LES GRANULES
La granulation a pour but de transformer des particules de poudre cristallisées ou amorphes en agrégats solides plus ou moins résistants et plus ou moins poreux appelés granulés ou grains. Cette opération est décrite ici car elle intervient dans la fabrication de plusieurs formes pharmaceutiques. Le granulé constitue un stade intermédiaire très fréquent dans la fabrication des comprimés, mais il peut aussi être utilisé directement soit sous formes multidoses, soit réparti en doses unitaires telles que gélules, sachets ou paquets.
Les particules y sont liées par des liaisons interatomiques et intermoléculaires diverses : forces de Van der Waal, liaisons hydrogène, etc.
Par rapport à un simple mélange de poudre, le granulé présente un certain nombre d’avantages : Meilleure conservation de l’homogénéité, Plus grande densité, Facilité d’écoulement supérieur, Répartition plus homogène pour les dosages volumétriques, Plus grandes aptitudes à la compression, Porosité supérieure facilitant la dissolution, Biodisponibilité.
Ces différentes propriétés sont fonction des adjuvants utilisés et du mode de préparation qui sont donc à choisir en tenant compte du type d’utilisation envisagé. Les granulés peuvent subir un enrobage.
LES COMPRIMES
Les comprimés sont des préparations de consistances solides, contenant un ou plusieurs principes actifs. Ils sont obtenus par compression simple ou multiple. Ils peuvent être enrobés ou non. Ils sont généralement destinés à voie orale. D’autres voies sont utilisables : les implants à usage sous cutané, les comprimés pour préparation injectable, les comprimés pour l’irrigation ou solution à usage externe, les comprimés à usage gynécologiques.
Les comprimés nécessitent une composition, une méthode de fabrication et de présentation adaptées à l’usage particulier auquel ils sont destinés. Ils sont de formes circulaires à surface plane ou convexe en général, sous forme de capsule, ou carré. Les comprimés peuvent avoir à leur surface une bande de cassure, des signes, les doses ou autres marques (OMS, 1994). Ils doivent offrir une solidité suffisante pour supporter les différentes manipulations auxquelles ils sont soumis, notamment l’emballage, l’entreposage et le transport, sans se s’éroder ni se briser (OMS, 1994).
Les comprimés ont pour formule galénique : un ou plusieurs principes actifs et les excipients. Les excipients sont utilisés dans la fabrication des comprimés. Les excipients jouent un rôle de vecteur (véhicule ou base). Ils contribuent ainsi à améliorer certaines propriétés du produit (comprimés) telles que la stabilité, le profil biopharmaceutique, l’aspect, l’acceptation par le patient et la facilitation de fabrication.
En fonction de la chimie du principe actif, les excipients sont choisis. Ce choix est également fonction de leur rôle tel que : Faciliter l’administration du principe actif, Faciliter la pénétration des produits à usage externe, Augmenter la durée de l’activité du principe actif, Assurer la stabilité du principe actif par conséquent la conservation jusqu’à la limite de péremption.
Les excipients doivent être inertes vis-à-vis du principe actif, des matériels de conditionnement et de l’organisme humain.
RAPPEL SUR LA PHYSIOPATHOLOGIE DE LA DIARRHEE
DEFINITION DE LA DIARRHEE
La diarrhée est l’émission des selles trop fréquentes (>3x/jour) et/ou abondantes (>250g/jour), due à des microorganismes (bactéries, virus, parasites et champignons, etc.). Elle peut être aiguë ou chronique.
La diarrhée aiguë dure en général au moins de 8 à 10 jours ; elle est précédée d’un transite normal et ne récidive pas à courte durée. La diarrhée chronique dure en général des mois ou des années ; le début d’une diarrhée chronique peut être confondu avec une diarrhée aiguë qui est beaucoup plus fréquente (Pichard et al, 2002).
PHYSIOPATHOLOGIE
Le mécanisme de contamination le plus fréquent est l’ingestion des microorganismes à partir de boissons, d’aliments contaminés ou par les mains sales.
Un faible niveau d’hygiène individuelle et collective favorise la transmission orofécale d’agents pathogènes responsables de la diarrhée, mais également d’autres maladies. La sélection intra-intestinale de microorganismes saprophytes ou commensaux par des antibiotiques peut entraîner une diarrhée infectieuse dite entéropathogène (Pichard et al, 2002).
Les agents pathogènes provoquent des nécroses cellulaires et un trouble d’absorption des sécrétions intraluminales, qui par la suite peuvent entraîner la dysenterie. La plupart de ces agents pathogènes produisent de la toxine. Au trouble de réabsorption vient s’ajouter une sécrétion accrue au niveau de l’entérocyte. Il est fondamental de considérer que ce mécanisme sécrétoire est impliqué, à un degré plus ou moins important, dans toutes les diarrhées. En effet, les solutés de réhydratation orale, qui sont les agents véritablement anti-diarrhéiques, doivent être utilisés dans tous les cas de diarrhée, car toutes les étiologies provoquent une activation entérocytaire avec hypersécrétion (Pichard et al, 2002).
MONOGRAPHIE DE LA PLANTE
La monographie de Adansonia digitata est présentée, en donnant tout d’abord la systématique de la plante, puis son origine, son habitat, son cycle végétatif, son caractère botanique et son usage. En plus de ces éléments précités, celle-ci continuera avec les données phytochimiques, pharmacologiques et toxicologiques.
ORIGINE
L’origine de Adansonia digitata est discutée, mais la plus connue est celle du côté du Nil et de la Mer Rouge. Le nom baobab vient du mot « bu-hibab », un nom arabe qui signifie nombreux grains. Ainsi, son origine est attribuée aux pays arabes (Kerharo et Adam, 1974).
HABITATION ET DISTRIBUTION
Adansonia digitata est répandu dans les zones soudaniennes (soudano-sahéliennes). Il est souvent planté au bord des villages et dans des brousses claires autrefois habitées (Malgras,1992).
Adansonia digitata s’adapte à tous les types de sols (Kerharo et Adam, 1974 ; Arama, 1980). A cause de ses multiples utilisations chez l’homme et les animaux, il a une grande distribution (Burkill, 1985).
CYCLE DE VEGETATION
Le baobab reste defeuillé pendant les six mois de la saison sèche, sa floraison est tardive. Après une floraison qui commence en Avril, les fruits mûrissent au mois de Juin (Malgras, 1992). Sa production est annuelle (Arama, 1980).
CARACTERES BOTANIQUES REMARQUABLES
Adansonia digitata est un arbre caractéristique de taille 15-20 m de long. Il a un tronc extrêmement énorme et épais qui peut atteindre 20 m de diamètre (Burkill, 1985). Le tronc est également dur, spongieux, avec d’énorme branches tortueuses, généralement étalées (Arama, 1980) et contorsionnées (Malgras, 1992).
Les écorces sont lisses, grisâtres avec des reflets bleutés argentés (Arama, 1980). Le baobab a une cime étalée (Malgras, 1992) ; son système racinaire est fabuleux, pouvant coloniser le sol jusqu’à 150 m du pied et descendant souvent jusqu’à 10 m de profondeur (Boullard, 2001).
Les feuilles de Adansonia digitata sont alternes, digitées à bord entier ou denticulé (Malgras, 1992); elles sont composées de six à sept folioles, obovées ou ovalées, acuminées, aigues et légèrement pubescentes au dessus.
Ses fleurs sont grandes, blanches, solitaires, pendantes (10-20cm) (Malgras, 1992). Elles ont des pédicelles très longs pouvant atteindre 80cm. Les fleurs sont pourvues de deux bractéoles et s’épanouissent le soir (Kerharo et Adam, 1974). Les feuilles accompagnent les fleurs (Arama, 1980). La pollinisation s’effectue surtout par les chauves-souris (Arama, 1980 et Burkill 1985).
Les fruits sont des capsules appelées pain de singe. Ces capsules oblongues sont ovoïdes ou arrondies, ligneuses et pubescentes de 8-15cm de large (Arama, 1980 et Malgras, 1992). Les fruits de baobab ont une longueur comprise entre 15 et 35cm. L’épicarpe du fruit est de couleur verdâtre, bronzé (Kerhro et Adam, 1974). Les fruits sont suspendus à l’extrémité d’un long pédoncule (Arama, 1980). Ils renferment de nombreuses graines noires, dures, dans une pulpe blanche, farineuse, acidulée et comestible (Arama, 1980) et entremêlé de fibres rougeâtres (Fortin, 1997).
DONNEES PHARMACOLOGIQUES
Adansonia digitata a de nombreuses propriétés pharmacologiques. Les feuilles ont une propriété antidiarrhéique (Le grand, 1988), leur macéré aqueux a une propriété anti-trypanosomias; le macéré des feuilles séchées est un gastroprotecteur (Karumi et al, 2008).
Les fleurs, après une extraction avec comme solvant methylène chloride, acetonitrile, méthanol,et eau, à polarité croissante au soxhlet. Elles ont une propriété antibactérienne (E. coli, Cereviseae, M. leprea, P.crustosum, Bifidobacterium subtilis), antifongique (C. albicans ), antiviral, et anti-complément immunologique (Locher et al, 1995). Leur extrait méthanolique a une activité antivirale et antiasthmatique (Ananil et al, 2000) ; ces propriétés (antivirales et antiasthmatiques) sont également produites par l’extrait méthanolique des racines et les écorces (Ananil et al, 2000). L’épicarpe a une propriété antiulcéreuse.
Les fruits ont des activités antidiarrhéiques (Le Grand, 1988). Leur extrait aqueux lyophilisé a des propriétés pharmacologiques : anti-inflammatoire (Kerharo et Adam, 1974 ; Ramadan et al, 1994), antalgique, fébrifuge (Baobabtek, 2006). Il a une activité antimicrobienne (Afolabi et Propoola, 2005).
Les graines ont des propriétés antidiarrhéiques (Le Grand, 1988), vulnéraire. En général, le baobab a des propriétés odontalgiques, antipyrétiques, laxatifs, antirachitiques, galactogènes, émollientes, anti-stomatites, antihémorragique, anti-dermatose. (Boullard, 2001).
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. MOTIVATIONS
III. OBJECTIFS
3.1. OBJECTIF GENERAL
3.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
IV. TRAVAUX ANTERIEURS
4.1. RAPPEL SUR LES GRANULES ET LES COMPRIMES
4.1.1. LES GRANULES
4.1.2. LES COMPRIMES
4.2. RAPPEL SUR LA PHYSIOPATHOLOGIE DE LA DIARRHEE
4.2.1. DEFINITION DE LA DIARRHEE
4.2.2. PHYSIOPATHOLOGIE
4.2.2.1. Facteurs favorisants
4.2.2.2. Prévention
4.2.2.3. Traitement
4.3. MONOGRAPHIE DE LA PLANTE
4.3.1. SYSTEMATIQUE DE ADANSONIA DIGITATA
4.3.2. ORIGINE
4.3.3. HABITATION ET DISTRIBUTION
4.3.4. CYCLE DE VEGETATION
4.3.5. CARACTERES BOTANIQUES REMARQUABLES
4.3.6. USAGES DU BAOBAB
4.3.7. DONNEES CHIMIQUES
4.3.8. STRUCTURES DE CERTAINS COMPOSES ISOLES DE ADANSONIA DIGITATA
4.3.9. DONNEES PHARMACOLOGIQUES
4.3.10. DONNEES TOXICOLOGIQUES
V. METHODOLOGIE
5.1. LIEU D’ETUDE
5.2. MATERIEL VEGETAL
5.3. METHODES D’ETUDE EXPERIMENTALES
5.3.1. CARACTERES ORGANOLEPTIQUES ET MACROSCOPIQUES
5.3.2. CARACTERES MICROSCOPIQUES
5.3.3. CONTROLE DE QUALITE DE LA DROGUE
5.3.3.1. Teneur en eau
5.3.3.1.1. Méthode gravimétrique
5.3.3.1.2. Méthode de l’entrainement azéotropique
5.3.3.2. Teneur en cendres
5.3.3.2.1. Cendres totales
5.3.3.2.2. Cendres insolubles dans l’acide chlorhydrique à 10%
5.3.3.2.3. Cendres sulfuriques
5.3.4. ETUDES PHYTOCHIMIQUES
5.3.4.1. Teneur en substances extractibles
5.3.4.2. Les extractions
5.3.4.3. Caractérisation des substances chimiques par les réactions en tube
5.3.4.3.1. Alcaloïdes
5.3.4.3.2. Substances polyphénoliques
5.3.4.3.3. Réaction à la cyanidine
5.3.4.3.4. Autres caractérisations
5.3.5. CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE (CCM)
5.3.5.1. Les dépôts
5.3.5.2. La migration
5.3.5.3. Observation
5.3.5.4. Révélation
5.3.6. DOSAGE DE CERTAINS ELEMENTS MINERAUX
5.3.6.1. Dosage des éléments minéraux, le sodium le potassium
5.3.6.2. Dosages de calcium et de fers
5.3.7. DETERMINATION DE LA TENEUR EN POLYSACCHARIDE
5.3.7.1. Matériels
5.3.7.2. La dépolymérisation : le méthanolyse
5.3.7.3. La dérivatisation
5.3.7.4. La chromatographie en phase gazeuse
5.3.8. DETERMINATION DE LA CHARGE BACTERIENNE
5.3.8.1. Prélèvement
5.3.8.2. Méthodes d’analyse
5.3.8.3. Recherche des germes
5.3.9. FORMULATIONS GALENIQUES
5.3.9.1. Granulation
5.1.3.9.1.1. Granulation par la voie sèche
5.1.3.9.1.2. Granulation par la voie humide
5.3.9.2. Contrôle de qualité des granules
5.3.9.2.1. Analyse granulométrique
5.3.9.2.2. Mesure de l’humidité résiduelle
5.3.9.2.3. Essai d’écoulement
5.3.9.2.4. Essai de stabilité
5.3.9.2.5. Tests phytochimiques
5.3.9.2.6. Test bactériologique
5.3.9.3. Fabrication des Comprimés
5.3.9.3.1. Essai en cours de fabrication
5.1.3.9.3.2. Essai sur les comprimes finis
VI. RESULTATS
6.1. MATERIEL VEGETAL
6.1.1. CARACTERES ORGANOLEPTIQUES ET MACROSCOPIQUES
6.1.2. CARACTERES MICROSCOPIQUES
6.1.3. DOSAGES
6.1.4. ETUDES PHYTOCHIMIQUES
6.1.4.1. Extractions
6.1.4.2. Caractérisations des groupes chimiques en tubes
6.1.4.3. La Chromatographie sur Couche Mince (CCM)
6.1.4.4. Dosages des minéraux
6.1.4.5. La charge bactérienne
6.1.4.6. Le dosage des monosaccharides
6.1.4.7. La formulation galénique
6.1.4.7. 1. Les granulés
6.1.4.7.1.1. Humidité résiduelle
6.1.4.7.1.2. Granulométrie
6.1.4.7.1.3. Ecoulement
6.1.4.7.1.4. Stabilité
6.1.4.7.1.5. Dosage des minéraux
6.1.4.7.1.6. Dissolution des granules
6.1.4.7.2. Les comprimés
6.1.4.7.2. 1. Uniformité de masse
6.1.4.7.2.2. Caractères macroscopiques des comprimes
6.1.4.7.2.3. Dureté
6.1.4.7.2.4. Friabilités
6.1.4.7.2.5. Temps de délitement ou temps de désagrégation
VII. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VIII. CONCLUSION
IX. RECOMMANDATIONS
X. REFERENCES
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