Qu’est-ce que la sexologie ?

La sexologie nourrit divers fantasmes, chacun s’en faisant une représentation personnelle et forcément limitée. La sexologie n’est pas l’étude des perversions sexuelles ; elle n’est pas non plus la classification des différentes positions amoureuses et moins encore un prosélytisme en faveur du libertinage.

La sexologie est une science multidimensionnelle, holistique et récente. Etymologiquement « sexologie » vient du latin « sexus » : sexe et du grec « logos»: parole, discours soit « discours sur le sexe ».

Le « Larousse » la définit comme : « l’étude de la sexualité et de ses troubles » [1]. Dans le « Larousse : médical » : « La sexologie est une spécialité associant plusieurs disciplines (biologie, sociologie, anthropologie, psychiatrie), qui étudie les comportements amoureux sous toutes leurs formes et sous tous leurs aspects : psychologie, formes sociales des rapports sexuels, rapports entre la sexualité et la culture, étude des déviations sexuelles. Elle s’efforce en outre, de trouver l’origine des troubles sexuels, de les soigner (sexothérapie) et d’en assurer la prévention. La sexologie s’attache aussi à informer et à conseiller dans des situations telles que la grossesse, la contraception, l’interruption volontaire de grossesse, la stérilité, la ménopause ou les maladies sexuellement transmissibles » .

Historiquement, la sexologie a débuté par l’étude des troubles sexuels, à la fin du XIXème siècle avec la parution de « Psychopathia sexualis » du psychiatre autrichien Richard Von Krafft-Ebing [3]. Le début du XXème siècle voit la conjonction de différentes approches sur la sexualité avec les parutions des « Trois essais sur la théorie sexuelle » de Sigmund Freud (neurologue) [4], des études immersives au sein de populations primitives avec Bronislaw Malinowski (ethnologue, anthropologue et sociologue) [5, 6] et une approche plus psychologique avec « Etude de psychologie sexuelle » de Havelock Ellis (psychologue et écrivain) .

Les premières recherches scientifiques apparaissent vers 1950 avec la parution de deux grandes enquêtes descriptives de la sexualité humaine, réalisées par Alfred Kinsey (entomologiste) « Sexual behavior in the human male » [8] et « Sexual behavior in the human female » [9]. Peu de temps après, William Masters (gynécologue) et Virginia Johnson (psychologue) étudient la réponse sexuelle humaine. Ils observent et analysent par différents processus la réponse physiologique d’un rapport sexuel et de l’orgasme. La description physiologique qu’ils en ont faite est toujours d’actualité et inchangée .

La sexologie est une discipline récente qui mobilise les chercheurs d’univers très différents, et bouscule les sociétés dans lesquelles ils évoluent. En France, le titre de sexologue nécessite l’obtention d’un Diplôme inter Universitaire proposé par onze facultés. Il se déroule sur trois ans avec une validation annuelle des acquis, un mémoire de fin d’étude et un examen national final. Il est ouvert aux médecins, psychologues et professionnels paramédicaux. Il propose des cours sur les différentes approches de la sexualité afin de permettre une évaluation et une prise en charge globale du patient dans les limites du champ d’intervention de sa profession d’origine.

Sexologie et Auteurs de Violences Sexuelles où en sommes-nous ?

Revue de la littérature

Cette revue de la littérature a été réalisée à partir de la base de données PubMed afin d’en extraire les articles pertinents grâce à l’élaboration d’une requête spécifique : les termes et métatermes issus du thesaurus MeSH (Medical Subject Headings) correspondant aux termes « sex offender », « sexualité », « infraction sexuelle » et « comportement sexuel » ont été extrait à partir de HeTOP (Health Terminology/Ontology Portal) puis associés avec l’opérateur booléen : « ET », deux termes ont été exclus de cette équation « prison » et « contexte culturel » grâce à l’opérateur booléen : « SAUF ».

L’équation de recherche retenue pour cette étude est donc :

(((((« sex offender »[MH] AND « sexuality »[MH] OR (« sexuality »[TW] OR « patient’s sexuality »[TW]))) AND (« sex offenses »[MH] OR (« sex offenses »[TW] OR « offense, sex »[TW] OR « sex offense »[TW] OR « Violence, Sexual »[TW] OR « offenses, sex [TW] OR « Violences, Sexual »[TW] OR « sexual abuse »[TW] OR « Abuses, Sexual [TW] OR « Abuse, Sexual »[TW] OR « sexual violence »[TW] OR « Sexual Violences [TW] OR « Sexual Abuses »[TW] OR « PJ21″[TW] OR « Sexual abuse, confirmed »[TW] OR « Sexual abuse (event) »[TW] OR « SA – Sexual abuse »[TW] OR « Sexual offending behavior (finding) »[TW] OR « Sexual offending behavior »[TW] OR « Sexual offending behaviour »[TW] OR « Sexual offence »[TW]))) AND (« sexual behavior »[MH] OR (« sexual behavior »[TW] OR « behavior, sexual »[TW] OR « oral sex »[TW] OR « sexual activity »[TW] OR « sex, oral »[TW] OR « anal sex »[TW] OR « activity, sexual [TW] OR « activities, sexual »[TW] OR « sexual activities »[TW] OR « sex behavior »[TW] OR « sex, anal »[TW] OR « behavior, premarital sex »[TW] OR « sexual orientation »[TW] OR « premarital sex behavior »[TW] OR « orientation, sexual »[TW] OR « sex orientation »[TW] OR « behavior, sex »[TW] OR « Sexual Behaviour »[TW] OR « SexualBehaviour »[TW] OR « sexual behavior, nos »[TW]))) NOT (« prisoners »[MH] OR (« prisoners »[TW] OR « hostages »[TW] OR « Hostage »[TW] OR « prisoner »[TW] OR « Correctional Institution »[TW] OR « Prison »[TW] OR « Jail, device (physical object) »[TW] OR « Gaol »[TW] OR « Jail, device »[TW] OR « Jail »[TW]))) NOT (« culture »[MH] OR (« culture »[TW] OR « beliefs »[TW] OR « Belief »[TW] OR « Cultural Backgrounds »[TW] OR « Custom »[TW] OR « Backgrounds, Cultural »[TW] OR « Background, Cultural [TW] OR « cultural background »[TW] OR « cultures »[TW] OR « customs »[TW] OR « Microbial Culture Procedure »[TW] OR « Culture NOS »[TW] OR « Culture Dosage Form »[TW]) AND “01/04/2020”[PDat])  .

Cette équation de recherche a fait ressortir 448 articles de 1974 à 2020. Dix-neuf articles [11-29] ont été sélectionnés (les 429 articles supprimés traitaient d’une autre population que celle qui nous intéresse).

En France

Les mentalités semblent évoluer et une prise de conscience de nos dirigeants concernant la santé sexuelle est en cours [30,31]. La publication de « La stratégie nationale de santé sexuelle » [32], parue en mars 2017 va dans ce sens.

Stratégie nationale de santé sexuelle

Dans ce document, la question de la prévention des violences se concentre sur les populations « à risque » d’être victime. Par ailleurs, elle préconise la mise en place de programmes de ressources à destination des jeunes, dont l’objectif est de les sensibiliser à l’égalité homme/femme, à la lutte contre la discrimination de la communauté LGBTI (Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres et Intersexes) et contre les violences sexuelles. L’évocation des AVS se limite à une « prise en charge sanitaire » en prévention d’une récidive.

La sexologie légale

De l’approche initiale principalement judiciaire et/ou psychiatrique, un nouveau courant émerge : la sexologie légale [33]. Elle vient en complémentarité de la prise en charge criminologique et médicale. L’approche sexologique précise si l’acte violent sexuel appartient ou non à la vie sexuelle du patient. Elle permet de préciser si cet acte s’accompagne d’une dimension sexuelle (désir, plaisir) ou s’il réside seulement dans une impulsivité de violence se manifestant par un acte sexuel.

Pour nombre de thérapeutes, les violences sexuelles sont indépendantes de la sexualité de l’auteur. Cette approche réductrice ne considère alors que la partie « violence » en négligeant la partie « sexuelle ». En fonction des sous catégories d’auteurs de violences sexuelles, des profils psychologiques ainsi que des constructions déviantes sont regroupées. La sexologie permet un éclairage différent et complémentaire dans la description de ces patients. Elle ouvre de nouvelles possibilités d’évaluation, de prise en charge et de réhabilitation pour ces patients.

Ce courant, récent en France, est porté par des psychiatres sexologues qui sont de plus en plus présents dans la rédaction des textes législatifs. Par exemple le Dr Patrick BLACHERE psychiatre sexologue, responsable de la section médicolégale de l’Association Interdisciplinaire post-Universitaire de Sexologie (AIUS), a participé à la rédaction du Rapport du 17 Juin 2018 .

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1. Introduction
2. Qu’est-ce que la sexologie ?
3. Sexologie et Auteurs de Violences Sexuelles où en sommes-nous ?
3.1. Revue de la littérature
3.2. En France
3.2.1. Stratégie nationale de santé sexuelle
3.2.2. La sexologie légale
3.2.3. Le rapport du 17 juin 2018
3.3. En conclusion
4. Outils de la prise en charge des auteurs de violences sexuelles en France
4.1. Recommandation HAS
4.1.1. Eléments d’évaluation mentionnés en lien avec la sexualité
4.1.2. Prise en charge
4.1.3. Traitements pharmacologiques et contrôle de la sexualité
4.2. Le Questionnaire d’Investigation Clinique pour les Auteurs d’Agressions Sexuelles (QICPAAS)
4.2.1. 1ère évaluation
4.2.2. Sexualité et QICPASS
4.2.3. Relations affectives et amoureuses ?
5. Etude
5.1. Rationnel de l’étude
5.2. Patients et méthode
5.2.1. Patients
5.2.2. Recueil de données
5.2.3. Echelle psychométrique
5.2.4. Analyses statistiques
5.3. Résultats
5.3.1. Patients
5.3.2. Evaluation de la sexualité
5.3.3. Analyse de corrélation entre les données socio-démographiques et le MSQ-F
5.4. Discussion
5.4.1. Caractéristiques de la population et sous-composantes psychologique de la sexualité
5.4.2. Limites et forces de cette étude
6. Conclusion
7. Bibliographie

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *