Le terme de « tumeur du rein » est utilisé en pratique pour désigner les néoplasies primitifs du rein, à l’exclusion des tumeurs de la voie excrétrice et des infiltrations néoplasiques rénales provenant d’une tumeur du voisinage (1). Le cancer du rein est rare. Il représente 3 % des cancers de l’adulte. Il constitue le 3ème cancer urogénital après les tumeurs de la prostate et de la vessie. Les tumeurs bénignes sont rares. Elles représentent moins de 5 % des tumeurs rénales (2). En l’absence de traitement, la tumeur rénale peut être fatale pour le patient (3). La rupture hémorragique spontanée d’une tumeur rénale constitue une urgence vitale.
RAPPELS
RAPPEL ANATOMIQUE DU REIN ET DES VOIES EXCRETRICES SUPERIEURES
LES REINS
Les reins sont des organes pairs de couleur brun rougeâtre entourés de tissu cellulo- graisseux. Ils ont la forme d’un haricot et mesurent environ 12 cm de long, 6 cm de large et 3 cm d’épaisseur chez l’adulte. Un rein a un poids moyen de 150 g. Les reins sont situés immédiatement sous le diaphragme, dans la partie supérieure de l’espace retropéritonéale de part et d’autre de la colonne vertébrale entre la 11ème vertèbre dorsale et la 3ème lombaire. A cause de la présence du foie, le rein droit est plus bas que le gauche.
Le rein présente un bord externe qui est convexe et un bord interne par où se détache le hile.
MOYENS DE FIXITE
Le rein est soutenu par trois couches de tissus :
• La capsule fibreuse, couche interne transparente et brillante, constitue une barrière étanche aux infections des régions voisines.
• La capsule adipeuse, couche intermédiaire, soutient le rein et le protège des coups.
• La couche extérieure, le fascia de Gérota est constitué de tissu conjonctif dense qui ancre l’organe aux structures voisines.
RAPPORTS ANATOMIQUES
Chaque rein est entouré de tissu cellulo-graisseux et est situé, avec la glande surrénale, dans un sac fibreux. L’ensemble constitue la loge rénale. Par l’intermédiaire de cette loge, le rein est en rapport :
• En haut avec le diaphragme, dont le rein en est séparé par la glande surrénale.
• En arrière avec la partie postéro-inférieure du thorax (le cul de sac pleural, les 11ème et 12ème côtes), qui se poursuit par le muscle psoas en bas.
• En dedans, à droite, il est séparé à droite de la veine cave inférieure (VCI) et à gauche de l’aorte par les vaisseaux génitaux.
• En avant et à droite, par l’intermédiaire du péritoine le rein est en rapport avec la face postérieure du foie, le bloc duodéno-pancréatique et l‘angle colique supérieur. A gauche, par l’intermédiaire du péritoine, il est en rapport avec la rate, la queue du pancréas et l’angle colique gauche.
VASCULARISATION
a. Les artères rénales
L’artère rénale droite est longue de 7 cm. Elle passe en arrière de la VCI et se termine par deux branches : la branche pré-pyélique et la branche retro-pyélique. L’artère rénale gauche est plus courte, elle mesure environ 5cm. Elle va d’emblée à l’intérieur du pédicule rénal et se termine par les 2 branches pyéliques. La branche pré-pyélique se divise en 3 à 4 branches et donne une branche inférieure : l’artère pyélique inférieure. La branche retro-pyélique se ramifie en 3 à 5 branches et donne naissance à l’artère pyélique supérieure.
L’artère rénale donne deux collatérales : l’ascendante ou l’artère surrénalienne inférieure et la descendante ou l’artère urétérale supérieure .
Après être entrée dans le rein, l’artère rénale se ramifie immédiatement et donne naissance aux artères segmentaires, qui à leur tour se ramifient en artères inter lobaires. A partir des artères inter lobaires se forment les artères arquées qui vont donner naissance aux artères inter lobulaires. Les artères inter lobulaires vont ensuite se ramifier en artérioles afférentes pour se déverser au niveau des capillaires glomérulaires qui vont se fusionner pour former les artères efférentes. Ces dernières vont se ramifier en capillaires peritubulaires. Ces artères sont terminales, volumineuses, sans valvule, de 8-10mm de diamètre.
b. Les veines rénales
A partir des capillaires glomérulaires, les veines inter lobulaires se fusionnent en veines arquées qui vont donner les veines inter lobaires. De là, les veines inter lobaires vont se fusionner à leur tour pour donner naissance aux veines segmentaires. Une branche pré-pyélique et une branche retro-pyélique vont converger pour former les veines rénales qui se jettent dans la VCI. Il existe deux collatérales qui sont la veine mésentérique supérieure et la veine surrénalienne inférieure, inconstante.
