Depuis l’antiquité, l’être humain recherche dans son environnement (plante, animaux, prière, esprits…) de quoi soulager ses maux et traiter ses blessures. Chose rejetée par la médicine moderne occidentale qui opte pour le développement des médicaments chimiques et une technique de soins sophistiquée et appropriée. Cependant, la tendance récente conduit actuellement à chercher dans ces plantes de nouveaux produits contre certaines maladies telles que le cancer, le paludisme, la diarrhée, le diabète… Plus de 20 000 espèces végétales sur les 30 000 récentes de nos jours sur l’ensemble de notre planète, vivent dans les pays tropicaux d’Afrique et d’ailleurs. Parmi les utilisateurs potentiels, la médicine et pharmacopée traditionnelle, viennent en tête avec ceux qui les pratiquent, à savoir 70% les populations tiers monde. L’histoire de la médicine montre l’importance de ces plantes dans les thérapies, toutes les sociétés traditionnelles ayant puisé, pour leurs soins de santé, dans cette pharmacopée végétale d’une très grande richesse [1].
La plante médicinale
Qu’est-ce que la médecine traditionnelle ?
La médecine traditionnelle se définit comme étant la combinaison globale de connaissances et de pratiques, explicables ou non, utilisées dans le but de diagnostiquer, prévenir ou éliminer une maladie physique, mentale ou sociale et pouvant se baser exclusivement sur l’expérience et les observations anciennes transmises, soit oralement ou soit par écrit, de générations en générations. En Afrique, cette définition peut être élargie en y ajoutant une phase telle que «en tenant compte du concept original de la nature qui inclut le monde matériel, l’environnement sociologique, qu’il soit vivant ou mort et les forces métaphysiques des l’univers»[1]. L’OMS, quant à elle redéfinit la médecine traditionnelle comme comprenant diverses pratiques, approches connaissances et croyances sanitaires intégrant des médicaments à base de plantes, d’animaux et ou de minéraux, des traitements spirituels, des techniques manuelles et exercices, appliqués seuls ou en association afin de maintenir le bien-être, diagnostiquer ou prévenir la maladie [43].
Définition de la plante médicinale
Ce sont toutes les plantes qui contiennent substances pouvant être utilisées à des fins thérapeutiques ou qui sont des précurseurs dans la synthèse de drogues utiles. Cette définition de la plante médicinale devrait inclure les cas suivants :
– Plantes ou parties de plantes à usage médicinal dans des préparations galéniques
– Plantes utilisées pour l’extraction des substances pures soit pour usage médicinal direct ou pour l’hémisynthèse de composés médicinaux ;
– Aliments, épices et plantes de parfumerie à usage médicinal ;
– Plantes microscopiques employées pour l’isolement de produits pharmaceutiques ;
– Plantes à fibres (comme le coton, le lin, le jute), utilisées pour la préparation de pansements chirurgicaux [1].
Généralités sur la phytothérapie
Etymologiquement parlant, la phytothérapie dérive du grec « phyto » (plant), » thérapie » (cure). Bon nombre de personnes pensent que le mot simple est synonyme de tisane, la phytothérapie n’apparaît que comme une branche de matière médecinale consistant à administrer de l’eau chaude dont la pureté a été altérée en salissant avec les herbes plus ou moins inactives. Actuellement, nous réservons ce terme aux substances végétales, surtout indigènes, employées sous forme intégrale (suc, extraits, teinture, alcoolature) par opposition aux principes isolés résultant des opérations chimiques que ces substances ont subies. Depuis que les progrès réalisés par la chimie ont permis d’isoler des végétaux leurs principes actifs, on s’est habitué à considérer l’emploi de ces derniers comme le seul qui soit rationnel ; il est vrai que l’alcaloïde et glucoside se prêtent à des applications d’un déterminisme plus précis, à un dosage plus rigoureux que les substances dont on les extrait : ils ont en outre l’avantage d’échapper aux altérations qui, à la longue se produisent dans les végétaux et en modifient plus ou moins les caractères biochimiques. Le P. G. Pouchet en 1897, démontrait qu’il y a dans la composition immédiate des drogues simples des éléments actifs dont la connaissance nous échappe jusqu’alors et dont nombreux. Leur séparation plus ou moins parfaite avec les alcaloïdes, glucosides et d’autres principes actifs qui sont réputés conférés à la drogue son énergie médicamenteuse, suffit certainement à expliquer les différences d’activités au point de vue de l’action physiologique des principes actifs isolés jusqu’à ce jours. Une ère nouvelle s’est ouverte pour elle, patronné par les noms les plus autorisés, elle est passée du domaine de la paléontologie médicale à celui de la pratique journalière. D’après l’adage émis par OSWALD Grollius, il y a plus de cent ans : « nous voyons que ceux qui guérissent avec de parties simples végétales ont plus d’heures et plus d’honneurs aux succès de leurs entreprises que les autres » [27].
Principes actifs en phytothérapie
Après la série des transformations technologiques qui font de la plante médecinale une drogue végétale qui contient un certain nombre de substances qui agiront sur l’organisme humain. Les substances actives des plantes médecinales sont de deux types :
– Les produits du métabolisme primaire (des saccharides) substances indispensable à la vie de la plante, qui se forment dans toutes les plantes vertes grâce à la photosynthèse ;
– Le second type de substances se compose des produits du métabolisme secondaire résultant essentiellement de l’assimilation de l’azote.
Ces produits apparaissent souvent comme inutiles à la plante, mais leurs effets thérapeutiques sont en revanche remarquables. Généralement, ces substances ne se trouvent pas à l’état pur dans la plante mais sous forme de complexe qui se complètent et se renforcent dans leurs actions sur l’organisme [47]. Les vertus thérapeutiques des végétaux sont dues à la présence dans leurs tissus d’une ou plusieurs substances chimiques actives produisant un effet physiologique. Ces principes actifs sont souvent complexes et l’on ignore exactement leurs natures chimiques. Certains ont pu être isolés, purifiés, synthétisés ou simulés. Les alcaloïdes sont des bases azotées, généralement hétérocycliques très répandues dans les plantes et souvent douées de propriétés physiologiques. Une caractéristique remarquable des alcaloïdes est la variété extraordinaire de leurs structures. La médecine les employait le plus souvent à l’état pur ; ils sont nettement tout en étant aussi actifs sous forme de poudre ou de teinture de plante [47].
l’Avenir des plantes en médicine
La phytochimie moderne, grâce à des techniques nouvelles et bien sophistiquées nous promet d’innombrables et étonnantes découvertes dans les années à venir une fois que de plus grand secteurs auront été systématiquement examinés. Il est impératif pour l’avenir de la médecine que soient entreprises des recherches de grandes envergures. En 1973, 38% du milliard et demi d’ordonnances délivrées aux Etats-Unis comprenaient des composants actifs issus des plantes ou des produits microbiens. Les produits pharmaceutiques d’origine végétale représentaient un chiffre d’affaire de près de 3 milliards de dollars. Ces dernières années ont vu temps de découvertes révolutionnaires jusqu’aujourd’hui tous les espoirs sont permis surtout si l’on tient compte des techniques de plus en plus sophistiquées employées par les chimistes et les pharmacologues.
Statut de la médicine traditionnelle et utilisation des plantes médicinales dans le monde d’aujourd’hui
D’après l’OMS, une recherche mondiale sur l’état de la médecine traditionnelle en général, et sur l’emploi des plantes médecinales en particulier, a montré qu’il entre non seulement en compétition mais aussi en confrontation avec le système sanitaire conventionnel dans certaines régions, tandis que d’autres, collaborent avec le système. En Afrique, selon l’OMS, la médecine traditionnelle est une partie de la culture populaire, malgré le fait que cette forme de médecine ne soit pas aussi bien organisée qu’en Inde qu’en Chine. Parmi les praticiens potentiels, on peut citer entre autres les herboristes, les réducteurs de fractures, des sages femmes de village ou des accouchements traditionnels, des psychiatres traditionnels, des guérisseurs spirituels et bien d’autres spécialistes C’est ainsi que beaucoup de pays africains ont maintenant une division, un département ou un groupe d’étude habituellement attaché au Ministère de la Santé. L’OMS a pour objectif de promouvoir et de développer la médecine traditionnelle pour qu’elle puisse contribuer à établissement de service de santé en Afrique. Ces efforts associés à des techniques appropriées de gestion des ressources pour la conservation devraient préparer les pays africains à produire, dans un proche avenir, des médicaments, à partir de plantes médecinales à une échelle industrielle [1].
|
Table des matières
INTRODUCTION
I. PLANTES, DIABETE ET MEDECINE TRADITIONNELLE
I. 1. La plante médicinale
I.1.1 Qu’est -ce que la médecine traditionnelle ?
I.1.2. Définition de la plante médecinale
I.1.3. Généralités sur la phytothérapie
I.1.4. Principes actifs en phytothérapie
I.1.5. L’avenir des plantes en médecine
I.16. Statut de la médecine traditionnelle et utilisation des plantes médicinales dans le monde d’aujourd’hui
I.2. Rappels sur le diabète
I.2.1. Généralités
I.1.2. Ethiopathogenie du diabète sucré
a- Qu’est -ce que le diabète ?
b- Définition du diabète sucré
I.2.3. Classification du diabète
I .2.4. Impact socio-économique du diabète sucré
I.3. Etudes des plantes
I.3.1. Sclerocarya birrea (A. Rich) Hochst
a- Caractères remarquables
b- Habitat
c- Emplois
d- Constituants chimiques
e- Pharmacologie
I.3.2. Balanites aegyptiaca (L.) Del
a- Caractères remarquables
b- Habitat
c- Emplois
d- Constituants chimiques
e- Pharmacologie
I.3.3. Ceiba pentandra (L.) Gaertin
a- Caractères remarquables
b- Habitat
c- Emplois
d- Constituants chimiques
e- Pharmacologie
I.4. Structures, propriétés physico-chimiques, physiologiques et pharmacologiques des alcaloïdes étudiés
I.4.1. Capsaïcine
a- Structure et propriétés physico-chimiques
b- Propriété physiologique et pharmacologique
I.4.2. Diphénylamine (DPA)
a- Structure et propriétés physicochimiques
b- Propriété physiologique et pharmacologique
I.4.3. Lépidine
a- Structure et propriétés physicochimiques
b- Propriété physiologique et pharmacologique
I.5. Les méthodes chromatographiques
a- Chromatographique sur couche mince (CCM)
b- Chromatographique Liquide à Haute performance (CLHP)
II. MATERIELES ET METHODES
II.1. Matériel végétal
II.2. Standards des alcaloïdes
II.3. Echantillonnage
II.4. Procédure d’extraction et de purification des alcaloïdes
II.4. 1Extraction des alcaloïdes
a- Matériels et produits chimiques
b- Procédure d’extraction
a.1. Extraction des alcaloïdes de Sclerocarya birrea
b.1. Extraction des alcaloïdes de Balanites aegyptiaca
c.1. Extraction des alcaloïdes de Ceiba pentandra
II.4.2. Purification des extraits
a. Matériels et produits chimiques
b. Procédure de purification
II.5. Méthodes d’analyses des extraits
II.5. Analyses des extraits par Chromatographie liquide à Haute Performance (CLHP)
a. Appareillage et conditions analytiques
b. Procédure expérimentale
c. Analyses des extraits
II.5.2. Analyses des extraits par Chromatographie sur Couche Mince (CCM)
a. Matériels et solvants
b. Procédure expérimentale
III. RESULTATS ET DICUSSIONS
III.1. Chromatographie Liquide à Haute Performance (CLHP)
III.2. Chromatographie sur Couche Mince (CCM)
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES