
Un rendez-vous de 7 semaines a été alors proposé.

Sixième entretien avec Fatima à 83 jours de la TS.

Fatima était venue seule.
Elle était joyeuse et rigolait. « Docteur, voilà votre patiente folle. Je suis sûre que vous n’avez pas sa nostalgie » lançait-elle en entrant au bureau. Son apparence accompagnait sa bonne humeur, elle était rayonnante bien habillée, et bien maquillée.
Elle se sentait mieux :
« Aujourd’hui, je me sens mieux. Les mouvements involontaires se sont espacés (un ou deux par jour), les cris ont diminués d’intensité et se sont espacés aussi (quelques cris dans la semaine).
Mais dès fois, j’ai l’impression que quelqu’un s’approche de moi sans que je le voie. Je sens la chaleur de son corps, l’odeur de son haleine.
Je sais que l’acte que j’ai fait était irresponsable et proscrit par l’islam.
Malgré ma vie toujours en désordre et mes rêves n’ont réalisés et mes enfants gâtés, je sais que ce n’est pas une solution.
Je sais que mon fils cadet est toujours sur la bonne voie et qu’il a besoin de moi.
Ma fille aussi qui est muette a besoin de moi et je compte l’amener chez ma mère aux états unis pour la soigner.
J’ai aussi mon travail qui marche très bien.
Je suis en voie de guérison et je vais essayer de remettre de l’ordre dans ma vie bien que cela soit très difficile. Que dieu m’aide ».
Pendant l’entretien nous n’avons pas entendu de cris de Fatima. Seulement, un seul mouvement de grimace a été noté.
Un rendez-vous de deux mois avait été reconduit.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I- RAPPEL SUR LE SUICIDE
1- DÉFINITIONS
2- DE QUELQUES IDÉES FAUSSES
3- FACTEURS DE RISQUE ET POPULATIONS À RISQUE
II- RAPPEL SUR LE STATUT DE LA FEMME MAURE AU SEIN DE LA COMMUNAUTE
III- METHODOLOGIE
IV- MATERIEL CLINIQUE
Premier entretien avec Fatima à 2 jours de la TS
Deuxième entretien avec Fatima à 6 jours de la TS
Troisième entretien avec Fatima à 13 jours de la TS
Quatrième entretien avec Fatima à 20 jours de la TS
Cinquième entretien avec Fatima à 34 jours de la TS
Sixième entretien avec Fatima à 83 jours de la TS
V- DISCUSSION
1 – Souffrance verbalisée par le corps (souffrance actuelle)
2- Souffrance = souffrance actuelle et passée
3- La prise en charge
CONCLUSION
REFERENCES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *