Rappel anatomique
L’hématurie est généralement d’origine rénale ou vésicale ; cependant certaines pathologies de la prostate et de l’urètre sont susceptibles de saigner. C’est pourquoi nous allons brièvement envisager un rappel anatomique de ces différents organes. [21]
Les reins
Le rein est un organe glandulaire pair dont la fonction principale est la sécrétion de l’urine. Il joue un rôle capital dans la régulation de l’hémostase. Il est développé à partir des ébauches uro-génitales, il peut être l’objet de beaucoup d’anomalies :
• Agénésie rénale : (uni ou bilatérale)
• Reins poly kystiques
• Reins ectopiques : (iliaque ou pelvien)
• Reins fusionnés.
Il est situé de chaque côté de la colonne vertébrale, de surface lisse chez l’adulte, irrégulière et polylobée chez le nouveau-né. Il a une forme de haricot, de couleur rouge brun, consistance ferme. Son volume varie de 135 à 150cm3, son poids environ 140g chez l’homme et125g chez la femme. Il mesure 12cm de Long 6cm de largeur, et l à 3cm d’épaisseur. Ses dimensions sont variables avec l’âge, la taille et le sexe. Il est situé dans une loge qui est délimitée par un fascia péri rénal et un fascia rétro-rénal qui s’unissent en haut pour suspendre le rein à la face inférieure du diaphragme.
C’est un organe rétro- péritonéal. Il est entouré de tissus cellulo-graisseux lâches, (la capsule adipeuse du rein). [12. 14] Schéma 1 [15] Ils sont en rapport avec le diaphragme, le hiatus costo-lombaire, le cul de sac pleural, le dernier espace intercostal et son paquet veineux et nerveux, le grand droit, le grand oblique, le quadrilatère grynfeld, aponévrose du transverse et le ligament lombo-costal, le psoas, carré des lombes en arrière. En avant : l’angle colique droit, le foie, le duodénum pour le rein droit. La racine du méso colon transverse, la queue du pancréas avec les vaisseaux spléniques, la rate, l’angle colique gauche pour le rein gauche.
Sur une coupe longitudinale du rein on observe : Le sinus du rein qui contient les éléments excréteurs (calices), les artères, les veines du rein. Une coupe du parenchyme rénal montre deux zones :
*Substance médullaire,
*La substance corticale.
Histologiquement chaque rein est constitué par la répétition à des millions d’exemplaires d’un élément toujours semblable à lui-même : le néphron, canal tortueux, long de 5cm. On décrit à ce tube plusieurs segments : Le glomérule de Malpighi Le tube contourné (ou partie proximale du tube urinifère) L’anse de Henlé (partie intermédiaire) La pièce intermédiaire de SCHWEIGER-SEIDEL (partie distale).
La vessie
Organe situé dans le pelvis assure la continence urinaire de la miction. Développé à partir du sinus uro-génital définitif en sa partie vésicale. La vessie est le siège de beaucoup de malformations :
* Les malformations de l’ouraque :
La fistule de l’ouraque
Le sinus de l’ouraque
Le kyste de l’ouraque.
* Les malformations de la vessie :
L’extrophie vésicale
Les agénésies vésicales.
Les vessies doubles et cloisonnées sont rares.
La vessie est un organe musculo-membraneux, intermédiaire entre uretères et urètre, et dans lequel l’urine sécrétée de façon continue par les reins, s’accumule et séjourne dans l’intervalle des mictions. Sa souffrance retentit souvent sur les uretères, les reins, mais aussi sur l’urètre.
Situé à l’état de vacuité dans le pelvis en arrière de la symphyse pubienne et du pubis.
Chez l’homme : en avant des vésicules séminales et du rectum et au-dessus de la prostate.
Chez la femme : en avant de l’utérus et du vagin, et au-dessus du diaphragme pelvien.
La vessie pleine présente une paroi supérieure qui ascensionne et déborde le bord supérieur de la symphyse pubienne. De forme piriforme, comprend : Corps globuleux à l’état de réplétion et aplatie à l’état de vacuité. Présente une face supérieure et deux faces latérales.
La capacité :
Chez l’adulte : la capacité anatomique maximale est de 2 à3 litres. La capacité physiologique est d’environ 150ml pour le premier besoin d’uriner (B1) et de 300ml pour le besoin normal (B2). Chez la femme, la capacité vésicale est plus importante que chez l’homme. Chez l’enfant, la capacité vésicale est de 50ml à 1 an, 100ml à 2 ans, 150ml à 4 ans, 200ml à 6 ans et 250ml à 11 ans. La vessie est bien maintenue à l’exception de sa face supérieure, par des fascias, des ligaments, le diaphragme pelvien et le périnée.
Vascularisation :
A l’inverse de la plupart des viscères tels que le foie ou les reins, qui sont irrigués par un seul pédicule, la vessie en sa qualité d’organe impaire et médian bénéficie d’une vascularisation multiple qu’il importe de bien connaître dès lors que l’on se trouve dans l’obligation d’en assurer l’hémostase.
Trois contingents principaux participent à l’irrigation vésicale.
* Deux contingents postéro latéraux à dominante artérielle issus des axes vasculaires hypogastriques et se répartissant en deux courants : Ombilical, et genito-vésical.
* Un contingent antérieur à dominante veineuse, se résumant pour l’essentiel au plexus de Santorini dont l’hémostase méthodique représente l’un des gestes les plus délicats de la chirurgie de l’exérèse du bas appareil urinaire.
Mécanisme d’hématurie d’origine vésicale :
Dans notre contexte la bilharziose urinaire est la première cause d’hématurie d’origine vésicale par la migration des œufs de schistosoma haematobium qui se trouvent dans les veines de la sous muqueuse. La quasi-totalité des tumeurs de vessie entraînent une hématurie par l’hyper vascularisation des tumeurs. Ces vaisseaux peuvent se rompre et provoquer une hématurie, et qui peut envahir les organes voisins (utérus, rectum, vagin etc.) et des métastases à distance.
Les lithiases vésicales peuvent saigner par action mécanique en blessant l’urothélium ainsi que les traumatismes vésicaux.
|
Table des matières
I Introduction
II Généralités
A Rappel anatomique en rapport avec l’hématurie
1 Les reins
Mécanisme d’hématurie d’origine rénale
2 La vessie
Mécanisme d’hématurie d’origine vésicale
3 Les uretères
Mécanisme d’hématurie d’origine urétérale
4 La prostate
Mécanisme d’hématurie d’origine prostatique
5 Urètre
Mécanisme d’hématurie d’origine urétrale
B Rappel physiologique
1 Mécanisme de fonctionnement du rein
Formation de l’urine
C Généralité sur l’hématurie macroscopique
1 Définition
2 Physiopathologie
3 Diagnostic
3-1 Diagnostic positif
3-2 Diagnostic différentiel
3-3 Diagnostic topographique
3-4 Diagnostic étiologique
4 Etiologies
4 -1 Les causes urologiques
4 -2 Les causes néphrologiques
5 Les résultats des examens complémentaires selon les pathologies
6 Prise en charge de l’hématurie
6-1 Buts
6-2 Moyens
6-2-1 Médicaux
6-2-2 Chirurgicaux
Evolutions et complications
Pronostics
Indications
III Méthodologie
1 Cadre d’étude
2 Type d’étude et période d’étude
3 Patients
IV Résultats
V Commentaires et discussion
VI Conclusion
Télécharger le rapport complet