Rappel sur le neisseria gonorrhœae et la gonococcie

La résistance bactérienne aux antibiotiques est un problème mondial qui touche aussi bien les pays en développement que les pays développés (1). L’évolution des espèces bactériennes vers la résistance est un phénomène normal, prévisible (2) et inévitable (3). Depuis environ six décennies d’introduction des agents antibactériens en médecine humaine et vétérinaire, le problème d’émergence et de diffusion de la résistance bactérienne se pose de façon constante (4)(5). Ce qui préoccupe aujourd’hui le monde médical n’est pas tellement l’apparition des souches résistantes mais plutôt l’extrême rapidité et l’ampleur d’évolution de la résistance (2)(3) aux antibiotiques de dernier recours (1). Donc, il est temps de réagir si on veut ne pas voir le jour où ces agents antibactériens seront inopérants .

Conscient de ce problème, le conseil exécutif de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a instamment fait, en Janvier 1998, un appel aux Etats Membres et à l’OMS de renforcer les efforts de lutte contre la progression (1) à un rythme inquiétant de la résistance aux antibiotiques .

Les infections génitales à Neisseria gonorrhœae figurent parmi les infections les plus touchées par la résistance aux antibiotiques (1). En outre, les infections génitales à gonocoque comme les autres infections sexuellement transmissibles (IST) sont encore un sujet « tabou », elles demeurent honteuses et bon nombre de gens suivent des traitements clandestins. De ce fait, la dose des médicaments prescrits et la durée du traitement se trouvent insuffisantes. A part cette automédication, d’autres facteurs favorisants comme le coût des médicaments, la liberté sexuelle, les déplacements jouent un rôle non négligeable dans la dissémination de la résistance.

RAPPEL SUR LE NEISSERIA GONORRHŒAE ET LA GONOCOCCIE

Historique

Le Neisseria gonorrhœae fut découvert en 1879 par NEISSER DE BRESLAU dans un prélèvement urétral purulent. BUMM démontra en 1885 son rôle pathogène dans la blennorragie masculine (7). Mais cette affection peut aussi toucher la femme. Selon l’étymologie grecque, le mot « blennorragie » (qui apparaît pour la première fois en 1784) signifie « semence et couler » et le mot « gonorrhée » peut se traduire par « mucus et je jaillis » (7). Les deux mots sont utilisés pour désigner les infections urogénitales à gonocoque. On peut aussi parler de gonococcie.

Epidémiologie

La plus vieille maladie vénérienne, la blennorragie gonococcique, est loin d’être en recul. Les aspects épidémiologiques sont fort variés selon les pays considérés. Dans les pays industrialisés, les infections gonococciques sont en régression depuis 1975. Néanmoins, les cas officiellement déclarés ne correspondent pas en général à la réalité. Dans les pays en développement, ces infections restent fréquentes et leur estimation statistique est très approximative .

Agent pathogène et hôte :
Le Neisseria gonorrhœae, agent responsable de la gonoccocie, est une bactérie pathogène intéressant exclusivement le genre humain. Il est mieux connu sous le nom de gonocoque de NEISSER .

Source de contamination :
Le réservoir est surtout génital mais il ne faut pas oublier qu’il peut être également anal ou bucco-pharyngé .

Mode de contamination

Direct 
Le germe responsable de la gonococcie ne peut passer d’une personne à l’autre que lors d’un étroit contact physique. En outre, ce contact doit généralement se produire entre des surfaces humides et tièdes, de sorte que les gonocoques soient protégés des effets rapidement mortels de la sécheresse et du froid lors de leur migration dans l’organisme d’une nouvelle victime. Il n’y a que très peu d’activités humaines qui répondent à ce type de contact entre deux personnes :

– La relation sexuelle avec ses types et techniques variés (hétérosexuelle, homosexuelle, génito-génitale, oro-génitale, génito-rectale) : il faut noter que l’organe génital de l’un au moins des deux partenaires est impliqué dans le rapport (11)(14).
– Le passage de l’enfant à travers la filière génitale d’une mère infectée lors de l’accouchement donnant ainsi l’ophtalmie néonatale gonococcique .

Indirect 
La transmission non vénérienne de Neisseria gonorrhœae par l’intermédiaire des objets souillés est possible mais reste exceptionnelle. Toutefois, des auteurs ont pu montrer la survie des gonocoques sur des objets inertes (gants, slips, drap de lit, objets de toilette intime, siège de WC…) contaminés par des sécrétions urétrales ou vaginales des sujets infectés. En effet, le gonocoque reste viable et pathogène pendant 30 minutes à 5 heures de séchage .

Facteurs de risque

La population à haut risque est surtout représentée par les jeunes qui sont pour la plupart peu conscients des conséquences des infections sexuellement transmissibles (IST) et dont la sexualité est plus précoce et plus active avec de multiples partenaires.

Certaines professions (chauffeurs-routiers, prostitution, …) exposent à un risque d’infection génitale chez le (la) conjoint(e).

L’absence ou la faible utilisation des préservatifs masculins contribue de façon significative à la transmission des IST. D’autres facteurs d’ordre comportemental favorisent également la propagation des IST. Citons entre autres :
– la libération sexuelle accrue,
– le recours à des techniques sexuelles variées,
– l’homosexualité masculine,
– l’automédication,
– le retard de consultation,
– la vulgarisation des moyens de contraception,
– la mobilité de la population (tourisme, voyage),
– l’ignorance de la gravité de l’infection,
– le portage asymptomatique,
– le rejet de la moralité traditionnelle par les jeunes,
– les sources d’occasion plus nombreuses.

Physiopathologie de l’appareil uro-génital et pathogénie de la gonococcie

Physiopathologie cervico-vaginale chez la femme

Au niveau du bas appareil génital :
La cavité vaginale est le réservoir naturel d’une flore polymicrobienne abondante et complexe (flore endogène ou commensale normale). Ses moyens de défense naturelle qui s’opposent à l’installation des germes pathogènes et à leur dissémination vers la cavité utérine, reposent sur un équilibre très fragile acquis entre le glycogène, l’acide lactique et la flore endogène naturelle. Cette dernière qui comprend de nombreuses espèces saprophytes (sans potentiel pathogène) et opportunistes (à potentiel pathogène et inoffensives pour la femme normale) colonise l’épithélium malpighien pavimenteux de la cavité vaginale jusqu’à l’endocol. Chez la femme en période d’activité génitale, cette flore comprend 8 à 10 espèces et varie en fonction de la date du cycle menstruel, des habitudes d’hygiène, des rapports sexuels, de l’existence d’une pathologie génitale sous-jacente, d’une intervention ou d’une chirurgie gynécologique et du mode de contraception. La flore anaérobie est quantitativement 5 à 10 fois plus importante que la flore aérobie. La maturation des cellules épithéliales vaginales s’accompagnent d’une production de glycogène. Sous la dépendance des œstrogènes, les Lactobacillus acidophilus (bacille de Döderlein) faisant partie de la flore saprophyte endogène transforment en acide lactique le glycogène contenu dans les cellules épithéliales superficielles , de sorte que le pH des sécrétions vaginales est à l’état physiologique acide et aux alentours de 4,5 .

