Question rizicole et securite alimentaire

Madagascar est une île de 592 000 km2 avec une population estimée d’ici 2007 plus de 17 millions d’habitants. La malnutrition chronique qui touche un enfant sur deux entrave le développement humain et socio-économique du pays. Selon le dernier rapport Mondial sur le Développement Humain 2006, l’île se trouve parmi les pays les plus pauvres avec un PIB par habitant d’environ 294 $ en 2003 et IDH de 0,484 (149ème sur 173 pays). Avec 74% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, le contexte de développement de Madagascar est fortement déterminé par la lutte contre la pauvreté de façon globale. De plus, la malnutrition étant à la fois une cause et une conséquence de la pauvreté.

Actuellement, La grande île figure dans la liste des pays menacés par la crise alimentaire mondiale, qui s’annonce. Cette raison a incité le FMI à intégrer Madagascar dans le groupe des premiers pays africains, avec le Mali et le Cameroun, qui va bénéficier d’une augmentation d’aides financières. Selon le FMI, ces dernières sont destinées à couvrir les coûts associés à la hausse des prix des denrées alimentaires, qui risque fort de bouleverser la situation de sécurité alimentaire dans le pays.

La place du riz dans l’économie

Le Riz par rapport aux activités Agricoles

Selon l’EPM 2002, les 44% des 7 216 923 parcelles exploitées ou mises en valeur à Madagascar par les agriculteurs sont des rizières. En terme de surfaces cultivées, les rizicultures ont utilisé 58% des superficies occupées par les principaux produits agricoles (riz, café, vanille, poivre, girofle, manioc, haricot, maïs, coton, pomme de terre, patate douce) en 2003, contre 54% en 2002 et 53% en 2001 (MAEP, 2001, 2002, 2003).

En ce qui concerne la production, les ménages les plus pauvres produisent davantage de produits vivriers essentiellement du riz au détriment des cultures de rente. Cela est du au fait que le riz constitue le principal aliment de base. La majorité des riziculteurs recherchent donc d’abord l’autosuffisance en riz. L’autoconsommation d’une partie ou de la totalité de la récolte de riz constitue une forme d’assurance contre le risque (lié à l’évolution du prix), le prix du paddy à la récolte pour les surplus du riziculteur étant très peu incitatif.

Le riz dans le PIB

A Madagascar, le secteur primaire représente en moyenne 35% de la richesse du pays, le secteur secondaire 14% et le secteur tertiaire 51% (MAEP, 2002). Si le secteur tertiaire est le premier secteur créateur de valeur ajoutée, il faut souligner qu’il s’agit essentiellement d’activités commerciales qui sont souvent liées au secteur agricole qui est totalement dominé par l’activité rizicole.

En effet, une étude faite par FAO/UPDR, en novembre 2000 révèle que la production de riz contribue à hauteur de 12% au PIB en termes courants et de 43% au PIB agricole. La performance de la filière détermine donc d’une manière significative celle du secteur agricole dans l’ensemble. Une hausse de la production rizicole en 2001 (+7,3%) et 2003 (+7,5%) s’est traduite, à titre d’exemple, par une bonne performance de la production de la branche agriculture avec des croissances respectives de +5,5% (2001) et +2,6% (2003) et la faible croissance de la production de la branche enregistrée en 2002 (+0,8%) résulte de la baisse de 2,2% de celle du paddy.

D’après ce graphe montrant l’évolution du PIB national par rapport au PIB rizicole de 1970 jusqu’en 2005, il y a nettement une corrélation entre la variation du PIB national et celui de la production rizicole.

Le Riz dans le Budget des Ménages

Par rapport aux revenus des ménages ruraux
Les diverses sources de revenus des ménages malgaches ruraux sont : les activités agricoles, les activités salariées, d’autres activités principales ou secondaires (transformation des produits, artisanat, commerce) ainsi que des revenus fonciers et la vente d’animaux. Ces revenus peuvent être monétaires ou en nature.

Le riz constitue la part la plus importante de revenus d’exploitation des ménages ruraux sauf dans les régions du Sud où les autres cultures ou l’élevage qui dominent et régions de la Côte Est où le revenu provient essentiellement des cultures de rente en particulier vanille, café, girofle, letchis.

