Qu’est-ce que la vaccination ?

La vaccination

Définition et enjeux de la vaccination

Définition de l’OMS : « La vaccination consiste à immuniser une personne contre une maladie infectieuse, généralement en lui administrant un vaccin. Les vaccins, qui stimulent le système immunitaire, prémunissent la personne d’une infection ou d’une maladie. » La vaccination a un double enjeu : individuel et collectif. Le bénéfice individuel de la vaccination consiste à induire une protection chez la personne vaccinée. Le bénéfice collectif : les personnes vaccinées contribuent à protéger leur entourage. En étant immunisé contre un agent pathogène, ce dernier ne se transmettra/propagera plus. Cela permet une immunité de groupe afin de protéger les personnes ne pouvant être vaccinées (enfants trop jeunes, contre indication vaccinale), ou les personnes immunodéprimées. Ainsi, une couverture vaccinale suffisamment élevée permettrait de limiter la propagation de la maladie, et dans l’idéal d’éradiquer une maladie de manière limitée dans le temps (rappels des vaccins) et l’espace (vaccination pour les voyageurs).

Immunité et vaccination : mécanisme d’action

Immunité
L’immunité repose sur la reconnaissance par l’organisme du « soi » et du « non soi ». Cette capacité permet à l’organisme de mobiliser le système immunitaire et donc de se défendre contre des pathogènes extérieurs reconnus grâce aux antigènes par différents mécanismes. Lorsqu’un pathogène pénètre dans l’organisme, l’inflammation se déclenche dans les premières heures, il s’agit d’une réponse précoce de l’immunité innée. Cela permet le recrutement des cellules sanguines (phagocytes, macrophages et cellules dendritiques) qui vont lutter dans un premier temps contre le pathogène de manière non spécifique par le biais de la phagocytose. Cette dernière va activer les cellules dendritiques qui vont migrer vers les ganglions lymphatiques afin de recruter les cellules de l’immunité acquise: les lymphocytes. Au bout de 4 jours, l’immunité acquise apparait. Cette dernière est spécifique de l’antigène du pathogène et est une réponse durable. L’immunité acquise repose sur la réponse humorale et la réponse cellulaire. La réponse humorale met en jeu les lymphocytes B qui reconnaissent spécifiquement, par le biais de récepteurs BCR, un antigène sous sa forme native. Le lymphocyte B sélectionné prolifère et forme une population clonale spécifique de l’antigène qui va se transformer en plasmocytes sécrétant des anticorps ou en lymphocytes B mémoire. Les anticorps circulants, produits par les plasmocytes, vont jouer différents rôles : l’activation du système du complément, l’agglutination et l’activation de la phagocytose afin de neutraliser et éliminer le pathogène. La réponse cellulaire se développe en parallèle et met en jeu les lymphocytes T. Une cellule présentatrice d’antigène, comme par exemple une cellule dendritique, va intégrer l’antigène sous forme de peptide antigénique et va l’associer à une molécule de CMH (complexe majeur d’histocomptabilité) de type II qui sera reconnue par un lymphocyte T auxiliaire CD4+ et à une molécule de CMH de type I qui sera reconnue par un lymphocyte T cytotoxique CD8+. Ce lymphocyte T va ensuite proliférer et se différencier en population clonale et en lymphocytes T mémoire. Les lymphocytes T auxiliaires sécrètent des cytokines permettant d’agir sur différentes cibles. Le sous type Th1 joue un rôle dans la médiation cellulaire : l’hypersensibilité retardée ou l’activation des lymphocytes cytotoxiques, le sous type Th2 intervient dans la médiation humorale en participant à la différenciation des lymphocytes B en plasmocytes. Les lymphocytes T CD8 ont une action cytotoxique. Ces lymphocytes sont capables d’induire la mort cellulaire par des enzymes lytiques contenues dans des granules intracellulaires et donc de tuer les cellules infectées par le pathogène.

Principe de la vaccination
La vaccination repose sur la mémoire immunitaire : les lymphocytes B mémoire et les lymphocytes T mémoire. Lors d’un second contact avec un antigène, les lymphocytes mémoire vont induire une réponse immunitaire plus rapide, plus adaptée et plus intense que lors de la réaction primaire. Ainsi, le vaccin contenant un antigène spécifique permettra dans un premier temps une réaction primaire afin de déclencher la sélection de la population clonale spécifique à cet antigène et les lymphocytes mémoire. Dans un second temps quand le pathogène, présentant ce même antigène, infectera l’organisme, les cellules mémoires le reconnaitront très vite. Les lymphocytes mémoire T et B se transforment alors respectivement en cellules cytotoxiques et en plasmocytes. La réponse du système immunitaire est immédiate et intense. Les plasmocytes notamment, produisent rapidement et en grande quantité des anticorps efficaces contre le pathogène en question. L’infection est alors contrôlée. Des manifestations cliniques de la maladie peuvent apparaître mais de manière bénigne.

Les différents types de vaccins

Il existe différents types de vaccins qui sont classés selon leur composition, leur procédé de fabrication et leur immunogénicité . Pour chaque type de vaccin nous verrons différents exemples, cependant la liste n’est pas exhaustive.

Selon l’antigène utilisé

Les vaccins vivants atténués

Les vaccins vivants atténués sont dérivés d’agents pathogènes qui ont été atténués en laboratoire par des passages successifs sur différents milieux de culture (avec pour objectif l’obtention de mutations). Le pathogène doit avoir muté sans présenter de virulence et doit être reconnu par le système immunitaire pour enclencher une réponse immunitaire. Ces vaccins entrainent une immunogénicité durable dans le temps grâce à 1 à 2 doses de vaccin et ne nécessitent pas de dose de rappel pour stimuler à nouveau l’immunité. Le vaccin ROR (contre la rougeole, les oreillons et la rubéole), celui contre la dengue et la fièvre jaune sont des vaccins vivants atténués.

Les vaccins inactivés 

Le pathogène est inactivé chimiquement (formol) ou physiquement (chaleur), il ne présente plus de capacité de réplication et est donc exempt de tout risque infectieux. Ils sont moins immunogènes que les vaccins vivants atténués, afin d’avoir une immunisation, plusieurs injections sont nécessaires ainsi que des injections de rappel pour maintenir une immunité durable au cours du temps.

Les vaccins inactivés entiers ou à protéines purifiées
Les vaccins inactivés entiers contiennent un agent bactérien ou viral entier et inactivé, tandis que les vaccins inactivés à protéines purifiées ne contiennent qu’un ou plusieurs fragments du microorganisme. Le vaccin injectable contre la poliomyélite est un vaccin inactivé. Le vaccin contre la coqueluche dit acellulaire est un vaccin inactivé contenant des antigènes purifiés.

Les vaccins à base d’anatoxines
Ces vaccins sont à base de toxines produites par certaines bactéries. La toxine est en grande partie responsable des symptômes de la maladie. Elle est rendue inoffensive (anatoxine) par du formaldéhyde. Les vaccins contre le tétanos et la diphtérie font partie des vaccins sousunitaires contenant une anatoxine.

Les vaccins à base de polysaccharides capsulaires et les vaccins conjuguées
Les polysaccharides sont présents dans la paroi de certaines bactéries, ils vont permettre la reconnaissance du non soi par l’organisme et sont donc des cibles pour la vaccination. Les vaccins polysaccharidiques sont constitués uniquement de polysaccharides capsulaires. Les antigènes polysaccharidiques induisent chez le nourrisson une immunité de courte durée (réponse immunitaire lente, lente augmentation du taux d’anticorps et absence de mémoire immunitaire) nécessitant une revaccination au bout de 5 ans minimum. Les vaccins polysaccharidiques n’activent pas les lymphocytes T mais uniquement les lymphocytes B producteurs d’anticorps IgM et IgG spécifiques. Ces réponses immunitaires dites T indépendantes sont très faibles avant l’âge de 18 mois et n’apparaissent qu’après 2 ans.

Les lymphocyte B issus de la moelle osseuse ont une maturité complète à partir de 2 ans. Ainsi les vaccins polysaccharidiques sont faiblement efficaces chez les enfants de moins de 2 ans. Les vaccins conjugués contiennent l’antigène polysaccharidique capsulaire couplé de façon covalente à une protéine porteuse (telles que les anatoxines diphtériques ou tétaniques) ou à une autre structure pour rendre la préparation plus immunogène, ce qui entraîne une réponse induite par les lymphocytes B ainsi que par les lymphocytes T. Par exemple, il existe 2 vaccins contre les pneumocoques : le Pneumovax® qui est un vaccin à polysaccharides capsulaires non conjugué à 23 valences, indiqué à partir de 2 ans et le Prévenar13® qui est un vaccin à polysaccharides capsulaires conjugué contenant 13 valences.

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1 : Qu’est-ce que la vaccination ?
I. La vaccination
A. Principe général
1. Définition et enjeux de la vaccination
2. Immunité et vaccination : mécanisme d’action
a) Immunité
b) Principe de la vaccination
B. Les différents types de vaccins
1. Selon l’antigène utilisé
a) Les vaccins vivants atténués
b) Les vaccins inactivés
(1) Les vaccins inactivés entiers ou à protéines purifiées
(2) Les vaccins à base d’anatoxines
(3) Les vaccins à base de polysaccharides capsulaires et les vaccins conjuguées
(4) Les vaccins à protéines recombinantes
(5) Les vaccins à ARN messager
(6) Les vaccins à vecteur viral
2. Selon leur valence
a) Les vaccins monovalents et polyvalents
b) Les vaccins combinés
C. Les différents composants des vaccins
1. Les adjuvants
a) Les sels d’aluminium
b) Autres adjuvants
2. Les conservateurs et stabilisants
a) Conservateurs
b) Stabilisants
D. Les sites de vaccination et les voies d’administration
1. Les voies invasives
a) La voie intradermique
b) La voie sous-cutanée
c) La voie intra-musculaire (IM)
2. Les voies non invasives
a) La voie orale
b) La voie nasale
E. Les effets indésirables de la vaccination
1. Réactions locales
2. Réactions générales
F. Les contre-indications vaccinales
1. Liées à l’état du patient
a) Pour tous vaccins
b) Les vaccins vivants
2. Liées à une allergie
a) Allergies à un composant du vaccin
b) Réaction allergique grave à une précédente injection
II. Les principales pathologies à prévention vaccinale en France
A. Diphtérie
B. Tétanos
C. Poliomyélite
D. Coqueluche
E. Infections invasives à Haemophilus influenzae de type b
F. Hépatite B
G. Rougeole
H. Oreillons
I. Rubéole
J. Infections invasives à pneumocoques (IIP)
K. Infections invasives à méningocoques (IIM)
L. Tuberculose
M. Gastro-entérite à rotavirus
N. Varicelle
Chapitre 2 : L’obligation vaccinale pour une meilleure couverture de santé
I. L’hésitation vaccinale des français
A. Les controverses
1. Liées aux vaccins
a) Vaccin contre l’hépatite B et sclérose en plaque
(1) Politique vaccinale
(2) Etudes épidémiologiques
(3) Des patients indemnisés
b) ROR et autisme
c) La grippe saisonnière et l’épidémie grippale H1N1
(1) La grippe
(a) Généralité sur la grippe
(b) Vaccination anti grippale saisonnière
(c) Syndrome de Guillain Barré
(2) La pandémie H1N1
(a) Retour sur la pandémie H1N1 et la vaccination
(b) Vaccins pandémiques H1N1 et cas de narcolepsie
(3) Impact de la pandémie H1N1 sur la vaccination contre la grippe saisonnière
d) Vaccin contre le papillomavirus et maladies auto-immunes
2. Liées aux adjuvants
a) L’aluminium
(1) L’aluminium vaccinal dans le corps humain
(2) Les vaccins et l’aluminium
(3) Le granulome post-vaccinal
(4) La myofasciite à macrophage
3. Liées aux médecins
a) L’hésitation vaccinale chez les médecins généralistes
b) Pr Joyeux
B. Les vaccins et la vaccination en elle-même
1. Principe
2. Sécurité
a) Mise sur le marché d’un vaccin
b) Fabrication des vaccins et contrôles
c) Pharmacovigilance des vaccins
3. Les coûts et les profits
4. Les ruptures de stocks et tensions d’approvisionnement des vaccins
II. Politique vaccinale et couverture vaccinale avant 2018
A. Politique vaccinale avant 2018
1. L’obligation vaccinale avant 2018
2. Le paradoxe de l’obligation vaccinale
B. Couverture vaccinale
1. Couverture vaccinale et évolution de la politique vaccinale en France chez le nourrisson né avant 2018
2. Recrudescence de cas de la rougeole
III. 2018 : Nouvelle loi, nouveau calendrier et impact sur la couverture vaccinale
A. L’obligation vaccinale en 2018
1. Concertation citoyenne vaccinale
2. L’obligation vaccinale de 2018
3. Calendrier vaccinal du nourrisson en 2018
4. Dans les autres pays
a) L’obligation et la recommandation vaccinale dans les autres pays
b) Les vaccins des nourrissons dans les autres pays par rapport à la France
B. Evolution du calendrier vaccinal du nourrisson depuis 2018 et vaccin complémentaire
1. Depuis 2018
2. Vaccins complémentaires
a) Méningocoques
(1) Epidémiologies de méningocoques en France
(2) Recommandations et freins des médecins et des parents envers la vaccination contre les méningocoques
(3) Vaccin contre le méningocoque B
(4) Vaccin contre le méningocoque ACYW
b) Rotavirus
c) Varicelle
C. Impact des obligations vaccinales sur la couverture vaccinale et l’adhésion aux vaccins
Chapitre 3 : Le pharmacien et son rôle à l’officine dans la vaccination
I. Face aux interrogations des parents
A. Lié au calendrier vaccinal
1. Le nombre de vaccin
2. L’âge pour débuter la vaccination
B. De l’intérêt des vaccins
1. Pour un enfant allaité
2. Se vacciner pour se protéger soi et les autres
C. Lié à la douleur de l’injection
II. De la réception à la délivrance du vaccin
A. Les vaccins, des produits thermosensibles
1. Gestion à l’officine
2. En cas de rupture de la chaîne du froid
B. Lors de la délivrance
1. Remboursement et facturation des vaccins
2. Conseils généraux
3. Cas pratiques à l’officine
a) Cas n°1 : interchangeabilité des vaccins
b) Cas n°2 : sac isotherme
c) Cas n°3 : fausse affirmation
d) Cas n°4 : stratégie cocooning
e) Cas n°5 : effets indésirables
III. Le pharmacien, acteur de la vaccination
A. La vaccination à l’officine
1. Mise en place à l’officine
2. Mobilisation du pharmacien d’officine
B. Vers un élargissement des compétences vaccinales à l’officine
1. La grippe chez les personnes non ciblées par la campagne vaccinale
2. Pour les préparateurs en pharmacie
3. Pour la vaccination en population générales des plus de 16 ans par le pharmacien d’officine
C. La vaccination de la femme enceinte à l’officine
1. Vaccination contre la grippe
2. Vaccination contre la coqueluche
3. L’entretien motivationnel pour une meilleure adhésion à la vaccination
Conclusion

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