Etat des lieux des familles de situations cliniques abordées au cours des séances de groupe d’échange et d’analyse de pratique en stage praticien de niveau 1 et 2
Les trois familles de situations les plus abordées
On retrouvait par ordre de fréquence :
-la famille n°1 : situations autour de patients souffrant de pathologies chroniques, polymorbidité à forte prévalence avec 32.98%. La distribution des sous-familles était la suivante : 1A > 1B > 1F > 1D > 1G > 1E > 1C .
-la famille n°2 : situations liées à des problèmes aigus / non programmés / fréquents / exemplaires avec 15,2%. La distribution des sous-familles était la suivante : 2B > 2A.
-la famille n°8 : Situations dont les aspects légaux, déontologiques et ou juridiques / médicolégaux sont au premier plan avec 11,23 %.
Les trois familles de situations les moins abordées
On retrouvait par ordre de fréquence :
– La famille n° 11 avec 1,52%.
– La famille n° 7 avec 2,28%.
– La famille n°10 avec 3.36 %.
On remarque qu’au sein du groupe SASPAS toutes les sous-familles ont été abordées même si certaines fréquences sont extrêmement faibles. Par exemple la sous familles 8E regroupant les situations d’erreurs médicales (en connaissant les différents temps successifs d’une démarche permettant une culture positive de l’erreur) n’est retrouvée que dans 0,11% des sous-familles relevées ou encore, la famille 5F qui aborde des situations de dépistage des cancers mammaires et génitaux en fonction des niveaux de risque de la femme avec une fréquence de 0,22%. Ainsi à l’échelle des différents histogrammes celles-ci ne semblent même pas apparaître.
Comparaisons Stage de niveau 1 versus SASPAS
Au total 1784 sous-familles de situations ont été relevées, 861 en PRAT et 923 en SASPAS. En moyenne, chaque CR comporte 3,0 situations sans différence significative PRAT vs SASPAS. Il ressort une nette prédominance des situations autour de patients souffrant de pathologies chroniques, polymorbidité à forte prévalence (famille 1) avec une fréquence de 32,9%, sans différence significative entre les deux groupes. En seconde position on retrouve les familles de situations cliniques en lien avec des problèmes aigus / fréquents / exemplaires avec une répartition significativement différente (p = 0,0007) aux 15 dépends du stage de niveau 1. Les familles les moins représentées sont les mêmes pour les deux groupes à savoir par ordre croissant de fréquence : les familles 11, 7 et 10.
Les situations en lien avec des aspects légaux, déontologiques et ou juridiques/ médicolégaux (famille 8) et celles en lien avec des patients difficiles ou exigeants (famille 9) ne sont pas réparties de façon équivalente dans les deux groupes, p respectifs inférieur à 0,0001 et 0,0203.
Ce qui ressort principalement
Sur l’ensemble des comptes rendus analysés, toutes les familles ainsi que les sous-familles sont abordées mais avec une grande disparité.
On relève dans les groupes PRAT et SASPAS une quasi hégémonie des familles de situations en lien avec des patients souffrant de pathologies chroniques, polymorbidité à forte prévalence (famille 1), ce résultat pouvait être attendu vu la prévalence des maladies chroniques en France (20% environ) . Il n’y a pas de différence significative de répartition entre les deux groupes. Ceci est donc le reflet du besoin qu’ont les internes de partager avec leurs pairs ces consultations parfois difficiles. Sont également compris dans cette famille les problèmes d’addiction et de dépendance et donc les renouvellements de traitements substitutifs stupéfiants qui posent des problèmes d’ordre réglementaire également, leur prescription ne pouvant se faire que dans un cadre précis. La sous-famille la moins représentée ici est celle en lien avec le maintien à domicile de patients souffrant de déficiences motrices, sensitives, cognitives entraînant une perte d’autonomie (sous-famille 1C). On peut penser que les internes n’y sont que peu confrontés, les patients privilégiant les consultations avec leur médecin de famille pour aborder ce genre de problématique nécessitant une connaissance globale de la situation et un investissement au long cours.
Forces et Faiblesses
Ce travail est une étude originale sur la formation des internes de médecine générale à Angers. Elle a permis un état des lieux sur une période de six ans et sur les trois départements accueillant des internes en stage. Les résultats apportent des éléments inédits de réflexion en vue d’une éventuelle modification de l’enseignement au DMG d’Angers.
L’une des forces principales de ce travail est le choix fait par les auteurs du double codage. Il a permis de passer de données qualitatives à des données quantitatives et de garantir une analyse plus objective qu’une simple répartition du travail. Les situations en lien avec des maladies chroniques (famille 1), des problèmes aigus / non programmés / fréquents / exemplaires (famille 2), des urgences réelles ou ressenties (familles 3), les spécificités de l’enfant ou de l’adolescent et la génitalité (familles 4 et 5) ont rarement été source de divergence.
Les règles de codage laissent tout de même une place à la subjectivité de chacun des auteurs. Celle-ci prédomine sur les situations en lien avec l’histoire familiale et la vie de couple (famille 6), les problèmes sociaux (famille 10) et 22 les patients d’une autre culture (famille 11). Cette dernière en particulier a généré de nombreux questionnements entre les deux auteurs. Les définitions des mots « culture », « migrants voyageurs », « installés durablement en France » ne sont pas consensuelles et fait intervenir l’histoire personnelle de chacun.
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Table des matières
INTRODUCTION
MATERIEL ET MÉTHODES
RÉSULTATS
1. Stage de niveau 1
1.1. Les trois familles de situations les plus abordées
1.2. Les trois familles de situations les moins abordées
2. SASPAS
2.1. Les trois familles de situations les plus abordées
2.2. Les trois familles de situations les moins abordées
3. Comparaisons Stage de niveau 1 versus SASPAS
DISCUSSION
1. Ce qui ressort principalement
2. Différences entre les deux groupes
3. Quid du dépistage des cancers mammaires et génitaux ?
4. Forces et Faiblesses
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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