La luxation de l’épaule se définit comme le déplacement permanent des deux surfaces articulaires constituant cette articulation à savoir la surface glénoïde et la tête humérale. Le déplacement de la tête humérale peut se faire en avant ou en arrière de la glène de la scapula. La survenue de la luxation antéro-interne de l’épaule est une situation fréquente en traumatologie. Elle représente 11% des traumatismes de l’épaule, tous âges confondus (1). Les circonstances de l’accident et les signes cliniques classiques évoquent facilement le diagnostic et la radiographie simple de l’épaule le confirme. Des lésions associées peuvent exister. La réduction orthopédique suivie d’une contention suffit largement à traiter la luxation antéro-interne de l’épaule. Habituellement, le pronostic est bon et l’évolution est favorable. La description précise des lésions rencontrées ont permis de mieux connaître la physiopathologie de la luxation et les facteurs prédictifs de la récidive. Pour autant, les données de la littérature ne permettent pas encore d’appliquer une prévention primaire efficace pour éviter un premier épisode de luxation, ou des mesures de prévention secondaires qui permettraient d’éviter le passage à la chronicité.
RAPPEL ANATOMIQUE ET GENERALITE SUR LA LUXATION ANTEROINTERNE DE L’EPAULE
RAPPEL ANATOMIQUE
L’articulation scapulo-humérale unit l’humérus à la scapula. C’est une articulation synoviale sphéroïde extrêmement mobile et instable compte tenu de la morphologie et de la disposition des pièces osseuses. Trois facteurs interviennent dans la stabilité : la morphologie osseuse, les muscles, les structures capsulo-ligamentaires et le labrum .
ANATOMIE DESCRIPTIVE
Les surfaces articulaires
Elles sont recouvertes de cartilage hyalin
a) La cavité glénoïdale
Peu excavée, ovalaire et à grosse extrémité inférieure, elle regarde latéralement, en avant et légèrement en haut. Elle présente en son centre le tubercule glénoïdal
b) Le bourrelet glénoïdal
C’est un fibro-cartilage, triangulaire à la coupe dont la base s’insère sur le pourtour de la cavité glénoïdale. Il en augmente la surface et la profondeur. La congruence des surfaces articulaires est cependant imparfaite, d’où la fréquence des luxations.
c) La tête humérale
Elle correspond au tiers d’une sphère de 30 mm de rayon. Elle regarde médialement, en haut et en arrière .
Son axe d’orientation fait :
– avec l’horizontale un angle de 45°
– avec l’axe diaphysaire un angle d’inclinaison de 130°,
– avec l’axe transversal de l’épiphyse inférieure, un angle de déclinaison de 20° .
Capsule articulaire
a) Membrane fibreuse
Elle est lâche et fragile, mais renforcée par les tendons des muscles périarticulaires et par des ligaments.
Elle s’attache :
– sur le pourtour du bourrelet glénoïdal et la partie adjacente du col de la scapula ; elle est repoussée jusqu’à la base du processus coracoïde pour recouvrir le tendon du chef long du biceps qui reste en dehors de la cavité synoviale ;
– sur le col anatomique en s’éloignant de la tête médialement. Elle présente à ce niveau des freins capsulaires qui rejoignent la surface cartilagineuse.
b) Membrane synoviale
Elle présente :
– des prolongements constants : pour le tendon du chef long du biceps brachial et sous le tendon du muscle subscapulaire :
– des prolongements inconstants : au niveau de l’incisure glénoïdale et à travers le ligament coraco-huméral
– des plis synoviaux, contre les freins capsulaires.
Ligaments
a) Ligament coraco-huméral
Epais et très résistant, il renforce la face supérieure de la capsule articulaire. Il unit le bord latéral du processus coracoïde aux tubercules majeur et mineur de l’humérus. Faible suspenseur de l’humérus, il est le frein principal de la flexionextension.
b) Ligaments gléno-huméraux
Il renforce en avant la capsule. Ils sont au nombre de trois, supérieur, moyen et inférieur :
Le ligament gléno-huméral supérieur
Né au niveau du pôle supérieur de la cavité glénoïdale ;
– Il se dirige transversalement vers le tubercule mineur.
Le ligament gléno-huméral moyen
– Né au-dessous du précédent, il se dirige obliquement en s’élargissant jusqu’à la moitié inférieure du tubercule mineur ;
– Il limite avec le ligament supérieur une zone faible de la capsule mais comblée par le tendon du muscle subscapulaire.
Le ligament gléno-huméral inférieur
– Le plus résistant des trois, il est né de la face antérieure du bourrelet glénoïdal et de la partie avoisinante du col de la scapula.
– Il est oblique en bas et latéralement.
– Il se fixe à la face antéro-médiale du col chirurgical.
c) Ligament coraco-glénoïdien
C’est un faisceau isolé du ligament coraco-huméral qui se fixe à la partie postéro-supérieure du bourrelet glénoïdal.
d) Ligament huméral transverse
C’est une bandelette fibreuse tendue en pont entre les lèvres du sillon intertuberculaire de l’humérus.
Vaisseaux et nerfs
a) Les artères sont des rameaux des artères supra-scapulaire, circonflexes humérales antérieure et postérieure.
b) Les lymphatiques de la face antérieure se drainent dans les nœuds axillaires et ceux de la face postérieure, dans les nœuds cervicaux.
c) Les nerfs sont des rameaux des nerfs supra-scapulaire, axillaire et pectoral latéral.
Bourses synoviales péri-articulaires
Outre les prolongements de la membrane synoviale, plusieurs bourses séreuses favorisent le glissement des structures péri-articulaires :
– la bourse subacromiale ;
– la bourse subdeltoïdienne qui communique souvent avec la précédente ;
– la bourse subcoracoïdienne ;
– la bourse du muscle coraco-brachial ;
– les bourses des muscles grand rond et grand dorsal.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPEL ANATOMIQUE ET GENERALITE SUR LA LUXATION ANTERO-INTERNE DE L’EPAULE
1. Rappel anatomique
1. Anatomie descriptive
1.1. Surfaces articulaire
1.2. Capsule articulaire
1.3 .Ligaments
1.4 .Vaisseaux et nerfs
1.5 .Bourses synoviales péri-articulaires
2. Anatomie fonctionnelle
2.1. Flexion-extension
2.2. Abduction-adduction
2.3. Rotations latérale et médiale
2.4. Circumduction
II.La luxation antéro-interne de l’épaule
1. Epidémiologie
2. Mécanisme de luxation
3. Diagnostic
4. Traitement
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
1. Matériels et méthodes
1. Cadre de l’étude
2. Période d’étude
3. Critères d’inclusion
4. Méthodologie
II. Les résultats
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION ET SUGGESTIONS
I . Discussion
1-définitions
2-épidémiologie
3-étiologie
4-anatomo-pathologie
5-diagnostic
6-traitement
II. Suggestions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE