En 1677, un médecin anatomiste Danois nommé Caspar BARTHOLIN le Second (1655-1738) a découvert pour la première fois une paire de glande vulvaire. Il lui a donné son nom, d’où l’appellation « glande de Bartholin ». Elles sont situées au 1/3 postérieur de la vulve. Si cette dernière aurait été le visage d’une horloge, elles seraient plus précisément retrouvées à 4h et à 8h. (1, 2) Ces glandes sont petites et invisibles à l’œil nu. Mais minuscules qu’elles soient, elles peuvent engendrer des troubles aussi bien fonctionnels qu’esthétiques de la vulve. De plus, la région vulvaire est un territoire carrefour septique entre le méat urinaire, le vagin et l’anus. Vue la position anatomique de ces glandes, elles ne sont donc pas à l’abri de l’infection causant une bartholinite qui est une urgence chirurgicale. Mais à part, on peut avoir d’autres pathologies comme l’enkystement, ou bien la cancérisation de la glande. (3, 4) Il est donc impératif d’approfondir les études concernant la pathologie de cette glande qui est volontiers banalisé, pourtant elles révèlent un traitement médico-chirurgical sous peines de complications graves. L’objectif de notre étude c’est de rechercher les principaux facteurs de risques et les étiologies des pathologies pouvant intéresser la glande de Bartholin afin d’établir une prévention et la prise en charge.
RAPPEL ANATOMIQUE DE LA VULVE
CONFIGURATION GENERALE
La vulve est l’organe sexuel externe de la femme constituée par : le mont de vénus, des grandes et des petites lèvres, du clitoris et des organes érectiles, du vestibule qui contient le méat urétral, l’orifice externe du vagin et les glandes vulvaires. Située entre les cuisses, la vulve s’étend devant le pubis. Sa limite interne est représentée par le fascia inférieur du diaphragme urogénital sur le quel se fixe les glandes érectiles. En position gynécologique, elle se présente sous forme de saillie ovoïde à grand axe vertical avec une fente médiane : la fente vulvaire qui sépare les grandes lèvres. En écartant les grandes lèvres, on découvre deux nouveaux replis : les petites lèvres qui limite les vestibules et qui se réunissent en avant et en arrière. Entre les deux petites lèvres apparaît un espace ovalaire nommé le vestibule vulvaire qui est limité en avant par le clitoris, et en arrière par la fourchette vulvaire. Dans le sillon qui sépare l’orifice vaginal des petites lèvres (sillon labio-hyméneal ou nympho-hyménéal) s’ouvrent les orifices des canaux des glandes de Bartholin qui sécrètent un liquide contribuant à la lubrification du vestibule vulvaire lors des rapports sexuels.
LE MONT DU PUBIS OU MONT DE VENUS
Encore appelé pénil, c’est une saillie arrondie, de forme triangulaire à sommet inférieur. Le mont de vénus est situé en avant et en haut de la vulve, devant la symphyse pubienne, et il est en continuité avec les grandes lèvres en arrière et en bas. Il est limité latéralement par les plis inguinaux. Il se couvre de poils longs, sa pilosité s’arrête en haut, selon un sillon horizontal séparant le pubis de la partie inférieure de la paroi abdominale.
LES GRANDES LEVRES
Ce sont deux replis cutanés allongés, s’étendant entre le mont du pubis en avant et au périnée en arrière. Chez l’adulte les grandes lèvres mesurent 7 à 8 cm de longueur, 2 à 3 cm d’épaisseur et 1,5 à 2 cm de hauteur.
Configuration extérieure
On leur distingue deux faces, deux bords et deux extrémités.
– La face externe, convexe, répond à la face interne des cuisses dont elle est séparée par le sillon génito-fémoral, elle est de coloration plus foncée couverte de poils.
– La face interne est plane, rosée, lisse, humide et glabre dans sa partie profonde, et parsemée de quelques poils follets dans la partie marginale. Elle est séparée de la petite lèvre correspondante par le sillon interlabial.
– Le bord libre est arrondi, convexe d’avant en arrière, et recouvert de poils. Il limite avec son homologue la fente vulvaire.
– La base large adhère aux parties molles qui recouvrent les branches ischiopubiennes.
– L’extrémité antérieure se confond avec le mont de vénus.
– L’extrémité postérieure se perd dans les téguments du périnée, ou bien se réunit sur la ligne médiane à celle du côté opposé formant la commissure postérieure des grandes lèvres.
Structure
Chaque grande lèvre est formée d’un revêtement cutané et du corps adipeux labial. Elle contient des fibres terminales du ligament Rond et parfois un vestige du sac inguinal.
• Le revêtement cutané comprend :
Un épithélium pavimenteux, stratifié, kératinisé. Un derme, dense, bien vascularisé, riche en glandes sébacés, sudoripares et apocrines. Les follicules adipeux pileux sont plus gros sur la face externe. La couche profonde contient des fibres musculaires lisses : Le dartos labial. Ce revêtement cutané est pourvu aussi des glandes sudoripares (sécrétant de la sueur) et des glandes sébacées (sécrétant une substance graisseuse) ; enfin, à la puberté, des poils couvrent la face externe de chaque grande lèvre ; la face interne reste glabre. La face externe de la grande lèvre est plus pigmentée que la face interne qui habituellement plus lisse et rosée.
• Le corps adipeux labial :
C’est une formation oblongue, autonome fibro-graisseux, riche en vaisseaux. Il ne régresse pas lors d’un amaigrissement, comme la graisse sous cutanée qui l’entoure. C’est un organe semi érectile renforcé par des fibres élastiques qui l’amarrent au fascia criblé, au prépuce du clitoris et au centre tendineux du périnée.
LES PETITES LEVRES
Ce sont des replis cutanés limitant le vestibule, situés en dedans des grandes lèvres. Elles sont aplaties et mesurent en moyenne 3cm de longueur, 1cm à 1cm et demie de hauteur, 3 mm d’épaisseur.
Configuration et rapports
– La face labiale est séparée de la grande lèvre correspondante par le sillon interlabial.
– La face vestibulaire, en s’adossant contre son homologue, ferme le vestibule.
– Le bord libre est mince, convexe.
– Le bord adhérant répond au bulbe vestibulaire.
– L’extrémité antérieure se dédouble en deux replis secondaires :
Un repli antérieur qui passe au dessous du clitoris pour former le prépuce clitoridien. Un repli postérieur qui se fixe sur la face inférieure du clitoris pour former le frein du clitoris
– L’extrémité postérieure s’unit à son homologue pour former le frein vulvaire.
Structure
Les petites lèvres sont formées par un double feuillet d’épithélium pavimenteux stratifié non kératinisé emprisonnant un tissu conjonctif dépourvu de graisse et riche en filets nerveux et en plexus vasculaires. La face labiale présente quelques glandes sébacées et sudoripares, plus nombreux chez les femmes brunes. Très élastique, les petites lèvres présentent une remarquable réserve d’allongement.
LE VESTIBULE
C’est la dépression vulvaire limitée : latéralement par la face interne des petites lèvres, an avant par le clitoris, en arrière par la commissure postérieure des petites lèvres ou fourchette. Elle est divisée schématiquement en deux parties : Partie antérieure nommée le vestibule urétral, dans lequel on distingue la papille de l’urètre (ou la Carina urétrale du vagin) avec à son sommet le méat urétral (ou l’ostium urétral) qui fait partie de l’appareil urinaire. De chaque côté du méat urétral s’ouvrent les orifices des glandes urétrales (ou para-urétrales de Skene). Partie postérieure nommée le vestibule vaginal, dans lequel on distingue : L’orifice inférieur du vagin (ou introït) qui est normalement, obturée de façon incomplète chez la vierge par une membrane: l’hymen. Cet orifice vaginal est bordé par les vestiges de l’hymen (les caroncules hyménales) chez la femme déflorée.
HYMEN
Il est fermé en partie à l’entrée du vagin. C’est une mince membrane qui peut rendre le premier rapport sexuel plus ou moins douloureux et même provoquer un écoulement sanguin lorsqu’il est perforé par le pénis. C’est par la présence de l’hymen qu’on détermine la « virginité » d’une fille.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I- Rappel anatomique de la vulve
I-1Configuration générale
I-2 Le mont de pubis
I-3 Les grandes lèvres
I-4 Les petites lèvres
Vestibule
I-6 Hymen
I-7 Les organes érectiles
I-8 Les glandes vulvaires
I-9 Vaisseaux et nerfs de la vulve
II- Rappel anatomophysiologique de la glande de Bartholin
II-1 Description
II-2 Formes et dimensions
II-3 Rapports
II-4 Le canal excréteur
II-5 Vascularisation et Innervation
II-6 Histologie
II-7 Rappel physiologique
III-Examen clinique de la vulve
IV-Les pathologies de la glande de Bartholin
IV-1 Kyste de la glande de Bartholin
IV-1-1 Définition
IV-1-2 Épidémiologie
IV-1-3 Physio-etio-pathogenie
IV-1-4 Diagnostics clinique et paraclinique
IV-1-5 Diagnostic différentiel
IV-1-6 Évolution
IV-1-7 Traitement
IV-2 Bartholinite
IV-2-1Définition
IV-2-2 Fréquence et épidémiologie
IV-2-3 physiopathologie
IV-2-4 Etiologie
IV-2-5 Diagnostic
IV-2-6 Formes cliniques
IV-2-7 Diagnostic différentiel
IV-2-9 Evolution
IV-2-10Traitement
IV-2-11 Risques et complications
IV-3 Cancer de la glande de Bartholin
DEUXIEME PARTIE : ETUDE PROPREMENT DITE
I- Objectif
II-Méthodologies
III-Résultats
IV-Commentaires et Discussions
V-Suggestions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE