Les crevettes sont classées parmi les produits de luxe sur le marché mondial. Leur exploitation contribue considérablement au développement économique des pays producteurs. Madagascar se procure par l’aquaculture crevettière les 15% des recettes des produits exportés. (33) Au milieu de la décennie 1990, la pêche crevettière a atteint d’après les résultats officiels, son niveau maximum de production. Cela est certainement dû au le fait que les produits de mer constituent une grande partie de l’alimentation humaine. La délimitation de la zone de pêche nationale a entraîné la surexploitation. En effet, depuis quelques années, la production de la pêche crevettière située sur la côte Ouest de Madagascar est proche du maximum admissible sans endommager le stock naturel. L’expansion de ce secteur d’activité ne pourra donc se faire que par l’intermédiaire de l’aquaculture (8). C’est ainsi que le Centre du Développement de la Culture de Crevettes a été créé en juillet 1996. Et en avril 1998, un programme de collaboration intitulé « Projet de Développement de l’Aquaculture dans la Région Côtière Nord-Ouest de Madagascar » a été conclu entre le gouvernement malagasy et l’agence japonaise de coopération internationale (JICA) pour promouvoir l’aquaculture artisanale et à petite échelle(33). Le centre dispose d’une écloserie qui a pour objectif de déterminer la meilleure approche méthodologique et les normes biotechniques d’élevage de crevettes Panaeus monodon. Le but est de produire des post-larves saines, prêtes à l’élevage sur bassin.
Résumé biliographique
La Crevetticulture
Les crevettes sont des produits très recherchés sur les marchés internationaux, donc d’un très grand intérêt économique. L’exploitation se fait par pêche, conduisant à la recherche permanente de nouveaux fond toujours plus lointains et plus profonds. Du fait de la complexité de la croissance, de la durée nécessaire pour atteindre la première maturité sexuelle et de la brièveté de leur vie, les crevettes sont sensibles à la surexploitation. Sous peine d’une disparition irréversible des ressources et face à la forte demande mondiale en crevettes, des expériences de transplantation ont été entamées, c’est à dire qu’une espèce est introduite dans une région qui lui est naturellement étrangère comme si le cycle biologique de crevettes était reconstitué dans un milieu artificiel. Le but est d’abord de produire des larves dont la perte en milieu naturel est considérable puis de procéder à l’engraissement intensif de ces larves jusqu’au stade adulte commercialisable. L’aquaculture permet ainsi d’atteindre une exploitation comparable à celle des végétaux et animaux terrestres.
Résumé des principales activités rencontrées dans la crevetticulture
L’écloserie
L’écloserie assure la production de post-larves saines, prêtes à être transférées dans les bassins de prégrossisssement et de grossissement.
a-1) Réseau de fluides
L’écloserie utilise de l’eau douce, de l’eau de mer et de l’air. L’eau douce sert au nettoyage des équipements et au rinçage de tout le petit matériel. Elle sert aussi à baisser la salinité de l’eau de mer (cas de nurseries). L’eau de mer est utilisée après filtration sur sable à faible granulation, puis utilisant un filtre à cartouche CUNO de 5 à 0,3µm. Ainsi traitée, elle sert à alimenter toutes les unités. L’air permet d’ajuster la concentration en oxygène dans les bacs d’élevage.
a-2) Unité de maturation
Cette unité assure le stockage de géniteurs dans le bac de maturation. Elle a pour objet de fournir aux géniteurs les conditions propices pour le développement des gonades en vue d’obtenir une meilleure reproduction et des œufs bien fécondés.
a-3) Unité pondoir
C’est l’unité de production d’œufs. Les femelles dont les gonades sont jugées matures y seront transférées.
a-4) Unité éclosoir
C’est là que se déroule l’éclosion des œufs de crevettes pour donner des larves nauplii. Elle se trouve généralement dans le même local que le pondoir. Le but est d’établir des bonnes conditions pour l’éclosion des œufs afin de séparer définitivement les bons des mauvais œufs.
a-5) Unité élevage larvaire
Cette unité assure le bon déroulement du développement des différents stades larvaires allant du nauplii au post-larve. Elle constitue l’étape la plus importante et la plus délicate dans le cycle d’élevage en écloserie. Cette phase d’élevage se déroule pendant 12 à 15 jours dans les bacs d’élevage.
a-6) Unité nurserie
Cette unité termine les différentes étapes d’élevage en écloserie. Elle assure la croissance des post-larves P5 (une post-larve de 5 jours, âge compté à partir du dernier stade de mysis) jusqu’à P12 où elles seront ensemencées dans les bassins de prégrossissemnt ou directement dans le bassin de grossissement. Quelquefois, les postlarves doivent y rester jusqu’à P20 – P30 lorsque c’est nécessaire notamment en saison froide.
a-7) Unité production d’artémia
Elle assure l’éclosion des cistes d’Artémia pour donner des nauplii qui constituent l’aliment frais des larves à partir du stade zoé. La qualité et la quantité des nauplii obtenus sont déterminantes pour la réussite de l’élevage larvaire.
a-8) Unité production d’algue unicellulaire
Elle assure l’entretien et la multiplication des souches de phytoplancton. Aujourd’hui, les espèces cultivées pour l’élevage larvaire sont : Chaetoceros gracilis, Platymonas suesica, Isochryis sp et Thalassiosira pseudonana. Un mois avant la date de ponte, l’unité doit démarrer la production pour arriver au moins aux volumes de 150 à 200 litres dès l’apparition des premières zoés-1 en élevage larvaire.
a-9) Unité pathologie
Elle assure l’autocontrôle dans l’écloserie. Elle a pour tâche de vérifier l’état de santé des géniteurs, larves et post-larves dans l’écloserie. Elle est équipée d’un laboratoire d’analyse de crevettes, d’eau, de bactéries, de différents paramètres physicochimiques. Cette unité est opérationnelle pour toutes les autres unités.
Les bassins
Prégrossissement
Cette étape inclut la production de juvéniles. Les post- larves sont élevées dans le bassin de prégrossissement jusqu’à ce qu’elles acquièrent environ un poids de 2g. Cette phase dure 30 à 50 jours.
Grossissement.
C’est la dernière étape du cycle de vie des crevettes dans son milieu de culture artificiel. Les crevettes sont élevées jusqu’à ce qu’elles atteignent le stade adulte commercialisable. Les différentes activités rencontrées sont : le suivi des paramètres physico-chimiques (pH, O2 dissout, NH4 + ,…), la distribution d’aliment, le changement d’eau et l’échantillonnage (suivi de biomasse).
Rappel de la biologie de crevettes Panaeus monodon
Les raisons du choix de Panaeus monodon ou “giant tiger” reposent sur le fait que cette crevette s’adapte bien au climat tropical chaud, se traduisant par une croissance rapide pouvant satisfaire la forte demande mondiale.
Classification
Règne……………………: Animal
Embranchement………: Arthropodes
Sous-embranchement : Mandibulates
Classe………………….. : Crustacés
Sous-classe ……………: Malacostracés
Super-ordre…………….: Eucarides
Ordre…………………….: Décapodes
Famille…………………..: Penaeidae
genre……………………..: Panaeus
espèce…………………… : monodon
Biologie
Les adultes vivent en mer dans les zones profondes de 20 à 70m. La reproduction dépend surtout de la saison, des conditions climatiques (salinité et température) et également des cycles lunaires. Après l’éclosion des œufs, ( >1.000.000 par femelle) les larves ont une période planctonique. Au cours de 2 à 3 semaines de l’éclosion, les larves passent par différents stades larvaires (nauplii, zoé, mysis) et se terminent par le stade post-larve. Les post-larves vont remonter dans les estuaires, mangroves où elles restent 4 ou 5 mois. Elles se nourrissent de petits crustacés, de moules de vers et de détritus. Devenues sub-adultes, les crevettes retournent en mer profonde pour recommencer un nouveau cycle de reproduction.
Généralités sur les huiles essentielles
Historique
Les intérêts des huiles essentielles sont connus depuis la haute antiquité :
– les Egyptiens préparaient l’essence de cèdre par distillation sèche 4000ans avant Jésus Christ, ils pratiquaient aussi la momification à l’aide des essences aromatiques dont ils avaient remarqué les propriétés antiseptiques.
– 2000ans avant Jésus Christ, un chinois découvrait l’hydrodistillation qui est la technique d’extraction la plus répandue.
– Au XIIIè siècle, le romarin est utilisé dans plusieurs traitements médicaux (stimulant digestif, surmenage, maladie intestinale)
– En cosmétique et parfumerie, en 1754, la découverte de l’eau de Cologne par un italien marque la naissance d’une véritable industrie de parfums.
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Table des matières
I-INTRODUCTION GENERALE
II-RESUME BIBLIOGRAPHIQUE
II-1) La crevetticulture
II-1-1) Résumé des principales activités rencontrées dans la crevetticulture
a) Ecloserie
b)Bassin
II-1-2) Rappel de la biologie de crevettes Panaeus monodon
II-2) Généralités sur les huiles essentielles
II-2-1) Historique
II-2-2) Définition
II-2-3) Répartition et localisation chez la plante
II-2-4) Fonctions des huiles essentielles chez la plante
II-2-5) Caractéristiques
II-2-6) Composition chimique
II-2-7) Propriétés pharmacologiques
II-2-8) Utilisations des huiles essentielles
II-2-9) Conservation
II-3) Vibrionaceae
II-3-1) Définition
II-3-2) Morphologie et structure
II-3-3) Classification
II-3-4) Culture et croissance
II-4) Description botanique et utilisation empirique de la plante C. fragans
II-4-1) Systématique botanique
II-4-2) Description botanique
II-4-3) Répartition géographique
II-4-4) Données ethnobotaniques
III-MATERIELS ET METHODES
III-1) Recherche de la population microbienne présente dans l’échantillon (larves, post-larves, eau d’élevage)
III-1-1) Isolement des colonies microbiennes
III-1-1-1) Préparation des suspensions mères
III-1-1-2) Ensemencement bactérien
III-1-1-3) Purification des colonies isolées
III-1-1-4) Conservation
III-1-2) Identification microbienne
III-1-2-1) Etude des caractères culturaux
A) Sur milieu solide
B) Sur milieu liquide
III-1-2-2) Etude des caractères morphologiques d’une cellule
A) Examen à l’état frais
B) Examen après coloration Gram
III-1-2-3) Etude des caractères biologiques
Type respiratoire
III-1-2-4) Etude des caractères biochimiques et physiologiques
A) Tolérance à la salinité du milieu
B) Recherche de catalases
C) Recherche d’oxydases
D) Recherche d’indoles et de l’uréase
E) Test au milieu Hajna-Kligler
F) Test à l’API 20 NE
III-2) Recherche de la population microbienne impliquée dans la mort de larves et de post-larves
III-3) Etudes physique, chimique, microbiologique et biologique de huile essentielle
III-3-1) Extraction
III-3-2) Etudes physique et organoleptiques
III-3-3) Etude chimique
III-3-4) Etude microbiologique
A) Détermination de CMI, CMB et la concentration en huile essentielle utilisable dans le traitement de maladie en larviculture de crevettes
B) Comparaison de l’action inhibitrice de l’huile essentielle et celle de l’antibiotique Elvagine
C) Comparaison de l’action inhibitrice de l’huile essentielle et celle des autres antibiotiques utilisés dans le traitement de larves et post-larves de crevettes (oxytetracycline, terramycine)
D) Test du pouvoir antimicrobien de l’odeur de l’huile essentielle
E) Comparaison de l’effet antimicrobien de l’huile essentielle et celui des autres huiles essentielles extraites de Eucalyptus citrodora, Citrus simensis
III-3-5) Etude biologique : Toxicité de l’huile essentielle vis à vis de larves et post-larves de crevettes
IV-RESULTATS
IV-1) Isolement
IV-1-1) Préparation de la suspension mère
IV-1-2) Ensemencement bactérien
IV-1-3) Purification des colonies
IV-1-4) Conservation
IV-2) Identification
IV-2-1) Caractères culturaux
IV-2-2) Caractères morphologiques
IV-2-3) Caractères biologiques
IV-2-4) Caractères biochimiques et physiologiques
IV-2-5) Noms de genres et d’espèces des bactéries isolées
IV-3) Recherche de la population impliquée dans la mort de larves et post-larves de crevettes
IV-3-1) Expériences avec les larves
IV-3-2) Expériences avec les post-larves
IV-4) Etudes physique, chimique, microbiologoque et biologique de l’HE
IV-4-1) Etude physique
IV-4-2) Etude chimique
IV-4-3) Etude microbiologique
A) Détermination de CMI, CMB
B) Détermination de la concentration en HE utilisable in vivo
C) Action antimicrobienne de l’HE et de l’Elvagine
D) Action antimicrobienne de l’HE, Elvagine, OTC, Terramycine
E) Test du pouvoir antimicrobien de l’odeur de l’HE
F) Effet antimicrobien de l’HE de C.fragans, E.citrodora, C.simensis
IV-4-4) Etude biologique : Test de toxicité
V- DISCUSSION
VI- CONCLUSION GENERALE