c. Les lymphatiques
Ils forment 2 ou 3 gros troncs situés autour de la veine rénale. Du côté droit, les troncs antérieurs, pré-veineux, se rendent dans les ganglions juxta-aortiques droits. Les troncs postérieurs, retro-veineux, vont aux ganglions retrocaves. A gauche, les lymphatiques du rein gauche se jettent tous dans les ganglions juxta-aortiques gauches.
d. Les nerfs
Les nerfs proviennent du plexus solaire. Ils se repartissent en deux plans : un plan antérieur provenant du ganglion aorto-rénal cheminant au bord supérieur de l’artère rénale et un plan postérieur issu des nerfs petits splanchniques cheminant à la face postérieure de l’artère.
STRUCTURE INTERNE
Le rein comporte une partie centrale, la médullaire et une zone externe périphérique dite la corticale :
-La médullaire est faite de 6 à 8 formations pyramidales : pyramides de Malpighi dont la base est dirigée vers la corticale. Elles sont séparées les unes des autres par les colonnes de Bertin qui sont en continuité avec la corticale. Des pyramides de Malpighi partent des formations étroites et longues à sommet tourné vers la capsule formant ainsi les pyramides de Ferrein.
-La corticale est située entre la capsule et les pyramides de Malpighi et se prolonge par les colonnes de Bertin.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. RAPPEL ANATOMIQUE DU REIN ET DES VOIES EXCRETRICES SUPERIEURES
I-1. LES REINS
I-1-1. MOYENS DE FIXITE
I-1-2. RAPPORTS ANATOMIQUES
I-1-3. VASCULARISATION
I-1-4. STRUCTURE INTERNE
I-2. LES VOIES EXCRETRICES
I-2-1. LES CALICES
I-2-2. LE BASSINET
I-2-3. L’URETERE
II. RAPPEL HISTOLOGIQUE DU REIN
III. RAPPEL NOSOGRAPHIQUE SUR LES TUMEURS RENALES
III-1. LES CANCERS DU REIN
III-1-1. EPIDEMIOLOGIE
III-1-2. CIRCONSTANCE DE DECOUVERTE
III-1-3. EXAMEN CLINIQUE
III-1-4. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
III-1-5. TRAITEMENT
III-2. LES TUMEURS BENIGNES DU REIN
III-2-1. ANGIOMYOLIPOME
III-2-2. ONCOCYTOMES
III-2-3. KYSTES
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. PATIENTS ET METHODES
I-1. PATIENTS
I-2. PERIODE D’ETUDE
I-3. METHODES
I-3-1. CRITERES DE SELECTION
I-3-2. CRITERES D’INCLUSION
I-3-3. CRITERES D’EXCLUSION
I-3-4. PARAMETRES ETUDIES
II. RESULTATS
II-1. CARACTERES EPIDEMIOLOGIQUES
II-1-1. FREQUENCE
II-1-2. AGE
II-1-3. SEXE
II-1-4. FACTEURS DE RISQUE
II-1-5. CIRCONSTANCE DE DECOUVERTE
II-1-6. SIGNES CLINIQUES
II-1-7. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
II-1-8. RESULTAT ANATOMOPATHOLOGIQUE
II-1-9. TRAITEMENT
II-1-10. EVOLUTION
III. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
III-1. EPIDEMIOLOGIE
III-1-1. FREQUENCE
III-1-2. AGE
III-1-3. SEXE
II-2. FACTEURS DE RISQUE
II-2-1. LE TABAGISME
II-2-2. LES ANTECEDENTS FAMILIAUX
II-2-3. EXPOSITION D’ORIGINE PROFESSIONNELLE
III-2-4. OBESITE
III-2-5. FACTEURS NUTRITIONNELS
III-3. CIRCONTANCE DE DECOUVERTE
III-4. MANIFESTATIONS CLINIQUES
III-5. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
III-5-1. ECHOGRAPHIE
III-5-2. TDM
III-5-3. IRM
III-5-4. ARTERIOGRAPHIE
III-5-5. UIV
III-5-6. EXAMEN ANATOMOPATHOLOGIQUE
III-6. TRAITEMENT
III-6-1. TRAITEMENT CHIRURGICAL
III-6-2. TRAITEMENT MEDICAL
III-6-3. EVOLUTION ET PRONOSTIC
IV. SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE