Radiologie, épidémiologie et clinique des tumeurs de la vessie

En Pathologie vésicale, l’atteinte tumorale est au premier plan [1]. Les tumeurs de la vessie sont caractérisées par leur polymorphisme anatomopathologique [2], un âge de survenue variable au-dessus de la cinquantaine et une prédominance masculine [3]. Elles connaissent plusieurs facteurs de risques dont le tabagisme [5], les carcinogènes industrielles et les parasitoses particulièrement la schistosomiase dans les régions endémiques dont la notre [6, 7,8]. Les schistosomoses ou bilharzioses occupent le premier rang des maladies transmises par l’eau et constituent la deuxième endémie parasitaire mondiale après le paludisme. Elles sont présentes dans 76 pays avec près de 200 millions de sujets infectés et elles sont responsables de 800 000 décès par an [9]. Les tumeurs de la vessie représentent la 11ème cause de cancer dans le monde [3]. Elle est la 7ème cause de mortalité par cancer chez l’homme et la 9ème chez la femme [4, 10].

Les Tumeurs de la vessie font partie des tumeurs dérivées de l’épithélium des voies urinaires, décrites sous diverses appellations : tumeurs urothéliales, excreto-urinaires, paramalpighiennes, tumeurs à cellules transitionnelles.

Rappel embryologique, anatomique et physiologique

Rappel embryologique 

La vessie est essentiellement d’origine endodermique. Elle derive du cloaque qui est lui-même issu de la confluence de la partie posterieure de l’intestin primitif, de l’allantoide en avant et des canaux de Wolff latéralement. Dès la 5e semaine un éperon mésenchymenteux périnéal progresse jusqu’à la membrane cloacale et divise le cloaque en rectum en arrière et sinus urogénital en avant. Ce dernier formera la plus grande partie de la vessie. Dès la 4 e semaine, la partie terminale des canaux de Wolff s’incorpore progressivement à la partie postérieure du sinus urogénital pour former le trigone. La muqueuse trigonale initialement mésodermique sera peu à peu remplacé par l’épithélium endodermique du sinus urogénital. Durant le développement embryonnaire, l’allantoide régresse pour former l’ouraque qui s’atrophie à la fin de la vie fœtale pour ne laisser qu’un cordon fibreux appeler ligament ombilical médian, allant du dôme vésical à l’ombilic.

Rappel histologique

La paroi vésicale comporte trois plans de dedans en dehors :
*La muqueuse composée d’un épithélium et du chorion
*La musculeuse appelée également «detrusor »
*L’adventice contient les structures vasculaires. Elle est couverte d’une séreuse à la partie supérieure de la vessie.

Rappel anatomique

La vessie est un réservoir musculo-membraneux où s’accumulent les urines dans l’intervalle des mictions. Elle est située en position rétro péritonéale, en rapport étroit avec les organes du petit bassin.

Vascularisation

Vascularisation artérielle : elle provient de trois pédicules:
*Le pédicule supérieur : formé de 3 à 4 branches de la partie perméable de l’artère ombilico-vésicale se distribuant aux faces latérales et au dôme.
*Le pédicule antérieur: est moins important. Il est formé par l’artère vésicale antérieure née de la honteuse interne et irrigue la face antérieure de la vessie de chaque coté de la ligne médiane.
*Le pédicule inférieur: c’est le plus important:
-Chez l’homme: il provient de l’artère génito-vésicale, branche de l’hypogastrique.
-Chez la femme: la vascularisation est assurée par les branches vésico-vaginales venant de l’artère utérine.

Vascularisation veineuse : Les veines efférentes se groupent en trois pédicules:
*Un pédicule antérieur: se jette dans le plexus veineux de Santorini.
*Un pédicule latéral: se jette dans les plexus veineux vésico-prostatiques qui se jettent dans les veines hypogastriques.
*Un pédicule postérieur: se jette dans les veines hypogastriques.

Vascularisation lymphatiques :
*Les lymphatiques antérieurs: se jettent dans les nœuds iliaques externes.
*Les lymphatiques de la partie postérieure: se rendent aux nœuds de la bifurcation de l’hypogastrique.
*Les lymphatiques du col: vont aux nœuds du promontoire.

Innervation :
L’innervation vésicale dépend du plexus hypogastrique et des 3è et 4è nerfs sacrés (contrôle volontaire de la miction).

Rappel physiologique

La vessie joue un double rôle :
-Rôle de réservoir ou s’accumule l’urine venue des deux reins entre les mictions.
-Rôle de miction : grâce à sa musculeuse forte appelée detrusor, elle assure l’évacuation de l’urine accumulé selon un gradient de pression entre e la vessie et l’urètre. La miction est facile, volontaire, indolore et contrôlable ; ceci nécessite une véritable synergie vésico-sphinctérienne.

Diagnostic

Circonstances révélatrices 

Le symptôme le plus fréquent des tumeurs de la vessie reste l’hématurie isolée. Celle-ci est présente chez environ 85% des patients. Il est classique de la décrire comme une hématurie terminale mais en fait toute hématurie doit faire suspecter une tumeur de la vessie. L’hématurie microscopique n’est pas caractéristique de la tumeur de la vessie mais elle peut la révéler (environ 5% des cas) surtout lorsqu’il existe des facteurs de risque tel que le tabac. Des signes d’irritation vésicale peuvent être associés à l’hématurie, en particulier les mictions impérieuses, la pollakiurie, plus rarement la dysurie. Il s’agit alors plus fréquemment d’une tumeur invasive et surtout d’un carcinome in situ isolé ou associé à la tumeur exophitique. La cystite hématurique est elle aussi évocatrice en particulier chez l’homme. Même avec un examen cytobactériologique des urines (ECBU) positif, cette cystite hématurique doit faire rechercher une tumeur de vessie. Parfois la découverte d’une tumeur de la vessie sera fortuite à l’occasion d’une échographie abdominale pratiquée pour une autre cause ou lors de la pratique d’une cytologie urinaire systématique. Enfin plus rarement, la tumeur est découverte à l’occasion de métastase ou d’un envahissement locorégional. Cet envahissement peut être responsable de douleurs lombaires unilatérales, voire de véritables coliques nephretiques lorsque la tumeur envahit et sténose un orifice urétéral. Il peut s’agir également de douleurs pelviennes ou d’œdèmes dus à un envahissement ganglionnaire comprimant l’axe vasculaire. Enfin, en cas de découverte métastatique ou de tumeurs avancées, il peut s’agir de douleurs osseuses ou d’altération de l’état général.

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Table des matières

Chapitre I :
1-Introduction
2- Objectifs
3- Généralités
Chapitre II :
Méthodologie
1- Cadre d’étude
2- Type et période d’étude
3- Population d’étude
4- Echantillonnage
5- Procédures
6- Collecte des données
7- Saisie et Analyse des données
Chapitre III :
Résultats
Chapitre IV :
Commentaires et discussions
Illustration
Chapitre V :
Conclusion
Recommandations
Chapitre VI :
Références bibliographiques
Annexes

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