Qu’est-ce que le homeschooling ?

Le homeschooling en Suisse, la législation

Cette partie traite des aspects pratiques et organisationnels. Il s’agira de comprendre comment les parents font pour déscolariser leur enfant et quelles sont les lois qui règlementent ce phénomène. Le homeschooling est évoqué dans des bases légales à différents niveaux. Parmi ceux-ci, il y a le droit international, le droit fédéral et le droit cantonal. Tout d’abord dans le droit international, l’article 26 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme (1948) écrit que : 1. Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite, au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’enseignement élémentaire est obligatoire. L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. 2. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix. 3. Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. La Déclaration universelle des Droits de l’Homme, nous dit donc que ce n’est pas l’école qui est obligatoire, mais bien l’éducation qui l’est et que les parents ont également la possibilité de choisir le genre d’éducation qu’ils veulent donner à leurs enfants.

Cela signifie qu’au niveau de la loi internationale, l’école à la maison est une pratique légale. Quant est-il de la législation suisse ? Dans la Constitution fédérale, il est écrit que chacun a le droit à un enseignement de base suffisant (art. 19) et que l’instruction publique est du ressort des cantons. Selon la Conférence suisse des Directeurs cantonaux de l’Instruction Publique (CDIP), « l’instruction est une obligation qui peut être remplie par la fréquentation d’une école publique, d’une école privée ou par enseignement à domicile ». Comme mentionné plus haut pour le droit international, la loi suisse autorise donc également l’école à la maison et chaque canton a donc sa propre législation concernant l’école à domicile. Les cantons où elle est admise sont Appenzell Rhodes Intérieur, Appenzell Rhodes Extérieur, Argovie, Berne, Genève, Fribourg, Jura, Lucerne, Soleure, Vaud, Uri, Schwytz, Nidwald, Obwald, Schaffhouse, Neuchâtel et Zurich. Les cantons de Bâle Ville, Bâle Campagne, Glaris, Thurgovie, le Valais l’autorisent à condition que le parent possède une formation pédagogique. Quant aux cantons du Tessin, Zoug et Saint–Gall, vu que la souveraineté cantonale prime sur la CDIP, ils ne l’autorisent pas.

À Neuchâtel, la scolarité obligatoire peut avoir lieu à domicile (article 3 LOS). Elle fait l’objet d’un contrôle de la part du Département de l’éducation, de la culture et des sports. (Article premier de l’arrêté concernant le contrôle de l’enseignement privé). À présent, nous allons voir plus en détail la législation du canton de Vaud concernant l’enseignement privé, car notre terrain de recherche est situé dans ce canton. Selon l’article 54 al. 1 de la LEO, « Tous les parents domiciliés ou résidant dans le canton ont le droit et le devoir d’inscrire et d’envoyer leurs enfants en âge de scolarité obligatoire dans une école publique ou privée, ou de leur dispenser un enseignement à domicile. ». Bien que l’école à domicile fasse partie de l’enseignement privé, l’État doit en être informé et effectue des contrôles une fois par année pour vérifier que les enfants reçoivent une instruction suffisante2. Pour savoir si une instruction est suffisante, les familles doivent également se baser sur le Plan d’Étude Romand3. En effet, ce dernier fixe, les objectifs pour chaque cycle et la progression minimale que l’enfant doit atteindre dans chaque domaine disciplinaire. Ceux-ci sont les langues, les mathématiques et les sciences de la nature, les sciences humaines et sociales, les arts, et pour finir le corps et mouvement. À ces domaines disciplinaires s’ajoutent la formation générale ainsi que les capacités transversales.

Instruction et éducation

Deux notions liées sont encore à clarifier : il s’agit de l’instruction et de l’éducation. Selon Jean Beauté, l’instruction est « lorsqu’il s’agit de transmettre, sans autre ambition, certains savoirs ou savoir-faire indispensables ou jugés tels par la société» (2008, p.16). Au fil du temps et à travers le système d’enseignement, Beauté analyse l’instruction comme une demande sociale plus ou moins ciblée. En effet, la lecture et l’écriture peuvent être considérées comme un préalable dans certains pays, mais dans d’autres, garder le peuple dans l’analphabétisme permet de mieux l’opprimer. L’instruction est donc presque toujours liée à des volontés politiques. Il faut d’ailleurs souligner que par l’instruction nous visons les connaissances, mais celle-ci n’engage pas l’affectivité de l’apprenant : nous visons des savoirs et des savoir-faire, comme savoir nager courir, etc. Dès lors, on parlera d’éducation lorsque des valeurs sont transmises en plus de l’instruction. Les pédagogues de la fin du XIXe siècle, en se rendant compte que « savoir lire » ne signifie pas « aimer lire », ont réalisé qu’une simple transmission de savoir n’était pas la meilleure méthode ; ils ont donc décidé de changer les choses. Ce n’était plus instruire, mais éduquer. Beauté (2008) nous explique qu’éduquer veut littéralement dire tirer hors de l’état de l’enfance. Néanmoins, la version moderne parle d’une personne plus ou moins bien éduquée si celle-ci se comporte de manière acceptable ou non dans la société. Nous constatons donc que l’instruction est en lien avec la sphère des savoirs et des savoirs- faire, tandis que l’éducation avec la sphère des valeurs.

La pensée éducative de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) La pensée éducative de Rousseau se trouve dans L’Émile ou De l’éducation, et nous pouvons en dégager deux principes : l’homme n’est pas un moyen, mais une fin et il faut redécouvrir l’homme au naturel. Pour lui « l’éducation ne doit pas chercher à former un type d’homme ou de femme en particulier, mais l’homme et la femme dans leur essence même » (Gauthier et Tardif, 2005, p.86). Pour arriver à cela, Rousseau a trois types d’éducations : celui qui vient de la nature, celui qui vient des hommes et celui qui vient des choses et des objets. Il relève également que seuls les deux derniers types d’éducations peuvent être contrôlés. Il faut donc orienter ces deux derniers types vers l’éducation qui vient de la nature, car comme mentionné précédemment, nous n’avons aucune prise sur la nature. Comme l’enfant est bon, libre et meilleur que l’adulte, l’enseignant doit être à son service, c’est-à-dire, respecter son développement naturel et le rendre actif de sa formation. Pour que cela soit possible, l’enseignant va privilégier des méthodes sensitives, intuitives et actives. Tout ceci va permettre que l’intérêt de l’enfant soit mobilisé par les apprentissages (Gauthier et Tardif, 2005).

La pédagogie de Waldorf ou de Rudolf Steiner (1861-1925) Gauthier et Tardif (1996) nous disent que Rudolf Steiner était un artiste et un penseur voué à la vie de l’esprit. Les écoles Steiner ont vu le jour à la fin de la Première Guerre mondiale. Lorsqu’il donna une conférence dans l’usine Waldorf-Astoria, le directeur, intéressé, proposa d’ouvrir une école pour les enfants des ouvriers de l’usine. Steiner projeta donc l’école Waldorf, une école libre, libre de règlements extérieurs. Cette méthode repose sur la connaissance vivante et approfondie de l’être humain. Sa finalité est « la volonté d’éduquer l’être humain dans sa totalité : corps, âme et esprit, ce qui s’entend au travers de l’équilibre des trois forces de l’âme : la volonté, le sentiment et la pensée. » (Gauthier et Tardif, 1996, p. 254).

Il faut accompagner et soutenir les enfants dans la découverte de leur propre individualité en relation avec le monde et développer le meilleur de l’enfant sans compétition. En effet, il n’y a pas d’examen ni de note dans cette méthode. Steiner a développé trois étapes du développement de l’enfant qu’il appelle les septaines. Le développement physique et les activités créatrices sont développés dans la première septaine. Dans la deuxième septaine commencent les apprentissages dits scolaires, c’est-à-dire les mathématiques, les langues et les sciences. L’imitation dans cette phase passe à la création et au développement des représentations. Dans la dernière phase, les enfants acquièrent la représentation abstraite et le jugement. Durant toutes ces phases, le rythme d’apprentissage est très important. Il y a une alternance entre temps de concentration et temps d’expression. On remarque donc que le développement de la nature humaine est très important dans la progression de l’enseignement.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. PROBLÉMATIQUE
1.1. DÉFINITION ET IMPORTANCE DE L’OBJET DE RECHERCHE
2. CADRE THÉORIQUE
2.1. QU’EST-CE QUE LE HOMESCHOOLING ?
2.2. LES RAISONS DU HOMESCHOOLING
2.3. LE HOMESCHOOLING EN SUISSE, LA LÉGISLATION
2.4. INSTRUCTION ET ÉDUCATION
2.5. LES MÉTHODES D’APPRENTISSAGE
2.5.1. La pensée éducative de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778)
2.5.2. La pédagogie de Waldorf ou de Rudolf Steiner (1861-1925)
2.5.3. La pédagogie de Maria Montessori (1870-1952)
2.5.4. La pédagogie de Célestin Freinet (1896-1966)
2.6. LA SOCIALISATION
2.7. LE CONTRAT DIDACTIQUE OU CONTRAT PÉDAGOGIQUE
3. QUESTION DE RECHERCHE ET OBJECTIFS DE RECHERCHE
4. MÉTHODOLOGIE
4.1. FONDEMENTS MÉTHODOLOGIQUES
4.1.1. La recherche qualitative
4.1.2. La démarche compréhensive
4.2. NATURE DU CORPUS
4.2.1. L’entretien semi-structuré
4.2.2. L’observation
4.2.3. Le choix de l’échantillonnage
4.3. LES MÉTHODES ET TECHNIQUES D’ANALYSE DES DONNÉES
4.3.1. Règles de retranscription
4.3.2. Schéma d’analyse
5. ANALYSE ET RÉSULTATS
5.1. PORTRAIT DES FAMILLES
5.1.1. Famille Humbert
5.1.2. Famille Smith
5.2. L’ORGANISATION DE L’ÉCOLE À LA MAISON
5.2.1. L’organisation chez les Humbert
5.2.2. L’organisation chez les Smith
5.2.3. Analyse
5.3. RÔLES DU PARENT-ENSEIGNANT
5.3.1. Socialisation
5.3.2. Maman ou enseignante ?
5.3.3. Contrat d’apprentissage et l’affectif lié à ce contrat
5.4. APPRENTISSAGES
5.4.1. L’établissement d’un programme et les moyens utilisés
5.4.2. Les avantages et inconvénients
5.4.3. Relation avec les autorités
6. CONCLUSION
6.1. SYNTHÈSE
6.2. AUTOÉVALUATION DE LA DÉMARCHE
6.3. APPORTS PROFESSIONNELS ET PERSONNELS
6.4. PERSPECTIVES DE RECHERCHE
7. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
8. WEBOGRAPHIE
9. ANNEXES
9.1. GUIDE D’ENTRETIEN
9.2. GUIDE D’OBSERVATION
9.3. RETRANSCRIPTION FAMILLE HUMBERT
9.4. RETRANSCRIPTION FAMILLE SMITH

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