Qu’en est-il du roman historique pour la jeunesse ?

Le roman historique : le souci de vérité historique et la question de la vraisemblance

Comme nous l’avons vu auparavant, le roman historique associe à la petite histoire inventée la grande Histoire qui elle est réelle. Dans ce contexte la réalité historique doit être présentée avec un souci d’exactitude. Michel Peltier souligne d’ailleurs dans son livre
Lire des romans historiques au quotidien :cycle 3 que « L’origine de l’énorme succès actuel de ce type de roman, c’est la justesse de la restitution, de l’atmosphère, l’évocation de la période historique dans laquelle les héros évoluent ». Cela signifie qu’un bon roman historique doit présenter fidèlement la réalité qui a pu exister. Cette matière historique inclue des références à des personnages célèbres (ou moins célèbres) à des événements importants (guerres, ….) Il s’agit donc d’intégrer une histoire inventée dans un contexte historique fidèlement restitué. Ainsi le roman historique apporte des connaissances fiables et les auteurs de romans historiques s’appuient, lors de leur rédaction sur des documents historiques, à l’instar de Evelyne Brisou-Pellen, qui affirme qu’elle lit des « textes d’époque ainsi que toutes les études de spécialistes de la question, et surtout les historiens actuels ».
Cependant, et Yvon Houssaisle souligne dans son article « Représentations du MoyenAge dans la littérature de jeunesse : clichés et ruptures (2000-2006) » issu de l’ouvrage collectif Médiévalités enfantines : du passé défini au passé indéfini , un roman historique ne doit pas non plus être gorgé de stéréotypes, par exemple il ne faut pas forcément présenter les rois comme bons et gentils. Le roman historique doit présenter d’autres pans de l’histoire, même s’ils sont moins agréables, tel que le côté sombre des rois, des chevaliers … Parallèlement, et pour s’éloigner des stéréotypes, l’auteur doit présenter également davantage le quotidien et les mentalités de l’époque (par exemple pour le Moyen-Age évoquer les marchands, les apothicaires, …) En un mot il faut évoquer l’Histoire non pas par de grands événements, mais par de petits morceaux de la vie d’autrefois, car l’Histoire c’est aussi (et surtout) évoquer la vie d’avant, le quotidien de personnes, afin de mieux voir l’évolution dans le temps. Plus encore, l’auteur de romans historiques doit travailler les moindres détails, tels que les moyens de locomotion, les vêtements de l’époque, de manière à ce que le lecteur puisse s’immerger complètement dans la période alors citée.
Ainsi on remarque que l’auteur a un double travail : à la fois inventer une histoire ( avec des personnages, des péripéties, …) et insérer cette fiction dans un cadre historique fidèlement reconstitué, dans les moindres détails.
Enfin, il est important de souligner que, dans ce souci de fidélité à la réalité historique, la fiction doit, à défaut d’être vraie, être vraisemblable. Jean-Michel Perronnet insiste sut cette question en affirmant que « l’écrivain s’appuie sur le vraisemblable […] Le roman historique est avant tout une œuvre d’imagination qui brille par le souci d’exactitude».
Autrement dit la fiction doit être présentée comme si elle avait pu exister. Il rejoint dans ce sens Alain Bellet, écrivain, qui explique que « l’auteur de roman historique pour la jeunesse devra être au plus près du réel d’hier, au plus près de la vraisemblance ». Par exemple, dans la série Garin Trousseboeuf de Evelyne Brisou-Pellen, le héros principal est fictif, mais il est habillé comme l’étaient les gens à la même époque, comme s’il avait vraiment existé.

Le roman historique : un moyen ludique d’appréhender l’histoire ?

En définitive on peut dire que le roman historique, par son contenu historique très dense, peut favoriser l’apprentissage de l’histoire. Bertrand Solet affirme d’ailleurs dans son livre Le roman historique : invention ou vérité ? que ce genre permet de prendre conscience du passé . Mais plus encore, il peut sans doute donner le goût de l’apprentissage de cette matière, notamment pour ceux qui au départ sont réticents . En effet, nous venons de voir que le roman historique associe l’histoire à la fiction. Autrement dit l’histoire n’est pas présentée brute, comme l’est une liste de dates par exemple. Ce genre permet de rencontrer l’histoire de manière ludique à travers une fiction. De ce fait les élèves découvrent d’une autre manière l’histoire, à travers une fiction gorgée d’actions et de péripéties. C’est une façon de travailler l’histoire qui est plus vivante. Nous sommes loin ici des cours « magistraux » car l’auteur procède par « des détails sur les habitudes, les lieux, l’architecture et non par des concepts généraux comme dans un documentaire ».
Ensuite, on peut dire que cette façon d’appréhender l’histoire permet peut- être de retenir cette dernière plus facilement : les élèves vont retenir certains faits parce que le héros dont ils ont suivi les aventures les a vécus également.
Mais plus encore le roman historique, au delà du simple fait d’apporter des connaissances historiques, peut amener les élèves à mener de véritables réflexions. AlainBellet précise en effet qu’ « un roman historique, ce n’est pas que des personnages en costumes, mais surtout un moyen idéal et sensible pour donner à voir d’où viennent les femmes et les hommes, où trempent nos racines, en quoi les mentalités se sont transformées ». Il s’agit ainsi de voir les évolutions qui ont pu se faire et de comparer les différentes périodes. J ean-Michel Perronnet insiste sur cette question en affirmant par ailleurs que le roman historique favorise la discussion concernant des thèmes tels que « l’éducation, le pouvoir, l’amour, la guerre, l’amitié, la solidarité, la dignité ». Ainsi on dépasse le simple cadre de l’évocation de l’Histoire pour passer à des réflexions plus approfondies.

Problématique et hypothèses de travail

Problématique

La problématique choisie est la suivante : Travailler le roman historique en classe de littérature à l’école : quels enjeux ?
Cette problématique vise à voir l’intérêt de ce genre sur deux aspects :
→ D’une part en ce qui concerne la Littérature : les apports concernant la lecture et la compréhension.
→ D’une autre part en ce qui concerne l’enseignement de l’Histoire : développement d’une curiosité pour une époque, découverte d’une manière plus vivante l’Histoire, confrontation entre réalité historique et fiction.

Enjeux de la problématique

Sur le plan professionnel, cette problématique m’amène à réaliser des lectures diverses quant auroman historique qui me permettent d’enrichir mes connaissances concernant ce genre. En effet le fait de travailler sur cette problématique nécessite pour moi de connaître au préalable les travaux réalisés sur le roman historique et de lire les différentes recherches réalisées jusqu’alors. Parallèlement, toutes ces lectures peuvent me permettre de faire évoluer la compétence de l’enseignant« se former et innover ». Ensuite, ce Mémoire me permet de mener une réflexion sur le roman historiqueet d’appréhender ce genrenon pas comme une simple invention, ni comme une leçon d’histoire, mais comme un mélange de ces deux choses. Plus précisément l’enjeu ici est de montrer que le roman historique est un bon outil pour travailler différentes disciplines.
En ce qui concerne les élèves, l’apport peut être le fait de voir le roman historique comme un support qui puisse leur permettre d’aborder différentes matières, et plus encore qui puisse encourager les élèves à découvrir l ‘histoire d’une manière plus ludique.

Corpus de travail

Présentation du corpus de travail

Pour la réalisation du Mémoire, j’ai décidé de me concentrer sur la période du Moyen-Age.
En effet, outre le fait que c’est une période que j’apprécie tout particulièrement, c’est une époque riche en productions (à la différence de certaines périodes qui sont moins traitées).
Pour le corpus, j’ai décidé de travailler sur une série intitulée Garin trousseboeuf, de Evelyne Brisou-Pellen, qui se déroule au Moyen-Age, pendant la Guerre de Cent Ans. Garin , le héros, est un jeune homme (un adolescent) que l’on va retrouver au fil des tomes.
Il exerce le métier de scribe et parcourt le royaume, à la recherche de qui aura bien besoin de lui. Ainsi, comme à cette époque les analphabètes sont nombreux, Garin se retrouve au service de beaucoup de monde, et de ce fait rencontre diverses couches de la société.
J’ai décidé, pour l’expérimentation, de travailler avec les élèves sur le premier tome, intitulé L’inconnu du donjon , car celui-ci permet de découvrir le personnage, sa vie, sa famille etcomment il en est venu à devenir scribe. De plus cepremier tomeest très riche :il permet de travailler la compréhension, l’histoire (château-fort, Bertrand du Guesclin) et d’aborder la différence entre réalité et fiction.

Pourquoi choisir ce corpus de travail en particulier ?

La volonté de choisir cette œuvres’explique pour plusieurs raisons :
– L ‘intriguese déroule au Moyen-Age, période historique que j’apprécie énormément. Plus encore l’histoirese déroule lors de la Guerre de Cent Ans qui est étudiée au cycle 3 si l’on en croit leBulletin officiel de 2012qui précise que l’élève doit « savoir qu’une querelle de succession qui débute en 1337 débouche sur une guerre qui oppose la France à l’Angleterre, et que cette guerre s’achève en 1453 ». Ainsi le travail sur cette œuvre est l’occasion pour les élèves de revoir des connaissances historiques qu’ils ont dû acquérir en classe.
– Ensuite, le souci de vérité historique dont fait preuve l’auteur me rassure quant à la qualité de la matière historique. En effet Evelyne Brisou-Pellen s’appuie sur des documents historiques fiables, ce qui apporte aux élèves des connaissances précises et justes (ne serait-ce que la description des châteaux-forts ou encore la présentation des personnages historiques tels qu’ils étaient vraiment). En effet , Evelyne-Brisou Pellen a un réel soucis d’exactitude, et réalise de ce fait de réelles recherches afin d’éviter les erreurs. Ainsi elle essaye de présenter la fiction comme le plus vraisemblable possible, notamment en présentant les personnagesfictifs avec des vêtements de l’époque par exemple.
– De plus, cette œuvre possède de vraies qualités littéraires: les aventures du héros sont variées et le suspense est omniprésent, ce qui plaît aux élèves. Par ailleurs l’auteur inclut dans ce roman de nombreuses descriptions et différents dialogues qui permettent de mieux comprendre l’histoire et de se plonger plus facilement dans cette dernière.

Investigations

Présentation du lieu d’ expérimentation et du cycle concerné

Cette expérimentation se déroule dans une classe de CM2 de Biache-Saint-Vaast. C’est une classe hétérogène constitué de 27 élèves. Certains sont très à l’aise en lecture, d’autres moins. De même certains sont passionnés d’Histoire, d’autre n’apprécient guère cette matière, préférant les sciences ou les mathématiques.

Présentation des séances prévues et justification de leur articulation avec la problématique

Séance 1 : découverte de la notion de roman historique et travail sur les couvertures.
Objectif : Cette première séance a pour objectif de travailler sur les représentations des élèves quant à la définition duroman historique, mais également de découvrir lapremière et laquatrième de couverture.
Phase 1 :
Les élèves se placent en groupe de 3 ou 4 et réfléchissent ensemble à la question suivante : « Qu’est ce qu’un roman historique ? »
Le travail en groupe permet aux élèves de réunir leurs idées afin de trouver une définition commune. Cependant rien ne les empêche de rédiger plusieurs définitions s’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une seule définition.
La correction est réalisée en collectif , chaque groupe donnant sa ou ses définitions, ces dernières étant alors notées au tableau.
Je leur donne ensuite une définition qui soit claire et précise, qui sera notée dans le cahier de lecture : « Le roman historique est une une œuvre qui mêle le vrai et la fiction. C’est une histoire inventée (avec des personnages inventés, des péripéties inventées, …) mais qui se déroule à une époque qui elle a existé. Les personnages inventés peuvent rencontrer de vraies personnes (rois, princes, …).

Le roman historique nous permet d’aborder la distinction entre réalité et fiction au sein du récit

L’une des hypothèses de travail était que le récit historique permet de travailler la différence entre réalité historique et fiction. Ainsi, au fil de l’expérimentation, différents petits exercices ont été proposés aux élèves afin de travailler cette question.
D’abord, lors de la séance 2, la question suivante a été posée aux élèves : « A votre avis le héros Garin a-t-il existé ? ». Certains élèves ont compris que Garin était fictif et qu’il allait rencontrer des personnages réels ; en revanche d’autres élèves ont pensé que Garin était bel et bien réel. La réponse de ces derniers est évidemment erronée mais tout à fait légitime dans la mesure où Garin est présenté comme s’il avait pu vraiment exister (c’est la question de la vraisemblance que nous avons vue dans la partie théorique). Nous avons alors discuté ensemble et je leur ai expliqué que Garin était le héros, mais qu’il était également fictif, même s’il portait des habits de l’époque. Ainsi on remarque que la distinction entre réalité et fiction est une chose intéressante à étudier avec les élèves, même si c’est aussi un sujet assez complexe dans la mesure où cette distinction entre les deux est parfois difficile à faire. Et c’est cette difficulté qui rend le travail encore plus intéressant puisque les élèves doivent mener des réflexions afin de bien séparer ce qui est vrai de ce qui est fictif.
De même, lors de la séance 3, cet aspect réalité/fiction a été abordé. En effet durant cette séance nous avons rencontré les personnages de Bertrand du Guesclin et de Calveley. Il était alors curieux de voir comment les élèves se posaient la question « est-ce que ces personnages ont existé ? ». Un élève a même eu le réflexe, sans que je lui demande, de vérifier dans le dictionnaire le nom de Bertrand du Guesclin ( ce nom lui disant quelque chose ). De même je posais aux élèves des questions telles que «Le château de Montmuran a-t-il existé ?»; «Cette bataille a-t-elle existé?» ;… Les élèves dans l’ensemble arrivaient à repérer ce qui était vrai de ce qui ne l’était pas.
Mais le travail sur la différence entre invention et vérité, et notamment le travail sur la question de la réalité historique a surtout été abordée lors de la séance 4. Ce questionnement a porté sur le personnage de B. du Guesclin. Nous avions déjà vu ensemble lors de la séance 3 le fait qu’il fut un personnage réel et important lors de la Guerre de Cent Ans. Mais il s’agissait maintenant de voir si l’image de Bertrand du Guesclin que nous donnait le roman était la même que celle qui ressort des documents historiques. Ainsi, dans un premier temps, les élèves ont participé afin de me donner les traits de caractères qui semblent caractériser le personnage de B. du Guesclin dans le roman. Par ailleurs, j’ai été surprise de voir comment les élèves, à partir de la lecture de quelques extraits seulement de l’œuvre , avaient pu dresser un portrait du personnage. Les idées des élèves étaient les suivante :
– petit et laid
– intelligent (plan organisé)
– Français
– caractère bagarreur (car il n’a pas peur d’intervenir)
– environ 40 ans (illustrations)
– il a de l’allure (habillement, sa façon de parler, …)
– il n’a pas peur des ennemis
– manipulateur
– courageux, téméraire
– populaire
Ensuite je leur ai distribué un texte de Jean Favier, historien médiéviste Français, issu de l’Encyclopedia Universalis:
«Bertrand Du Guesclin était un noble Breton qui s’illustra face aux Anglais lors de la Guerre de Cent Ans. Il gagna de nombreuses batailles contre les Anglais en Bretagne, en Normandie et en Maine entre autres. Bien qu’il ait connu des échecs, sa réputation fut rapidement grande. Ses capacités de commandement au combat firent de lui l’un des meilleurs soldats du royaume de France : les anglais en avaient même peur. En 1370, le roi le fit connétable : grand officier de la couronne et commandant suprême des armées royales. C’est lors d’une bataille à Chateauneuf-de Randon que meurt B. Du Guesclin. Avec Jeanne d’Arc, il est une figure légendaire de la lutte contre les Anglais». Après lecture, nous avons essayer d’établir ensemble une liste des caractères de Bertrand du Guesclin qui ressortent de ce texte documentaire. La liste élaborée est la suivante :
– noble
– grand soldat (gagne de nombreuses batailles)
– grande réputation
– meilleur soldat du royaume
– les Anglais en avaient peur : impressionnant
– personnage légendaire
J’ai alors laissé aux élèves un temps de réflexion afin qu’ils comparent le portrait de Bertrand du Guesclin issu du roman avec celui issu du texte documentaire. Nous avons pu alors constater avec les élèves que Bertrand du Guesclin était présenté dans le roman comme il était visiblement dans la réalité. En effet on retrouve de chaque côté les idées suivantes : courage, témérité, guerrier, absence de peur, popularité. Cet exercice a permis aux élèves de comprendre que le roman historique possédait une grande part de vérité historique puisque Bertrand du Guesclin est présenté dans le roman comme il l’est dans les sources historiques authentiques.
Enfin, afin de vérifier si les élèves avaient bien compris le fait que ce genre mêle l’Histoire à la fiction, j’ai demandé à ces derniers, lors de la séance 4, de répondre à la question suivante « Écris dans ce tableau ce qui est vrai dans le roman et ce qui est inventé ».

Le roman historique : un moyen ludique pour appréhender l’Histoire, même s’il y a quelques limites

A travers l’expérimentation, j’ai pu constater comment ce roman historique permettait aux élèves d’apprendre l’histoire de manière ludique. A travers les aventures de Garin, les élèves se sont retrouvés eux-mêmes pris dans la Guerre de cent Ans. En effet, lors de la séance 3, nous avons travaillé sur la scène où le héros se retrouve pris dans une bataille (réelle) qui se déroula pendant la Guerre de Cent Ans et à laquelle participa Bertrand du Guesclin. Ainsi, les élèves, en suivant les aventures mouvementées de Garin, ont découvert en même temps une bataille qui a vraiment existé. Dans cet extrait étudié en séance 3, Garin est donc pris dans une bagarre qui est précisément décrite : Le bruit des armes, les chocs, les cris, Garin se sentit tiré par les pieds ; ça sentait le sang et la sueur ; les torches valsaient ; des casques qui brillaient ; plein d’homme d’armes ; …. L’action se mêle alors à la réalité et les élèves vivent, à travers les mésaventures de Garin, la guerre comme s’il sy étaient. Plus encore, notre héros est témoin de la fin de cette bataille où le camp français mené par Bertrand du Guesclin gagne face au camp anglais mené par Calveley. Ce moment où les anglais sont alors faits prisonniers est encore un fait historique auquel Garin assiste (et plus encore puisque lui-même est fait prisonnier). Ainsi Garin est un témoin de l’Histoire qui nous fait vivre, par l’intermédiaire de ses aventures, les faits historiques.
De même, dans un autre extrait étudié en séance 4, Garin, alors prisonnier, est témoin d’une discussion au sein du camp de B. du Guesclin qui lui permet (et donc à nous également) de comprendre les raisons de cette bataille. J’ai d’ailleurs posé aux élèves la question suivante : « Qu’apprenons-nous sur les raisons de cette bataille ? ». Les élèves, eux-mêmes témoins de cette discussion par l’intermédiaire du héros, ont tout de suite su répondre à la question. Ainsi ils ont appris que cette bataille opposait des Bretons et d’autres Bretons pour la succession au duché de Bretagne, un camp Breton soutenant Jeanne de Penthièvre, l’autre camp breton soutenant Jean de Monfort. Les Anglais étaient aux côtés de Jean de Monfort, tandis que les Français étaient aux côtés de Jeanne de Penthièvre. Le roman apporte donc des connaissances historiques fiables.
Ensuite, le travail sur ce roman historique peut être accompagné de photographies qui vont enrichir les connaissances historiques des élèves. Par exemple, dans notre roman l’histoire se déroule au château de Montmuran. De ce fait j’ai projeté au TBI des photographies de la maquette du château de Montmuran au Moyen-Age et des photographies du château lui-même aujourd’hui. Cette présentation de photographies permet deux choses : à la fois d’avoir une vision du lieu où se déroulent les aventures du jeune héros ; mais également d’aborder la notion de château-fort. Ainsi avec les élèves nous avons pu travailler sur les parties qui constituent un château au Moyen Age. J’ai donc demandé aux élèves de donner le nom des éléments que je pointais sur les photos (remparts, murailles, tours, meurtrières, mâchicoulis, douves, châtelet). Ils connaissaient certains de ces mots, mais d’autres leurs étaient inconnus (par exemple «châtelet »). Ainsi j’ai pu remarquer que le roman, associé à des photographies par exemple, peut développer les connaissances historiques des élèves.
Cependant, l’apprentissage de l’histoire par le roman historique peut avoir des limites.
Plus précisément j’ai constaté que la présence d’aventures, d’actions et de péripéties ne pouvait pas donner le goût de l’histoire à tous. En effet dans le questionnaire que j’ai distribué à la fin de la dernière séance, il y avait la question « As tu aimé ce que nous avons vu pendant ces séances ? ». Une élève a répondu « non je n’aime pas l’histoire », deux autres ont répondu « bof » et un dernier a encore indiqué « oui et non ». Cela montre donc que pour certains élèves, le fait d’apprendre l’histoire par l’intermédiaire d’un roman ne change pas la réticence qu’ils ont à aborder cette discipline.
Enfin, l’apprentissage de l’histoire par ce genre semble tout de même porter ses fruits car la plupart des élèves ont affirmé qu’ils avaient appris plein de choses dans ce roman (annexe 5). Par exemple un élève a écrit « Oui j’ai bien aimé ce qu’on a fait, c’est trop bien, on a appris beaucoup de trucs sur les donjons, les châteaux, etc… », une autre élève a indiqué « Oui car j’aime bien l’histoire et on a parlé du château de Montmuran », enfin une élève a précisé « j’ai bien aimé ce que nous avons vu et appris ». Ces réponses des élèves sont la preuve que l’on peut apprendre l’Histoire par l’intermédiaire du roman historique.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières
Introduction
I/ La théorie
A/ Qu’est ce que le roman historique ?
a) Une première définition du roman historique
b) Un petit historique de ce genre
c) Le roman historique en France, aujourd’hui
d) Qu’en est-il du roman historique pour la jeunesse ?
B/ Le roman historique : le souci de vérité historique et la question de la vraisemblance
C/ Le roman historique : un moyen ludique d’appréhender l’histoire ?
D/ Quelles différences entre documentaire et roman historique ?
E/ Ce genre peut-il donner le goût de la lecture et favoriser la compréhension ?
II Problématique et hypothèses de travail
A/Problématique
B/ Enjeux de la problématique
C/ Les hypothèses de travail
D/Corpus de travail
a) Présentation du corpus de travail
b) Pourquoi choisir ce corpus de travail en particulier ?
III/ Investigations
A/ Présentation du lieu d’ expérimentation et du cycle concerné
B/ Présentation des séances prévues
C/ Analyse des résultats obtenus
a) Qu’est-ce que un roman historique selon les élèves ?
b) Le roman historique nous permet d’aborder la distinction entre réalité et fiction au sein du récit
c) Le roman historique permet de travailler la compréhension
d) Le roman historique : un moyen ludique pour appréhender l’Histoire, même s’il y a quelques limites
Conclusion
Bibliographie

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *