Qu’est ce que le patrimoine culturel immatériel ?

Qu’est ce que le patrimoine culturel immatériel ?

Un important travail de définition est nécessaire afin de présenter au mieux le nouveau concept de « patrimoine culturel immatériel ». Ces trois mots qui peuvent paraître extrêmement flous au premier abord sont le résultat d’un consensus trouvé en 2003 lors de l’élaboration de la Convention de l’UNESCO qui fait aujourd’hui office de cadre international.

Nous nous efforcerons d’exposer au mieux ce qui se cache derrière ces termes et d’expliquer le processus d’élaboration de cette Convention. Nous étudierons enfin la façon dont la France s’est approprié ce concept relativement éloigné de sa conception du patrimoine ainsi que les dangers de la mise en place d’une telle Convention.

Un nouveau concept difficile à appréhender

L’élargissement du champ patrimonial

L’adoption de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel par les 190 États-membres de la Conférence générale de l’UNESCO en 2003, a marqué un tournant dans la compréhension du concept de patrimoine au niveau international. En effet c’était la première fois que l’on se détachait du matériel pour décrire du patrimoine.

Du patrimoine matériel…
Depuis la seconde moitié du XXe siècle le champ patrimonial n’a eu de cesse de s’élargir. La Charte de Venise de 1964, ne considérait comme patrimoine que les « monuments et sites ». Afin d’être reconnus comme patrimoine, ces monuments devaient être considérés par des spécialistes nommés par l’État comme « désirables au regard de l’art et de l’histoire ».

Le concept s’est ensuite étendu avec la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel en 1972, aux architectures populaire (ou architecture vernaculaire) et industrielle ainsi qu’aux paysages et sites naturels. Cette convention a marqué le réel début de la reconnaissance internationale du patrimoine. Elle fait encore aujourd’hui office de référence lorsque l’on parle de patrimoine au sens général. Cependant cette convention n’était pas complète, elle permettait la reconnaissance d’un patrimoine essentiellement occidental (majoritairement basé sur du matériel) au détriment d’autres cultures souvent issues des pays du Sud, plus basées sur leurs croyances, rites, artisanats ou pratiques culturelles tout aussi menacés.

…au patrimoine culturel immatériel
Depuis l’adoption de la convention de 1972, un long chemin a été parcouru vers la compréhension des cultures. Et c’est en recherchant la signification des expressions culturelles qu’une nouvelle approche du patrimoine est née. Dès 1973 la Bolivie proposa de protéger le folklore en rajoutant un protocole à la Convention universelle sur le droit d’auteur Sans aboutir, cette proposition fit néanmoins prendre conscience de la nécessité d’inclure les aspects immatériels dans la compréhension du patrimoine culturel. . La Recommandation sur la sauvegarde de la culture traditionnelle et populaire élaborée par une Section spéciale de l’UNESCO pour le patrimoine « nonmatériel », fut adoptée en 1989. C’était la première fois qu’une réflexion était menée à l’échelle internationale pour l’identification, la préservation, la dissémination et la protection de la « culture traditionnelle et populaire ». Lors de la Conférence internationale de Washington en juin 1999, les experts mirent en évidence la nécessité d’un outil juridique qui permettrait de définir précisément un champ d’actions et une terminologie propre à ce nouveau type de patrimoine.

De nos jours ce ne sont plus des spécialistes nommés par l’État qui définissent le patrimoine immatériel mais les communautés, groupes ou individus. Ce patrimoine est source pour eux « d’identité » et de « continuité ». Désormais, l’approche de la question patrimoniale se veut donc globale pour une compréhension approfondie des différentes cultures du monde et laisse la possibilité aux autorités compétentes de choisir les actions à mener pour leur valorisation et leur sauvegarde le cas échéant.

Difficile de définir l’immatériel

Le terme « patrimoine culturel immatériel » peut paraître flou et est par définition, difficile à appréhender car non concret, non palpable à la différence du patrimoine matériel (architecture, urbanisme, monuments…) qui est physique, visible. Un travail de définition, de cadrage est nécessaire afin que l’on comprenne pleinement ce que signifie « immatériel ».

