Quelques utilisations de Euphorbia sudanica A. Chev.
Le latex est trรจs caustique (il est rรฉpulsif). Il est utilisรฉ dans certaines rรฉgions du Sรฉnรฉgal pour le traitement des semences dโarachide pour empรชcher les singes et les chacals de les manger.
Cโest un mรฉdicament de la lรจpre : les rameaux sont coupรฉs et brรปlรฉs jusquโร obtention de cendres. Ces cendres sont bouillies dans de lโeau avec des feuilles de Nauclea latifolia. Et le dรฉcoctรฉ ainsi obtenu sert en lavage du corps entier, le visage compris. Cette plante servirait aussi dans les pneumonies. Lโinfusion, prise avec du lait, serait dรฉpurative (Berhaut, 1975).
La racine est utilisรฉe comme telle sous forme de deux recettes dans le traitement traditionnel de la dysmรฉnorrhรฉe : concassรฉe grossiรจrement en infusion (ร boire tiรจde avec le lโalun) ou sous forme de poudre dans la bouillie ou autre liquide pouvant masquer lโamertume.
Toxicitรฉ
Dโaprรจs Behl et al. 1966, le latex laiteux est fortement irritant pour la peau et les yeux ; et est employรฉ par des villageois indiens comme gommage et pour enlever les verrues.
Lโapplication du latex, de la poudre et des extraits produit une irritation, des brรปlures ou mรชme des gangrรจnes (London, 1855 ; Van Hasselt, 1882).
Lโeffet irritant du genre Euphorbia L. a รฉtรฉ rapportรฉ par Lewis (1922), Touton (1932), Roig y Mesa (1945), Williams (1949), Heyne (1950), Lipparoni (1951), Brown (1954), Morton (1958), Watt et Breyer-Brandwijk (1962), North (1967) et tant dโautres auteurs.
48 Environ 50 espรจces dโEuphorbia L. ont รฉtรฉ รฉnumรฉrรฉes comme รฉtant irritantes par Pammel en 1911. Le latex de Euphorbia sudanica A. Chev. est trรจs caustique selon Dalziel, 1937, Berhaut, 1975 et Arbonnier, 2000. Il est par ailleurs utilisรฉ en Afrique comme ingrรฉdient de poisons de flรจche (Dalziel, 1937 ; Raymond, 1939 ; Uphof, 1959, Watt et Breyer-Bradwijk, 1962).
Outre E. sudanica A. Chev., dโautres espรจces dโEuphorbia sont aussi recensรฉes comme รฉtant toxiques. Il sโagit entre autre de lโespรจce E. antiquorum L. dont le latex est irritant pour la peau (Pammel 1911, Burkill 1935, Chopra et Badhwar 1940, Behl et al. 1966, Nadkarni 1976). Kinghorn et Evans (1975) ont dรฉmontrรฉ lโirritabilitรฉ du latex sur les oreilles de souris.
La sรจve de cette espรจce irrite les yeux des humains (Santos Fernandez 1892, Lampe et Fagerstrรถm 1968, Grant 1).
Historique
Plante dโutilisation ancienne. Du Grec aristos, excellent et lochia ou lochies, accouchement.
Les anciens croyaient ร un pouvoir spรฉcial de cette plante pour lโexpulsion des humeurs aprรจs lโaccouchement (Berhaut, 1971).
Caractรฉristiques botaniques
Famille des dicotylรฉdones, les Aristolochiaceae comprennent environ 625 espรจces reparties en 7 genres des rรฉgions tropicales et tempรฉrรฉes.
Aristolochia albida Duch est une plante ligneuse des zones sahรฉliennes (zones regroupant Sรฉnรฉgal, Mali, Nord et Sud du Nigeria, Tchad, Angola (Burkill, 1985), Nord-Ouest du Niger (rรฉgion de lโAder).