Par rapport aux dépenses des ménages
Les dépenses des ménages ruraux sont marquées par la priorité accordée à l’alimentation au détriment de l’investissement. Le budget alimentation (tous produits confondus) représente entre 34% (Antananarivo) et 61% (Toliara) des dépenses des ménages selon les agglomérations. La part des dépenses en riz dans le budget alimentaire des ménages est plus faible dans les agglomérations (Antananarivo et Toamasina).

La structure des dépenses en produits de première nécessité (PPN) montre que le riz occupe la première place, soit 55,1% des dépenses en PPN pour l’ensemble des ménages dont 59,5% pour le milieu rural et 40,1% pour le milieu urbain. (EPM2000). En milieu rural, 10% à 15% des dépenses totales servent aux dépenses agricoles (main d’œuvre, locations de terres, frais de culture, etc). Les dépenses liées au poste main d’œuvre sont beaucoup plus élevées que celles du poste intrants. A titre indicatif, en 2001, les dépenses en main d’œuvre varient entre 45 000 et 350 000 Fmg et les intrants de 14 000 Fmg à 150000 Fmg (ROR2001). Pour les entraides, le repas offert constitue en quelque sorte la contrepartie de la main d’œuvre. En milieu urbain, les dépenses en riz représentent plus de 10% des dépenses totales et presque 50% à l’Est.

L’emploi dans la riziculture

Les techniques de culture de riz restent encore dans une large mesure très traditionnelles et exigent un recours important à la main d’œuvre salariée.

D’après le cahier du Réseau des Observatoires Ruraux 2002 (ROR) un ménage mobilise en moyenne 20 à 72 hommes/jours de main d’œuvre (salariée et d’entraide) durant une campagne rizicole notamment dans les observatoires de Soavinandriana et de Fianarantsoa. L’entraide est souvent pratiquée dans les superficies moins importantes et le salariat agricole dans les superficies agricoles plus étendues et observatoires utilisant des techniques culturales plus étendues.

La contrainte de disponibilité de main d’œuvre s’exprime davantage au niveau paysan comme une contrainte « coût du travail », principal poste de coût sur le riz qui affecte les disponibilités monétaires des ménages. L’étude FAO / UPDR a relevé que le travail salarié représente 56% du travail rizicole total au Lac Alaotra, près d’un tiers sur les Hauts Plateaux et au Centre Ouest et seulement 14% et 20% respectivement dans l’Est et le Nord. Avec les systèmes de culture SRA et SRI, le travail salarié est maximisé (85-90 jours de MO salariée/ha) ce qui explique partiellement leurs difficultés de diffusion. La rémunération de l’ensemble des salariés employés dans la riziculture (emplois à plein temps, emplois salariés générés en aval de la production) représente 20% de la valeur ajoutée directe. La filière est également génératrice d’emplois et distributrices de revenus en amont à travers la commercialisation des intrants et de l’équipement / matériel et dans les services d’appui au milieu.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : ANALYSE ECONOMIQUE DE LA FILIERE RIZICOLE A MADAGASCAR
Section 1: ETAT DES LIEUX DE LA FILIERE RIZ A MADAGASCAR
1-1. La place du riz dans l’économie
1-2. L’alimentation et le riz à Madagascar
Section 2 : IDENTIFICATION ET ANALYSE DES CONTRAINTES LIEES A LA FILIERE RIZ A MADAGASCAR
1-1. Les contraintes liées à la filière riz
1-2. Analyse des contraintes
CHAPITRE II : L’INSECURITE ALIMENTAIRE ET LE ROLE DE LA FILIERE RIZ A MADAGASCAR
Section 1 : SITUATION DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
1-1. Quelques concepts associés à la sécurité alimentaire
1-2. Etat des lieux de l’insécurité alimentaire
1-3. Politique de lutte contre l’insécurité alimentaire et fondements théoriques
Section 2 : LA FILIERE RIZ ET L’INSECURITE ALIMENTAIRE
2-1. Le mécanisme du marché du riz
2-2. Problème de Commercialisation du riz
2-3. Contraintes socio-économiques et institutionnelles
CONCLUSION GENERALE
TABLE DES MATIERES
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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