Cette notion récente, qui date de l’élaboration de la convention de 2003 Avant cette date chaque État-membre utilisait des termes différents pour qualifier ce patrimoine. Certains utilisaient la le mot « folklore », d’autres parlaient de « culture traditionnelle», de « culture populaire » ou de « patrimoine oral ». , vient d’un consensus international. Mais ces termes faisaient l’objet d’abus de langage ou de mauvaises interprétations et ne reflétaient pas le sens actuel de « patrimoine culturel immatériel ».

Le folklore représentait à la base« l’étude des usages, de la culture matérielle, de la littérature orale, des traditions populaires ». Il s’assimilait à la définition actuelle du patrimoine culturel immatériel. Ce terme fut utilisé par l’UNESCO à partir de 1989 et jusqu’à la Conférence de Washington en 1999. C’est lors de cette conférence, organisée par l’UNESCO et la Smithsonian Institution que ce terme a été déclaré « inadapté ».

Depuis le mot « folklore » a fait l’objet d’une popularisation et désigne aujourd’hui au sens commun « la reconstitution ou l’imitation des véritables traditions populaires […]. La récupération par le folklore des « coutumes populaires » est souvent la marque d’un affaiblissement ou de la disparition de la société traditionnelle dont elles sont censées émaner» Le patrimoine immatériel est totalement dépendant de la communauté qui le crée. Il s’agit d’une culture vivante, qui ne peut, en aucun cas, être la reconstitution d’une culture qui aurait été perdue. . De même, le « patrimoine oral » est réducteur car le patrimoine qui nous intéresse regroupe également des savoir-faire et des pratiques sociales non inclus dans la transmission orale .

A quoi correspondent alors les termes de patrimoine culturel immatériel ? 

Certains peuples, comme les aborigènes d’Australie, peuvent avoir une culture matérielle très rudimentaire. Par contre leurs histoires, leur imaginaire, leur tradition orale, leur connaissance du passé, peuvent être extrêmement développés. Ces aspects de la culture (histoires, rites, coutumes, chansons, musique, danses), sont appropriés par la population. Ils se transmettent, font partie intégrante d’un nouveau patrimoine, un patrimoine immatériel. Toutes les sociétés sont concernées par ce patrimoine qui touche à la mémoire et à l’identité des personnes qui les composent. Il fait le lien entre le passé et le présent et est constamment renouvelé au gré des évolutions de ces populations.

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : L’émergence d’un nouveau patrimoine
1 Qu’est ce que le patrimoine culturel immatériel ?
11. Un nouveau concept difficile à appréhender
1.2 De l’adoption générale de la Convention à sa ratification par la France
2 Les nouveaux enjeux du PCI*
2.1 Vers la démocratisation du concept
2.2 La prise en compte du PCI à l’échelle locale
Partie 2 : Les politiques culturelles locales et Nantes, « la belle éveillée »
1 La politique culturelle locale en perpétuelle évolution
1.1 L’ouverture de politiques culturelles nationales
1.2 La gestion des politiques culturelles par les communes
1.3 Quelles missions pour les collectivités concernant le PCI ?
2 Nantes, une forte histoire de culture(s)
2.1 Une ville à la croisée des chemins
2.2 « L’identité culturelle nantaise » : entre mise en valeur du patrimoine et création artistique
2.3 L’exemple de la culture bretonne
3 Des moyens propices à la mise en valeur et la sauvegarde du PCI
3.1 Une action locale portée par les associations
3.2 Une municipalité qui mise sur la culture pour son développement
Partie 3 : Les premières étapes de la prise en compte du PCI dans la politique culturelle nantaise
1 Nantes et son patrimoine culturel immatériel avant la diffusion du concept : une action très ponctuelle et limitée
1.1 Des moyens municipaux limités
1.2 Un tissu associatif déjà lancé dans la sauvegarde des pratiques traditionnelles
1.3 Quelques initiatives ciblées
2 L’intégration « officielle » du PCI au sein de la politique culturelle de la ville
*Sigle utilisé par l’UNESCO, signifie « patrimoine culturel immatériel »
2.1 La création d’institutions pour le patrimoine nantais
2.2 Un programme politique complet : le Plan Patrimoine 2009-2014
3 Quelles actions en faveur du PCI nantais ?
3.1 Une médiation diversifiée
3.2 Le développement de réseaux d’acteurs
4 Un avenir serein pour le PCI à Nantes ?
4.1 Quelles perspectives pour la politique patrimoniale liée au PCI ?
4.2 Les dangers seront-ils évités ?
Conclusion générale
Bibliographie

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