Qu’est-ce que l’obésité ?

Une maladie bio-psycho-environnementale

L’obésité est une maladie chronique qui touche bien des aspects : elle atteint l’individu sur le plan biologique, de par l’excès de masse grasse qui peut entraîner des désordres somatiques ; sur le plan psychologique, au vu de la présence de troubles psycho-émotionnels renforcés par la stigmatisation ; et sur le plan environnemental car elle est fortement influencée par le milieu extérieur (Dalarun parle d’ailleurs d’environnement obésogène).

Qu’est-ce que l’obésité ?

L’obésité a été définie par l’OMS comme « accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé ». C’est en 1997 qu’elle a été déclarée comme maladie, et en 2013 comme « enjeu de santé public » (OMS). Les chiffres à l’échelle mondiale sont accablants et en perpétuelle augmentation depuis des décennies : le nombre de cas d’obésité a presque triplé depuis 1975.

Aujourd’hui, le mode de diagnostic privilégié de l’obésité est l’Indice de Masse Corporelle (IMC). Il s’agit d’une échelle, normée, à laquelle nous nous référons grâce à un calcul : le poids (exprimé en kilogrammes) est divisé par la taille au carré (exprimée en mètres). Il existe plusieurs catégories dans l’IMC, permettant de déterminer la corpulence d’une personne. La normo-pondération se caractérise par un IMC compris entre 18,5 et 24,9. Entre 25 et 29,9 d’IMC, nous parlerons de surpoids. Au-dessus de 30 d’IMC, le sujet sera classé dans l’obésité. Il y a plusieurs classes d’obésités, et le plus haut stade, dit « obésité morbide », est atteint lorsque l’IMC est égal ou dépasse 40 (Basdevant et al., 2004).

L’IMC comporte néanmoins certaines limites : bien que la formule s’applique à tout adulte indifféremment de son sexe, il ne prend pas en compte la répartition des différents constituants corporels (notamment la masse grasse qui est plus importante chez les femmes en vue d’une éventuelle maternité ou la masse maigre plus importante chez les sportifs de haut niveau). De plus, il n’a pas de valeur prédictive individuelle et est susceptible de restreindre la réflexion médicale par l’établissement d’un « poids idéal théorique » (Basdevant et al., 2004). Il existe d’autres limites que  nous n’aborderons pas ici telles que l’origine ethnique et l’âge. Ainsi, il semble primordial de croiser les différents modes de diagnostic car, au-delà du poids, c’est la composition corporelle qui est la plus significative. La composition corporelle, c’est l’analyse d’un être humain selon les différents compartiments qui le constituent. Il en existe trois selon les modèles physiologiques, ici simplifiés pour faciliter la compréhension : la masse maigre, la masse grasse et la masse minérale osseuse. Il existe deux méthodes d’examen médical qui permettent d’évaluer la composition corporelle : le DEXA-Scan (absorption biphotonique à rayons X) et l’impédancemétrie (Gaumet, 2014). Sachant que la masse musculaire pèse plus lourd sur la balance, l’absence de perte de poids voire une reprise du poids peut s’expliquer par un changement dans la composition corporelle. Il est aussi intéressant de se référer aux mesures corporelles à certains endroits du corps, ou à un changement de sensation au niveau du port des vêtements plutôt qu’au chiffre affiché par la balance. Nous pouvons ainsi voir que l’obésité ne peut se résumer à un chiffre sur une balance mais aussi qu’elle peut ne pas être la même chez deux personnes à IMC identique, car la silhouette, les causes ou encore les conséquences de la maladie diffèrent d’une personne à une autre.

Pas une seule obésité, mais plusieurs

Nous pouvons distinguer trois types d’obésité selon la répartition du tissu adipeux (Lecerf et al., 2021). L’obésité androïde se définit par un tissu adipeux majoritairement présent au niveau de la partie supérieure du corps et de la zone abdominale. Ce type de répartition adipeuse majore les risques cardio-vasculaires tels que l’hypertension artérielle ou l’insuffisance coronarienne et cardiaque. Des complications respiratoires comme la dyspnée d’effort, l’insuffisance respiratoire et le Syndrome d’Apnée Obstructive de Sommeil (SAOS) peuvent également apparaître si l’adiposité est importante au niveau des voies respiratoires. Enfin, nous pourrons possiblement observer des complications métaboliques telles que le diabète de type II, l’insulino-résistance ou encore l’hypercholestérolémie. L’obésité gynoïde correspond à une localisation du tissu adipeux au niveau de la partie inférieure du corps (hanches, fesses et cuisses), nous parlons également d’obésité glutéofémorale. Dans ce cas, les risques de complication mécanique comme la gonarthrose ou les lombalgies sont augmentés. Enfin, dans l’obésité dite « mixte », la répartition adipeuse est plutôt uniforme, on l’observe notamment dans les cas d’obésité massive. Au-delà de toutes les autres complications évoquées précédemment, l’excès de masse grasse pourrait avoir des conséquences au niveau digestif (stéatose hépatique, reflux gastro-œsophagien, hernie hiatale) et au niveau cutané (hypersudation, mycoses, œdèmes).

Bien qu’il existe une corrélation entre le type d’obésité et les complications observées, il convient de préciser que chaque individu est différent et susceptible de développer plus ou moins certains risques. Ainsi, il ne s’agit pas d’un pattern défini, il faut prendre en compte le terrain génétique, l’histoire personnelle et le mode de vie de l’individu pour essayer d’avoir une compréhension transversale de sa pathologie et des perturbations qu’elle peut provoquer au niveau identitaire.

Qu’est-ce-qui fait que l’on devient obèse ? 

Bien que l’obésité soit multifactorielle, il existe un contexte d’apparition particulier et des facteurs déclenchants (Lecerf et al., 2021). L’obésité constitutionnelle apparaît pendant l’enfance, par la coexistence de facteurs physiologiques, comme la génétique et l’hérédité, et de facteurs psycho-sociocomportementaux. Elle se poursuit souvent à l’âge adulte et peut être à l’origine d’obésités massives. L’obésité réactionnelle fait suite à un évènement de vie impactant, souvent négatif (décès dans l’entourage, agression, harcèlement). L’obésité acquise prend son origine lors de la préadolescence ou à l’âge adulte. D’installation progressive et liée à des facteurs comportementaux (alimentation excessive et sédentarité), elle est souvent la conséquence de nombreux régimes à répétition provoquant un phénomène « yoyo». Nous allons chercher à expliquer le comportement alimentaire pour mieux comprendre son influence sur les changements pondéraux. Ces classifications ne s’excluent pas entre elles, et sont même souvent intriquées. Recueillir l’histoire du poids, autrement dit effectuer une anamnèse pondérale, est une étape essentielle lors de l’examen car elle permet de mieux saisir l’étiologie de la maladie et d’appréhender son évolution par différentes approches thérapeutiques. Ainsi, après avoir cité différentes causes de l’obésité en lien plutôt direct avec l’individu, il paraît important de signifier que l’environnement sociétal avec lequel il interagit participe grandement à l’installation de cette maladie.

La société actuelle : un environnement obésogène ? 

Dalarun pose l’hypothèse d’un environnement « obésogène », désignant un ensemble de phénomènes sociaux qui favorisent la prise de poids des individus. Dans notre société actuelle, la nourriture est omniprésente, l’offre alimentaire est en abondance, on peut la qualifier de « pléthorique et ostentatoire ». Aujourd’hui, il est possible d’avoir accès à tout, et cela à toute heure du jour et de la nuit. Cette diversification de l’offre est corrélée à la dégradation de la qualité gustative et nutritionnelle des aliments. Les patients que nous rencontrons décrivent une sensation d’envahissement provoquée par la multitude de choix alimentaires.

Mme F., lors d’un atelier diététique sur les étiquettes alimentaires « On va au supermarché, mais on est directement assailli, on ne sait jamais quoi choisir, alors on s’attache au packaging et pas à ce que le produit contient. Alors, on choisit des choses mauvaises pour notre santé. »

Il n’est pas encore prouvé que la nature des aliments ait une corrélation directe avec l’obésité. Cependant, celle-ci peut amener à changer la façon dont on mange (plus rapidement, en étant moins à l’écoute de soi). Prenons l’exemple du fast-food qui, certes, est un produit riche, mais surtout consommé rapidement et sans attention (Lecerf et al., 2021). Ainsi, un manque de temps et d’attention lors du repas peuvent favoriser la prise de poids et, à terme, une obésité.

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Table des matières

INTRODUCTION
I- L’OBÉSITÉ
1. UNE MALADIE BIO-PSYCHO-ENVIRONNEMENTALE
a) Qu’est-ce que l’obésité ?
b) Pas une seule obésité, mais plusieurs
c) La société actuelle : un environnement obésogène ?
d) Stigmatisation, discrimination : point sur la grossophobie
2. PERDRE DU POIDS : CE N’EST PAS UNE MINCE AFFAIRE
a) Le set-point
b) Comprendre le comportement alimentaire
c) La restriction cognitive
d) Les troubles du comportement alimentaire
3. POINT SUR LES DIFFERENTES APPROCHES DE SOIN
a) L’Éducation Thérapeutique du Patient au service de la médecine de l’obésité
b) La chirurgie bariatrique
c) Qu’en est-il des sensations alimentaires ?
II- L’IDENTITÉ
1. L’IDENTITE : UN CONCEPT COMPLEXE
a) Un concept aux multiples facettes
b) De la sensation à la représentation, en passant par la perception
c) L’identité passe par la conscience de soi
2. L’IDENTITE : UNE HISTOIRE DE SENTIMENTS
a) À quoi se rapporte le sentiment d’identité ?
b) Être et se sentir être
c) Vivre en harmonie avec soi
d) Compter sur et pour soi-même
3. L’IDENTITE PSYCHOMOTRICE
a) Le corps comme support à l’identification
b) L’axe corporel comme soutien à la construction identitaire
c) Habiter son corps, c’est le vivre émotionnellement
III- CLINIQUE
1. CONTEXTE DU STAGE
a) Bienvenue à l’hôpital de jour
b) Une équipe pluridisciplinaire
c) Zoom sur les ateliers et la place de la psychomotricité
2. L’EVALUATION PSYCHOMOTRICE CHEZ LES PERSONNES OBESES
a) Quels sont les intérêts de l’évaluation psychomotrice chez cette population ?
b) Quels items psychomoteurs évaluer et comment ?
c) Quels sont les freins ?
d) Ce qui est fait en pratique : le questionnaire en psychomotricité
3. CAS CLINIQUE : RENCONTRE AVEC MME G
a) Présentation de Mme G
b) Évaluation psychomotrice de Mme G
c) Projet thérapeutique de Mme G
d) Suivi en psychomotricité de Mme G
e) Conclusion du suivi de Mme G
IV- DISCUSSION
1. ÊTRE GROS : UNE ATTEINTE A L’IDENTITE ?
a) Comment l’autre participe à notre identification
b) Prendre sa juste place : s’affirmer au sein d’une société narcissique
c) L’apport de la psychomotricité dans ce soutien à l’identité
2. HABITER SON CORPS : UNE SIMPLE AFFAIRE DE VOLONTE ?
a) Habiter son corps pour asseoir son identité
b) Mettre son corps à distance : une tentative de protection
3. MOI, THERAPEUTE
a) Le corps du thérapeute au cœur de la relation de soin
b) Trouver sa juste place en tant que thérapeute : l’importance de l’alliance thérapeutique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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