Qu’est-ce qu’un talk show ?

 Qu’est-ce qu’un talk show ? 

Le talk show est une forme centrale du monde audiovisuel. Il met en présence plusieurs invités autour d’un présentateur pour traiter d’un ou plusieurs thèmes. Les invités sont généralement convoqués pour des raisons précises d’identité en rapport avec le thème traité et sont connus ou inconnus du public. Dans ce dernier cas, il s’agit souvent d’experts ou de représentants d’institutions. Enfin, le présentateur représente l’instance médiatique (voir Charaudeau [1997]) et s’assure du bon déroulement de l’émission.

Histoire des émissions de divertissement

Après la seconde guerre mondiale, les missions de la télévision ont été tacitement définies par les hommes politiques et les intellectuels comme une trilogie. Ainsi, et ce dans tous les pays, on considère que l’audiovisuel doit informer, cultiver et divertir (voir Bourdon [1988]). À cette période, télévisions et radios sont diffusées par des agences nationales comme l’ORTF (Office de Radiodiffusion Télévision Française) en France. Cependant, avec la multiplication des postes de télévision dans les foyers et l’émergence des chaînes privées, le monde de l’audiovisuel connaît une mutation lente mais constante. En particulier, en raison des contraintes de profits, propres à toute industrie et des batailles pour le taux d’audience, le divertissement, parce qu’il est « vendeur », prend de plus en plus de place dans les grilles de programmation. Par conséquent, les programmes de type jeux télévisés, talk shows, émissions de variétés et télé-réalité occupent une place toujours plus importante du temps d’antenne disponible.

Certains présentateurs sont devenus célèbres en réussissant à imprimer de leur marque les émissions de divertissement et à faire évoluer le genre. On peut citer par exemple Jack Paar, Johnny Carson, Dick Cavett, Phil Donahue, David Letterman et Oprah Winfrey aux États-Unis ou Guy Lux, Jacques Martin, Jacques Chancel, Bernard Pivot, Michel Drucker et Thierry Ardisson en France. De plus, depuis les années 1990, ces émissions sont devenues un atout considérable pour les candidats politiques. L’ancien président des États-Unis Bill Clinton fut ainsi surnommé le « talk show president » pour ses apparitions remarquées dans The Phil Donahue Show, The Arsenio Hall Show ou sur MTV.

Une approche sémiologique du talk show

Apparus dans les années 1950, les talk shows télévisés ont connu depuis un succès croissant. De ce fait, les universitaires se sont de plus en plus intéressés à étudier ce type de document et par là-même l’image de la société qu’ils renvoient. Au regard des taxonomies proposées dans les travaux sémiotiques de Williams [1974], Bourdon [1988] et Charaudeau [1997], les talk shows se positionnent comme des programmes à la croisée des axes informatif, culturel et divertissant. Ceux-ci consistent en général en la présence combinée d’un ou plusieurs présentateurs et d’invités évoquant leur vie professionnelle et/ou personnelle. Il peut s’agir de personnalités connues promouvant leur dernier film, album, émission télévisée, etc. ou bien de personnes inconnues (experts, représentants d’institution, etc.).

Il est cependant difficile de définir le talk show comme un genre. En effet, celui-ci englobe des programmes d’aspects très divers. Comme cela est souligné par Bourdon [1988] et Lochard [1990], la difficulté tient donc à identifier les composantes principales d’émissions dont le contenu et l’apparence peuvent sensiblement changer. Par exemple, les décors de studio et les dispositions de plateau varient considérablement d’une émission à l’autre. De plus, depuis sa création, le talk show a été adopté dans tous les pays du monde. Par conséquent, des différences culturelles peuvent également être observées. Dans les talk shows français, le public entoure généralement le couple présentateur(s)/invité(s) qui constitue le centre de l’attention alors qu’aux États-Unis, un décor est généralement placé derrière ceux-ci. De plus, le présentateur peut être assis derrière un bureau comme cela arrive souvent dans les émissions américaines ou autour d’une table, avec les invités, comme cela se fait plus couramment en France. Les invités peuvent arriver un par un, tous ensemble, par petits groupes, etc.

Dans les talk shows américains, le présentateur est souvent un humoriste (stand-up comedian) qui introduit l’émission par un monologue alors qu’en France, celui-ci se contente en général de prononcer une courte présentation du ou des invités et de donner aux téléspectateurs un aperçu des sujets qui seront abordés au cours de l’émission. Enfin, aux États-Unis, une distinction est faite entre le daytime talk show qui traite en général plutôt d’affaires publiques, de santé, etc. en interviewant des experts et le plus traditionnel late-night talk show qui propose des interludes comiques ou musicaux en plus des discussions menées autour du couple présentateur/invité(s).

Cependant, avec le mouvement général de globalisation qui est observé de nos jours, aussi bien dans le monde audiovisuel que dans les autres industries culturelles, ces différences tendent à s’estomper. Lhérault et Neveu [2003], Lochard [1990] et Munson [1993] ont travaillé à identifier les caractéristiques communes des talk shows, et ce malgré les différences observées. Le plus important des éléments constitutifs de tout talk show est la présence indispensable d’un ou plusieurs présentateurs et d’un ou plusieurs invités. Il n’y a pas de règles quant au nombre exact de participants ; en revanche le couple présentateur/invité est nécessairement le centre de l’attention. La polymorphie de l’émission est également une grande caractéristique des programmes de talk show. En effet, ceux-ci sont généralement construits comme une succession d’interviews, d’interludes musicaux, de reportage télévisuels, d’extraits de film, de jingles, etc.

Les programmes de talk show présentent la particularité d’être structurés autour d’apparentes conversations naturelles. Cependant, comme le montrent Bourdieu [1996], Ghiglione et Charaudeau [1997], Goffman [1981] et Timberg [2002] ces interventions n’en sont pas pour autant moins préparées et formatées. Le présentateur, qui représente l’instance médiatique (voir Charaudeau [1997]), joue un rôle de gestionnaire de la parole. Il questionne, distribue les prises de parole, donne le ton général, oriente le discours, tente d’atténuer les échanges trop vifs, demande des explications et cherche parfois à provoquer des réactions en forçant le trait dramatique ou émotionnel ou en jouant le confident. De plus, il s’assure du bon déroulement del’émission et l’oriente dans des directions prédéfinies par ses  lancements et prises de parole. Chalvon-Demersay et Pasquier [1990] et Penz [1996] ont ainsi montré que le langage utilisé lors de telles émissions est très précisément défini. Il existe par exemple des codes très spécifiques pour introduire un nouvel invité, lancer un interlude musical ou tout simplement changer de sujet de conversation. Par exemple, Chalvon-Demersay et Pasquier [1990] ont étudié la réthorique de l’annonce faite par le présentateur. Pour présenter un invité, il juxtapose les propositions : « C’est une jeune fille, qui est très jeune, qui est très douée, qui est là, qui va chanter dans un instant une chanson qui j’espère vous plaira. ». Il donne ensuite des précisions promotionnelles : date et lieu de l’exhibition sur scène, titre de l’album, titre de la chanson. Puis, enchaîne avec le dénouement : « Voici… Vanessa Paradis. Vanessa Paradis ! » avec la première nomination, qui clôt le suspense et la seconde, qui ouvre la chanson (Michel Drucker dans l’émission ChampsÉlysées). Le but est de mettre en place pour le téléspectateur tous les artifices de la conversation spontanée tout en suivant rigoureusement le script de l’émission. Par conséquent, alors que le déroulement de l’émission peut parfois sembler cahotique, le présentateur suit un scénario préalablement établi.

Comparaison de deux talk shows

À la lueur des travaux sémiotiques commentés précédemment, les composantes principales des émissions de talk show peuvent être identifiées. Cependant, il est intéressant de vérifier la pertinence de ces caractéristiques. Pour cela, deux corpus d’émissions françaises sont étudiés : Le Grand Échiquier et On n’a pas tout dit. En raison de leurs constructions, formats et années de réalisation, les techniques de production ayant évolué, ces deux émissions peuvent être considérées comme représentatives de la catégorie des programmes de talk show.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
1 Étude du talk show
1.1 Qu’est-ce qu’un talk show ?
1.1.1 Histoire des émissions de divertissement
1.1.2 Une approche sémiologique du talk show
1.2 Comparaison de deux talk shows
1.2.1 Présentation des corpus
1.2.2 Invariants et différences
2 Propositions pour la structuration de talk show
2.1 Utilité de la structuration de talk show
2.2 Présentation de cas d’usage
2.3 Composantes génériques du talk show
2.3.1 Le contenu
2.3.2 Les délimiteurs
2.3.3 La localisation
2.3.4 L’importance du locuteur
2.4 Evaluation de la structuration proposée
2.4.1 Protocole
2.4.2 Résultats et discussion
2.4.3 Conclusions de l’évaluation
3 Détection d’éléments de structure
3.1 Liens entre éléments de structure et détecteurs
3.2 Organisation
3.3 La segmentation
3.3.1 La segmentation en plans et en scènes
3.3.2 La segmentation audio
3.4 La détection de concepts de haut-niveau
3.5 La détection de concepts de niveau supérieur
3.5.1 Quelques exemples
3.5.2 Études exploratoires pour la détection de concepts audiovisuels
3.6 Vers la reconnaissance de locuteurs
4 État actuel des méthodes pour la reconnaissance de locuteurs
4.1 Qu’est ce que la reconnaissance de locuteurs ?
4.2 Les étapes de la reconnaissance de locuteurs
4.2.1 Approches agglomératives et divisives
4.2.2 La détection automatique de la parole
4.2.3 La segmentation en tours de parole
4.2.4 Le regroupement de locuteurs
4.3 Les approches multimodales
4.3.1 À l’origine, les travaux biométriques
4.3.2 La reconnaissance multimodale de locuteurs
4.4 Comparaison entre émissions de talk show et enregistrements de réunions de travail
4.5 Les méthodes d’évaluation
4.6 Évaluation d’un système de reconnaissance de locuteurs issu de l’état de l’art
4.6.1 Présentation de l’algorithme
4.6.2 Résultats
4.6.3 Conclusion de l’évaluation
5 Descripteurs visuels pour la reconnaissance de locuteurs
Conclusion

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *