Rappel sur le paludisme grave

Le paludisme encore appelรฉ ยซ malaria ยป est une parasitose endรฉmique due ร  des hรฉmatozoaires du genre Plasmodium, transmis ร  lโ€™homme par la piqรปre dโ€™un moustique : lโ€™anophรจle femelle. Cette affection sรฉvit dans les zones tropicales, notamment en Afrique subsaharienne oรน la quasi-totalitรฉ des cas de paludisme grave est attribuable ร  l’espรจce Plasmodium falciparum [30, 43, 60]. Cette espรจce รฉtait jusque lร  considรฉrรฉe comme la seule responsable des formes graves. Cependant, ces derniรจres annรฉes plusieurs sรฉries de paludisme grave ร  P. vivax, P. malariae, P. knowlesi, non diffรฉrenciable cliniquement dโ€™un accรจs grave ร  P. falciparum, ont รฉtรฉ rapportรฉes [2, 7, 11, 29]. Le paludisme grave ร  P. falciparum reste une prรฉoccupation majeure de santรฉ publique depuis plusieurs siรจcles [60]. Lโ€™Organisation Mondiale de la Santรฉ (OMS) a estimรฉ en 2013 le nombre de cas de paludisme ร  198 millions dont 583 000 dรฉcรจs [64]. L’Afrique au sud du Sahara supporte 90% de ce fardeau. Depuis les annรฉes 2000, notamment sous lโ€™impact du projet mondial ยซRoll Back Malaria ยป, un support financier sans prรฉcรฉdent a contribuรฉ ร  une diminution de la mortalitรฉ. Cette chute de la mortalitรฉ est estimรจe ร  47% dans le monde et ร  54% en Afrique subsaharienne [64]. Ces rรฉsultats sont en partie expliquรฉs par la conjonction de plusieurs รฉlรฉments : une augmentation de lโ€™usage des moustiquaires imprรฉgnรฉes dโ€™insecticides, l’utilisation des tests rapides, une plus grande disponibilitรฉ de traitements combinรฉs incluant un dรฉrivรฉ de lโ€™Artรฉmisinine, la lutte anti-vectorielle, la sensibilisation et la prise en charge rapide des cas, la prise de conscience globale dans les zones dโ€™endรฉmie mais aussi au niveau des instances mondialesโ€ฆ.[7, 64]. Au Sรฉnรฉgal, la pathologie sรฉvit lourdement, 265 624 cas confirmรฉs ont รฉtรฉ recensรฉs en 2014, dont 12 636 cas graves soit 4,7% des cas [8]. Selon ce rapport 500 dรฉcรจs รฉtaient attribuables au paludisme soit 0,04 cas pour 1000 habitants. De grand progrรจs dans la lutte contre cette endรฉmie ont รฉtรฉ notรฉ depuis 2000 avec une baisse considรฉrable de sa prรฉvalence surtout dans certaines rรฉgions du nord oรน l’on parle de prรฉ-รฉlimination de la maladie. Cependant la lรฉtalitรฉ reste encore รฉlevรฉe en milieu hospitalier, variant de 9 ร  14% et touchant aussi bien les adultes que les enfants [9]. Dans ce pays au climat soudano-sahรฉlien, la transmission du paludisme est saisonniรจre, plus frรฉquente pendant lโ€™hivernage et les mois qui suivent cette saison pluvieuse et faible pour le reste de lโ€™annรฉe [9]. La pluviomรฉtrie est trรจs variable d’une rรฉgion ร  l’autre avec un cumul annuel allant de moins de 500 mm3 au nord ร  plus de 1500 mm3 dans les rรฉgions du sud [8], dรฉterminant ainsi des facies รฉpidรฉmiologiques diffรฉrents. Cependant, la majoritรฉ des รฉtudes sur les formes graves du paludisme ont รฉtรฉ rรฉalisรฉes dans la rรฉgion de Dakar oรน le climat est adouci par de fortes influences maritimes. Dans ce contexte de prรฉ-รฉlimination du paludisme, l’รฉtude des caractรฉristiques des diffรฉrentes formes de la maladie au niveau de toutes les rรฉgions devient nรฉcessaire.

Rappels sur le paludisme graveย 

Dร‰FINITION DU PALUDISME GRAVE

Le paludisme grave est un accรจs palustre caractรฉrisรฉ par la survenue de dรฉfaillances organiques et mรฉtaboliques majeures. C’est un paludisme responsable d’un sepsis sรฉvรจre selon la nouvelle dรฉfinition des รฉtats infectieux. Les experts de lโ€™OMS ont proposรฉ en 2000 une dรฉfinition du paludisme grave comprenant la prรฉsence de formes asexuรฉes de Plasmodium falciparum dans le sang associรฉe ร  au moins un critรจre clinique ou biologique de gravitรฉ [7, 49].

EPIDร‰MIOLOGIE DU PALUDISMEย 

Le paludisme est la maladie parasitaire la plus rรฉpandue dans le monde. Elle est au premier rang des prioritรฉs de l’OMS tant par ses effets directs que par ses consรฉquences socio-รฉconomiques [7].

Rรฉpartition gรฉographiqueย 

Dans le monde
Le paludisme ร  Plasmodium falciparum est une maladie potentiellement mortelle. Le dรฉcรจs, quand il survient, est secondaire ร  la dรฉfaillance aigue de plusieurs fonctions importantes. Dans les annรฉes 1990, le paludisme รฉtait annuellement retenu comme la cause de 400 ร  900 millions de cas de fiรจvre, entrainant jusquโ€™ร  700 000 ร  2,7 millions de dรฉcรจs[56], soit en moyenne un mort toutes les 30 secondes. La grande majoritรฉ des victimes sont les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes [9]. Malgrรฉ les efforts entrepris pour rรฉduire la transmission de la maladie et amรฉliorer son traitement le paludisme demeure une pathologie prรฉoccupante dans le monde. Lโ€™OMS a estimรฉ en 2013, ร  198 millions le nombre de cas de paludisme selon le rapport annuel mondial sur le paludisme. Cependant ce rapport fait รฉtat dโ€™une diminution de 47% des cas de paludisme dans le monde et de 54% dans la rรฉgion africaine [64]. Le paludisme est endรฉmique dans les zones intertropicales dโ€™Amรฉrique, d’Asie, et dans la plupart des pays dโ€™Afrique. C’est toutefois en Afrique Sub-saharienne que l’on trouve 85 ร  90% des dรฉcรจs dus au paludisme [56]. La distribution gรฉographique de la maladie au sein de grandes rรฉgions est complexe (Figure 1):
– L’Afrique est un continent particuliรจrement touchรฉ par le paludisme. Il concerne 95 % des cas importรฉs en France. Le danger est quasi nul en Afrique du Nord mais majeur en Afrique de l’Est, en Afrique occidentale et en Afrique รฉquatoriale aussi bien en zone rurale qu’en zone urbaine.
– En Asie, le paludisme est absent des grandes villes et plutรดt rare dans les plaines cรดtiรจres. Le danger est majeur dans les zones rurales du Cambodge, de l’Indonรฉsie, du Laos, de la Malaisie, des Philippines, de la Thaรฏlande, de la Birmanie (Myanmar), du Viรชt Nam et en Chine dans le Yunnan et ร  Hainan.
– Dans les Antilles, le paludisme sรฉvit ร  Haรฏti et prรจs de la frontiรจre dominicaine.
– En Amรฉrique centrale, il existe quelques micro-zones, mais le risque est relativement faible.
– En Amรฉrique du Sud, le risque est faible dans les grandes villes, mais rรฉel dans les zones rurales en Bolivie, en Colombie, en ร‰quateur, au Pรฉrou et au Venezuela. Il est majeur dans toute la zone amazonienne.

Lโ€™altitude et la tempรฉrature ambiante sont des facteurs importants dans lโ€™impaludation ou non d’une zone.

Au Sรฉnรฉgal
Au Sรฉnรฉgal, la transmission du paludisme est รฉtroitement liรฉe au rythme des pluies. Il sโ€™effectue en gรฉnรฉral entre juin et dรฉcembre, une pรฉriode qui correspond ร  la saison des pluies et aux mois qui la suivent [52]. C’est durant cette pรฉriode que l’on note une forte densitรฉ des populations vectorielles. Les diffรฉrents paramรจtres caractรฉrisant le profil รฉpidรฉmiologique nโ€™ont pas connu de changement notable lors des trois derniรจres annรฉes.

Du point de vue entomologique, la mรชme rรฉpartition spatiale des vecteurs dans les diffรฉrentes rรฉgions par rapport ร  2009 est constatรฉe [52]. Le parasite dominant reste toujours le Plasmodium falciparum (90%). La situation รฉpidรฉmiologique du paludisme au Sรฉnรฉgal est marquรฉe par une baisse de la prรฉvalence entre 2008 et 2013, passant de 5,9% en 2008 ร  2,8% en 2013. Cette prรฉvalence prรฉsente des disparitรฉs car les zones du Sud (Ziguinchor, Tambacounda, Sรฉdhiou, Kolda, Kรฉdougou) ont des chiffres รฉlevรฉs allant jusqu’ร  9,1%. Pour les rรฉgions du centre (Diourbel, Kaolack, Fatick, Kaffrine) elle est de 2,2%. Dans la zone nord (Dakar, Thiรจs, Louga, Saint Louis, Matam), elle est de 0,7% (figure 3). En saison des pluies, elle est de 4,3% en moyenne alors que de fรฉvrier ร  Aoรปt, la moyenne est de 1,1%. En milieu urbain, la prรฉvalence parasitaire est de 0,4% contre 3,9 en milieu rural.

Faciรจs รฉpidรฉmiologiquesย 

L’aspect du paludisme varie en fonction des conditions รฉpidรฉmiologiques locales: climat, vecteurs, prรฉsence humaine. Les รฉtudes basรฉes sur divers indices dรฉfinissent plusieurs facies รฉpidรฉmiologiques [5] :
– Faciรจs รฉquatorial : paludisme stable, forte densitรฉ parasitaire, prรฉmunition prรฉcoce, morbiditรฉ รฉlevรฉe, accรจs pernicieux peu frรฉquents.
– Faciรจs tropical : transmission permanente avec recrudescence ร  la saison des pluies, moins de 100 piqรปres infectantes par an, prรฉmunition prรฉcoce. C’est le facies qui est retrouvรฉ au sud du Sรฉnรฉgal.
– Faciรจs sahรฉlien : transmission pendant la saison des pluies (2-3 mois) avec une morbiditรฉ importante, faible nombre de piqรปres infectantes, prรฉmunition tardive. Il prรฉdomine dans les rรฉgions du centre et du nord au Sรฉnรฉgal.
– Faciรจs dรฉsertique : paludisme instable, รฉpidรฉmies en saison des pluies, prรฉmunition faible.
– Faciรจs australe : paludisme instable, pรฉriode de transmission courte sur les plateaux et puis longue dans les vallรฉes ;
– Faciรจs montagnard : paludisme instable, transmission courte, absence de prรฉmunition.

Facteurs favorisantsย 

Cโ€™est lโ€™ensemble des facteurs qui prรฉdispose au paludisme.

โ–ย Facteurs dโ€™ordre gรฉnรฉral
Il sโ€™agit de facteurs propices ร  la pullulation des anophรจles, et ร  lโ€™รฉvolution des plasmodii [44]. Ce sont les facteurs suivants:
– La tempรฉrature : le cycle sporogonique nรฉcessite une tempรฉrature comprise entre 20 et 25ยฐC ;
– Lโ€™humiditรฉ qui favorise la longรฉvitรฉ du vecteur ;
– Les pluies qui favorisent le dรฉveloppement des gites larvaires et la multiplication des anophรจles ;
– Les amรฉnagements hydro-agricoles par la crรฉation de lacs de retenue, de barrages et de surfaces irriguรฉes qui constituent des gites trรจs productifs en moustiques ;
– La migration des populations qui est ร  lโ€™origine du paludisme dโ€™importation ;
– La pauvretรฉ, la promiscuitรฉ, le faible niveau dโ€™รฉducation peu propice ร  une prophylaxie et un traitement appropriรฉ.

โ–ย Facteurs d’ordre individuel
– Lโ€™รขge : les sujets รขgรฉs de moins de 5 ans sont les plus exposรฉs car nโ€™ayant pas dรฉveloppรฉ dโ€™immunitรฉ de prรฉmunition ;
– La grossesse favorise les formes graves du paludisme du fait de lโ€™immunodรฉpression physiologique.
– Les professions exposant aux piqรปres de moustiques [44].

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: Rappel sur le paludisme grave
1. Dร‰FINITION DU PALUDISME GRAVE
2. EPIDร‰MIOLOGIE DU PALUDISME
2.1. Rรฉpartition gรฉographique
2.2. Faciรจs รฉpidรฉmiologiques
2.3. Facteurs favorisants
3. PHYSIOPATHOLOGIE DU PALUDISME GRAVE
3.1. Thรฉorie mรฉcanique
3.2. Thรฉorie humorale
4. SIGNES
4.1. Type de description: Neuropaludisme de l’enfant dans sa forme comateuse fรฉbrile
4.2. Formes cliniques du paludisme grave
5. DIAGNOSTIC
5.1. Diagnostic positif
5.2. Diagnostic diffรฉrentiel
5.3. Diagnostic รฉtiologique
6. TRAITEMENT
6.1. Traitement curatif
6.2. Traitement prรฉventif
DEUXIEME PARTIE
1. CADRE Dโ€™ETUDE
1.1. Environnement externe du district sanitaire de Ziguinchor
1.2. Centre de santรฉ de Silence
2. MALADES ET METHODE
2.1. Type et pรฉriode dโ€™รฉtude
2.2. Population dโ€™รฉtude
2.3. Echantillonnage
2.4. Recueil des donnรฉes
2.5. Saisie et analyse des donnรฉes
2.6. Contraintes
2.7. Aspects dรฉontologiques et dispositions รฉthiques
3. RESULTATS
3.1. Aspects รฉpidรฉmiologiques
3.2. Aspects cliniques
3.3. ASPECTS PARACLINIQUES
3.4. Aspects thรฉrapeutiques
3.5. Aspects รฉvolutifs
4. DISCUSSION
4.1. aspects รฉpidรฉmiologiques
4.2. Aspects cliniques
4.3. Aspects paracliniques
4.4. Aspects thรฉrapeutiques et รฉvolutifs
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXE

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