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Table des matières

INTRODUCTION
1. RAPPEL SUR LE NEISSERIA GONORRHŒAE ET LA GONOCOCCIE
1.1. Historique
1.2.Epidémiologie
1.2.1. Agent pathogène et hôte
1.2.2. Source de contamination
1.2.3. Mode de contamination
1.2.3.1. Direct
1.2.3.2. Indirect
1.2.4. Facteurs de risque
1.3. Physiopathologie de l’appareil uro-génital et pathogénie de la gonococcie
1.3.1. Physiopathologie cervico-vaginale chez la femme
1.3.1.1. Au niveau du bas appareil génital
1.3.1.2. Au niveau du haut appareil génital
1.3.1.3. Les leucorrhées
1.3.2. Physiopathologie urétrale chez l’homme
1.3.3. Physiopathologie chez la petite fille
1.3.4. Pathogénie de la gonococcie
1.3.4.1. Rôle des différentes structures du gonocoque
1.3.4.1.1. Pilus
1.3.4.1.2. Protéine de membrane externe
1.3.4.1.3. Lipopolysaccharides
1.3.4.2. Produits élaborés
1.4. Diagnostic clinique de l’infection uro-génitale non compliquée à gonocoque
1.4.1. Chez l’homme
1.4.2. Chez la femme
1.4.3. Chez la petite fille
1.5. Complications et séquelles de la blennorragie gonococcique
1.5.1. Chez l’homme
1.5.2. Chez la femme
1.5.3. Chez les deux sexes
1.5.4. Chez le nouveau-né
1.6. Diagnostic biologique de l’infection gonococcique
1.6.1. Examen microscopique direct
1.6.2. Culture
1.6.2.1. Comportement du Neisseria gonorrhœae in vitro
1.6.2.2. Caractères culturaux
1.6.2.3. Caractères morphologiques des colonies étudiés au microscope
1.6.2.4. Test ou réaction d’oxydase
1.6.2.5. Test ou réaction de catalase
1.6.2.6. Diagnostic de confirmation de l’espèce gonorrhœae
1.6.2.6.1. Dégradation des hydrates de carbone
1.6.2.6.2. Détection de la présence de certaines enzymes
1.6.2.6.3. Etude de la possibilité de croissance à 22°C et sur milieux ordinaires
1.6.3. Autres diagnostics biologiques
2. RAPPEL SUR LES ANTIBIOTIQUES
2.1. Définition de l’antibiotique
2.2. Spectre d’activité
2.3. Historique
2.4. Familles d’antibiotiques
2.5. Modes d’action généraux
2.5.1. Bactériostase
2.5.2. Bactéricidie
2.6. Rappel sur la structure de la paroi bactérienne
2.6.1. Bactérie à GRAM positif
2.6.2. Bactérie à GRAM négatif
2.7. Mécanismes d’action des antibiotiques
2.7.1. Inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne
2.7.2. Inhibition de la synthèse protéique
2.7.3. Inhibition de la synthèse des acides nucléiques
2.7.4. Inhibition de la synthèse des folates
2.7.5. Action au niveau de la membrane cytoplasmique
3. RAPPEL SUR LA RESISTANCE BACTERIENNE AUX ANTIBOTIQUES
3.1. Définition
3.2. Historique et évolution des espèces bactériennes vers la résistance aux antibiotiques
3.3. Facteurs responsables de l’évolution des espèces bactériennes vers la résistance aux antibiotiques
3.3.1. Déterminants génétiques de la résistance
3.3.2. Facteurs favorisants la dissémination des souches résistantes
3.3.2.1. Pression de sélection exercée par la diffusion de l’antibiothérapie
3.3.2.2. Transmission croisée des souches résistantes
3.4. Résistances acquises
3.4.1. Résistance par mutation chromosomique
3.4.1.1. Caractères des mutations chromosomiques chez le 35 gonocoque
3.4.1.2. Facteurs favorisant la sélection des mutants résistants
3.4.1.3. Résistances chromosomiques proprement dites
3.4.2. Résistances plasmidiques
3.4.2.1. Plasmides de résistance
3.4.2.2. Transposons
3.4.2.3. Résistances plasmidiques du Neisseria gonorrhœae
3.5. Mécanismes de la résistance
3.5.1. Mécanisme enzymatique
3.5.2. Mécanismes non enzymatiques
3.6. Dissémination de la résistance bactérienne par transfert d’information génétique
3.6.1. Transfert des gènes de résistance plasmidique
3.6.1.1. La transduction
3.6.1.2. La transformation
3.6.1.3. Le transfert par conjugaison des plasmides conjugatifs
3.6.1.4. Le transfert par mobilisation des plasmides non conjugatifs mobilisables
3.6.2. Transfert des gènes de résistance transposables
3.6.3. Dissémination hétérogramique des gènes de résistance
3.6.4. Etude du transposon Tn3
3.6.4.1. Structure fonctionnelle
3.6.4.2. Mécanisme de transposition
3.6.5. Origine des matériels génétiques exogènes détectés chez les gonocoques
3.6.5.1. Transfert entre bactéries à GRAM négatif
3.6.5.2. Transfert hétérogramique
3.7. Détermination de la sensibilité du Neisseria gonorrhœae 8 aux antibiotiques
3.7.1. Méthode de dilution en milieu gélosé
3.7.1.1. Principe
3.7.1.2. Milieux de culture
3.7.1.3. Préparation des dilutions d’antibiotiques
3.7.1.4. Préparation des boîtes
3.7.1.5. Inoculum
3.7.1.6. Ensemencement
3.7.1.7. Choix de l’antibiotique
3.7.1.8. Incubation
3.7.1.9. Lecture des résultats
3.7.2. Méthode de diffusion des disques ou antibiogramme
3.7.2.1. Principe
3.7.2.2. Milieux de culture pour antibiogramme
3.7.2.3. Inoculum
3.7.2.4. Ensemencement
3.7.2.5. Choix des antibiotiques à tester
3.7.2.6. Disques antibiotiques et leur application
3.7.2.7. Lecture des résultats
3.7.2.8. Conversion entre valeurs de la CMI et du diamètre des zones d’inhibition
3.7.3. Technique du Etest
3.8.Etude de la β-lactamase du Neisseria gonorrhœae
3.8.1. Critères d’identification de la β-lactamase
3.8.2. Mécanisme d’action de la pénicillinase de type TEM-1
3.8.3. Détection de la présence de β-lactamase
3.8.3.1. Test β-lactamase direct
3.8.3.2. Test β-lactamase indirect
3.8.4. Inhibiteurs de β-lactamase
3.8.4.1. L’ acide clavulanique
3.8.4.2. Le sulbactam
CONCLUSION

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