Les feuilles sont alternes, simples, cordiformes, pรฉtiolรฉes (pรฉtiole long de 1 ร 5 cm), ร nervation palmรฉe. La base est trinervรฉe, les 2 nervures latรฉrales montant presque au sommet ; 2 ou 3 autres nervures vers le haut, et dโautres nervures plus courtes sur lโextรฉrieur des nervures latรฉrales. Sous le limbe se trouve un rรฉseau trรจs fin de nervilles saillantes. La base du limbe est assez profondรฉment cordรฉe ; le sommet est en coin arrondi.
Lโinflorescence est en grappe avec des fleurs solitaires de couleur jaune-pale.
Le fruit est une gousse obovale longue de 5 ร 6 cm, large de 2 ร 3 cm, sโouvrant en 6 pans retenus par les filaments qui en sont lโarmature. A lโintรฉrieur, les graines sont plates et trรจs nombreuses.
La racine est amรจre
Une autre espรจce dโAristolochia (A. bracteolata Linn.) est retrouvรฉe dans la zone sahรฉlienne.
Cโest un arbuste glabre prรฉsent dans les zones du Mali, le nord du Nigeria, lโAfrique de lโest tropicale, lโArabie et lโInde.
Ces deux espรจces ont pratiquement les mรชmes noms vernaculaires ; en mรฉdecine locale, les racines de Aristolochiz albida Dc. semblent รชtre interchangeables avec celles de Aristolochia bracteolata L. (Burkill, 1985).
Quelques utilisations de la plante
Lโutilisation des espรจces du genre Aristolochia est interdite dans plusieurs pays en raison de la nรฉphrotoxicitรฉ de Lโacide aristolochique. Cependant certains pays incluant quelques Etats membres de LโU E permettent lโutilisation dโespรจces dโAristolochia dans la mรฉdecine homรฉopathique ร condition que de hautes dilutions qui sont pratiquement sans risque soient employรฉes (EMEA, 2000).
Quelques espรจces du genre Aristolochia sont utilisรฉes un peu partout dans le monde par la mรฉdecine des herbes comme anti-inflammatoire dans le traitement de la goutte, de lโarthrite et de lโinflammation chronique des maladies de la peau. Quelques espรจces de lโAmรฉrique du Nord (Exemple : A. serpentaria) sont utilisรฉes dans le traitement des morsures de serpents (EMEA, 2000).
La racine est amรจre, et on en obtient une infusion froide, amรจre, stomachique et tonique, en versant de lโeau sur les racines dans un tamis et en rรฉpรฉtant plusieurs fois lโopรฉration (Berhaut, 1975).
Lโinfusion des feuilles sรจches ou quelques fois associรฉes ร des racines sรจches, dโA. albida Dc. est utilisรฉe au Nigeria par les Hausa et les Peulh comme antihelminthiques. Les feuilles sont aussi appliquรฉes au Nigeria contre certaines maladies de la peau ; รฉcrasรฉes et mรฉlangรฉes ร lโhuile de ricin en application locale contre les acnรฉs. Elles sont aussi utilisรฉes en application locale pour retirer les vers de Guinรฉe (Burkill, 1985, Berhaut, 1971). On peut aussi faire un cataplasme avec les racines pilรฉes et mรฉlangรฉes avec du nation indigรจne (carbonate naturel de sodium). On boit aussi une infusion de cette mixture (Berhaut, 1971).
En mรฉdecine locale les racines sont trรจs souvent confondues avec celles de Cissampels (Memispermaceae) et semblent รชtre interchangeables avec celles de A. bracteolata Lam. (aussi appelรฉe gadakuka (Haoussa), Burkill, 1985).
Les racines de A. bracteolata L., mรฉlangรฉes ร lโhuile de ricin (Ricinus communis L.) sont utilisรฉes comme antidote des morsures de serpent et des piqรปres de scorpion au Nigeria et ร lโEst du Tchad (Burkill, 1985).
Chimie
Les espรจces des genres Aristolochia et Asarum de la famille des Aristolochiaceae contiennent des composรฉs toxiques (nรฉphrotoxiques), les acides aristolochiques. Il sโagit de deux isomรจres de lโacide nitrophรฉnanthrรจne carboxylique : le 3,4-methylรจnedioxy-8-methoxy-10- nitrophรฉnanthrรจne-1-acide carboxylique (= acide aristolochique I) et son dรฉrivรฉ dรฉmรฉthoxylรฉ, lโacide aristolochique II. Ces acides semblent รชtre prรฉsents dans toute la plante. Ils ont en effet รฉtรฉ retrouvรฉs dans la racine, la tige, la feuille et le fruit. Les espรจces du genre Aristolochia contiennent รฉgalement des aristolactames (amides cyclo- phรฉnanthrรจnes) (EMEA, 2000).
En 2000, Haruna A. K. et Ilyas M. ont isolรฉ de lโextrait mรฉthanolique de la racine de Aristolochia albida Dc., lโacide aristolochique I et un aristoloside, lโacide O-glucoside aristolochique.
Les racines fraรฎches de A. bracteolata L. contiennent deux composรฉs cristallins, acides.
Lโun avec un รฉclat jaune brillant qui est identique ร lโacide aristolochique ; et le second est jaune orangรฉ.
Les graines contiennent aussi ces deux substances et un autre composรฉ vert sombre dโaspect huileux (Burkill, 1985).
Pharmacologie
La racine est un antidote des venins de serpents (Haruna et Choudhury, 1996).
Un composรฉ dโune espรจce africaine de A. albida Duch, columbine (diterpรจne) isolรฉ de la racine, a inhibรฉ totalement une enzyme (nonhemorrhagic proteinase B-20) provenant du venin dโun serpent dangereux (Nok, 2OO1).
Une รฉtude effectuรฉe au Nigeria a mis en รฉvidence lโeffet antispasmodique des extraits aqueux de la partie souterraine de la plante (Haruna et Choudhury, 1997).
Lโacide aristolochique stimule le mรฉcanisme de dรฉfense de lโorganisme contre les infections et lโinflammation chez plusieurs espรจces de mammifรจres incluant lโhomme. Il a stimulรฉ lโactivitรฉ phagocytaire des granulocytes pรฉriphรฉriques chez des volontaires sains ร la dose de 0,3 mg en 3 prises journaliรจre pour un traitement de 10 jours. Lโeffet anti-inflammatoire a รฉtรฉ attribuรฉ ร lโacide aristolochique et a รฉtรฉ dรฉmontrรฉ sur des animaux (EMEA, 2000).
Les activitรฉs pharmacocinรฉtiques de lโadministration per os des acides aristolochiques I et II ont รฉtรฉ รฉtudiรฉes sur les rats, souris, cochons dโInde, chiens et lโhomme. Les doses รฉtudiรฉes vont de 0,6-85 mg/Kg de poids corporel. Lโacide aristolochique I a รฉtรฉ aisรฉment absorbรฉ par la muqueuse gastro-intestinale. Chez les rats environ 91 % de la dose ingรฉrรฉe ont รฉtรฉ retrouvรฉs dans les dรฉchets (autant dans les urines que dans les excrรฉments) ; une absence de mรฉtabolites a รฉtรฉ observรฉe dans ces dรฉchets.
Toxicitรฉ
Les plantes mรฉdicinales contenant les espรจces du genre Aristolochia sont dโune toxicitรฉ รฉvidente aussi bien chez lโhomme que chez lโanimal. Les acides aristolochiques, constituants de ces espรจces, sont dotรฉs dโune sรฉvรจre nรฉphrotoxicitรฉ ร des doses infinitรฉsimales (de lโordre du ฮผg/Kg) chez lโhomme.
De nombreux rapports internationaux de dรฉcรจs et dโinsuffisance rรฉnale en phase terminale ont รฉtรฉ faits ร cet effet.
Depuis 1993 plus de 100 cas de nรฉphropathie irrรฉversible ont รฉtรฉ annoncรฉs en Belgique chez des jeunes femmes ayant suivi un traitement clinique dโamaigrissement. Cette nรฉphropathie a รฉtรฉ le rรฉsultat dโun usage imprudent dโA. fangchi comme substitut de lโespรจce Stephania tetrandra, un constituant de la prรฉparation amaigrissante. Un tiers de ces femmes ont รฉtรฉ contraintes de recevoir une greffe rรฉnale. Les doses quotidiennes ingรฉrรฉes รฉtaient de lโordre du ฮผg/Kg de poids corporel.
Un groupe dโinvestigateurs (Nortier et al.) ont signalรฉ avoir dรฉtectรฉ de lโADN remaniรฉ (provenant du complexe dรฉoxyadรฉnosine-acide aristolochique) dans les tissus rรฉnaux des patientes greffรฉes. Il a รฉtรฉ aussi dรฉcouvert chez quelques unes des patientes transplantรฉes, la prรฉsence de mรฉtastases dans le pelvis rรฉnal (uretรจre et vessie).
Chez 39 des patientes qui ont consenti ร subir la chirurgie prophylactique il y avait 18 cas de carcinome de lโรฉpithรฉlium rรฉnal et 17 cas de carcinome dโun ou des deux uretรจres et un papillome de la vessie. 19 des patientes restantes avaient une dysplasie รฉpithรฉliale rรฉnale moyenne ร modรฉrรฉe et les deux autres avaient un รฉpithรฉlium normal. Tous les รฉchantillons analysรฉs contenaient le complexe acide aristolochique-ADN remaniรฉ.
Un total de 17 cas a รฉtรฉ annoncรฉ en France en 1994 chez des patients qui ont pris une prรฉparation contenant de lโA. fangchi ร la place de S. tetrandra.
En 1999, 2 cas dโinsuffisance rรฉnale terminale ont รฉtรฉ annoncรฉs au Royaume Uni chez des femmes prenant des remรจdes chinois nโayant reรงu aucune licence autorisant la mise sur le marchรฉ, contre lโeczรฉma.
Lโune des patientes a subi une greffe rรฉnale et lโautre est en attente. Ces patientes ont รฉtรฉ exposรฉes ร lโacide aristolochique suite ร lโingestion dโA. manshuriensis Kom. (un type de Mu tong = non chinois de plante) ร la place des espรจces de Clematitis L. ou dโAkebia qui sont aussi des Mu tong dans la formulation du mรฉdicament.
Un cas a รฉtรฉ annoncรฉ en Espagne. Le patient รฉtait atteint dโune insuffisance rรฉnale en phase terminale suite ร une consommation chronique dโinfusion faite dโun mรฉlange dโherbes contenant A. pistolochia, une espรจce indigรจne de la Catalogne.
Les rapports de la Chine incluent 17 cas dโinsuffisance rรฉnale liรฉs ร lโutilisation de A. manshuriensis Kom. (un Mu tong) dans les tisanes. 12 de ces 17 patients sont mort dโinsuffisance rรฉnale.
Au Japon 10 cas de nรฉphropathie ont รฉtรฉ annoncรฉs en 1995 dont 5 de ces cas ont รฉtรฉ attribuรฉs ร la mรฉdecine chinoise des plantes. Dans ces 5 cas Akebia quinata a รฉtรฉ substituรฉ par A. manshuriensis Kom.
Cette toxicitรฉ a รฉtรฉ รฉvaluรฉe par la DL50 de la solution aqueuse des substances actives en acide aristolochique administrรฉe par voie orale ร des rats et souris. Cette DL50 chez le rat a รฉtรฉ de 203,4 mg/Kg de poids corporel pour les mรขles et 183,9 mg/Kg de poids corporel pour les femelles. Celle de lโadministration en intraveineuse a รฉtรฉ de 82,5 mg/Kg de poids corporel chez les mรขles pour 74 mg/Kg de poids corporel chez les femelles.
Chez les souris, le DL50 de lโadministration per os a รฉtรฉ de 55,9 mg/Kg de poids corporel chez les mรขles pour 106,1 mg/Kg chez les femelles. Celle de lโadministration intraveineuse a รฉtรฉ de 38,4 mg/Kg pds. c. chez les mรขles pour 70,1 mg/Kg de poids corporel chez les femelles. Les lapines sont trรจs sensibles ร lโeffet toxique de lโacide aristolochique. La mort a รฉtรฉ observรฉe aprรจs une administration unique en intraveineuse de dose comprise entre 1-5 mg/Kg de poids corporel.
Suite au rapports annonรงant la nรฉphrotoxicitรฉ du genre Aristolochia, la plupart des Etats membres de lโUnion Europรฉenne (UE) ont pris des mesures rรฉglementaires afin de protรฉger le public contre les mรฉdicaments non autorisรฉs contenant les espรจces toxiques du genre Aristolochia. Dans plusieurs Etats membres lโutilisation des espรจces de Stephania a รฉtรฉ restreinte pour รฉviter les risques de substitution.
Selon le professeur Lu Guangshen, de lโInstitut chinois de la mรฉdecine traditionnelle chinoise, lors dโun sรฉminaire sur la sรฉcuritรฉ dโemploi des mรฉdicaments chinois, les mรฉdecines chinoise et occidentale ont des concepts diffรฉrents de diagnostic et de traitement. Les plantes mรฉdicinales chinoises contenant de lโacide aristolochique sont bรฉnรฉfiques lorsquโelles sont employรฉes selon les thรฉories de la mรฉdecine chinoise. Sinon, elles sont probablement toxiques.
LโEMEA a recensรฉ les espรจces dโAristolochia L. incluent dans la pharmacopรฉe chinoise. Il sโagit de A. fangchi Y.C. Wu ex L.D. Chou et S.M. Hwang (racine), A. manshuriensis Kom. (tige), A contorta Bge. (fruit, partie aรฉrienne), A. debilis Sieb. et Zucc. (fruit, partie aรฉrienne, racine).
TRAVAUX PERSONNELS
LIEU
Les travaux ont รฉtรฉ menรฉs au laboratoire de phytochimie et de pharmacodynamie du Dรฉpartement de Mรฉdecine Traditionnelle (DMT) de Bamako (Mali).
Ces travaux ont portรฉ sur des rรฉactions de caractรฉrisation des grands groupes chimiques, des extractions avec des solvants polaires et apolaires et les tests biologiques sur les effets antioxydant des deux recettes ; mais aussi sur lโรฉvaluation des effets antalgique et antiinflammatoire de lโextrait aqueux selon la mรฉthode de prรฉparation du tradipraticien.
MATERIELS
Matรฉriel vรฉgรฉtal
La recette ร base de la racine de Aristolochia albida Dc
La recette est constituรฉe de la partie souterraine de la plante (les racines) dont lโidentification a รฉtรฉ faite par le Professeur Nโgolo DIARRA (botaniste).
Un รฉchantillon de la drogue sรจche a รฉtรฉ rapportรฉ du Niger mais la drogue qui servi ร notre รฉtude nous a รฉtรฉ fournie au DMT (elle a รฉtรฉ rรฉcoltรฉe ร Douentza en novembre 2003. Un spรฉcimen, le Nยฐ 1477 est disponible au DMT).
Aprรจs triage nous avons dรฉpoussiรฉrรฉ notre drogue.
Les racines ont รฉtรฉ prรฉalablement concassรฉes au mortier traditionnel avant la pulvรฉrisation au moulin de marque Resh SM 2000 du DMT.
La recette ยซย Nรฉfaraliwonaย ยป
Pour notre รฉtude, nous avons utilisรฉ le lot Nยฐ 405a de la recette ยซย Nรฉfaraliwonaย ยป.
Le ยซย Nรฉfaraliwonaย ยป est un mรฉlange de poudre de parties de trois plantes ร savoir , la racine de Ximenia americana L. (Olacaceae), la tige Euphorbia sudanica A. Chev. (Euphorbiaceae) et les รฉcorces de racine de Zanthoxylum zanthoxyloรฏdes Wat. (Rutaceae).
Il nous a รฉtรฉ fourni par Mr. Mambi TRAORE, thรฉrapeute tradidionnel ร Bamako.
Matรฉriel animal
Pour toute รฉtude expรฉrimentale, il est prรฉconisรฉ dโutiliser les deux sexes ; c’est-ร -dire appliquer le protocole sur des mรขles et des femelles avec des lots uniformes (c’est-ร -dire de mรชme sexe et de poids compris dans une fourchette de ยฑ 2 g).
Pour les diffรฉrents tests ร effectuer les รฉtudes expรฉrimentales antรฉrieures nโont pas montrรฉ de diffรฉrences significatives par rapport aux rรฉsultats en fonction du sexe.
Compte tenu de certaines difficultรฉs financiรจres, nous avons travaillรฉ sur des souris mรขles de poids compris entre 21 et 31 g selon les lots. Cโest une souche non consanguine sรฉlectionnรฉe ร partir dโune lignรฉe de souris prรฉsentant des caractรฉristiques de vigueur, de reproductivitรฉ et exempte de pathogรจnes, appelรฉe CF1 (Crarworth Farms Souche 1) et qui a pris le nom de OF1 (Oncins France Souche 1). Ces souris ont รฉtรฉ fournies par lโanimalerie du centre national dโappui ร la lutte contre la maladie (C.N.A.M.).
Les rรฉactions en tubes
Les essais chimiques de caractรฉrisation ont portรฉ sur la recherche dans la poudre de la racine de duman doutchi et celle de la recette ยซ Nรฉfaraliwona ยป, des principaux groupes chimiques.
Ces recherches ont รฉtรฉ portรฉes exclusivement sur des rรฉactions en tubes.
Les rรฉsultats sont interprรฉtรฉs comme suit :
– Rรฉactions franchement positives : + + + +
– Rรฉactions positives : + + +
– Rรฉactions moyennement positives : + +
– Rรฉactions louches : +
– Rรฉactions nรฉgatives : 0
Alcaloรฏdes
Principeย
Ce sont des rรฉactions de prรฉcipitation : les alcaloรฏdes sont des substances azotรฉes dโorigine vรฉgรฉtale, ร caractรจre alcalin ; ainsi, en prรฉsence dโacide, vont donner des sels dโalcaloรฏdes.
Ces rรฉactions de prรฉcipitation sont fondรฉes sur la capacitรฉ quโont les alcaloรฏdes de se combiner avec des mรฉtaux et des mรฉtalloรฏdes (dans la pratique, il sโagit des composรฉs iodรฉs) pour donner des prรฉcipitรฉs caractรฉristiques.
On obtient avec :
– le rรฉactif de Bouchardad โ un prรฉcipitรฉ brun
– le rรฉactif de Dragendorff โ un prรฉcipitรฉ rouge-orangรฉ
– le rรฉactif de Valser-Mayer โ un prรฉcipitรฉ blanc-jaunรขtre
A la poudre (10 g) est additionnรฉ de lโacide sulfurique diluรฉ au 1/10 (50 ml). Aprรจs agitation, l’ensemble est laissรฉ en macรฉration pendant 24 heures ร la tempรฉrature du laboratoire puis filtrรฉ.
Dans deux tubes ร essai, introduire du filtrat (1 ml) et ajouter le rรฉactif de Mayer (le tรฉtraiodomercurate de potassium) (5 gouttes) dans le premier tube et le rรฉactif de Dragendorff (le tรฉtraiodobismuthate de potassium) (5 gouttes) dans le second tube. S’il y a apparition d’un prรฉcipitรฉ, la prรฉsence d’alcaloรฏdes est confirmรฉe par leur extraction.
Confirmation et dรฉtermination du pourcentage des alcaloรฏdes
Mettre en agitation la poudre de la drogue (3 g) (PE), de lโacide sulfurique ร 10 % (25 ml) et de lโeau distillรฉe. Filtrer et complรฉter ร 50 ml avec de l’eau distillรฉe. Alcaliniser le filtrat avec du NH4OH diluรฉ au ยฝ jusqu’ร pH 8-9 puis faire une extraction avec du chloroforme (50 ml).
Le filtrat sรฉchรฉ sur sulfate de sodium anhydre est รฉvaporรฉ au bain-marie dans deux capsules prรฉalablement pesรฉes (M). La capsule M est encore pesรฉe avec le rรฉsidu (Mโ) pour la dรฉtermination du pourcentage des alcaloรฏdes ; le rรฉsidu de la deuxiรจme capsule est repris avecde lโacide sulfurique diluรฉ au 1/10 pour la dรฉtermination des alcaloรฏdes avec les rรฉactifs de Mayer et de Dragendorff.
Tanins
Dans un tube ร essai contenant l’infusรฉ (1 ml), ajouter une solution aqueuse diluรฉe de FeCl3 ร 1% (1 ml). En prรฉsence de tanins, il se dรฉveloppe une coloration verdรขtre ou bleu-noirรขtre.
โข Tanins catรฉchiques : Ajouter ร lโinfusรฉ (5 ml), de lโรฉthanol chlorhydrique (1 ml) [รฉthanol ร 95ยฐ alcoolique (5 ml), eau distillรฉe (5 ml), HCl concentrรฉ (5ml) et porter le tout ร รฉbullition pendant 15 minutes. En prรฉsence de tanins catรฉchiques, il y a formation dโun prรฉcipitรฉ rouge soluble dans lโalcool amylique.
โข Tanins galliques : Ajouter ร lโinfusรฉ (30 ml), le rรฉactif de Stiany (10 ml de formol ร 40 %, 15 ml dโacide chlorhydrique concentrรฉ) (15 ml). Chauffer au bain-marie ร 90ยฐC pendant 15 minutes. Filtrer et saturer le filtrat avec 5 g dโacรฉtate de sodium pulvรฉrisรฉ.
Ajouter goutte ร goutte une solution de FeCl3 ร 1 % (1 ml). Lโobtention de prรฉcipitรฉ montre la prรฉsence de tanins galliques.
Filtrer et saturer le filtrat (1 ml) dโacรฉtate de sodium. Ajouter quelques gouttes de FeCl3 ร 1 %. Le dรฉveloppement dโune teinte bleu-noire indique la prรฉsence de tanins galliques non prรฉcipitรฉs par le rรฉactif de Stiany.
Flavonoรฏdes
A l’infusรฉ ร 5 % (5ml) 5ml de prรฉsentant une coloration de dรฉpart plus ou moins foncรฉe, ajouter un acide (5 ml de H2SO4) puis une base (5ml de NH4OH). Si la coloration s’accentue par acidification puis vire au bleu violacรฉ en milieu basique, on peut conclure ร la prรฉsence dโanthocyanes.
Rรฉaction ร la cyanidine
Principe : En solution alcoolique et en prรฉsence dโhydrogรจne naissant par action de lโacide chlorhydrique sur du magnรฉsium, les flavonoรฏdes donnent une coloration rouge-orangรฉe allant au violet.
Mode opรฉratoire : Introduire dans un tube ร essai lโinfuser (5 ml), ajouter de lโรฉthanol chlorhydrique 5 ml (รฉthanol ร 95 %, eau distillรฉe, HCl concentrรฉ ร parties รฉgales en volumes), lโalcool isoamylique (1 ml), puis quelques copeaux de magnรฉsium.
Lโapparition dโune coloration rose orangรฉe (flavones) ou rose violacรฉe (flavonones) ou rouge (flavonols, flavanonols) rassemblรฉe dans la couche surnageante dโalcool isoamylique indique la prรฉsence dโun flavonoรฏde libre (gรฉnine). Les colorations sont moins intenses avec les hรฉtรฉrosides flavoniques.
La rรฉaction est nรฉgative avec les chalcones, les dihydrochalcones, les aurones, les catรฉchines et les isoflavones.
Leucoanthocyanes
Effectuer la rรฉaction ร la cyanidine sans ajouter les copeaux de magnรฉsium et chauffer pendant 15 mn au bain-marie.
En prรฉsence de leucoanthocyanes, il se dรฉveloppe une coloration rouge cerise ou violacรฉe.
Les catรฉchols donnent une teinte brun rouge.
Dรฉrivรฉs anthracรฉniques
Anthracรฉniques libres : les quinones
A la poudre de drogue (1 g), ajouter du chloroforme (10 ml) et chauffer pendant 3 minutes.
Filtrer ร chaud et complรฉter ร 10 ml si nรฉcessaire. A lโextrait chloroformique obtenu (1ml) ajouter du NH4OH diluรฉ (1 ml) et agiter. La coloration plus ou moins rouge indique la prรฉsence dโanthraquinones libres.
Diffรฉrentiation des quinones
A 1 g de poudre humectรฉe avec H2SO4 10 % sont ajoutรฉs un mรฉlange ร volume รฉgal dโรฉther et de chloroforme (20 ml). Aprรจs une macรฉration de 24 heures, 5 ml du filtrat obtenu sont รฉvaporรฉs ร lโair, puis le rรฉsidu est repris par quelques gouttes dโรฉthanol ร 95 %. Ajouter goutte ร goutte une solution aqueuse dโacรฉtate de nickel ร 5 %. La rรฉaction positive se caractรฉrise par une coloration rouge.
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Table des matiรจres
ABREVIATIONS, SYMBOLES ET CONVENTIONS
INTRODUCTION
MOTIVATION
OBJECTIFS
3.1 OBJECTIF GENERAL
3.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES
4 TRAVAUX ANTERIEURS
4.1 RAPPEL SUR LA MENSTRUATION
4.2 DYSMENORRHEE
4.3 INFLAMMATION
4.4 LA DOULEUR
4.5 TRAITEMENT DE LA DYSMENORRHEE
4.6 LES ANTIOXYDANTS
4.7 MONOGRAPHIE DES TROIS PLANTES DU ยซย NEFARALIWONAย ยป
4.7.1 ZANTHOXYLUM ZANTHOXYLOIDES WATERMANN
4.7.2 XIMENIA AMERICANA L
4.7.3 EUPHORBIA SUDANICA A. CHEVALIER
4.8 RECETTE A BASE DE ARISTOLOCHIA ALBIDA DUCHARTRE
4.8.1 MONOGRAPHIE DE ARISTOLOCHIA ALBIDA DC
5 TRAVAUX PERSONNELS
5.1 LI EU
5.2 MATERIELS
5.3 REACTIONS DE CARACTERISATION
5.3.5 CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE (C.C.M.)
5.4 TESTS BIOLOGIQUES
RESULTATS
6.1 RESULTAT DU CONTROLE DE QUALITE DE LA MATIERE VEGETALE
6.2 RESULTAT DE LA STANDARDISATION
6.3 RESULTAT DES REACTIONS DE CARACTERISATION
6.3.1 RESULTAT DES REACTIONS EN TUBE
6.3.2 RESULTAT DES DOSAGES
6.3.3 RESULTAT DES EXTRACTIONS
6.3.4 RESULTAT DE LA CHROMATOGRAPHICHE MINCE (CCME SUR COU)
6.4 RESULTAT DES TESTS BIOLOGIQUES
7 COMMENTAIRES ET DISCUSSION ย CONCLUSION
9 REFERENCES
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