QUELS SONT LES CRITERES ASSOCIES A UN RETOUR AU DOMICILE PRECOCE CHEZ LES PATIENTS AGES DE 75 ANS ?
Caractรฉristiques des patients rentrรฉs prรฉcocement au domicile
Parmi ces patients, on observait que la moitiรฉ avait plus de 85 ans (51,4%) et que la plupart รฉtait des femmes (62,9%). Les trois quarts dโentre eux (74,3%) vivaient ร domicile et prenaient plus de 5 traitements par jour (74,3%). 80% des patients ne bรฉnรฉficiaient pas d’aide formelle et/ou informelle. 22.9% des patients รฉtaient dรฉsorientรฉs dans le temps. Le motif dโhospitalisation le plus reprรฉsentรฉ รฉtait la chute puisque presque la moitiรฉ dโentre eux (45,7%) รฉtait admise pour ce motif, devant les dรฉfaillances dโorganes (28,6%) et presque la moitiรฉ (44,3%) avait un antรฉcรฉdent de chute dans les 6 mois prรฉcรฉdents.
Caractรฉristiques des patients maintenus en hospitalisationย ย
Dans le groupe de patients hospitalisรฉs, on observait que la moitiรฉ avait plus de 85 ans (53%) et que la plupart รฉtait des femmes (62%). La polymรฉdication รฉtait prรฉsente chez 69% des patients et les aides formelles et/ou informelles chez 19%. 21,4% des patients รฉtaient dรฉsorientรฉs dans le temps. Le motif d’admission le plus frรฉquent รฉtait la chute 49,4%, suivi des dรฉfaillances d’organes 27,4% et 49,4% avaient prรฉsentรฉ une chute dans les 6 mois prรฉcรฉdents.
L’รฉvaluation gรฉriatriqueย
10% des patients rentrรฉs au domicile ont bรฉnรฉficiรฉ dโune รฉvaluation gรฉriatrique et 14,3% dโune รฉvaluation gรฉrontologique, contre respectivement 4,8% et 15,5% dans le groupe hospitalisรฉs.La comparaison des caractรฉristiques des patients n’a pas permis de mettre en รฉvidence de diffรฉrence significative entre les patients hospitalisรฉs durant 1 journรฉe ou moins et ceux restรฉs hospitalisรฉs (Tableau I).De mรชme les modรจles de rรฉgression logistique n’ont pas permis de mettre en รฉvidence d’association entre les critรจres de l’EGS-C ou de l’intervention de l’EMG et la durรฉe d’hospitalisation (Tableau II).
Discussionย
Cette รฉtude a comparรฉ deux populations selon leur durรฉe dโhospitalisation. Dans cette cohorte, 71% des patients ont รฉtรฉ hospitalisรฉs plus dโune journรฉe et 29% sont retournรฉs ร leur domicile ร partir de lโUHCD.
Notre รฉtude nโa pas permis de mettre en รฉvidence de critรจre significativement associรฉ avec un retour au domicile prรฉcoce de patients hospitalisรฉs au sein de lโUHCD et non adressรฉs par un mรฉdecin traitant.
Ceci est en contradiction avec de prรฉcรฉdentes รฉtudes qui ont identifiรฉ des critรจres tels que : une admission pour dรฉfaillance dโorgane ou difficultรฉ de maintien au domicile, les troubles neuropsychologiques, comme des facteurs de risque dโhospitalisation [11]. De mรชme, le sexe masculin, lโรขge supรฉrieur ร 85 ans, les troubles cognitifs, les antรฉcรฉdents de chutes dans les 6 derniers mois [12] ont รฉtรฉ identifiรฉs comme des facteurs de risque dโhospitalisations prolongรฉes.
Ceci peut รชtre en lien avec le mode de recrutement de la population choisie dans cette รฉtude, qui nโรฉtait pas adressรฉe par un mรฉdecin. Deux รฉtudes ont dโailleurs montrรฉ que la majoritรฉ des patients รขgรฉs (71,9% des plus de 75 ans [13] et 2/3 des plus de 80 ans [14]) consultent habituellement au SAU aprรจs avoir รฉtรฉ adressรฉs par un mรฉdecin. Les รฉtudes ne font habituellement pas la distinction entre les patients adressรฉs ou non.
Une รฉtude sur le parcours de soins des patients non adressรฉs par un mรฉdecin aux urgences a mis en รฉvidence les principaux motifs dโadmission au SAU sans consultation mรฉdicale prรฉalable : la disponibilitรฉ des soins (87,3%), lโaccรจs au plateau technique (74%), la nรฉcessitรฉ dโun avis spรฉcialisรฉ (64%), la proximitรฉ (49,7%), le sentiment de gravitรฉ ou dโurgence (26,5%). Le fait de consulter de faรงon spontanรฉe au SAU alors que lโoffre de soin libรฉrale au cabinet du mรฉdecin traitant est disponible suggรจre le caractรจre particuliรจrement aigu de la pathologie. Ceci est confirmรฉ par la prise de dรฉcision plus rapide lors dโune admission au SAU pour motif chirurgical. Dans notre รฉtude, le motif dโadmission le plus frรฉquent รฉtait le motif chute/trouble de la marche pour 45% des patients rentrรฉs au domicile et 42,3% parmi ceux hospitalisรฉs. Les donnรฉes de la littรฉrature font รฉtat dโune prรฉvalence dโadmission aux urgences pour chute entre 8 et 10% [15], [13] [11]. Notre รฉtude en comporte plus du triple. Ce taux trรจs รฉlevรฉ rend cette cohorte peu comparable aux autres et reflรจte le caractรจre aigu de lโadmission au SAU.
De plus, lโitem ยซ chute/troubles de la marche ยป regroupe en rรฉalitรฉ des motifs trรจs hรฉtรฉrogรจnes, car peuvent y รชtre inclus aussi bien les chutes ร la suite dโun malaise qui bรฉnรฉficieront dโun bilan simple au SAU avant le retour ร domicile, que les traumatismes responsables de fracture du col fรฉmoral qui nรฉcessiteront une hospitalisation longue suivie dโune convalescence.
Dans notre รฉtude, les รฉvaluations gรฉriatriques et gรฉrontologiques nโรฉtaient pas associรฉes avec un retour au domicile plus prรฉcoce alors quโune รฉtude rรฉcente faisait รฉtat dโune rรฉduction de la durรฉe dโhospitalisation aprรจs lโintervention de lโEMG [8]. Cependant, il est important de noter que lโรฉvaluation de lโEMG doit รชtre effectuรฉe ร un moment adaptรฉ quand le patient est suffisamment stable.
La forte proportion de patients admis pour chutes prรฉsente un risque dโhospitalisation majorรฉ pour trois raisons. La premiรจre รฉtant liรฉe aux complications directes de la chute ; fracturaires, station au sol. La seconde รฉtant la nรฉcessitรฉ de poursuivre les examens pour dรฉfinir lโorigine de cette chute. Enfin la troisiรจme, inhรฉrente ร la chute elle-mรชme, est reprรฉsentรฉe par le haut risque de ยซ syndrome post chute ยป, cโest-ร -dire de dรฉsadaptation psychomotrice ne permettant pas un retour au domicile immรฉdiat.
La dรฉcision dโhospitalisation est donc ici particuliรจrement dรฉpendante des consรฉquences de la chute et non des caractรฉristiques des patients. Par ailleurs, une personne adressรฉe une premiรจre fois aux urgences par son mรฉdecin pour chute, consultera spontanรฉment au SAU si rรฉcidive, il peut par consรฉquent exister des patients chuteurs ร rรฉpรฉtition nรฉcessitant un bilan complรฉmentaire.
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Introduction
Matรฉriel et mรฉthode
Rรฉsultats
Discussion
Conclusion
Rรฉsumรฉ
Bibliographie
Annexes
Tables des matiรจres
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