Les pathologies de la peau sont fréquentes dans les pays tropicaux, et les pays en voie de développement comme le cas de Madagascar. Elles constituent un problème majeur de santé publique malgré les progrès de la médecine et surtout le manque des Dermatologues. Ces médecins dermatologues sont souvent regroupés au niveau urbain et laisse un vide au milieu rural.
La plupart des pathologies dermatologiques sont méconnues par les médecins généralistes, et ne sont pas correctement prise en charge. Ces pathologies de la peau atteignent des millions de gens sans distinction d’âge et de sexe dans le monde avec une prévalence variable selon le pays. La fréquence des dermatoses surtout infectieuses sont liées aux conditions d’hygiène défavorable, le bas niveau socio-économique, la promiscuité et les conditions climatiques [1], l’étude faite à l’Est (Pangalanes) et à l’Ouest (Tsiribihina) montrait que 18,71% des patients vues consultaient pour un motif dermatologique [2].
GENERALITE SUR LA PEAU
Définition
La peau est un organe de revêtement qui recouvre le corps humain, elle cède la place aux muqueuses dans la région de la bouche, du nez, des organes génitaux et de l’anus [3, 4]. Elle est constituée de la surface à la profondeur par 3 couches de tissu : l’épiderme, le derme et l’hypoderme; ensuite viennent compléter ces tissus annexes de type phanères (poils, ongles) et les glandes (sudorales, sébacés). Tout l’ensemble de ces constituants fait que la peau est l’organe le plus lourd du corps humain (3.5 kg chez l’adulte) et la plus étendu (2 m2 de surface chez l’adulte). Par ailleurs elle est richement vascularisée et innervée [5]. Deux types de peau sont à distinguer [6, 7] :
– La peau glabre ou épaisse sur les paumes et les plantes ;
– La peau pileuse ou fine qui recouvre tout le corps, comprenant le cuir chevelu, régions axillaires…
Aspect anatomo-histologique
L’épiderme
L’épiderme représente la couche la plus superficielle de la peau [6]. C’est un épithélium pavimenteux pluristratifié kératinisé, hétérogène [6]. Les cellules de la peau normale s’organisent en deux couches : [7]
– les couches kératinocytaires
– les couches dendritiques
Dans l’épiderme on retrouve nombreuses terminaisons nerveuses sensitives.
L’épiderme inter-folliculaire
Les couches de l’épiderme sont :
– la couche basale ou stratum basal, profonde dite germinative, reposant sur la membrane basale de la jonction dermo- épidermique [7],
– la couche intermédiaire ou stratum spinosum ou corps muqueux de Malpighi, couche épaisse située au-dessus de la couche basale,
– la couche granuleuse ou stratum granulosum dont les cellules sont remplies de kérato- hyaline donnant l’aspect granuleux,
– la couche cornée ou stratum corneum avec des cellules anucléés, amarrées les unes aux autres par des ponts intercellulaires sauf dans toutes les dernières assises qui s’exfolient donnant la desquamation [7].
Les kératinocytes sont représentés par les cellules de la couche muqueuse de Malpighi et les cornéocytes des cellules qui n’ont plus d’activité métabolique [5]. Il existe un compartiment germinatif où s’effectuent de nombreuses mitoses et d’un compartiment de différenciation où les kératines subissent des transformations morphologiques et biochimiques pour constituer finalement les cornéocytes qui assurent une barrière efficace contre l’environnement. C’est le processus de kératinisation ou le temps de renouvellement de l’épiderme qui dure en moyenne 28 jours. Il correspond à la durée de vie moyenne d’un kératinocyte [8].
L’épiderme folliculaire
Caractérisé par les annexes glandulaires et phanériens .
Les Annexes glandulaires
Glande sébacée
La sécrétion est de type holocrine par destruction complète des acini. La sécrétion de sébum est sous contrôle hormonal; les androgènes représentent le principal stimulus [10]. Absentes dans les régions palmo-plantaires, elles sont par contre, très nombreuses dans les territoires d’élection de la séborrhée comme le cuire chevelu, les régions médio faciales, inter scapulaire et pré sternale [10].
Glande sudorale
La sueur, sécrétée de façon continue par les glandes sudoripares est éliminée soit sous deux formes [11] :
– de vapeur d’eau: c’est la respiration insensible
– de liquide qui est la sueur proprement dite.
Elle siège au niveau du derme réticulaire et est constituée de trois types :
– Les glandes sudorales eccrines
– Les glandes sudorales apocrines
– Les glandes apo-éccrines
Les Annexes phanériens
L’unité pilo-sébacée existe sur tout le corps sauf dans les régions palmo-plantaires, la face dorsale de la phalange unguéale et du fourreau de la verge [12].
Les poils
C’est un fil de kératine dure et molle issue du bulbe pileux, il naît obliquement à l’intérieur du follicule pileux [12]. Il possède des annexes constituées par des muscles arrécteur et la glande sébacée, possède une activité de synthèse et d’involution cyclique en trois phases :
– D’ abord la phase anagène ou de croissance active,
– ensuite la phase catagène ou d’arrêt de croissance par arrêt de mitoses et de la kératinogénèse
– enfin la phase télogène ou d’involution terminale. Il a un rôle protecteur mécanique, thermique et sensoriel dans la protection tactile.
L’ongle
Il est composé de cellules kératinisées ayant la même structure que l’épiderme mais dépourvu de couche granuleuse. C’est une forme spécialisée de kératine dure avec une forte teneur en cystine [12]. Il a un rôle de protection des extrémités, un rôle esthétique et un rôle important dans la sensibilité tactile pulpaire.
La jonction dermo-épidermique
C’est une barrière physico-chimique entre l’épiderme et le derme. Elle représente un élément clé de la cohésion épiderme-derme et relie l’épiderme à la membrane basale.
Le derme
Il est composé de tissu conjonctif, substance fondamentale (protéoglycane, mucopolysacharrides, acide hyaluronique), de fibres élastiques et de collagène. Le derme plus épais que l’épiderme est divisé en deux parties : [4, 6, 14]
– Le derme superficiel ou papillaire, situé entre les crêtes épidermiques qui est riche en fibres élastiques et réticulaires, en terminaisons nerveuses et anses capillaires. Il est uni à la jonction dermo épidermique par des fibrilles d’ancrage.
– Le derme réticulaire où les fibres élastiques sont plus nombreuses et les fibres de collagènes sont plus denses et entrecroisées.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. RAPPEL ANATOMIQUE DE LA PEAU
II. GENERALITE SUR LA PEAU
II.1. Définition
II.2. Aspect anatomo-histologique
II.2.1. L’épiderme
II.2.1.1. L’épiderme inter-folliculaire
II.2.1.2. L’épiderme folliculaire
II.2.1.2.1. Les Annexes glandulaires
II.2.1.2.1.1. Glande sébacée
II.2.1.2.1.2. Glande sudorale
II.2.1.2.2. Les Annexes phanériens
II.2.1.2.2.1. Les poils
II.2.1.2.2.2. L’ongle
II.2.2. La jonction dermo-épidermique
II.2.3. Le derme
II.2.4. L’hypoderme
II.2.5. Vascularisation et innervation
II.2.5.1. Vascularisation
II.2.5.2. Innervation
III. PRINCIPALE PATHOLOGIE DERMATOLOGIQUE
III.1. Rappel sur les types de lésions
III.1.1. Les lésions élémentaires primitives
III.1.2. Les lésions élémentaires secondaires
III.2. LES PATHOLOGIES DERMATOLOGIQUES FREQUENTES
III.2.1. Les dermatoses infectieuses
III.2.1.1. Les dermatoses infectieuses bactériennes
III.2.1.2. Les dermatoses virales
III.2.1.2.1. L’infection à Virus Zona Varicelle
III.2.1.3. Les dermatoses mycosiques
III.2.1.3.1 Les Mycoses superficielles
III.2.1.3.1.1. Les dermatophytoses
III.2.1.3.1.2. La dermatite séborrhéique
III.2.1.3.1.3. Les lévuroses
III.2.1.3.1.4. Le mallassezioses
III.2.1.3.1.5. Les candidoses
III.2.1.3.2 Les mycoses profondes
III.2.1.4. Les dermatoses infectieuses parasitaires
III.2.1.5. Les mycobacterioses
III.2.2. Les dermatoses autonomes
III.2.2.1. L’acné
III.2.2.2. Le Mélasma
III.2.2.3. Le psoriasis
III.2.2.4. Le vitiligo
III.2.2.5. Le lichen
III.2.3. Les dermatoses allergiques
III.2.3.1. L’eczéma
III.2.3.2. L’urticaire
III.2.3.3. Le prurigo
III.2.3.4. La dermatite atopique
III.2.4. Les dermatoses congénitales
III.2.4.1. L’ichtyose
III.2.4.2. Le pityriasis rubra pilaire
III.2.5. Autre dermatose
DEUXIEME PARTIE
I. Cadre d’étude
I.1. Site d’étude
I.2. Condition de réalisation de l’étude
I.3. Type d’étude
I.4. Période d’étude
II. Recrutement des patients
II.1. Critères d’inclusion
II.2. Critères de non inclusion
III. La taille de l’échantillon
IV. Paramètre à évaluer
V. Analyses statistiques
Nous avons étudié les répartitions
VI. Résultats
V.1.1. Paramètres épidémiologiques
V.1.1.1. L’âge
V.1.1.2. Le sexe
V.1.1.3. La répartition géographique des patients
V.1.1.4. La profession des patients
V.1.1.5. L’habitation des patients
V.1.1.6. L’utilisation de latrine
V.1.1.7. L’alimentation en eau potable
V.1.2. Paramètres cliniques
V.1.2.1. La classification des maladies
V.1.2.2. Les pathologies dermatologiques selon les formes cliniques
TROISIEME PARTIE
I. Sur le plan épidémiologique
II. Sur le plan clinique
II.1. Les dermatoses infectieuses
II.2. Les dermatoses allergiques
II.3. Les dermatoses autonomes
II.4. Les dermatoses congénitales
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES