Qu’est-ce qu’un climat de classe « favorable aux apprentissages » ?
Qu’est-ce que le climat scolaire ?
La notion de « climat scolaire » est une notion très actuelle et qui fait beaucoup parler, Selon Éric Debarbieux (spécialiste des notions de violence et climat scolaire, 2015) : « Améliorer le climat scolaire semble être admis comme une des conditions d’efficacité des systèmes éducatifs ». Cette phrase très souvent entendue n’est pas forcément claire lorsqu’on ne va pas voir plus loin sur ce qu’est réellement cette notion de climat scolaire. De plus, cette notion a également fait son apparition dans les programmes d’enseignement : la loi n°2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour l’école de la République souligne que l’objectif est « d’améliorer le climat scolaire pour refonder une école sereine et citoyenne en redynamisant la vie scolaire et en prévenant et en traitant les problèmes de violence et d’insécurité ».
Selon le réseau Canopé, : « Le climat scolaire concerne toute la communauté éducative : élèves, personnels, parents. C’est une responsabilité collective. C’est la construction du bien vivre et du bien-être pour les élèves et le personnel de l’école. Le défi est d’implanter des pratiques dans le quotidien ». Le réseau Canopé est un réseau de création et d’accompagnement pédagogiques à destination des enseignants. Ce réseau a conçu une page Internet dédiée au climat scolaire où on retrouve entre autres la définition citée précédemment.
Egalement selon le réseau Canopé, plusieurs éléments constituent le climat scolaire :
– Les relations entre les personnes qui doivent passer par le respect, le partage, l’entraide, aussi bien au sein de l’école entre les élèves et les enseignants, qu’entre les enseignants et les familles
– L’enseignement qui doit passer par la différenciation, l’aide et l’apprentissage qui doit être adapté aux élèves
– La sécurité qui est un besoin physiologique et qui doit être pris en compte pour que l’élève se sente bien
– L’environnement physique doit quant à lui être propre et adapté aux élèves
– Le sentiment d’appartenance : l’élève doit se sentir en tant que membre d’une communauté, il doit se sentir relié aux autres et s’engager dans cette institution
– La participation significative des élèves et des professionnels
– La réaction face aux comportements à risque : il faut apprendre aux élèves comment gérer ces comportements et en tant qu’enseignants les prendre en compte et les traiter
– Une attention portée par l’école à la vie familiale : il faut qu’il y ait un lien entre l’école et les familles, il faut développer la coéducation, impliquer les familles et les respecter .
Toujours dans les multiples définitions de la notion de climat scolaire, pour le National School Climate Center (NSCC) : « le climat scolaire renvoie à la qualité et au style de vie à l’école. Le climat scolaire repose sur les modèles qu’ont les personnes de leur expérience de vie à l’école. Il reflète les normes, les buts, les valeurs, les relations interpersonnelles, les pratiques d’enseignement, d’apprentissage, de management et la structure organisationnelle inclus dans la vie de l’école ». Nous remarquons que cette définition prend plus en compte le point de vue personnel, les représentations de l’individu.
La notion de climat scolaire peut donc différer selon les auteurs et les recherches. En effet, selon Jonathan Cohen (co-fondateur et Président du NSCC, 2013) « Le climat scolaire se réfère à l’ambiance et à la qualité de vie qui règnent à l’école », sur le site Internet de Canopé dédié au climat scolaire, on trouve la définition suivante : « C’est la construction du bien vivre et du bien-être pour les élèves et le personnel de l’école ». C’est une notion actuellement au cœur des préoccupations actuelles de l’éducation. Éric Debarbieux dans – Du « Climat scolaire » : définitions, effets et politiques publiques – nous explique que « La notion de climat scolaire est devenue populaire en France, comme dans d’autres pays ».
Pour savoir si le climat scolaire s’améliore lorsque l’on met en place des solutions, il faut pouvoir le mesurer. Plusieurs outils de mesure du climat scolaire ont donc été créés. Au niveau national, la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère chargé de l’Éducation nationale a créé des enquêtes nationales de victimation et de climat scolaire. Au niveau de l’école, du collège ou du lycée, les enquêtes locales de climat scolaire permettent aux élèves et aux professionnels d’exprimer leurs représentations et leur vécu en ce qui concerne les différents éléments présentés par le réseau Canopé et qui caractérisent le climat scolaire. D’après les recherches que nous avons pu effectuer, nous avons remarqué que la notion de climat scolaire était très souvent associée à d’autres notions telles que la violence scolaire, le harcèlement, la victimation. Selon Eduscol , « Une prévention efficace du harcèlement passe par une approche systémique du phénomène reposant sur les axes d’action de l’approche climat scolaire ». Cela s’explique du fait que, la plupart du temps, on cherche à améliorer le climat scolaire du fait de violences qui engendrent un climat de classe qui n’est pas favorable aux apprentissages, qui n’est pas serein.
Quels sont les effets du climat scolaire sur les apprentissages ?
On cherche en effet généralement à améliorer le climat de classe pour aider les élèves à mieux apprendre, à travailler de façon plus sereine, en confiance. Nous considérons qu’un élève qui se sent bien dans sa classe apprendra, à priori, mieux puisque certaines recherches montrent qu’un climat scolaire positif agit sur la réussite des élèves (Ruus, Veisson et al., 2007). Lorsque l’on cherche à travailler sur l’amélioration du climat scolaire, l’objectif est d’augmenter les résultats scolaires mais également diminuer les inégalités entre les élèves, diminuer aussi l’absentéisme car un élève qui se sent bien sera heureux de venir à l’école, diminuer la violence et le harcèlement mais surtout améliorer et augmenter le bien être des élèves. Lorsque l’on réussit à instaurer un climat serein et agréable pour les élèves, on leur assure de travailler dans de bonnes conditions, de ressentir une sorte de bien-être et également de s’épanouir dans leur rôle d’élève.
Debarbieux (2015) dans Du « Climat scolaire » : définitions, effets et politiques publiques explique que « La bonne qualité du climat scolaire est associée à un taux significativement plus bas d’absentéisme, et joue sur l’exclusion scolaire ». Un climat scolaire serein permet de diminuer les problèmes de violence, l’absentéisme et le décrochage. Ce dernier contribuerait également aux résultats et à la réussite des élèves. En effet, lorsque l’on favorise le bien-être de tous les élèves, on permet aux élèves d’être disponibles cognitivement pour les apprentissages et ainsi de mieux apprendre.
La corrélation entre le climat scolaire et les apprentissages est double puisqu’un climat scolaire serein contribue à améliorer les apprentissages et à l’inverse, les apprentissages contribuent é créer un climat scolaire de qualité. Pour améliorer ce climat scolaire, on va travailler certains apprentissages, certains domaines avec les élèves qui peuvent parfois être plus transversaux. Le troisième domaine du socle commun de connaissances, de compétence et de culture qui est la formation de la personne et du citoyen vise à rendre l’élève « capable de participer activement à l’amélioration de la vie commune ». On y retrouve donc des apprentissages tels que : l’expression des émotions, la capacité à faire preuve de bienveillance et d’empathie, la résolution pacifique des conflits, le respect des autres, la connaissance et la compréhension des règles, la responsabilité vis-à-vis d’autrui. Nous considérons que ces apprentissages, de par leur caractère transversal permettent entre autres d’améliorer le climat scolaire. En exprimant mieux ses émotions, l’élève se sentira mieux, si on réussit à apprendre aux élèves à résoudre des conflits de façon pacifique, on diminue la violence et on créé un climat de classe serein et de confiance.
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Table des matières
Introduction
Cadre théorique
1. Qu’est-ce qu’un climat de classe « favorable aux apprentissages » ?
2. Le système des conseils d’élèves
Problématique / hypothèses
Méthodologie
1. Sujets
2. Matériel
3. Disposition
4. Mise en place
5. Enquête
Résultats
1. La répartition de la parole
2. Les rôles ou métiers du conseil d’élèves
3. Les coupons remplis
4. Les décisions prises
5. La place de l’enseignante
6. Réponses au questionnaire
Discussion
1. Vers un meilleur climat scolaire ?
2. Le dispositif des conseils d’élèves
3. La place de l’enseignant dans la pédagogie active
4. Les apprentissages des conseils d’élèves
Conclusion
Bibliographie
Annexes