Les tumeurs abdominales de l’enfant ne sont pas identiques à celles de l’adulte. Elles sont plus petites et moins fréquentes. En fait, elles sont moins bien connues. Les tumeurs abdominales de l’enfant ne sont pas toutes d’origine maligne, mais elles peuvent être aussi malformatives ou bénignes.
Elles ont souvent un mode de présentation assez univoque qui est la découverte d’une masse abdominale. La recherche étiologique d’une masse abdominopelvienne est une situation clinique non exceptionnelle chez l’enfant, quelque soit son âge. La démarche diagnostic fait appel à la fois aux éléments cliniques, aux techniques d’imagerie et à certains éléments biologiques.
Il faut combattre l’idée encore trop souvent répandue du caractère inéluctable des cancers chez les enfants puisque les deux tiers d’entre eux guérissent. Tout cela pose beaucoup de problèmes diagnostiques et thérapeutiques des tumeurs abdominales de l’enfant.
RAPPEL ANATOMIQUE DE LA CAVITE ABDOMINALE
L’abdomen est la partie inférieure du tronc. Sa limite supérieure est le diaphragme et sa limite inférieure est le petit bassin. Il contient presque tout l’ensemble de l’appareil digestif : le foie, la rate, l’estomac, les intestins, les reins (pour les organes les plus volumineux) et une partie de l’appareil génito-urinaire. Plus communément, l’abdomen est appelé ventre. L’abdomen est limité en arrière par la colonne vertébrale allant de la douzième vertèbre dorsale à la cinquième vertèbre lombaire. La cage thoracique est sa limite supérieure et le bassin sa limite inférieure.
L’abdomen comporte une paroi musculaire disposée sur un cadre osseux. Le diaphragme sépare l’abdomen du thorax. En avant, on constate la présence d’une sangle musculo-aponévrotique solide constituant les parois antérieures et latérales. En arrière, la paroi postérieure est située de part et d’autre du rachis et est faite de masses musculaires puissant.
Chez l’homme, le petit bassin contient entre autre la vessie, le colon sigmoïde, les anses grêles et l’appareil urinaire.
Chez la femme, dans le bassin se trouvent ceux de l’appareil gynécologique (utérus, trompes, ovaires).
Lors de l’examen médical, la palpation de l’abdomen permet d’examiner les organes qu‘il contient, c’est-à-dire le foie, la rate et de mettre en évidence une douleur ou de détecter une tumeur. Il est souhaitable de compléter cet examen de l’abdomen par d’autres examens cliniques complémentaires tels que le toucher rectal chez l’homme et le toucher vaginal chez la femme. Les tumeurs abdominales sont développées dans un espace anatomique aux limites strictes : en avant du plan musculaire postérieur, en arrière du plan musculaire antérieur, en dessous du diaphragme et au-dessus du plancher des releveurs.
RAPPEL THEORIQUE ET CONSIDERATION GENERALE
-LES TUMEURS
Une tumeur était anciennement définie comme toute tuméfaction déformant un organe, quelle qu’en soit l’étiologie. C’est une prolifération excessive de cellules anormales ressemblant plus ou moins au tissu dans lequel elles se développent et qui finissent par acquérir une autonomie biologique.
Elle réunissait des lésions différentes :
-Des collections liquidiennes collectées dans une cavité préformée
-Des tuméfactions d’origine inflammatoire (pseudotumeur inflammatoire)
-Des hypertrophies tissulaires d’origine dystrophique (goître)
-Des lésions liées à des désordres d’origine embryologique (dysembryoplasies) .
En pratique, on distingue 2 types de tumeur :
-Tumeurs bénignes
-Tumeurs malignes ou cancer .
Une tumeur bénigne est une néoformation tissulaire très proche des tissus normaux par sa structure, sa croissance lente, et dont l’évolution spontanée, strictement locale, n’aboutit pas à la mort du sujet, sauf complications mécaniques ou métaboliques. Une tumeur bénigne ne donne jamais de métastase.
Une tumeur maligne est une prolifération indéfinie d’une lignée cellulaire dont l’évolution spontanée est la mort de l’individu porteur, habituellement liée à l’extension de la tumeur à tout l’organisme.
L’extension du cancer
Une tumeur maligne s’étend localement, régionalement et à distance. Cette extension conditionne le traitement et le pronostic.
-Extension « locale »
La tumeur maligne peut envahir les tissus voisins.
-Extension « régionale »
L’envahissement des vaisseaux lymphatiques est fréquent. La propagation par voie lymphatique se fait de proche en proche. Les ganglions atteints sont durs et indolores. Ils peuvent être mobiles ou fixés au plan profond. Les aires ganglionnaires non palpables sont explorées par la lymphographie.
-Extension « à distance » : les « métastases »
Les cellules cancéreuses ont une adhésivité mutuelle assez faible et il y a toujours quelques cellules tumorales qui passent dans la circulation sanguine.Ces cellules cancéreuses vont se greffer dans des organes éloignés du foyer primitif.
Pronostic du cancer
La classification des tumeurs en fonction de l’organe d’origine et de leur type histologique fournit des informations importantes pour évaluer leur pronostic. Toutefois, d’autres paramètres permettent de préciser le potentiel évolutif. Il s’agit de degré de différenciation (grade) et du degré d’extension (stade : TNM) de la tumeur, ainsi que dans certains cas de marqueurs moléculaires.
EPIDEMIOLOGIE DE LA TUMEUR ABDOMINALE CHEZ L’ENFANT
Les tumeurs abdominales représentent 15 à 20 % de l’ensemble des tumeurs de l’enfance.
On peut distinguer trois périodes :
– avant l’âge de 1 an : 70 % des masses abdominales sont d’ordre malformatif .
Ces malformations peuvent toucher le rein, le tube digestif, les organes génitaux internes, le foie ou les voies biliaires.
Les tumeurs malignes à cet âge sont majoritairement le neuroblastome, le néphroblastome et l’hépatoblastome ;
– entre 1 et 6 ans, une majorité des masses abdominales est de nature maligne.
Il s’agit là encore du neuroblastome, du néphroblastome et de l’hépatoblastome principalement.
Le neuroblastome est la tumeur solide maligne la plus fréquemment observée durant cette période.
Les tumeurs bénignes sont essentiellement développées au niveau du rein et chez la fille au niveau des organes génitaux internes ;
– entre 6 et 15 ans, les tumeurs génitales (de type kyste ovarien) ou rénales sont les plus fréquentes. Les neuroblastomes ou néphroblastomes sont toujours possibles, mais de manière plus rare.
Par contre, on observe une incidence plus élevée des lymphomes abdominaux, et en particulier ceux de haut grade.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I-RAPPEL ANATOMIQUE DE LA CAVITE ABDOMINALE
II-RAPPELS THEORIQUES ET CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES TUMEURS
III-EPIDEMIOLOGIE DE LA TUMEUR ABDOMINALE DE L’ENFANT
IV-DIAGNOSTICS
IV-1-Diagnostics positifs
IV-2- Diagnostics étiologiques
IV-2-1 Tumeurs rétro péritonéales
IV-2-2 Tumeurs intra péritonéales
IV-2-3 Autres tumeurs
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I-MATERIELS ET METHODES
II-RESULTATS
II-1- Données épidémiologiques
II-2- Les tumeurs abdominales rencontrées
II-3-Cliniques
II-4- Paracliniques
II-5- Traitement
TROISIEME PARTIE : DISCUSSIONS
SUGGESTIONS
CONCLUSIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES